Une fille insaisissable ! On a toujours eu du mal à bien cerner Emiliana Torrini, et par conséquent à apprécier ses précédents albums. Trop pop ou trop expérimentale, trop folk ou pas assez, trop bien produite ou pas assez, trop Bjork, trop Italienne, trop calme ou trop théâtrale … Bref du mal à s’y retrouver.
Mais c’était avant !
Car avec ce quatrième album, « Tookah », tout devient limpide. Oh bien sûr, on retrouve cet éternel bazar aux multiples climats qu’elle nous a habitués à affronter. De l’electro folk de la première chanson « Tookah » jusqu’aux envolées célestes et sensuelles de « When Fever Breaks », on passe par le froid (« Autumn Sun »), le tiède (« Home ») ou le torride (« Speed of Dark »). Mais le tout est lié avec cohérence grâce à la production de Dan Carrey et à la qualité du song-writing de l’Islandaise.
Ce disque est marqué par la sérénité et l’apaisement. Peut-être celui de l’âge de raison car Emiliana a désormais 36 ans et son silence discographique de cinq ans depuis son troisième album « Me and Armini » et son tube en or massif « Jungle Drum » corrrespond à une réelle volonté de prendre du recul, de profiter de la vie et de sa famille après une carrière commencée en 1994, il y a presque vingt ans donc. Cette parenthèse prolongée lui a permis de se consacrer sans stress ni pression à l’écriture de ce nouveau disque.
Parmi les 9 chansons de « Tookah », TheMusicalBox a une petite préférence pour le rutilant « Speed of Dark », machine à secouer et émouvoir le dancefloor de l’automne, avec ses basses à la New Order et une petite voix douce et caressante qui nous remémore celle de Kate Bush dans « Running up that hill ».
Chair de poule garantie.