Il y a quelques jours, on s’étonnait de l’amour de jeunes musiciens Californiens pour les brumes glaciales du shoegaze Anglais des années 80.
Pour reprendre le fil de nos réflexions, la question qui découle de ce constat est « mais alors : où joue-t-on de la musique Californienne aujourd’hui ? ».
La bonne réponse pourrait être : dans l’hémisphère sud ! C’est sans doute en Australie et Nouvelle Zélande qu’on rencontre actuellement le plus d’adeptes du pop-rock psychédélique allumé qui faisait la marque de fabrication de la côte Est à la fin des sixties. Tame Impala, Pond, King Gizzard & The Lizard Wizard, Unknown Mortal Orchestra en sont les principales figures.
En voici une nouvelle aujourd’hui : Surf City.
Ils sont les hôtes de Fire Records, une maison de grande qualité que nos chroniques ont pris l’habitude de saluer régulièrement, qu’il s’agisse de ses artistes récents (Hospitality, Scott & Charlene’s Wedding, Scraps) ou des vétérans (The Chills, The Saints).
Surf City est un quatuor d’Auckland en Nouvelle Zélande. Après avoir publié deux albums en 2010 et 2013, le groupe s’apprête à lancer son troisième, Jekyll Island, le 23 mars 2015.
Ce disque de la maturité, enrichi par la découverte du monde après un voyage lointain (USA, Mexique, Inde, Corée), est un bel exemple d’équilibre entre les mélodies et l’expérimentation. Le climat sonore est tapageur et rugueux, à base de guitares fuzz et de boucles rythmiques dignes du Krautrock. Mais il n’asphyxie jamais les parties vocales, finalement très pop, rendues douces et intimistes par la reverb, qui évoquent de manière indiscutable l’âme des groupes du label mythique des 80’s Flying Nun comme The Verlaines ou The Clean.
Tension et tendresse. Voilà deux ingrédients musicaux essentiels qu’on apprécie particulièrement chez les artistes qui comptent pour nous.
Il faudra désormais ajouter Surf City à cette play-list.