Le Brésil ! Copacabana ! La Seleçao ! Franchement on sature un peu non ?
Alors justement, pour ceux qui sont victimes d’une indigestion de futbol, samba, beaux garçons bronzés tablettes apparentes ou chicas langoureuses en bikini, voici le remède : Rodrigo Amarante.
Il est lui aussi Brésilien, mais c’est là que s’arrête la comparaison. Car lui vit sur une autre planète. Personnage atypique et cosmopolite, ce chanteur et multi-instrumentiste a suivi une trajectoire en zig-zag.
Une jeunesse musicale marquée par le succès au Brésil au sein de Los Hermanos (4 disques d’or entre 1999 et 2005). Puis en 2007 il participe à Orquestra Imperial, une collaboration avec Moreno Veloso, le fils du grand Caetano Veloso. C’est ensuite en 2009 l’exil artistique en Californie à Los Angeles, où on le découvre avec Little Joy, excellent groupe fondé avec Fabrizio Moretti le batteur de The Strokes, et la chanteuse Binki Shapiro.
Cavalo, son premier album solo est déjà sorti depuis un bout de temps au Brésil, mais n’est disponible en Europe que depuis quelques mois. C’est un disque à l’ambiance plutôt folk et épurée, rêveuse et triste, à des années lumières de l’ambiance sexy et festive d’une Coupe du Monde.
On adore en particulier Hourglass. Imprégné de la saudade de la bossa-nova, c’est pourtant un pur morceau rock-new wave, dans lequel la basse est ronflante, les couches de claviers élégantes et la mélodie triste.
Et le brouillard gris et les ténèbres s’abattirent sur le Christ Rédempteur du Corcovado et les plages de Rio.