Le retour de Tanlines est une nouvelle qui nous fait plaisir. Et pourtant il s’est effectué dans la douleur. Le duo de Brooklyn était en effet à Pittsburg dans la maison d’enfance du chanteur en train de travailler sur le successeur de leur premier album de 2012 Mixed Emotions quand l’ordinateur qui hébergeait toute leur bibliothèque de samples et de sons a rendu l’âme dans une explosion. Privé de leur outil habituel, Jesse Cohen et Eric Emm ont du se rabattre sur une solution alternative pour retravailler leurs chansons. Et ils ont choisi d’utiliser les vrais instruments qui leur restaient, une guitare et une batterie. Puis d’enrichir leurs compositions avec des sons de world-music piqués sur YouTube, dans le but de donner une couleur plus live à leur musique.
Le résultat est à la fois surprenant et séduisant. Exit l’electro-disco robotique imprégnée de la sueur du dance-floor et du musc des backrooms. Tanlines ouvrent les fenêtres pour aérer et inondent leur pop de lumière et de fraicheur. C’est du moins ce que laisse apparaitre Slipping Away, premier single de leur nouvel album Highlights. On y découvre une rythmique basse batterie qui galope en toute légèreté, et des riffs de guitares enchanteurs qu’on avait l’habitude d’entendre plutôt dans le Nord de l’Angleterre (New Order , Modern English ou Lightning Seeds) que sur l’asphalte de New York. Au delà de cette première impression, le duo a annoncé que le nouvel album est « un hommage aux sonorités de l’Amerique« . Il est nourri par le son des batteries hip-hop de New York, des synthés techno de Detroit et de beaucoup de guitares.
Highlights sort le 18 mai chez Matador/ True Panther (Delorean, Girls, Unknown Mortal Orchestra). Il a été produit par le vétéran Patrick Ford (AC/DC, !!!) à Los Angeles et Chris Taylor de Grizzly Bear à New York, dans une église vieille de cent ans, en incitant Eric Emm à chanter au balcon de la nef déserte et à faire confiance aux possibilités de sa voix.
Une divine mutation en quelque sorte. Amen.