« Paradise » est le deuxième album de ce duo de Sheffield, ville industrielle et célèbre pour ses enfants du rock : Human League, Pulp ou les Arctic Monkeys.
A leurs débuts en 2007, ils étaient annoncés comme une réponse Anglaise aux White Stripes Américains. La comparaison semble surprenante, puisqu’à part la répartition du groupe avec une batteuse-chanteuse (la troublante Rebecca Taylor) et un guitariste-chanteur (l’hirsute Charles Watson) il n’y a pas beaucoup de points communs.
Il s’agit chez eux non pas de blues rock, mais plutôt d’un folk alternatif, avec une particularité : l’utilisation par Rebecca de percussions inattendues : bouteilles de verre remplies d’eau, cuillères, et même le dossier d’une chaise en bois …
Ces rythmiques spéciales amènent une touche sauvage voire rockabilly dans leur pop folk mélodique. Point donc de musique pour les couchers de soleil sur la plage ou les pubs pour voiture, mais une ambiance grinçante, dérangeante, qui déroute par ses pièges et fausses pistes. Leurs textes sont positifs, optimistes, et ne se prennent pas la tête. Leurs concerts sont drôles, pleins de rebondissements.
L’album est produit par Luke Smith, à qui on doit le somptueux « Total Forever » des Foals paru l’an passé. Il est publié chez Moshi Moshi, label de Bloc Party, The Drums ou Friendly Fires.
Voici la vidéo officielle de « If we’re still alive« , publiée hier !
Bonjour tristesse ! C’est un peu l’air de circonstance avec la grisaille de l’hiver qui s’annonce … C’est aussi le titre du 4ème album de Los Campesinos!.
Gareth, le chanteur s’est difficilement remis d’une grosse rupture sentimentale, et ses textes s’en ressentent. les chansons parlent toutes de désespoir, de séparations et de mort. Et même de divorce avec l’équipe de foot d’Angleterre ! (« Every defeat a divorce ») . Il est bien loin le temps des premiers albums légers et sautillants. (« You ! Me ! Dancing ! » célèbre depuis une pub pour Budweiser).
Si vous les avez loupés jusqu’à présent, sachez que Los Campesinos! ne sont pas un groupe mariachi mexicain ou flamenco andalou. Ils se sont rencontrés à la fac de Cardiff. Mais aucun d’entre eux n’est Gallois ! C’est un sextet (trois filles et quatre garçons). Après avoir sorti deux albums en 2008 (Hold on now,Youngster et We are beautiful, We are doomed) ils portaient de grands espoirs et étaient devenus un groupe déjà culte. Mais ils n’ont jamais vraiment rencontré le succés.
Depuis l’année dernière et l’album Romance is Boring, ils ont connu des modifications douloureuses de leur line-up avec un changement de batteur et le départ de leur violoniste Harriet. Ce nouvel album a été enregistré dans la campagne près de Barcelone avec leur producteur habituel, John Goodmanson.
On ne note pas de changement radical de style. Il s’agit toujours d’indie rock à l’ancienne. Mais les chansons ont perdu en folie et en fraicheur, logique au bout de cinq ans d’existence. Leur son a nettement évolué. Il a gagné en maturité, est devenu plus lourd, plus dense et bruitiste. Gareth a sans doute pris confiance dans sa voix, qui est mixée plus en avant, avec une profondeur inhabituelle, qui rappelle parfois Stephen Malkmus, comme sur ce « By your hands ».
VITE ! Dépêchez vous d’écouter cette jolie jeune fille avant que le monde entier ne vous l’arrache !
Car je parierais bien que la belle et jeune (21 ans) Elena Tonra va devenir la meilleure amie de millions d’oreilles sensibles au folk doux et mélancolique. Sa voix rappelle Chan Marshall, Bjork ou Susan Vega, d’une beauté émouvante, aérienne , mais aussi glacée et sombre.
Elle chante avec une maitrise technique impressionnante, forgée à l’ICMP, « The Institute », prestigieuse école de musique Londonienne. C’est là qu’elle a rencontré Igor Haefeli, guitariste, qui est l’autre versant de ce duo appelé Daughter. C’est lui qui crée les arrangements qui étoffent ce qui ne serait que du folk à guitare, truffés de petits bruits, percussions et nappes de synthé qui amènent une épaisseur et assombrissent les compositions du duo.
Ils se sont déjà produit sur les grands festivals Anglais cet été à Reading et à Leeds. Ce n’est pourtant que leur premier E.P, « The Wild Youth », qui vient de sortir.
C’est une vraie découverte 2011 que ce duo Suédois constitué par Daniel Tjader (également clavier de Radio Dept) et Markus Joons.
On retrouve chez eux le son « Chillwave » qu’on adore aussi chez leurs compatriotes du label Sincerily Yours : Tough Alliance, Air France et les formidables JJ. A savoir un mélange de disco lente avec des bricolages électro atmosphériques et déjantés. House-space-disco allégée, leur musique est poétique, spirituelle, introvertie, pour rêver et se laisser porter sans trop intellectualiser.
Curieusement ils on trouvé leur inspiration dans l’ambiance des iles Samoa, touchés par la beauté des chorales des églises catholiques, la fraicheur et la moiteur du vent tropical. Leur nom d’ailleurs signifie « Le récif de corail » en Suédois.
« An album by Korallreven » est leur premier album, qui vient de sortir chez Acephal Records (Air France, Midnight juggernauts). Ils s’étaient fait connaître avec deux singles : « Loved up » en 2009 et « The Truest Faith » en 2010, qui figurent tous deux sur cet album.
C’est un disque qui se déguste, avec une structure précise : un début, une fin et entre les deux une aventure auditive où il est merveilleux de se laisser entraîner.
Bref un disque qui pourrait bien marquer cette fin d’année 2011.
Ben Howard est un jeune auteur-compositeur Anglais (23 ans), sorti de nulle part, plus précisément de Totnes dans le Devon.
Vite repéré dès ses premiers concerts et EP, il a accepté de signer pour son premier album chez Island, dont le catalogue héberge ses artistes préférés : Nick Drake et John Martyn. Du premier il a puisé les accords de guitare et les arrangements sophistiqués et du second le style de chant à la fois rustique et jazzy, que l’on retrouve aussi chez José Gonzales.
Donc on retrouve chez lui un esprit résolument folk, authentique, chaleureux, sans ajouts électroniques pour faire branchouille. On y verra donc du Bonnie Prince Billy ou du Bon Iver. Mais ses chansons sont aussi imprégnées de consonances Jazz, avec la contrebasse de son ami d’enfance Chris et India la violoniste, et lorgnent vers les sphères hantées par Tim Buckley.
C’est un surfer, amateur des grands espaces et de nature. Il définit joliment sa musique « dehors, dans une lande déserte, quelque part entre la joie et la tristesse ». L’album s’appelle « Every Kingdom ».
Attention c’est du lourd : voici le premier titre du nouvel album des BLACK KEYS.
C’est leur 7ème album en 9 ans. Il s’appelle « El camino » et sort le 6 décembre et est produit par Dangermouse, faiseur de miracle chez Gorillaz, Broken Bells, Sparklehorse ou Gnarls Barkley. Il a été enregistré dans leur studio à Nashville.
Black Keys, c’est un duo d’Akron, Ohio : Patrick Carney (Batterie) et Dan Auerbach (Guitariste). Leur histoire est un classique : des jeunes blancs qui s’emmerdent dans une ville Americaine moyenne et qui découvrent et épousent la cause du blues. Un choix déjà effectué jadis par Les Stones ou les Yardbirds jusqu’à Jon Spencer et les White Stripes. Pour ce nouvel opus le duo cite comme influence CLASH et les CRAMPS.
Musicalement, ils ont réussi à tisser un rock basique, très roots, avec un son original, entre le chant hanté et la guitare garage de Dan A. et les arrangements et la production à la batterie et la production de Patrick C.,immédiatement identifiable par son ampleur et sa profondeur. Leur look est aussi étonnant, avec le geek binoclard d’un côté et l’homme des cavernes de l’autre.
Indépendants et alternatifs à leurs débuts, ils sont devenus un groupe important, auréolé de Grammy Awards et cité tous les ans dans les top 5 des listes de fin d’année … D’ailleurs il va falloir commencer à réfléchir aux nôtres non ???
Après avoir fini leurs études, Alainna Moore et Patrick Railey, ensemble en studio comme dans la vie, vendent tous leurs biens , s’achètent un bateau et partent sillonner les océans.
De ce périple sont nés les morceaux de leur premier album, « Cape Dory », paru en février de cette année.
Leur indie pop est facile d’accès, avec une voix très 60’s (The Shirelles et les girls groups produits par Phil Spector) sur une rythmique simple à la Edwyn Collins/Orange Juice.
Ils ont attiré l’attention du label Fat Possum qui les a signé pour un nouvel album, « Young & old » qui sortira en février. Il sera produit par Patrick Carney des épatants Black Keys.
Le premier titre qui en est extrait est très convaincant : « origins ».
Voilà la sortie du premier album de ce groupe Anglais, découvert au printemps 2010 avec « Ghost train », beach song nostalgique sur les amours d’été. La rumeur les désignait à l’époque comme un sextet Suédois.
En fait pas du tout. Il s’agit d’un duo Londonien (!), constitué de Jeremy Warmsley et Elizabeth (pourquoi les chanteuses s’appellent toujours Elizabeth ..?) Sankey, couple en studio comme dans la vie.
Signés par le label Moshi Moshi (Bloc Party, Hot Chip, The Rakes, The Drums), ils sont produits par Steve Mackey, bassiste de Pulp et déjà producteur de Mia et Florence & The Machine.
Leur son s’est incontestablement musclé depuis l’ambiance « Chilly » de Ghostrain : plus étincelant, avec la batterie plus en avant et dense, les synthés clinquants, le chant plus grave et hanté qui relate les histoires sordides d’habitants de Condale, un quartier de banlieue de Los Angeles, où des gamins des rues jouent dans d’anciennes villas de stars du cinéma depuis longtemps disparues. On distingue aussi l’écho des 60’s à la manière des Shangris-Las.
Mais bon quand même, c’est « Ghost train » qui reste notre préféré. Heureusement il figure aussi sur l’album.
Parfois il faut savoir savourer des moments simples. Par exemple le plaisir honteux de fredonner sous la douche des chansons pop, catchy, avec des accords lumineux à la guitare, des claviers en nappes sirupeuses, et des mélodies faciles qui s’enracinent après peu d’ écoutes dans notre mémoire musicale pour y rester pendant des semaines (mois, années …).
Bref ce sont des tubes tout simplement. Ceux qui se hissent en haut de toutes les playlists et dans toutes les ipods.
BOMBAY BICYCLE CLUB : Quatre Londoniens qui ont sorti en aout leur deuxième album « A different kind of fix ». Annoncés comme le next big group Anglais après un premier album plutôt new wave et dark, ils prennent tout le monde à contre-pied avec un esprit très pop.
En témoigne leur « Lights out words gone » avec son riff de guitare funky, les synthés en volutes et des harmonies vocales caressantes inspirées par « Frère Jacques » .
ARCTIC MONKEYS : La bande de Sheffield sait aussi se classer dans cette catégorie des poids lourds des charts. Bien loin de l’audace et des syncopes des premiers albums, Alex Turner chante étrangement comme Morrissey.
The DRUMS :« How it ended ». Pas grand chose à ajouter depuis ce premier billet . Deuxième single tiré de « Portamento ».
HOWLER :« I told you once ». Même chose : lire ici. Nouveau titre de ce groupe très très (trop ?) attendu.
Braquons à nouveau nos projecteurs sur Brooklyn, le quartier branché de New York où se concentrent la créativité et l’avant garde.
En fait derrière ce nom se cache Elizabeth Harper, une ancienne chanteuse folk convertie à l’electro-pop par sa copine Caroline POLACHEK de CHAIRLIFT . De sa rencontre avec le producteur Mark Richardson et un multi-instrumentiste Scott Rosenthal est né CLASS ACTRESS.
Ils publient ici leur premier album, après un E.P très prometteur l’année dernière Journal Of Ardency avec l’épatant « Let me take you out » et sa pop sombre et intimiste .
Ce nouvel opus est beaucoup plus ambitieux et glamour, à l’image des nouveaux visuels du groupe où Elizabeth apparait très séductrice et femme fatale. La musique a évolué vers des ambiances très synthétiques et froides, convoquant une new-wave pour dance floor glauque et inspirée par DEPECHE MODE ou HUMAN LEAGUE circa 1981. Bien sûr ce n’est pas franchement nouveau, ni une révolution dans l’histoire de la musique, mais on aime bien les arrangements de synthés trés élaborés et équilibrés, entre mélodies et recherches soniques.
Dance music urbaine classique donc, avec des chansons d’amour assez sombres, mais dotées d’un caractère arty et sans complaisance qui les maintient en dehors du mainstream banal. Le groupe figure d’ailleurs sur le label Carpark Records, dont la crédibilité n’est plus à prouver , puisqu’ils hébergent MEMORY TAPES, TORO y MOI et les excellents BEACH HOUSE.
D’abord parce qu’il s’agit des premiers nouveaux morceaux depuis 7 ans ! (Real Gone date de 2004, l’album de 2006 étant une compilation de fonds de tiroirs). Ensuite parce que le personnage atypique de Tom Waits, rebelle, iconoclaste et imprévisible éveille toujours notre curiosité auditive et mentale.
Et on peut dire que nous ne sommes pas déçus : Bad as me est fidèle au style du chanteur : voix caverneuse et vociférante ou crooneuse et tendre, dans un climat musical qui oscille entre blues et punk, jazz-cabaret déjanté et rock sombre, élaboré par des musiciens invités prestigieux : Marc Ribot, Flea, et même Keith Richards.
Comme d’habitude les chansons sont co-écrites avec sa femme Kathleen Brennan, et derrière un aspect sauvage, elles cachent de vraies déclarations d’amour, déclamées avec l’humour du chanteur. Comme dans ce premier single « Bad as me » où derrière les spasmes du piano, du saxophone et de la guitare hachée, Tom Waits compare sa dulcinée à une « mère supérieure juste en soutien-gorge » …
En cette semaine de vacances, vous avez sans doute du temps et peut-être de l’argent pour acheter des disques. Et j’espère que vous avez des réserves car c’est une véritable déferlante de nouveautés !
Essayons de faire le tri dans toutes ces sorties qui visent le haut de l’affiche.
Une tendance : le pompier. A vouloir cibler trop haut, certains ont tendance à en rajouter. Résultat : on frise l’indigestion et l’excès de matières grasses. C’est le cas pour KASABIAN et leur « Velociraptor ! » où effectivement leur dance-rock noir et hanté devient du rock-dinosaure …
C’est le cas hélas de BJORK et « Biophilia » où l’idée initiale est pourtant bonne : des morceaux reliés à une application pour smartphone, une musique conceptuelle et écolo-planétaire et tellurique, mais il manque l’essentiel : des bonnes chansons et des mélodies.
Aussi un problème chez nos Frenchies de JUSTICE : leur nouvel album « Audio Video Disco » mixe la disco 70’s (Cerrone) avec le rock progressif (Yes, Toto), sur une rythmique façon « Ghosbusters ». ça fiche la nausée …
Excès de sucre aussi pour Noel GALLAGHER et ses « High flying birds » déjà en tête des charts Anglais. Il faut dire qu’ils aiment bien les bonbons de l’autre côté de la Manche.
Chez CAMILLE, c’est au contraire la grande simplification avec « Ilo Veyou », un album très minimaliste avec des orchestrations simples. Par contre on y déplore une tendance à la performance vocale. Oui Camille chante bien. Bravo. Mais où sont les chansons …?
Je laisse Etienne(Vanke) rentrer de vacances (le veinard il est actuellement au bord de la piscine dans un ile ensoleillée en train de siroter un cocktail) et nous parler de M 83 et son nouvel album« Hurry up ».
En ce qui me concerne, je vous mitonne un petit billet sur le Nouveau Tom WAITS « Bad as me » et une illustre inconnue CLASS ACTRESS, from Brooklyn, dans les jours qui viennent.
Aujourd’hui, je vous parle de COLDPLAY !
Je sens que tout le monde s’esclaffe et s’attend à une démolition à l’explosif. Et bien non. Ce ne sera pas le cas. Le 5ème album de COLDPLAY vient de paraitre. Il s’appelle « Mylo Xyloto »(Je vous laisse deviner ce que ça veut dire).
Bien sûr il ne s’agit pas d’un chef d’oeuvre qui va marquer l’histoire de la musique. Le groupe est maintenant à un tel niveau de popularité et de remplissage des stades qu’il ne faut pas s’attendre à une marche arrière vers le charme naïf de « Yellow » ou « Parachutes ».
Ils ne se sont pas enfermés pour enregistrer en acoustique dans une cabane en rondins, perdue dans le Nebraska. Non. C’est de la musique populaire, faite pour vendre plein de disques et sauver les finances de leur maison de disque. De la pop maintream pour les festivals et les grandes salles de concert. La voix de Chris Martin est autotunée. Il y a même une chanson avec Rihanna (à la fin de l’album heureusement).
Mais, malgré tout, le disque est sauvé de la poubelle directe par la qualité de la production.
Et il y a un nom derrière ce phénomène : Brian ENO. Derrière ses manettes ils parvient à sauver les morceaux lents de l’album qu’il orne d’arrangements réussis. Egalement pour les deux titres qui émergent vraiment de ce disque : le très MUSE« Charlie Brown » et le rock solennel et symphonique de « Hurts Like Heaven », que je vous propose d’écouter, avant de savoir si vous voulez ou non vider la corbeille .
Pour une fois, voici une petite chronique sur une belle soirée live : le concert dAlela Diane chez nos amis du Chabada à Angers ce 21/10/2011.
Devant une assistance pas assez nombreuse pour un tel évènement (la faute au prix élevé des places sans doute), on a retrouvé avec plaisir celle qui nous avait ensorcelés pour toujours avec son premier album « The Pirates Gospel » en 2006 (déjà 5 ans ).
Mais pour ce qui est de lui déclarer notre amour éternel il faudra repasser : elle joue sur scène entourée de papa Tom Menig à sa gauche (guitare, mandoline, vocals), qui garde un il sur elle en permanence, et son mari Tom Bevitori à sa droite (guitare, vocals).
En plus des hommes de sa vie on retrouve une section rythmique basse batterie classique, que nous qualifierons de « rustique » (en pratique un bucheron à la batterie et un laboureur à la basse ). Bravo aussi à lingé-son pour une balance bien dosée et parfaitement équilibrée qui sonne de manière limpide et harmonieuse.
Sur scène, Alela semble toute fragile, presque effacée et en retrait, avec une surprenante voix de petite fille quand elle nous parle entre les morceaux. Mais dès quelle chante cest la métamorphose, avec cette tessiture irrésistible, à la beauté céleste, où résonnent lécho des éléments essentiels de cette nature quelle adore (lair, leau), à lamplitude vocale impressionnante entre le grave et laigu. Un torrent démotion qui fait couler des larmes dans les yeux des spectateurs. On peut lui reprocher un peu trop de yodels parfois, mais qui lui sont pardonnés car son chant reste fondamentalement humble et simple, quasi mystique. Lambiance sur scène est très détendue, sans prétention, avec accordage méticuleux entre les morceaux comme à une répétition entre amis, sans effet scénique pyrotechnique.
Les morceaux entendus sont conformes à ce quon percevait des albums : chefs duvre absolus pour les duos acoustiques avec papa issus de « Pirate’s Gospel » (Tired feet, The Riffle, Oh my Mama, tous sublimes), bons morceaux provenant de « To Be Still » (White as diamonds, Tatted lace, Lady Divine) et indifférence pour les morceaux (trop) Americana-Country de « Wild Devine ». Une surprise quand même : labsence de « Pirate’s Gospel ».
Si elle passe par chez vous nhésitez pas à aller la voir en concert. Vous passerez un bon moment en sa compagnie.
C’est l’inflation des superlatifs et des références pour ce groupe Américain qui est annoncé comme la « Révélation de l’automne » ou encore « Album de l’année 2011 » chez les Anglais. Ce qui surprend le plus, c’est le nombre de groupes à qui ils sont comparés par les rock-critiques : Sigur Ros, Godspeed You Black Emperor, Beirut, Midlake, Fleet Foxes, Sufjan Stevens et même Arcade Fire ou Radiohead ! N’en jetez plus …
Essayons d’y voir plus clair. Ils ne s’agit tout d’abord pas d’un groupe ultra branché de Brooklyn ou San Francisco. Ils sont cinq et viennent de Stillwater, Oklahoma, et Tamer Animals est leur deuxième album. L’ambiance est donc plutôt à l’Americana à poil long (chevelue et barbue) avec des chansons creusées dans une veine pop folk assez classique.
Mais le décollage au delà du plancher des vaches de l’Oklahoma est assuré par des orchestrations audacieuses et inspirées qui propulsent le groupe vers la voute céleste Ce sont des multi-instrumentistes qui unissent les guitares aux percussions, en passant par l’harmonium ou l’orgue, le violon, le violoncelle et une belle palette d’instruments à vent : trompette, cor, clarinette et même basson (ouf on a échappé au saxophone …). Du coup leur pop-folk devient symphonique, cristalline, aérienne, sans tomber dans le pompier ni la surcharge. Le chant de Jesse Tabish est humble, discret, presque en retrait derrière les hymnes intergalactiques de ses musiciens, produits à la façon d’une musique de film avec de grands espaces sonores, une amplitude impressionnante.
A écouter et réécouter, on finit par succomber à ce disque vraiment très beau, tout simplement.
Faut-il en faire un des disques de l’année ? C’est une autre histoire et il faudra juger dans quelques semaines quand on commencera à faire les bilans de 2011 …
Voici pour les découvrir « For 12 », mais je vous conseille aussi « Tamer animals », « Weather », « Woodwind » ou le délicat « Landforms ».
Découverte ébouriffante. Après un single plutôt facile d’accès qui a enchanté notre été (« up up up »), Givers présentent leur premier album « In light ».
Et effectivement ils risquent de se retrouver dans la lumière des projecteurs d’ici peu. Quelle audace !
On retrouve chez eux un mélange de musique d’inspiration Africaine avec du rock indé plus électrique, à la manière de Vampire Weekend. Mais la comparaison s’arrête là, parce que les Givers vont beaucoup plus loin. Des morceaux d’une longueur interminable truffés de syncopes avec changements de rythme imprévisibles, rebondissant en un dixième de seconde d’harmonies vocales célestes à des passages très noisy joués à une vitesse effrénée, puis à un rythme rumba-rock Congolais.
Originaires de Louisiane, ils sont sans doute marqués par l’influence allumée et multiculturelle de la Nouvelle Orléans où ils résident. Chaque chanson contient en elle même une quinzaine de thèmes musicaux différents. On est loin de la structure couplet/couplet/refrain habituel. Certains passages auraient même pu figurer sur des disques de jazz-rock des seventies (Gong ça vous dit quelque chose ?). Mais sans aucune prétention : c’est un groupe généreux et festif, qui a tout donné sur ce premier album.
Ne résistez pas, acceptez cette offrande et laissez vous porter par cet incroyable disque. Difficile d’en sortir un seul extrait. Alors allons y pour le deuxième single : Meantime !
Je vous emmène à nouveau vers le nord, en direction de la Belgique. Après avoir battu cette année le record du monde de durée sans gouvernement, le « plat pays » reste au premier plan de l’actualité, musicale cette fois.
La musique là-bas a toujours eu une couleur particulière. Trait d’union entre l’Europe et l’Angleterre, on y retrouve l’audace de l’avant garde de Londres ou de Manchester, teintée d’un classicisme de la vieille Europe, façon cabaret. De dEus à Venus, Soulwax à Poésie Noire, TC Matic à Giirls in Hawai, il existe toujours ce petit décalage, qui caractérise le rock Belge.
C’est encore le cas avec ce quintet, basé à Courtrai, qui décline un rock mélodique et tenébreux d’outre manche, mais avec un versant héroïque et sophistiqué.
Leur album « Applause » va bientôt sortir chez PIAS.
Voilà un quatuor qui nous arrive de Ridgewood au New Jersey.
Avec un cocktail salé-sucré de chansons mélancoliques sur un fond musical « surf-rock pour l’été « , ils n’auraient pas dépareillé dans les années 80 sur le label Sarah ou au côté des Go-Betweens, des références décidément récurrentes en ce moment.
Mais attention ne vous fiez pas à leur nonchalance de façade. Leur deuxième album « Days » (sortie le 18 octobre) est la tête de gondole du label Domino qui héberge Artic Monkeys, Franz Ferdinand, Kills ou Animal Collective …
Bref un groupe à suivre.
Pour les accros du shopping, voici un petit récapitulatif des nouveautés :
FEIST : « Metals » Un album étonnant qui lorgne du côté de Kate Bush The KOOKS » : « Junk of the heart »Euh bah on nous annonçait un album audacieux et c’est plutôt une déception DEATH IN VEGAS : « Trans-love energies »Des revenants avec leur electro gothique. Une moitié en moins (Tim Holmes) mais une chanteuse en plus (Katie Stelmanis d’Austra). Surprise surpise …
Mais finalement notre préférence va nettement à DEUSle quintet Belge de Tom Barman, qui sans faire preuve d’originalité nous livre avec ce septième album en 17 ans « Keep you close »quelques pépites dont ils ont su préserver le secret.
Rien à voir avec le pays du soleil levant ! Venu de la paisible Derry en Irlande du Nord, voici un groupe pourtant sautillant et noctambule. Ils ont déjà remixé The Ting Tings, Depeche Mode ou Editors. Ce trio qui fut révélé chez nous aux Transmusicales 2009 accueille dans sa sphère électro-trance un vétéran : Robert Smith lui même. Sans doute facilitée par les moyens énormes mis à leur disposition par leur nouvelle maison de disque Virgin, leur rencontre avec le chanteur de The Cure se concrétise par ce « Take Forever »
Et puis si vous voulez approfondir Japanese Popstars et danser en vous marrant devant votre ordi en emmerdant les voisins, poussez le son à fond et écoutez » Let Go », issu du même album « Controlling your allegiance »
Ne cherchez pas ici un nouveau chanteur de raï. Il sagit dun rocker vintage, crooner et sauvage, dorigine Californienne, en dépit dune ascendance familiale métissée (mère Philippine et père Palestinien). Il nous livre un cocktail surprenant et improbable de surf-skate rock, gominé et oriental, rockabilly et habité, entre Elvis et Alan Vega . Bref à la fois classique et jamais entendu. Le rock est toujours une histoire de recyclage
Etonnant come back que celui de Jonathan PIERCE et ses acolytes. Après de grandes espérances suscitées par le groupe en 2010 avec leur excellent debut LP « The Drums » et son tube « Let’s go surfing », le ciel semblait très assombri, voire franchement tenébreux. Adam Kesher leur guitariste avait brutalement quitté le groupe en septembre 2010, effrayé par l’ampleur de leur succès et la pression croissante. Mais The DRUMS a su rebondir et surmonter cette séparation et nous livrer un deuxième album « Portamento » très convaincant. L’écriture de Jonathan Pierce s’est nourrie de sa rancune et de sa déception vis à vis du départ de son guitariste, et de sa lourde histoire familiale (ses parents étaient des intégristes religieux). Résultat : la pop rock légère des Drums s’est épaissie, tendue, a gagné en rage et en profondeur. En témoigne ce nouveau single « Money ».
C’est l’éternel « futur grand groupe » des stades et festivals. Mais on n’y croyais plus tellement, vu que cela dure depuis 1998 et leur premier album Echoes. Les New Yorkais sont apparus en même temps que les Strokes ! Et finalement c’est la surprise puisque 13 ans après ils livrent avec « In the grace of your love » leur meilleur album à ce jour. Luke Jenner a enfin renoncé à chercher à être « vendeur » à tout prix. The Rapture est retourné sur son premier Label DFA, pour y retrouver de la liberté et de l’indépendance. Et ça s’entend avec un album dense et copieux, des morceaux orientés pour le dancefloor mais noirs et sans complaisance , d’autres plus audacieux et intimes, sans oublier cet immense hymne qu’est « In the grace of your love »
Ne pas se fier à leur nom qui pourrait annoncer un nième groupe de techno-transe. Ce groupe de Philadephie réussit plutôt un habile mélange d’un rock de facture classique, avec midtempo, guitares acoustiques et orgue, façon Dylan ou Tom Petty, avec des climats plus éthérés et psychédéliques que n’auraient pas renié à la fin des 80’S les fans du « Shoegazing » ou du label mythique Sarah Records. On rajouterait bien une petite pincée de GO BEETWEENS, notamment quand Adam Granduciel se lâche au niveau du chant.
C’est le gros buzz de ce début d’automne. NME, Pitchfork, Magic ne tarissent pas d’éloges sur ce projet qui émane de James Bennet, autodidacte de 23 ans, originaire de la région montagneuse et retirée du Lake District au Nord Ouest de l’Angleterre. C’est sans doute dans la beauté des lacs et des vallées qu’il a puisé cette recherche de l’harmonie qui marque sa musique : Grizzly Bear et les Cocteau Twins ne sont pas loin, et on suit sans hésitation l’invitation à décoller vers les nuages et bien au delà. Stratosphérique . « Wish my thoughts away »
D’abord il y a le rejet : qu’est ce que c’est que cette nième lolita multiproclamée nouvelle superstar à la lippe boudeuse ? Encore une de plus. Et puis après quelques nappes de harpe elle commence à chanter et là tout change : une voix sublime avec une maturité digne des chanteuses des années 60 (Emylou Harris, Nancy Sinatra) , une profondeur abyssale, une gravité qui nous transperce et nous foudroie. Alors il ne reste plus qu’a succomber et accepter cette nouvelle vestale vénéneuse et se laisser guider dans les brumes de l’automne qui nous engloutissent.