Il faut bien le reconnaitre : on a souvent tendance à trop s’enflammer pour la sortie du tout premier album d’un nouveau groupe émergent. Une fois passé l’enthousiasme des débuts, les disques suivants se révèlent hélas, une lente dégringolade dans des gouffres de déception et des abimes d’oubli.
Avec Cage The Elephant, c’est l’exact opposé. Bien que primés d’un n°2 dans les charts US en 2011 (Thank You, Happy Birthday) et d’une nomination aux Grammy Award en 2013 (Melophobia), leurs premiers albums sont plutôt sortis dans l’indifférence de notre part, jusqu’à ce quatrième album qui est de très loin leur meilleur disque et suscite l’enthousiasme huit ans après leurs débuts. Une magnifique progression.
Tell Me I’m Pretty est produit par Dan Auerbach, l’ hyperactif guitariste de The Black Keys et The Arcs. Il a été enregistré à Nashville. C’est vraiment l’album de la maturité pour ce groupe du Kentucky qui a enfin trouvé sa voie musicale. Après le blues, le funk, le classic-rock, le garage et le punk-rock, les deux frères Schultz, Matt (chant, guitare) et Brad (guitare) et leur section rythmique Daniel Tichenor (basse)/ Jared Champion (batterie) ont évolué vers un style nettement plus abouti. Une pop sophistiquée, chargée d’émotions, qui allie une richesse mélodique brillamment orchestrée à l’Anglaise (Kinks–Pulp–Arctic Monkeys) à une mise en son spatiale et psychédélique, un peu déjantée, digne héritière des Black Keys. Un rock élégant et chaleureux qui s’il y a une justice dans ce bas-monde de la musique devrait valoir à Cage The Elephant la reconnaissance universelle et leur permettre de remplir les stades.
En attendant, les voici dans la play-list de The Musical Box. C’est déjà un bon début …