Traditionnellement, l’actualité musicale se calme durant l’été, plus rythmé par les grands festivals que par les sorties de nouveaux disques. C’est l’occasion de s’intéresser à des artistes moins connus.
Escapists par exemple.
Ce quatuor de Bristol, formé en 2010, n’avait jusqu’à présent jamais capté l’attention, malgré un répertoire de premiers morceaux de bonne qualité.
Leur debut-single Post Gospel Blues en octobre 2011 les inscrit d’emblée dans la filiation de l’indie-rock lyrique à guitares d’Arcade Fire ou The National.
En mai 2012, le deuxième E.P Burial confirme les impressions initiales. Le son est musclé et efficace basé sur les guitares, mais ne tombe pas dans l’excès de body-building ni dans la démonstration de force du stadium-rock. Les parties vocales restent marquées de douceur et d’humilité et confinent le groupe dans un registre intime de proximité.
Après Breaking It Up paru en février 2014, c’est surtout leur tout dernier titre, Blood, qui retient l’attention.
Plus apaisé en apparence que les précédents morceaux, il commence par un irrésistible riff de guitare en mode jangly-tropical. Des couleurs sonores proches de celles qu’on apprécie chez Peace ou les premiers Vampire Weekend. Mais la tension monte ensuite avec des syncopes rythmiques et une trame plus dense. Simon Glancy chante dans un timbre situé entre Thom Yorke de Radiohead et Matthew Bellamy de Muse, des textes qui décrivent l’anxiété qui peut surgir au petit matin après une longue nuit blanche.
Derrière une façade fraiche et pop se cache la paranoïa urbaine.
Un guet-apens dans lequel on tombe avec surprise et plaisir.