Pas facile de trouver sur la mappemonde du rock une contrée inexplorée dans nos colonnes! Et pourtant il me semble bien que c’est le cas de l’Argentine, où nous n’avons jamais du laisser trainer les oreilles.
Tirman Kid, quatuor de Buenos Aires, nous offre l’occasion de réparer cet oubli.
Mais à vrai dire, l’origine géographique de ces garçons importe peu. Ce n’est pas l’exotisme de leur camp de base qui a attiré notre attention, mais avant tout leur musique. C’est une dream-pop brumeuse et fragile située en dehors du temps. Elle pourrait provenir des expérimentations psychédéliques de la Californie ou des premiers Pink Floyd de la fin des 60’s, ou encore figurer sur le catalogue du label Sarah des mid-80’s, tout comme au chapitre des dernières tendances de la hype Londonienne de 2014. Mais on les rangerait volontiers sur la même étagère que ces orfèvres en pop délicate que sont Real Estate ou Wild Nothing.
Ecoutez Gotta Do Something. C’est une chanson évanescente qui apparait sur un fondu en ouverture et s’évapore sur un fondu en fermeture. Entre temps on apprécie la douceur et la pudeur de la mélodie placée en retrait des accords de guitares et des claviers vintage, cachée dans un brouillard de reverb. C’est pourtant le genre de morceau qu’on peut vite se retrouver à chantonner sous la douche, tellement il est touchant et accrocheur.
Tirman Kid a surgi sur le net l’an passé, avec un single Dancing In The Sea en mars, puis un E.P dix titres (!), Fun, paru en juin. Vous pouvez écouter tout ça sur leur bandcamp.
Martin Dick (Chant/Guitare), Agustin Slapak (Guitare/Synthé), Manuel Gvirtz (Drums) et Matias Oyamburu (Basse) ont beau provenir de l’hémisphère sud, leur Tirman Kid est manifestement un groupe dont la musique suscite des émotions sans frontières.