On ne présente plus Warp Records. Depuis 1989 (un quart de siècle déjà), cette maison de disques assure une production musicale haut de gamme qui conjugue exigence artistique et créativité (au hasard d’Aphex Twin à Maximo Park, de Boards Of Canada à LoneLady)
C’est encore le cas avec nos héros du jour. Darkstar incarne parfaitement l’esprit Warp. Leur nouvel album Foam Island est un condensé de pop électronique qui n’oublie jamais de rester audacieuse.
Le trio a perdu le chanteur James Buttery pour revenir au line-up originel de leurs tout premiers singles en 2007, à savoir James Young et Aiden Whalley. Leur démarche artistique a également évolué de manière sensible. Si le son reste résolument pop-électro, idéal pour les clubs, les thèmes abordés dans leurs chansons sont fortement marqués par le contexte social dans lequel elles ont été écrites. Celui de la région de Huddersfield, au nord de l’Angleterre, dont la jeunesse est sinistrée par la crise de ces dernières années. Foam Island essaye de témoigner musicalement de ce que peut être la vie de ces jeunes Nordistes, les galères comme les joies.
Mais ne surtout pas y voir un pur pamphlet politico social. Le contenu musical est brillant et irrésistible. Il suffit d’écouter par exemple Stoke The Fire. Les arrangements de synthés et drums machines sculpent une superbe bombe de dance music. Aiden Whalley chante tout en retenue ce qui pourrait bien constituer le tube enchanteur pour conquérir les dance-floors planétaires. C’est à la fois fragile et rayonnant, déglingué et rutilant.
La grande classe.