C’est une véritable malle aux trésors ! A chaque fois qu’on fouille dans les tiroirs de Bella Union, c’est toujours avec l’émerveillement d’y découvrir des perles et trésors inconnus. Le label de Simon Raymonde nous délivre depuis de longues années l’assurance de grands bonheurs musicaux surgis de nulle part. Citons au hasard Arc Iris, Lanterns On The Lake, Exmagician, Landshapes, Promise And The Monster …
Aujourd’hui c’est le tour d’Indian Queens, toute nouvelle signature de la maison. Un trio du quartier de Hackney Wick, à l’est de Londres dont on avait jamais entendu parler. Et pour cause : Us Against The World leur premier single ne sort que dans deux jours. Raison de plus pour bien vous les présenter. Les deux sœurs O’Neill, la brune Jennifer (guitare et chant) et la blonde Katherine (basse) sont épaulées par un garçon, Matt Bick à la batterie. Ils jouent ensemble depuis leurs années d’école. Le trio s’est fait connaitre il y a quelques années sous le nom de Bleech , déjà franchement apprécié dans nos chroniques. Rappelez vous de ce coup de cœur de 2012 pour leur sauvage et irrésistible Adrenalin Junkie. Après un deuxième album Humble Sky en 2014 et une série de concerts remarqués en Grande Bretagne et en Europe, Bleech avait disparu des écrans radar.
Jusqu’à fin 2015 où ils réapparaissent en Indian Queens, signés ces derniers mois dans la galerie magique de Bella Union, avec une nouvelle ligne artistique, plus mature, qui a gommé leur côté hard-rock au profit d’une pop ténébreuse nettement plus sophistiquée, concrétisée désormais par Us Against The World, le debut-single.
On apprécie tout de suite ce premier titre, mystérieux tourbillon d’humeurs brumeuses. Le rythme est lent, presque blues, accentué par l’omniprésence des guitares, décapantes. Le contraste est net avec le chant évaporé des deux sœurettes, qui tissent des mélodies touchantes et incantatoires. Il y a du Cocteau Twins là dedans, du Siouxsie, des teintes de Shoegaze (le contraste mélodies/son abrasif) et de Grunge (la lenteur, l’indolence). Mais aussi le spleen urbain et barré de Massive Attack ou de Warpaint. Pas mal comme références non ?
En tout cas c’est une certitude : on tient là une chanson complexe et séduisante, qui suscite de bien belles promesses pour l’avenir. Une histoire à suivre de près.