C’est bientôt la fin de l’année ! Et par conséquent aussi celle de son grand bilan musical. Plus que deux articles…
Aujourd’hui, on vous présente les médailles d’argent de 2016. D’abord le Best Of The Best Of 2016.
N°2 – BEYONCE : Lemonade (Columbia)
Tous les ans le R’n’B se niche aux premières places de ce classement. En 2014 par exemple, c’était la révélation FKA Twigs. Cette année il s’agit d’une artiste confirmée. Beyoncé est loin d’être une jeune débutante. Son sixième album solo, Lemonade, est l’album de l’année chez des médias plutôt mainstream (The Guardian, Rolling Stone), mais aussi dans les bilans de sites pointus comme Stereogum et Consequence Of Sound. Il figure dans tous les top 10, à l’exception de celui des Inrocks … Pourquoi une telle unanimité ? Pas simple pour moi de vous répondre. Je ne fais clairement pas partie du fanclub de Beyoncé.
Reconnaissons à Lemonade une efficacité irrésistible. Cet album est une véritable machine de guerre, qui n’hésite pas à balayer très largement le spectre des genres musicaux. La pop bien sûr, mais aussi la dance-music, la country, le hip-hop, le dancehall, le R&B, les balades romantiques et le rock sont passés à la moulinette par Beyoncé, qui a su s’entourer d’experts dans chaque matière (Kendrik Lamar, Jack White, James Blake). Le disque est accompagné de son complément vidéo plutôt malin et réussi, avec un clip réalisé pour chaque chanson. La diva Américaine n’a pas hésité à chausser ses plus hauts talons et faire briller ses plus belles paillettes pour aller défendre ses chansons en live et écraser toute sa concurrence (pauvre Rihanna …) lors d’évènements hyper-médiatisés comme les Music Awards ou la finale du Superbowl. Enfin rappelons que ce disque a été écrit par une femme qui venait de découvrir les infidélités de son mari Jay-Z. Ses textes ont été scrutés et disséqués lors d’un gros suspense dans les gazettes people !
Bref Beyoncé est la reine et s’est confortablement installée sur le trône. En plus, elle enfourche la monture d’un militantisme de bon aloi, prenant fait et cause pour le mouvement Black Lives Matter, défendant également le statut des femmes noires et les appelant à la révolte et à la lutte. Elle n’est pas encore à la hauteur de Che Guevara, mais en cette année d’élection de Donald Trump, l’écho de ses prises de position a néanmoins pris une ampleur considérable.
Un féminisme black et métis qui se hisse au sommet de la représentation de la société du spectacle. C’est déjà ça…
Et voici le Top 2 du ZISTOR’S TOP 10, mon classement personnel.
N°2 – MUTUAL BENEFIT – Skip A Sinkin Stone. (Mom + Pop)
C’est une relation très particulière qui me lie à Jordan Lee, celui qui se cache derrière Mutual Benefit. Elle est historique, artistique et affective.
Historique, car j’étais un des premiers à vous faire découvrir un soir d’automne 2013, Love’s Crushing Diamond, les premières chansons du groupe, disponibles sur un vinyl 7 titres rapidement épuisé. A l’époque nous le défendions déjà avec une conviction très forte. Avec l’impression de découvrir une pépite, un nouveau talent trop timide et caché.
Artistique : comment ne pas tomber sous les charme et saluer les délicats arrangements de guitares, cordes, vibraphones, percussions soigneusement tissés par Lee ? Le chant et les harmonies vocales sont d’une fragilité extrême, pudiques, belles à pleurer. Un folk orchestral et céleste, ouvert sur la voie lactée et les étoiles d’un soir d’été. Un song-writing d’une classe absolue qui échappe au temps et à l’espace.
Et enfin une relation affective. Skip A Sinkin Stone est le disque que j’ai le plus écouté en 2016, haut la main. Un genre de doudou musical, apaisant, réconfortant, ou détendant. Une oasis de sons, beaux et harmonieux, pour se réfugier les jours où la tempête soufflait dans le désert de nos vies en 2016. Un refuge de bonheur. Et pour ces nombreux moments de plénitude musicale, de communion, c’est à son auteur qu’il faut rendre aujourd’hui hommage.
Merci Jordan Lee. Merci beaucoup.