Belle découverte et double dose d’exotisme !
Exotisme géographique tout d’abord. Audac est un groupe originaire du Brésil, pays dont on parle finalement assez peu dans The Musical Box. Ils viennent de Curitiba, située dans l’état du Parana, dans la zône tropicale du sud du Brésil.
Exotisme musical ensuite. Quand on évoque la musique Brésilienne, les premières notes qui viennent à l’esprit sont celles de la bossa-nova ou du tropicalisme chaleureux. A oublier d’emblée à l’écoute d’Audac. Ici l’atmosphère musicale est embrumée, grise et froide. Anglo-Saxonne.
Un an après sa sortie au Brésil, la parution en Europe de l’ album éponyme Audac (chez Novomundo) est l’occasion de se pencher de plus près sur ce groupe constitué de deux filles, Alyssa Aquino (chant,synthés) et Deborah Salomao (basse et chant), associées à deux garçons, le guitariste Matheus Reinert, et Pablo Busetti batteur.
Ce premier album est né de l’incroyable rencontre du groupe avec Gordon Raphael, l’homme qui a lancé The Strokes en 2000/2001 avec leur premier E.P The Modern Age, puis leur chef d’œuvre de premier album Is This It. Le New Yorkais qui effectuait un crochet par le Brésil au retour d’un voyage en Argentine, est instantanément tombé sous le charme des Brésiliens et a accepté de produire les sept titres de leur premier album.
Sous l’étiquette locale Novo Rock, Audac se livre à une déclinaison musicale érudite et débrouillarde qui s’étend du noise rock à guitare (Dark Side) jusqu’à la pop glaciale synthétique (Esprit), en passant par des mid-tempos accrocheurs (The Bow River) ou des tempêtes de dream-pop tourbillonnante (le somptueux Back to The Future).
L’équilibre entre l’électronique des claviers et la distorsion des guitares est judicieux. Le chant en Anglais est touchant par sa fragilité, sa maladresse parfois, et son trop plein d’émotions. Les chansons d’Audac sont pleines de petits défauts, mais c’est justement ce qui fait leur charme. Elles reflètent une grande sincérité et une intensité troublante.
Atypique et émouvant.