Le plaisir de découvrir un duo électro Scandinave est un grand classique des musiques actuelles. On pense tout de suite au cliché de deux blondinets jouant une synth-pop délicate. Sauf que dans le cas de Palace Winter les choses se compliquent quelque peu. Certes ces deux garçons sont basés à Copenhague et appartiennent au club des musiques électroniques. Leurs compositions sont teintées de pop synthétique et chilly. Pourtant ils n’hésitent pas à ouvrir leur porte en grand pour élargir l’horizon fermé de ce genre musical. L’utilisation des guitares, les arrangements aériens et sophistiqués, qui entremêlent psyche-rock, country, krautrock, et surtout l’écriture de mélodies ensoleillées parviennent à illuminer, adoucir et réchauffer leurs chansons.
Même l’étiquette Scandinave ne leur correspond pas. Carl Coleman le chanteur-guitariste est en effet Australien. Ce n’est qu’en 2014, après avoir rencontré Caspar Hesselager, pianiste et producteur Danois, qu’il décide de le suivre à Copenhague pour les premières expérimentations de Palace Winter. Le duo sort en 2015 un premier E.P, Medication, très bien accueilli. Il est suivi de Positron cet hiver, puis récemment par les singles Soft Machine et H.W Running, tous deux annonciateurs de l’album Waiting For the World To Turn qui parait le 3 juin chez Tambourhinoceros.
La force et l’originalité de ce groupe est l’association d’un pianiste formé au classique, passionné de jazz et converti à l’electro, avec un chanteur songwriter venant de l’univers de la pop à guitare. Belle illustration du mariage réussi du chaud et le froid. La glace des arrangements électro de Hesselager qui créent un brouillard mystérieux et robotique, s’unit aux flammes des notes de guitare et au doux rayonnement des vocaux solaires de Coleman. L’ensemble fonctionne parfaitement et on succombe avec plaisir à leur rutilante Soft Machine.