Simon Raymonde est une véritable légende de l’épopée du rock et l’évoquer s’accompagne d’un afflux irrésistible d’émotions.
En premier lieu, il fut, jadis l’un des piliers des Cocteau Twins, groupe magique qui enchanta nos années 80 et marqua pour toujours notre mémoire musicale. Aux côtés de Robin Guthrie, il accompagnait Elizabeth Frazer, chanteuse en cristal à la voix de sirène extra-terrestre et la plus belle voix de l’histoire du rock.
Après la fin des Cocteau Twins en 1997, Simon Raymonde nous fit une deuxième offrande musicale, en créant son propre label, original, décalé, inspiré et curieux. Bella Union fut à l’origine de la découverte de trésors cachés parfois méconnus (Lift To Experience, Veronica Falls) dont certains sont depuis devenus des valeurs sûres (Fleet Foxes, Beach House).
Mais aujourd’hui, c’est de sa musique dont on reparle. Car Simon Raymonde a repris ses instruments pour se réincarner sous la forme de Snowbird.
C’est un duo qu’il a formé avec Stephanie Dosen chanteuse originaire du Wiconsin, auteure d’un album solo A Lily For The Spectre en 2007 et qui a déjà collaboré avec Massive Attack, Chemical Brothers et Midlake. On retrouve d’ailleurs Eric Pulido et McKenzie Smith de Midlake parmi les musiciens qui ont participé à l’album Moon, paru il y a quelques jours chez Bella Union, aux côtés d’autres invités prestigieux : Jonathan Wilson, Paul Gregory de Lanterns On The Lake et surtout Ed O’Brien et Phil Selway de Radiohead.
Snowbird est le résultat d’une belle complicité entre l’écriture affirmée et la voix pure de Stephanie Dosen et l’écrin musical fabriqué par Simon Raymonde avec son savoir faire : la douceur des instruments, la noirceur des accords illuminée par l’orfèvrerie de ses arrangements.
A l’écoute de All Whishes Ares Ghosts, il est difficile de ne pas parler de Cocteau Twins. Car après une intro plutôt classique au grand piano et à la flute, la chanson s’envole vers des sommets mélodiques avec un chant dont les voix dédoublées se placent à des octaves très hautes, des altitudes qu’affectionnait tant Liz Frazer. On ne va surtout pas se plaindre de cette comparaison. Car à l’heure où tant d’autres s’inspirent maladroitement des Cocteau Twins, il ne faut pas oublier qu’il s’agit cette fois du musicien qui fut il y a trente ans à l’origine de cette écriture musicale si bouleversante.
Beauté et émotion intemporelles.