Décidément la Virginie est en passe de devenir notre destination préférée. Les excellents Eternal Summers nous avaient permis d’effectuer un bref survol de la région il y a quelques jours. On y retourne cette fois avec Turnover, originaires de Virginia Beach.
Ce quatuor a débuté il y a 6 ans dans un registre très punk-rock, avant d’évoluer lentement et d’ouvrir son horizon musical aux couleurs plus chatoyantes de la pop. Magnolia, premier album paru en 2013 avait été très bien accueilli. Le groupe récidive aujourd’hui avec son successeur Peripheral Vision, sorti depuis une semaine chez Run For Cover.
Le charme de ce disque opère instantanément. On fond devant les perles qu’ils contient. Des hymnes pop tout en délicatesse et en nuances, joués avec des arrangements basés sur des guitares subtiles. Le chant maitrisé et touchant d’Austin Getz a gommé tous les excès antérieurs pour devenir humble et paisible. La production de Will Yip est parfaite. Elle ramène le son de Turnover à un niveau beaucoup plus intime, dénué d’une vaine agressivité. Loin du power-rock 90’s de Magnolia, les chansons de Peripheral Vision explorent des contrées qui nous sont plus familières, celles habitées par les morceaux épiques et aériens de Wild Nothing, Real Estate, ou la petite tribu de Captured Tracks. On pourrait même remonter beaucoup plus loin et invoquer Galaxie 500 ou The Smiths.
En 2015 les auditeurs sont devenus exigeants. Pour adhérer à un nouvel album, il faut qu’il contienne de nombreux titres convaincants et non plus un ou deux tubes meublés par d’autres pistes sans intérêt. C’est totalement le cas ici. On peut écouter indifféremment chacun des 11 morceaux de Peripheral Vision avec le même plaisir. Il est d’ailleurs assez difficile d’en faire émerger les titres phares.
Un vrai bon disque donc, à conseiller chaleureusement.