Impossible de ne pas parler du nouvel album de Mutual Benefit !
Il existe un lien si fort entre notre Musical Box et ce groupe, intimement attaché à notre histoire. On se souvient encore de l’émotion ressentie à l’automne 2013 en découvrant tel un chercheur d’or les premières chansons pépites de Jordan Lee, qui ne figuraient à l’époque que sur un disque vinyl introuvable. Quelques mois plus tard, Love’s Crushing Diamond était fièrement classé dans notre top 10 des meilleurs albums de l’année. Pas que chez nous d’ailleurs, car de prestigieux journalistes rock n’hésitaient pas non plus à récompenser ce disque de folk céleste et bouleversant.
Un peu plus de deux ans après, Mutual Benefit revient. Le nouvel album s’intitule Skip A Sinking Stone et parait le 20 mai chez Mom + Pop /Transgressive. Nettement plus copieux que son prédécesseur, il contiendra 12 titres dont deux déjà sont en ligne, Not For Nothing et Lost Dreamers. L’album a été écrit en deux temps, reproduits comme sur un vinyl à l’ancienne avec une face A et une face B. Une première partie composée sur la route durant la tournée qui a suivi la sortie de Love’s Crushing Diamond, succession d’instantanés et de rêveries « on the road again ». Et la seconde partie date de l’installation de Jordan Lee à New York, avec beaucoup plus de temps devant lui et des moyens matériels de se consacrer pleinement à sa musique.
Ces nouvelles chansons traduisent en tout cas une évolution nette vers plus de professionnalisme, de solidité, de chaleur aussi. Mais certainement pas au détriment de l’émotion et de la sensibilité. Le folk délicat et fragile de Mutual Benefit coule avec fluidité et splendeur, chaque instrument s’installant à sa place avec équilibre et harmonie, qu’il s’agisse des guitares, des cordes, du piano, de la flute, du vibraphone ou des percussions. Le chant de Jordan Lee est d’une grande pureté, tout en douceur et pudeur. Il nous emmène dans des endroits secrets connus par de rares initiés comme Sufjan Stevens ou Nick Drake, là où la musique est un concentré d’émotions pures et une caresse sensuelle et vulnérable.
Jordan Lee nous offre encore un disque qui va compter. Une étincelante symphonie folk.