En cette période de pré-coupe du monde où on attend avec impatience (ou pas) la grand-messe du football planétaire, profitons-en pour nous confronter au rock venu lui aussi de l’autre partie du monde, en l’occurrence de l’hémisphère sud. Cela commençait à faire un bout de temps …
The Trouble With Templeton sont Australiens. Leur curieux nom provient du titre d’un épisode de la série culte Twilight Zone. Originaire de Brisbane, ce groupe existe depuis 2011, date de son premier album Bleeders. A dire vrai, il ne s’agissait initialement que de l’aventure solo du chanteur Thomas Calder, qui avait enregistré dans sa chambre ce disque en moins de trois semaines. Il a depuis trouvé du renfort avec trois garçons et une fille pour constituer un vrai quintet.
The Trouble With Templeton ont depuis signé chez Bella Union, label inestimable de Simon Raymonde dont on a déjà vanté la haute qualité. Leur premier album dans ce nouveau cadre s’appelle Rookie et est sorti il y a moins d’un mois.
Comme tous les groupes estampillés Bella Union, ils possèdent un côté atypique. Une audace, un décalage, qui les positionne à l’intersection de multiples directions. Il y a chez eux le lyrisme folk des Fleet Foxes, le désordre pop volontaire des Flaming Lips et les envolées célestes de Radiohead. Leur disque est un kaléidoscope qui brille d’ambiances différentes.
C’est un vrai album, à l’ancienne, qu’on écoute du début à la fin en passant d’un état d’âme à un autre, et qui regorge de surprises. Entre le lent et tourmenté Soldiers, la pop jangle de Six Months In A Cast ou le power-rock presque glam de Like A Kid on pourrait perdre le sens de l’orientation. Mais ce n’est pas le cas. The Trouble With Templeton parvient à lier le tout par une intelligence et une constance dans la qualité de ses compositions qui fait de Rookie un disque passionnant.
Un patchwork musical harmonieux.