Basé à Berlin, Fenster est un trio composé d’une américaine, d’un allemand et d’un français, dont le second album, The Pink Caves, vient de sortir sur le label Moor Music (Tarwater, Mùm, Lali Puna…).
Album à tendance atmosphérique, voire spectrale, The Pink Caves emprunte à l’indie-folk américaine (certains arrangements vocaux, quelques éléments de percussions, des guitares acoustiques, les longues reverbs…), pioche dans la new-wave (certaines lignes de basse, quelques gimmicks de guitare sur une corde, des synthés à un doigt et… les longues reverbs), tout en étant redevable à Berlin d’une pincée de bidouillages de boucles aux sonorités plus électro, voire « indus » avec ces utilisations d’éléments extra-musicaux (claquements de portes, trucs qui gouttent et autres machins qui soufflent ou qui grincent…).
Une palette sonore assez riche qui permet au trio (aidé du producteur Tadklimp) d’habiller ses compositions, souvent minimalistes du point de vue du nombre de pistes, de textures charnues et complexes. Et le fantôme qui semble déambuler dans ces caves pas si roses en deviendrait presque palpable.
Tout cela se révèlerait cependant assez vain si Fenster n’avait pas, en plus, le sens de la ritournelle qui fait mouche. En témoigne déjà le premier single « In The Walls » que Syd Barret n’aurait sans doute pas détesté. Mais ça ne s’arrête pas là : au fil de l’album, « Better Days », « The Light », « Mirrors » ou encore « Hit & Run » viennent confirmer que les expérimentations sonores de Fenster sont loin d’être gratuites et que The Pink Caves pourrait bien nous hanter encore quelque temps.