Disque après disque, année après année, Kate Bush est devenue un personnage majeur du monde de la musique, une figure. Souvent citée aujourd’hui comme référence incontournable par toutes les jeunes apprenties-sirènes contemporaines, elle est apparue il y a presque quarante ans. En 1978, on découvrait avec émerveillement sur son premier disque Wuthering Heights une voix exceptionnelle de soprano parvenant à couvrir quatre octaves. Par la suite, durant toute sa carrière, elle a su préserver une trajectoire exigeante, cohérente, installée entre succès public et expérimentation, de Babooshka à Running Up That Hill ou de Army Dreamers à Hounds Of Love. Celle qui était au départ une jeune fée clochette est désormais devenue une véritable légende, assise sur le trône aux côtés de Ella Fitgerald, Billie Holliday ou Joni Mitchell, avec à ses pieds des collaborateurs prestigieux comme David Gilmour ou Peter Gabriel.
Bien au delà de son talent musical, unanimement reconnu, c’est sa personnalité hors du commun, bouleversante, atypique et fragile, qui provoque un rapport passionnel, une adoration quasi mystique auprès de ses fans. Issue d’une formation musicale classique (piano, violon, chant), éduquée jeune dans un couvent, Kate Bush utilise avec brio la danse et le mime. Elle est une des pionnières dans l’art de ce qu’on appelle alors les « vidéos-clips ». Mais c’est surtout par sa voix qu’elle se distingue. Très haute, enfantine, céleste, elle sait aussi devenir mystérieuse, menaçante ou perverse.
En avril 1979 se déroule la tournée « Tour Of Life ». C’est la seule qu’elle effectuera jamais. Car la chanteuse est terrorisée à l’idée de monter sur scène. Elle se retire donc dans son studio bâti dans sa maison du sud de Londres depuis lequel elle enregistre, dans la réclusion, des disques qu’elle délivre avec parcimonie et perfectionnisme au cours des décennies suivantes.
Jusqu’en mars 2014 où elle se décide à refaire une série de concerts, à l’Hammersmith Apollo de Londres. Quinze dates sont prévues, toutes sold-out en un quart d’heure. Sept de plus sont ajoutées, également à guichets fermés. Des concerts jugés exceptionnels et bouleversants, récompensés d’une pluie d’Awards. « Une soirée qu’il faudra raconter à nos petits-enfants » titrait le Evening Standard. Un album live en est tiré : Before The Dawn. Il est sorti le 25 novembre chez Rhino. En format triple CD, il est auto-produit par Kate Bush, évidemment, et ne contient aucun ajout ni overdub effectué à postériori en studio.
Pour illustrer ce nouveau disque, un clip est sorti. Comme elle ne fait jamais les choses à moitié, la chanteuse n’a pas hésité à s’immerger pendant trois jours de suite dans un réservoir d’eau des studios de cinema Pinewood, près de Londres, allant même jusqu’à souffrir d’hypothermie.
Avec la patine des années sur sa voix, And Dream of Sheeps, qui date de Hounds Of Love, apparait plus que jamais d’une beauté crépusculaire. Et foudroyant…
L’occasion rêvée de rendre hommage à cette chanteuse exceptionnelle.
Compte tenu de l’évènement que constitue ce coffret live, voici l’intégralité du contenu des trois CDs.
Disc 1:
Lily
Hounds of Love
Joanni
Top of the City
Never Be Mine
Running Up That Hill
King of the Mountain
Disc 2:
Astronomer’s Call (Spoken monologue)
And Dream of Sheep
Under Ice
Waking the Witch
Watching Them Without Her (dialogue)
Watching You Without Me
Little Light
Jig Of Life
Hello Earth
The Morning Fog
Disc 3:
Prelude
Prologue
An Architect’s Dream
The Painter’s Link
Sunset
Aerial Tal
Somewhere In Between
Tawny Moon
Nocturn
Aerial
Among Angels
Cloudbusting