Dans nos chroniques de The Musical Box, on revient avec une grande régularité vers le rock de l’hémisphère sud. Les musiciens Neo-Zélandais ou Australiens ont souvent une approche musicale dont le léger décalage dans le style ou dans les modes apporte une touche d’exotisme à laquelle on ne résiste pas.
Avec Total Control. C’est l’opposé. Leur post- punk déshumanisé semble tellement labellisé et reconnaissable qu’on est certain d’écouter un groupe de la ténébreuse Manchester 80’s ou du New York branché des 00’s. Alors qu’en fait c’est un groupe de Melbourne, Australie.
Ce quintet s’est formé en 2008, et a sorti son premier album Henge Beat en 2011. Initialement basé sur des synthés et boites à rythme, il s’est ensuite ouvert aux guitares et à la vraie batterie.
Leur nouvel album Typical System réveille d’une simple étincelle les fantômes du post- punk des early-80’s, celui de Joy Division, Cure et Wire. Rythme martial, guitares cinglantes ou synthés robotiques et voix spectrale en constituent les ingrédients des plus classiques.
Mais réduire la démarche du groupe a un pastiche revivaliste du post-punk serait une grave erreur. Les Australiens parviennent à recycler ce genre musical très typé et âpre dans une modernité finalement très pop. Ils ouvrent en grand les portes de la cave obscure et expédient son contenu sonore dans de plus vastes espaces. Des nappes de synthé aériennes, des gimmicks de piano, une recherche mélodique dans le chant de Dan Stewart ou même l’ajout d’un saxophone apportent à une musique théoriquement très noire une palette de couleurs qui l’égayent et l’adoucissent.
Total Control réussit la performance de jouer ce qu’il faut bien qualifier du terme ringard de « New-Wave« , mais justement sans son côté has-been, dans une version résolument ancrée dans le monde de 2014, celui des bricolages électro et du mélange audacieux des genres.
Une belle surprise et finalement une certaine forme d’exotisme.
Et l’album en streaming pour prendre le temps et approfondir.