Quelques commentaires encore sur la synthèse du classement des meilleurs disques de l’année, dont vous trouverez le mode d’emploi ici.
2016 restera sans doute comme une année de transition. Le rock donne l’impression de s’épuiser, au profit du rap et du RnB. Un phénomène lié à une génération qui vieillit, jusqu’à disparaitre même : R.I.P David Bowie, Prince et Leonard Cohen…
Ceci dit, les stars du rap et de la pop ne sont pas non plus des petits nouveaux au talent fraichement éclos. On ne dévoilera pas de nom pour préserver le suspense de ce classement. Mais la somme des années de carrière des dix artistes classés dans ce top 10 atteint le total de 270 ans! Une moyenne 27 années chacun ! Et par conséquent une petite odeur de musée, voire de maison de retraite … En tout cas une démonstration claire que les disques élus en 2016 sont ceux réalisés par des valeurs sûres, des musiciens bien installés, bref des notables… Peut-être une solution de refuge en période de crise ?
Ce qui souligne d’autant plus l’exploit de la septième classée, que nous vous révélons aujourd’hui, car elle est vraiment une nouvelle venue.
N°7 – Angel OLSEN : My Woman (Jagjaguwar)
Angel Olsen est apparue il y a 6 ans, mais c’est surtout sa collaboration avec Bonnie Prince Billie qui l’a révélée en 2011.
My Woman est son troisième album. Il a été enregistré à Los Angeles avec le producteur Justin Raisen (Santigold, Charli XCX, Kylie Minogue). Angel Olsen souhaitait par ce choix donner une couleur beaucoup plus pop à cet album, par rapport à un (très bon) précédent disque en 2014, plus indie et lo-fi et basé sur du « rock à guitares ». Les chansons ont été composées sur un piano, arrangées avec des synthés, et la voix est mise nettement plus en avant, pour souligner des textes jamais anodins, qui abordent l’amour selon le versant de la passion, de l’indépendance et de la féminité.
Mission accomplie : la réussite est au rendez vous pour ce nouvel album, qui a su trouver un large public, depuis les talibans du rock jusqu’aux amateurs de pop mainstream. Il apparait dans tous les classements de fin d’année, souvent dans le top 10, mais jamais sur la première marche. Son meilleur classement est donné par les Ecossais de The Skinny (5ème) et les Canadiens de Exclaim (6ème).
C’est la (seule) grande révélation du bilan de l’année 2016.
Passons maintenant au ZISTOR’S TOP 10, mon classement personnel.
N°7 – The MAGNETIC NORTH – Prospect Of Skelmersdale. (Full Time Hobby)
On aurait pu faire un simple copier-coller de mon article précédent. Car cet album d’un autre « supergroupe », The Magnetic North , est lui aussi complètement resté dans l’anonymat cette année. C’est bien simple : il n’apparait dans aucun classement.
Quel dommage ! Car il s’agit vraiment d’un disque pas comme les autres. Il raconte une belle histoire vraie, celle de la ville fantôme de Skelmersdale, au nord de Liverpool, déclinée tout au long d’un album structuré, avec une intro, des chapitres et une conclusion, à écouter du début à la fin. Une approche originale en cette époque de zapping permanent.
Musicalement l’ambition est également assez élevée. Le trio, constitué de deux musiciens de Erland & The Carnival et de la chanteuse Irlandaise Hannah Peel, a tissé de délicates pièces de folk-pop symphoniques, aux arrangements luxueux de cuivres et de cordes. Un monde champêtre et enchanté proche de celui de Fleetwood Mac, ou San Fermin.
C’est à Noémie Lecoq que l’on doit leur découverte via les Inrocks en fin d’hiver, et depuis ils sont devenus des tauliers inséparables de notre programmation musicale durant toute l’année.
Notre seul regret est de ne les avoir finalement gardés que pour nous …