Encore une sortie importante à signaler ! Pas cette fois pour des raisons de prestige comme pour Foals. Mais parce que The Radio Dept. est devenu aujourd’hui un véritable groupe culte, de ceux qui inspirent et comptent pour beaucoup d’autres musiciens.
Énigmatique, sans la moindre concession commerciale, Le trio Suédois s’est petit à petit installé comme référence dans le monde de la dream-pop audacieuse. Formé au début des années 2000, il se fait rapidement connaitre dès la parution du premier album Lesser Matters, dont le shoegaze remis à neuf plait instantanément et réalise l’exploit de se classer en 2004 dans les meilleurs albums de l’année. Après trois titres sur la B.O de Marie-Antoinette de Sofia Coppola en 2006, c’est le plantage avec le deuxième album, pas si mal que ça, mais dont la dream-pop barrée peine à trouver son public en dehors de Suède. Mais paradoxalement c’est à partir de là, que The Radio Dept développe une base de fans solide et convaincue, se propageant de manière virale via internet et les blogs, en dehors de la presse rock traditionnelle.
Et enfin en 2010 tout le monde était mis d’accord avec Clinging To A Scheme, troisième opus unanimement applaudi qui parvenait à réunir les amateurs de pop mélodique et immédiate avec ceux d’une écriture musicale aventureuse, plus arty et onirique. Depuis quatre ans, c’était plutôt le silence et la discrétion. On les avait juste entendus à l’occasion des élections Suédoises l’an passé battre le rappel avec un E.P de circonstance Death To Facism.
L’arrivée de l’été les fait sortir de leur tanière, avec un nouveau single Occupied et la promesse d’un nouvel album avant la fin de l’année. Bonne nouvelle.
Johan Duncanson , Martin Carlberg et Daniel Djäder poursuivent leur chemin dans une direction nettement plus électronique déjà amorcée avec Death To Facism. Ils prennent le temps d’installer en plus de 7 minutes leurs nouveaux thèmes de prédilection : des boucles de batterie qu’on aurait pu entendre chez le New Order de la grande époque (qui s’apprêtent à revenir bientôt, mais c’est un autre sujet …), des sons de synthés métalliques qui auraient fait merveille sur la chilly Baléarique de Tough Alliance ou dans un film de David Lynch, et une ambiance d’ensemble sombre et inquiétante, à l’image de la reverb qui noie le chant de manière spectrale.
Une chanson de haute densité et d’une grande justesse. Une merveille qui bouleverse et fait pleurer le dance-floor.