Les traditions ont parfois du bon. En particulier celles de fin d’année, qu’il s’agisse de la douceur des chocolats de l’Avent , du plaisir des cadeaux offerts et reçus, ou encore, ce qui nous concerne plus, des classiques listes de fin d’année. Et moi j’aime bien les bilans de fin d’année ! Ils permettent de revoir sous un autre angle l’actualité musicale des douze derniers mois, d’essayer de faire sereinement le tri et de retenir ceux qui auront marqué cette année et passeront peut-être à la postérité.
C’est le moment où on regrette parfois de s’être un peu trop vite enthousiasmé pour un disque lors de sa sortie, ou au contraire c’est l’occasion de regretter d’avoir zappé la parution d’un autre qui s’avère avec le recul du temps un album essentiel. C’est un moment très compliqué, mais finalement assez passionnant.
Je vous parle là de la difficulté de constituer MON bilan de l’année 2014. Il s’appelle solennellement le Zistor Top 10 et je vous le présenterai à raison d’un disque lors de chaque chronique jusqu’au 31 décembre. Il s’agit d’un classement totalement subjectif et de mauvaise foi, vous vous en doutez.
Ce qui va sans doute plus vous intéresser dans notre bilan de fin d’année, c’est le traditionnel BEST OF THE BEST OF 2014. Ce classement est, lui, très scientifique et reflète réellement les meilleurs disques de l’année sélectionnés par les meilleurs critiques musicaux de la planète. Nos calculettes ont tourné à plein régime pour calculer une synthèse des Best Of 2014 des plus grandes revues mondiales : Rolling Stone, Spin, Paste et Pitchfork (USA), NME, Q, Uncut, Mojo, Clash, Stereogum et The Guardian (GB), Les Inrocks et Magic (Fra), Mondo Sonoro (Esp), Rumore (Ita), Oor (P-B), Humo (Bel), Chartattack (Canada) et l’Australien Rip it Up .
Et c’est donc ce Best Of The Best Of que nous allons vous présenter à partir d’aujourd’hui.
C’est fini pour les explications, place maintenant aux résultats. Voici le 10ème :
N°10 : FUTURE ISLAND – Singles (Mars/4AD)
Il aura fallu attendre le quatrième album pour voir ce trio de Greensville (USA) quitter les petites salles obscures et jaillir sous le feu des spots des plus grandes scènes planétaires.
Définitivement pop, à des années lumières de l’electro-punk de leurs débuts, Singles, premier disque du groupe chez 4AD révèle l’étonnante personnalité de Samuel T. Herring, un chanteur au gabarit de lutteur et à la voix étonnante, mélange de Stuart Staples, Joe Cocker et Tom Jones. Sur un fond musical très new-wave (les synthés 80’s, les lignes de basse à la Peter Hook) il élève ses chansons de crooner habité à un niveau de lyrisme et de mélodrame assez inimaginable. C’est risqué et casse-gueule, mais Future Islands parviennent à garder avec brio l’équilibre sans se vautrer.
L’une des surprises de l’année, à la fois classique et atypique.
Comme promis, on attaque aussi le ZISTOR TOP 10 :
N°10 – GLASS ANIMALS – Zaba (Juin/Wolf Tone)
Voilà le genre de disque que je n’aurais jamais pensé écouter autant en 2014. Dans un registre très pop, sucré et facile d’approche, Zaba s’avère après quelques écoutes beaucoup plus tortueux et compliqué. Et c’est ce qui séduit. Il y a chez Glass Animals une démarche ambitieuse dans l’agencement des différents instruments et des voix qui empruntent les traces du math-rock de Foals ou Radiohead. Mais ils ne se perdent jamais dans l’obscurité et gardent toujours en point de mire la lumière étincelante des charts et des play-lists des radios. Et ça fonctionne parfaitement. Le résultat est une pluie de tubes : Gooey, Pools, puis Hazey ont enchanté l’année 2014 avec des pincées de tristesse et de douceur.
Le sucré et l’amertume. Gouleyant.
Enfin une innovation pour ce bilan de 2014, avec l’Année Du VANKE. Même lui s’y est mis ! Etienne a choisi un disque par mois pour illustrer son Best Of 2014.
On commence par le début de l’année. Normal.
Janvier 2014 – HOSPITALITY – Trouble (Merge Records/ Fire)