Le Grunge pourrait-il revenir en force et s’installer comme une nouvelle tendance neo-retro ?
Ce serait finalement assez logique. Rarement on aura autant entendu de musique inspirée des 80’s qu’actuellement, qu’il s’agisse de synth-pop, d’electro-disco, de post-punk ou de shoegaze. L’étape suivante sera donc sans doute le recyclage des 90’s, avec à sa tête le rock slacker et son ambiance « poils-longs-chemises-de-bûcherons et pédales de distorsion poussées à fond ».
Mais ce n’est pas forcément un mauvais présage.
La preuve avec Speedy Ortiz. Ce quatuor de Northampton, Massachussets, n’a pas attendu les dernières tendances de la hype musicale. Ils jouent depuis déjà 4 ans une musique nourrie à l’indie-rock underground des 90’s, et ont déjà à leur actif deux albums, The Death Of Speedy Ortiz en 2011 (paru seulement en cassette) et Major Arcana en 2013. Leur troisième, Foil Deer, sort la semaine prochaine chez Carpak Records, label de qualité qui héberge plusieurs de nos anciens coups de coeur : Beach House, Dan Deacon ou Cloud Nothings.
Cet album 12 titres a été écrit par Sadie Dupuis, leader, chanteuse et guitariste, dans la maison de sa mère au beau milieu des forêts du Connecticut, savourant le calme de l’endroit après la tempête des tournées en compagnie des Breeders, de Stephen Malkmus et Thurston Moore. Une belle compagnie… A signaler également un remaniement de personnel avec un changement de guitariste, Devin McKnight remplaçant Matt Robidoux. Le disque a été enregistré à Brooklyn et produit par Nicolas Vernhes (Silver Jews, Enon, Deerhunter), avec une volonté d’affiner le son plutôt brut de décoffrage de Major Arcana vers un registre plus pop.
Et le résultat est une belle réussite. Tout est là. Le mur du son des guitares tout en distorsion, la rythmique lourde et tendue, et le chant tantôt caressant tantôt grinçant de l’étonnante Sadie Dupuis qui propulse cette chanson en un hymne digne du meilleur Pixies ou Dinosaur Jr.
Et forcément on adore.