Le duo 80’s Cocteau Twins est une référence classique des chroniques de The Musical Box. Rien ne nous fait plus plaisir que de chercher à travers de nouveaux artistes l’émotion ressentie dans le passé et la nostalgie de la voix divine d’Elizabeth Frazer. Mais finalement la bonne question à se poser ne serait-elle pas plutôt : quel type de musique joueraient les Cocteau Twins s’ils apparaissaient en 2014 ?
Lydia Ainsworth apporte sans doute de bons éléments de réponse. Une pop hybride moitié onirique et moitié technologique, où on entend une voix de sirène digne de Kate
Bush ou Liz Frazer discrètement déshumanisée par l’auto-tune, bondissant sur les arabesques rythmiques d’une drum-machine RnB endormie, résonnant d’étranges chœurs trafiqués. Un monde musical paisible, ensorcelant et majestueux, dans lequel cohabitent en harmonie les instruments les plus classiques et les outils sonores les plus modernes. Des cordes et des samples. Un refuge agréable et exotique où on se sent bien.
Lydia Ainsworth est Canadienne et dotée d’une sérieuse base musicale. Elle a en effet commencé la musique par le violoncelle à l’âge 10 ans, avant de poursuivre plus tard des études universitaires sur les musiques de films à Montréal et New York. Puis, après trois années passées à créer et interpréter sa propre musique entre Toronto et Brooklyn, elle publie maintenant son premier album Right from Real, paru le 30 septembre chez Arbutus.
On y découvre toute la richesse d’un répertoire plein de classe, mais pourtant jamais présomptueux, placé sous des influences œcuméniques : Verdi, Peter Gabriel, Bernard Hermann ou les Voix Bulgares ! C’est une succession de chansons de RnB spectrales (Malachite), d’étranges et magnifiques chorales crépusculaires bercées par des arpèges de boite à musique et des roulements de percussions galactiques ( l’époustouflant White Shadow), ou des hymnes de techno-pop de chambre minimaliste (PSI).
Right From Real est une plongée féérique et jubilatoire dans des fonds musicaux jusqu’à présent inconnus et qui révèlent une formidable artiste.
Lydia Ainsworth. Un nom qu’il faut retenir. Et cocher d’avance pour les futurs bilans de fin d’année.