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blur-2012

Il était une fois au siècle dernier, durant l’été 1995 précisément, deux groupes formidables. Mais hélas leur rivalité artistique avait été exacerbée et attisée par l’ensemble des journalistes musicaux Anglais et était devenue une véritable guerre pour savoir lequel des deux serait le roi du monde de la Britpop.

Je veux parler de « The battle of britpop » cet affrontement terrible et légendaire entre OASIS et BLUR, presque aussi célèbre que celui des années 60 entre Beatles et Stones. D’un côté les bad boys de Manchester, déjantés, crâneurs et provocateurs, qui enfilaient les tubes avec « Supersonic », « Live Forever » ou « Wonderwall » et incarnaient une imagerie rock n’roll sulfureuse. De l’autre les gentils BLUR, Londoniens, plus arty et mélodiques, plus clean et pop, avec eux aussi une ribambelle de hits « Popscene », « Girls and boys » ou « Country life ».

Sans chercher à donner le nom du vainqueur, on peut quand même se rappeler que nous étions beaucoup à penser que Oasis serait le futur du rock, et Blur une étoile brillante, mais filante dont l’éclat disparaitrait dans les abimes de la longue histoire du rock.

Et nous avions tout faux ! 17 ans après, le gang des frères Gallagher a connu de multiples ratés, discographiques, familiaux, psychiatriques pour finir par une explosion en plein vol à Rock en Seine en aout 2009 .

Et pendant ce temps là le soi disant mièvre Damon Albarn s’est transformé en personnage majeur des musiques actuelles. Il n’a pas cherché à prolonger l’aventure Blur resté sans inspiration musicale après l’album« Think Tank » en 2003. Par contre il a rayonné sur le monde rock au sein de projets kaleidoscopiques : le carton commercial GORILLAZ avec Jamie Hewlett, la musique Africaine avec « Mali music » au profit de l’ONG Oxfam, les supergroupes The Good, the Bad and the Queen et Rocket Juice & the Moon, des musiques de film, un opéra Chinois, et pour finir un opéra sur John Dee. Une démarche artistique audacieuse, teintée d’un humanisme farouche, et menée avec classe et sobriété.

Pour 2012, à l’occasion des J.O de Londres, BLUR (Albarn aux claviers et au chant, Graham Coxon à la guitare, Alex James à la basse et le batteur Dave Rowntree) nous revient avec deux nouveaux morceaux, « Under the Westway » et « The Puritan » .

Si le premier ne nous convainc pas avec son côté hymne de stade à la « Hey Jude – We are the world », le deuxième est bien plus séduisant : une petite cavalcade rythmique sautillante et syncopée pour attirer l’attention, puis le morceau se développe avec emphase, ponctué par un gimmick entêtant de synthé, décalé et jouant sur la dissonance, et on entend la qualité mélodique de toujours, caractéristique constante chez Blur et qu’on apprécie encore à sa juste valeur.

Il semble que le groupe a enregistré plusieurs titres supplémentaires pour un album mais rien n’est encore joué. Feuilleton à suivre …

Voici un personnage hors du commun de l’avant garde musicale actuelle : John MAUS.

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Son nom n’est pas forcément connu de beaucoup d’entre vous, mais il y a fort à parier que vous l’avez déjà entendu derrière ses claviers, que ce soit avec Panda Bear ou Ariel Pink, groupes au sein desquels il officie. Il a également collaboré avec Animal Collective.

C’est un trentenaire érudit, qui a grandi à Austin avant de faire des études de musique et, plus original pour un rocker, de philosophie politique ! Musicalement il s’est mis à la pop avec Ariel Pink, mais en gardant intacte sa passion pour l’expérimentation avec l’utilisation de samples de musique Gregorienne ou médiévale mixée avec de l’electro-pop ou de l’afterpunk.

Sa discographie personnelle est surtout constituée de trois albums : « Songs » en 2006, « Love Is Real » en 2007 et « We Must Become the Pitiless Censors of Ourselves » en 2011. Mais il existe une multitude de titres qui trainent soit sur des compilations, soit sur des productions très underground. Ses compositions sont hantées, étranges, parfois difficile d’accès, habitées par l’esprit de Joy Division, Scott Walker ou David Bowie.

C’est le cas du morceau que nous vous proposons : « No title (Molly) » est un titre ancien qui n’existait qu’en démo et a été réenregistré pour être publié en flexidisc par Domino pour le record day 2012.

C’est un magnifique morceau de pop synthétique un peu rétro, sensible et ténébreuse. Il ne nous en fallait pas plus pour vous le présenter dans notre MusicalBox.

Aujourd’hui nous vous proposons de faire connaissance avec un groupe nouveau venu de Sheffield : LOVEBOAT.

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Mais ce ne sont pas des débutants : Daniel Lucian Mattias Botterill (Guitare), Dave Attwood (Batterie) et Danny Lowe (Basse et chant) sévissent depuis une dizaine d’années à Sheffield au sein d’autres groupes : The Insofars, SWON et Rumpus. Ils ont joué pour la première fois ensemble pour le premier janvier 2011, se découvrant une passion commune pour le punk rock psychédélique de Damned et The Stooges, en passant par les Beatles. Ils abordent la musique dans un esprit très fun et provocateur, citant également comme icônes Black Sabbath, Kiss ou même Crowded House

Sur le plan discographique, ils ont publié un album 13 titres (« Loveboat ») en décembre 2011, puis deux singles « Smiles and Bruises » et « Lizardeyes » au printemps 2012.

En tout cas les évènement se sont enchainés : Jon McClure de Reverend & The Maker fait diffuser à la BBC leur premier single, qui connait immédiatement un franc succès. On y retrouve une tonalité très slacker , écrin de ce petit bijou de chanson pop grunge avec un riff de guitare entêtant et un hymne vite séduisant qu’on aurait pu entendre chez Pavement ou Dinosaur Jr.

Dans notre MusicalBox, l’évocation du label 4AD est fréquente et toujours synonyme d’émotion et d’importance. C’est pour Etienne Vanke et moi la formule magique pour invoquer les fantômes de notre passé musical qu’ont été Cocteau Twins, This Mortal Coil, mais aussi The Pixies ou Clan of Xymox.

Mais il ne faudrait pas oublier que 4AD reste un label très actif, avec les productions récentes de Bon Iver, The Big Pink ou Grimes. Et ils font encore l’actualité musicale 2012 avec PURITY RING.

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Purity Ring est un duo Canadien (Edmonton), constitué des tout jeunes Megan James (24 ans, chant) et Corin Roddick (21 ans, claviers), tous les deux issus en 2010 de Gobble Gobble, dont ils étaient respectivement chanteuse et batteur. A ses moments perdus, Corin s’essayait à des rythmes hip hop. Un beau jour il demande à Megan de poser sa voix sur l’un d’entre eux et « abracadabra » la magie frappe cette première chanson baptisée « Ungirthed » qui connait un succès d’emblée international. Purity Ring est né …

Après quelques singles autoproduits, ils signent chez 4AD.

Ce qui nous touche énormément chez eux, c’est la voix de Megan, céleste et stratosphérique, qui décolle et s’élève pour nous transporter sur la voix lactée. On y retrouve l’âme des premières années du son 4AD et de nos fantômes. Sauf que musicalement ça n’a plus rien à voir. Corin amène ses boucles modernes, beaucoup plus hip hop, syncopées, avec des arrangements de synthé monumentaux et des samples. Avec une étonnante maturité, ils parviennent à se situer juste au niveau de la ligne de flottaison entre dream-pop et RnB, entre l’air et le feu, les étoiles et le sexe.

Leurs concerts sont également magiques et incandescents avec une recherche d’harmonie et d’expérimentation dans les choix vestimentaires, des technologies d’éclairages ou d’instruments tactiles et hybrides. Sur la voix lactée on vous dit ..!

Leur premier album « Shrines » sort le 24 juillet.

Suite de notre séance de rattrapage alors que nous sommes à la moitié de 2012. Voici encore un groupe dont nous avons loupé l’envolée initiale, pourtant fulgurante, et dont l’album sera sans hésitation considéré comme l’un des meilleurs de 2012 : BRETON et « Other people’s problems ».

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En fait notre retard à l’allumage est lié à la complexité de la démarche artistique de Breton (ainsi nommés en hommage à André Breton le surréaliste), qui se distinguent par une approche multidisciplinaire et parfois déroutante : vidéastes, producteurs de leur propre musique, au sein d’un collectif matériellement localisé (ils occupent en autarcie tout un bâtiment appartenant à une ancienne banque, The Lab), avec un refus des catégories et des étiquettes, une utilisation maximale de la technologie et de la performance, ils font des documentaires, des livres et leurs propres tee-shirts.

Le groupe s’est formé en 2007 autour de Roman Rappak et Adam Ainger, rejoints par Ian Patterson, Daniel McIlvenny et Ryan McClarnon.

Les cinq garçons du sud-est de Londres ont concocté ce premier album au contenu varié, surprenant, jamais ennuyeux, qui oscille entre dubstep industriel et math-rock funkoïde et sudoripare. Les mélodies alternent avec des slogans, le rock avec l’electro, les machines avec l’organique.

Les références inévitables vont de Foals à LCD Soundsystem, mais sont parfois plus dures (UNKLE), ou parfois plus légères, comme sur ce « Jostle », dernier single en date, avec des ambiances tropicales qui rappellent Friendly Fires.

Aujourd’hui nous rouvrons notre atelier « découverte », avec SOCCER96.

soccer96

Ce duo de Londres et Brighton s’est inspiré des jeux vidéos pour choisir son nom, pas une franche réussite d’ailleurs, mais aussi inspirer son contenu musical. L’un des titres de leur premier album s’appelle par exemple « Level 8 clouds ». Leurs noms semblent eux-aussi sortir de jeux de console d’il y a 15 ans : Danalogue (Claviers, chants) et Beatamax (batterie).

Des geeks donc, qui définissent leur style musical en ces termes : « a stripped-down, amped up analogue synth vs live drum assault ». Et c’est vrai que ça cogne : une batterie chaotique vient soutenir une rythmique de synthés clinquants, sur laquelle Danalogue braille et vocifère comme Johnny Lydon (PIL) ou Mark E.Smith (The Fall).

Et finalement on aime bien ce « Call to arms » sautillant,marrant et décalé, qui apporte une belle touche d’originalité dans la pop Anglaise du moment. Imaginez The Rakes qui joueraient sur un ATARI de la belle époque, avec le batteur du Muppet Show et vous y êtes presque …

Un petit mot sur CITIZENS, sur lesquels nous n’avions pas encore écrit quoi que ce soit. Et pourtant ces Londoniens, signés sur le label Kitsuné (Two Door Cinema Club) sont une des sensations de cet été.

Citizens

Leur gloire est surtout d’avoit été produits par Alex Kapranos, l’emblématique leader de Franz Ferdinand, pour leur premier album « Here we are », sorti au mois de juin.

Ils sont cinq : Martyn, Thom, Mike, Lawrence et Tom Leur ambition est on ne peut plus claire : faire de la pop. « Pop n’est pas un gros mot. C’est un mot sacré » déclarait Mike sur le site de leur label. Et d’ailleurs ils citent des influences très mainstream : Michael Jackson, Kanye West, Martin Rev ou Queen.

Mais finalement une fois dépassée cette façade un peu trop clinquante et racoleuse, on découvre sur cet album, sans doute grâce à la production très « juste » d’Alex Kapranos, des morceaux qui tiennent bien la route avec une ambition dans l’écriture et la construction, des mélodies audacieuses portées par la voix haut perchée de Tom Burke. C’est le cas pour « Reptile », « (I’m in love with your) Girlfriend », « She said » ou « Caroline », tout nouveau single extrait de l’album, que je vous propose d’écouter pour faire connaissance avec eux.

Ils ne bouleverseront pas l’histoire du rock, mais feront probablement sautiller garçons et filles sur les dance-floors et les pelouses des festivals durant tout l’été …

La découverte du jour est à ranger dans le casier « Avant-garde » de notre MusicalBox. Il s’agit de The INVISIBLE, de Londres.

theinvisible

C’est un trio, composé de Dave Okumu (guitare et chant), Tom Herbert (bass & synthesizer) et Leo Taylor (drums), fondé en 2006. Ils sont soutenus dès leurs débuts par Matthew Herbert, le génial touche à tout électro, qui les signe sur son label Accidental Records pour leur premier single en 2008.

Puis c’est le parcours classique : les singles sont bien reçus par les critiques, notamment la BBC qui les diffuse largement. Le premier album, « The Invisible », produit par Herbert rencontre le succès public à sa sortie en 2009. Il est nominé pour le Mercury Prize.

Pour le deuxième, « Rispah » qui vient de sortir, il y a pas mal de changements : nouveau label (Ninja Tunes) et nouveau producteur (Richard File qui a travaillé avec UNKLE, Queens of the Stone Age et Placebo).

Par contre musicalement le style reste cohérent : un rock expérimental, un peu math-rock, un peu post-rock, très space-rock, soumis à des forces d’attraction comme Foals, Radiohead ou TV on the Radio. C’est très léger, tout en volutes aériennes soulignées par les guitares atmosphériques et les synthés, le chant humble et sensible, avec des rythmes en cavalcades accidentées en arrière plan. Méditatif (ils le revendiquent) et apaisant, mais jamais prétentieux ou roboratif.

Je vous laisse décoller avec leur très beau « Wings ».

Pour cette nouvelle chronique, mettons le cap sur la scène Indie Américaine, décalée et iconoclaste, avec TY SEGALL BAND.

TySegallBand

En fait il s’agit de l’une des multiples incarnations musicales de Ty Segall, musicien atypique, guitariste, batteur, chanteur et songwriter, qui participe à une myriade d’autres projets : The Traditional Fools, Epsilons, Party Fowl, Sic Alps ou The Perverts. C’est l’un des chouchous de la bible Indé qu’est Pitchfork.

Originaire de Californie, plus exactement San Francisco et le Orange County, il digère et mélange de multiples influences au gré de ses différents projets : Stooges, Black Sabath, Hawkwind, mais aussi le garage punk cher à la côte ouest ensoleillée et poussiéreuse.

Au sein du Ty Segall Band, il est épaulé par Emily Rose Epstein (drums), Charles Moothart (guitare) et Mikal Cronin (basse et backing vocals). Leur premier album « Slaughterhouse » est produit par Chris Woodhouse. Par rapport à ses autres projets, c’est le plus speed et punk-rock. Il se nourrit des Stooges, mais aussi de Nirvana, Bo Diddley ou Captain Beefhart, rien que ça …

Et voici « I Bought my Eyes » : guitares énervées et saturées, son de batterie épouvantable, basse sauvage, refrains accrocheurs avec des « ouh ouh ouh » pour faire les choeurs. Pas de problème, vous êtes bien en Californie !

Encore une découverte pour enchanter notre été 2012, avec ce quatuor de bôgosses et leur pop incendaire typiquement Anglaise … Sauf que OBERHOFER est un groupe Américain !

Oberhofer

Ils viennent plus exactement de Brooklyn, LE gisement musical de la côte Est. Ne cherchez pas dans leur nom une référence politique Germanique. C’est tout simplement le patronyme de leur leader charismatique et chanteur Brad Oberhofer. Ses trois acolytes sont Matthew Scheiner (guitare), Pete Sustarsic (batterie) et Ben Roth à la basse.

Le groupe s’est formé en 2008, mais il a fallu attendre 2010 pour entendre leur premier single au titre imprononçable : « o0Oo0O0o ». Après avoir tourné en première partie des épatants Sleigh Bells ou des Morning Benders, et la parution de deux autres singles en 2011, ils ont fini par être enrôlés chez Glassnote Records (Phoenix, Two Door Cinema Club, Givers), pour y sortir leur premier album.

Celui-ci a été produit par le vétéran Steve Lillywhite (non vous ne rêvez pas LE producteur de U2 « The Joshua Tree » et « Achtung Baby » et de Simple Minds) et s’intitule « Time Capsules II ».

Et le vieux Stevie nous surprend car ce disque est parfaitement produit. Très sobre, son mixage fait une juste place à chaque instrument : guitares tranchantes ou carillonnantes, basse batterie subtilement dosées entre discrétion et ampleur, et même le piano et les cordes sont magnifiques. Quant au chant : avec sa tronche de bad boy, Brad distille son art du couplet-refrain avec des gémissements et des feulements (le style Anglais dont on vous parlait plus haut …) que n’auraient pas reniés The Libertines, Weezer ou The Strokes. Mais attention pas de facilité ni de vulgarité chez ce musicien érudit et universitaire, diplômé de « théorie et composition musicale » à l’université de New York.

Bref voici un album que nous vous invitons à découvrir tant il contient des promesses de carrière ultérieure. Et pour vous finir de vous convaincre, écoutez donc ce tube parfait qu’est « Away frm U » .

Aujourd’hui, retour sur ALT-J, en passe de devenir l’un des phénomènes de 2012, et en tout cas l’un des disques de l’année.

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Nous sommes très fiers de reparler de ce groupe dont nous vous avions révélé l’existence il y a 6 mois, alors qu’ils n’en étaient qu’au stade de démo et pas encore signés. Rappelez vous.

Depuis ils ont gravi les marches du succès. C’est tout d’abord la signature chez Infectious Records (label des formidables Local Natives) au printemps, puis la parution de leur premier album, produit par Charlie Andrew, et baptisé « An awesome wave ».

Le disque est vraiment à la hauteur des espoirs que nous avions pour eux. On y retrouve l’ambiance très originale qui nous avait fait craquer : ce mélange d’harmonies vocales masculines très belles, qui font vraiment penser au meilleur Radiohead (celui d’« OK Computer »), de rythmes syncopés quasi hip hop ou dubstep, très lents, avec des guitares cristallines et des nappes aériennes de synthé. La voix de Joe Newman est particulière, à la fois haute et rocailleuse, unique en tout cas.

Je n’ai pas lu de critique négative sur ce disque qui fait vraiment l’unanimité de la presse grand public ou plus spécialisée. Nous sommes donc très heureux de confirmer la qualité de cette découverte et de vous poster le lien vers l’album en streaming.

Et puis selon notre habitude, je vous détache un morceau, histoire de n’en retenir qu’un. Ici ce sera très difficile. « Mathilda » reste notre préféré. Mais allons-y pour « Tesselate » et ses choeurs de toute beauté.

Oyez Oyez Bonnes Gens ! Accourez pour lire et diffuser cet article à un maximum de vos amis réels et virtuels, car voici une des révélations de cet été 2012. « Oshin » le premier album des Américains DIIV.

Etrange patronyme pour ce groupe de Brooklyn (Aaahhh ça faisait longtemps qu’on n’y était pas retourné !). Ils avaient initialement choisi « Dive », d’après la chanson de Nirvana, mais ont du revoir leur choix car le nom avait déjà été pris par un groupe Belge. Ce sera donc D-I-I-V.

Ils sont quatre : Zachary Cole Smith (Egalement guitariste de Beach Fossils), Devin Ruben Perez (Basse), Andrew Bailey (Guitare) et Colby Hewitt (batteur, aussi chez les excellents Smith Westerns). La formation du groupe est très récente, en 2011, avec une signature rapide chez Captured Tracks puis la parution de leurs premiers singles « Sometime », « Human », et « Geist ».

C’est l’heure maintenant de l’album « Oshin », qui reprend les premier singles. Alors comme d’habitude pour ces chroniques, je m’apprêtais à choisir vite fait bien fait LE titre phare et vous poster le lien Youtube en deux ou trois clics. SAUF QUE c’est impossible ! A l’exception des instrumentaux qui font la liaison, TOUS les morceaux de cet album pourraient faire l’objet d’un single unique … C’est le signe d’une grande qualité d’écriture et il est probable que ce disque s’installe comme l’un de mes disques de chevets de cet été. Bref : DIIV sont devenus mes nouveaux chouchous !

Et leur musique ? Une pop assez minimaliste et crépusculaire sur des rythmiques très tendues et nerveuses. Des échos de l’afterpunk des années 80 (Primary de Cure) c’est vrai, mais pas que. Le travail sur les guitares est remarquable et impressionnant par sa densité et sa recherche d’effets : reverb, phlanger, echo. Ce son nous rappelle les cultissimes Durutti Columm ou dans un autre registre The Mission ( là je sens qu’Etienne Vanke va réagir c’est automatique …). Mais point n’est besoin d’invoquer les fantômes du siècle précédent. Ce climat de pop à guitares atmosphériques nous rappelle des groupes plus récents et très appréciés dans notre BoiteMusicale comme Interpol ou encore Real Estate.

« Oshin » vient de sortir (le 26 juin) et vous l’avez compris, c’est une petite merveille. Comme toujours dans ce cas là, vous avez plus bas le lien pour écouter tout l’album.

Et il a bien fallu se résoudre à ne retenir qu’un seul morceau. Ce sera donc « Doused » et son ambiance froide et sombre, mais franchement ç’aurait pu être n’importe lequel des autres titres.

Je vous laisse en leur compagnie. Découvrez et savourez !

C’est avec un grand plaisir aujourd’hui que TheMusicalBox vous présente le nouvel E.P de J.J. On peut même parler d’unanimité tant E.Vanke et moi adorons ce groupe atypique venu une fois de plus de nos contrées septentrionales préférées.

JJ

Ils sont issus de la chillwave , cette électro lente, expérimentale et aquatique venue de Suède enchanter les dancefloor d’Ibiza en 2009. J.J est un duo : Joakim Benon and Elin Kastlander. Ils figurent sur le label mythique Sincerily Yours, emblématique du son chill out avec Tough Alliance ou Air France (que je vous encourage à aller écouter si vous ne connaissez pas ces véritables trésors cachés).

Leur production discographique est marquée par sa sobriété dans le choix des titres : « jj n°1 » pour le premier E.P, puis « jj n°2 et « jj n°3 » pour les deux premiers albums, puis « jj n°4 » pour un autre single … Mais là pas de « jj n°5 », le nouveau E.P s’intitule « High Summer ».

Que vous dire sur leur musique ? Comment vous la décrire ? Aventureuse et vaporeuse, c’est de la dream pop spatiale, barrée et explosée, mais toujours agréable et apaisante. Ce savant dosage d’expérimentation et de pop aurait brillé au firmament de 4AD il y a quelques décades, aux côtés de Dead Can Dance ou Cocteau Twins.

Est-ce que c’est encore de la musique rock ? Sans doute, mais on peut aussi y voir une invite aux câlins et au sexe, la contemplation béate de ronds dans l’eau sous substances illicites, ou le souffle d’une brise un soir d’été …

Sensitifs plutôt que spéculatifs, s’adressant aux profondeurs du cortex cérébral, sièges de nos émotions enfouies les plus pures, les cinq titres de JJ vont nous envouter pour les semaines qui viennent.

Et si ça vous plait vous pouvez même télécharger le E.P complet, offert par Sincerily Yours ICI

Aujourd’hui, retour à notre métier de « défricheurs » et de « dénicheurs de talents ».

Je vous fais d’ailleurs remarquer que notreMusicalBox a été l’un des premiers sites à vous parler de Alt-J (à l’époque uniquement sous forme de démo et non signés) ou de Of Monsters and Men, devenus depuis les chouchous des magazines spécialisés. Raison pour laquelle je vous incite à faire circuler l’adresse de notre blog pour répandre la bonne parole …

Refermons la parenthèse et parlons donc de The TenFiveSixty.

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C’est un duo Anglais composé de Rik Hornby et Jen Bailey. Ils se sont rencontrés par hasard il y a trois ans à Londres dans un magasin de disque désert, autour de goûts musicaux communs. Leurs influences vont des Girl Groups des 60’s à la pop des 80’s, imprégnées du romantisme des bandes originales de films. Ils se placent du côté obscur de la pop Anglaise à guitare. En septembre, ils se sont renforcés avec l’arrivée d’un batteur Seb Sternberg.

« Do this for me » est leur premier single, paru chez Fierce Panda ces derniers jours.

Tout commence avec une boite à rythme minimaliste et quelques arpèges de guitare, quand soudain un rayon d’arc en ciel déchire l’horizon : la voix céleste et fragile de Jen illumine la chanson et nous transperce. Chaleureuse et belle, ample mais humble, elle nous emmène dans des forêts déjà enchantées par Harriet Wheeler (qui se souvient encore des magnifiques Sundays ?) ou Julia Stone.

Il faudra bien sûr suivre l’évolution de The TenFiveSixty et voir s’ils confirment les promesses, mais savourons sans modération ce premier titre apaisant et rafraichissant.

Grande et bonne nouvelle : le retour de Cat Power ! Chan Marshall nous revient avec ce « Ruin », premier extrait de l’album « Sun » qui paraitra le 4 septembre.

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C’est forcément l’évènement, car nous n’avions plus rien entendu de Cat Power depuis 4 ans et « Jukebox ». Et encore il ne s’agissait que d’un (médiocre) album de reprises.

Pour ceux, peu nombreux, qui auraient loupé les épisodes précédents, rappelons que Cat Power est le groupe de Chan Marshall, chanteuse et auteur-compositeur, égérie du folk indé lo-fi de ces vingt dernières années (et oui déjà …). Mais au fil des sorties de ses huit albums, elle s’est aussi nourrie de blues, de rock n’roll classique et de country, autant que de rock bruitiste et sans compromis.

Insaisissable donc sur le plan musical, mais aussi sur scène ou elle a souvent été imprévisible, parfois catastrophique, selon sa consommation de boissons euphorisantes …Concerts annulés ou interrompus, morceaux massacrés en live, discours incohérents : Chan est déjantée et provocatrice, mais aussi fragile et hypersensible, caractères qui ont fait d’elle une véritable icône.

Depuis son déménagement de New York à Los Angeles en 2009, elle a trouvé plus de sérénité et d’apaisement, et ce neuvième album est attendu comme une véritable rédemption. Elle l’a enregistré chez elle, dans son studio perso de Malibu, avec l’aide du Français Philippe Zdar (Cassius) au mixage.

Si on se fie à ce premier extrait, il y a tout lieu d’être optimiste car il y avait bien longtemps qu’on avait entendu Cat Power à ce niveau là. Exit le style retro « R’nB Memphis sound », elle nous dévoile une indie pop atmosphérique et moderne, bâtie sur un rythme syncopé piano-batterie, et qui nous parle de voyage et d’errance en égrenant les noms des différentes villes qu’elle a visitées au cours ce ses périples.

On attend la suite en septembre avec curiosité.

Petite séance de rattrapage ce soir, avec un groupe injustement zappé lors de la sortie de son album il y a trois mois : POND.

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C’est même un double rattrapage car nous avons rarement écrit sur le rock Australien dans notre MusicalBox. Ne boudons donc pas notre plaisir de vous présenter ce groupe de Perth.

« Beard, Wives, Denim » est donc paru chez Modular Recordings en mars 2012. C’est le quatrième album de ce quintet psychedelique, né en 2008 . On retrouve chez eux, trois membres des excellents TAME IMPALA, Kevin Parker (guitariste et chanteur, mais ici batteur), Jay Watson (batteur de T.I, guitare, basse et clavier de Pond) et Nick Allbrook (bassiste de T.I, chanteur et clavier chez Pond), associés à Joseph Ryan (guitare et basse), et Jamie Terry (basse et clavier).

Initialement, Pond était pour tous ces musiciens un projet parallèle destiné à leur permettre de changer d’instruments et de faire n’importe quoi et surtout ce qui leur plaisait sans souci d’étiquette ni de cohérence musicale. Et puis au fil des disques leur son a muri et trouvé l’homogénéité en évoluant vers une pop rock psychedelique, crossover de la sunshine pop des sixties et des expérimentations musicales plus récentes. Un hybride de MGMT et de The Who, ou de Jefferson Airplane et Flaming Lips.

Je sais : ça semble difficile à imaginer, mais c’est pourtant ce qu’évoque ce fin assemblage de guitares avec effets de distorsion, flanger et phasing, des mesures rythmiques chaotiques avec des changements de tempo improbables, savamment mélangés avec des hymnes pop délicats, rêveurs et ensoleillés aux mélodiques sucrées. Appelons-ça de la « free dream pop » …

L’album apparait dans bon nombre des bilans best-of de mi-2012. Il déroute à la première écoute par son côté foutraque, puis la magie s’opère et finit au fil des morceaux par nous toucher grâce à cette musique kaléidoscopique.

Comme souvent chez nous, voici en écoute « You broke my cool », un single en premier plan, et puis, pour approfondir, l’intégralité de l’album en streaming.

Profitez-en bien et surprenez vos oreilles avec ce joyeux capharnaüm !

Aujourd’hui nous vous proposons une petite ballade dans le paisible Kent, à Tunrbridge Wells très exactement, pour aller y découvrir Tom WILLIAMS and The BOAT.

Tom Williams and the Boat

Tom Williams est un chanteur et musicien (guitare, violon et saxophone) qui a d’abord composé en solo. Et puis un beau jour, lassé de s’ennuyer tout seul, il décide de jouer avec ses potes Anthony Vicary, Geri Holton, Chris Stewart, Josh Taylor, David Trevillion. Le groupe se forme en 2007 et se fait remarquer et lancer par la BBC. Ils se produisent à Glastonbury sur la scène « emerging talents », puis publient leur premier album « Too slow » en février 2011.

Ils pratiquent un indie rock assez roots, inspiré par The White Stripes ou Nick Cave, mais où on retrouve aussi de belles envolées plus folk et mélodiques à la Teenage Fanclub ou Tom Petty comme sur ce « Too Young », nouveau single extrait de « Teenage Blood », album qui vient de sortir chez l’excellent label Moshi Moshi (Hot CHip, The Drums, Bloc Party).

En pleine déferlante electro, dubstep ou chillwave, c’est plutôt apaisant d’écouter un groupe antifolk qui revient aux fondamentaux avec des chansons de facture classique aux instruments à dominante acoustique : fraicheur et simplicité sont au rendez vous et ça fait du bien …

Voilà ce qui s’appelle un grand écart. Comment passer en 24 heures du punk-rock speedé de The Vaccines à la pop-RnB de JESSIE WARE ? Quel rapport entre les deux ?

Et bien c’est simple : aucun rapport ! Le simple plaisir de vous faire découvrir dans notre TheMusicalBox des styles différents dans un éclectisme assumé et revendiqué.

jessie ware

Alors comment justifier la présence ici de Jessie Ware ? D’abord il ne s’agit pas d’une midinette sortie de la téléréalité. La belle a 27 ans et si ce « 110% » n’est que son deuxième single, elle a déjà sévi en tant que chanteuse chez les acclamés SBTRKT, hérauts du dubstep et de la house Londonienne.

On retrouve bien cette ambiance si particulière de la production UK-garage : une boite à rythme syncopée avec des sons d’extraterrestres et des nappes de claviers célestes et cristallins, déjà appréciée chez Grimes par exemple.

Mais on peut même aller encore plus loin. La façon de chanter de Jessie, sa tessiture de voix, les effets de reverb’ nous rappellent carrément la merveilleuse sirène de notre vieux passé musical qu’est Elizabeth Frazer, chanteuse des Cocteau Twins (un jour je vous ferai un article rien que elle c’est promis). Et si on oublie la production moderne de ce titre, on peut sans problème imaginer Lise poser sa voix d’ange divin comme Jessie Ware.

Donc pour conclure, oui c’est très pop. Oui c’est de la musique mainstream. Oui ce clip romantique avec chateau, lac, belle robe et voiture de luxe nous gonfle un peu. Mais c’est quand même somptueux et ça méritait bien une diffusion via notre Boite musicale …

Aujourd’hui, quelques lignes sur le retour de The Vaccines, avec un nouveau single « No Hope ».

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Franchement on peut être surpris d’écrire encore sur ce groupe dont la révélation soudaine l’an passé nous semblait les destiner à disparaitre aussi vite dans les oubliettes de la pop Anglaise.

Si vous avez raté les épisodes précédents, voici un petit résumé. The Vaccines est un quartet Londonien formé en 2010 autour de Justin Young (guitare/chant), Árni Hjörvar (basse), Freddie Cowan (guitare, frangin de Tom Cowan de The Horrors), et Pete Robertson (drums). Ils ont explosé dès leurs premiers titres « If you wanna » ou « Wrecking bar (Ra ra ra) », puis avec l’album « What Did You Expect from the Vaccines » sorti chez Columbia en mars 2011. Il se classe 4ème dans les charts Anglais, et le groupe est nominé aux MTV awards, aux NME awards. Leur pop rock (très)speedée et (très)mélodique les fait désigner comme les nouveaux Ramones ou les nouveaux Strokes.

Comme toujours dans ces cas là, surtout chez les Anglais, on s’attend à une chute aussi vertigineuse que leur apogée fut météorique …Et puis finalement, mois après mois, leurs chansons se sont incrustées et ont parfaitement tenu dans la durée, devenant désormais des classiques d’un rock certes facile et sans prétention, mais festif, enlevé et terriblement accrocheur.

Et on se retrouve à attendre avec curiosité et impatience le deuxième album « The Vaccines Come Of Age » qui sortira normalement le 3 septembre prochain. Il est enregistré avec Ethan Johns, producteur dont l’éclectisme (Kings of Leon, Laura Marling ou Crosby, Stills and Nash) lui a valu l’Award de meilleur producteur Anglais cette année.

Il en résulte un son plus mature, avec des chansons plus écrites et sophistiquées, et une ambiance plus noise et punky qui, sur ce single en tout cas, nous rappelle le rock emblématique et déjanté de The Libertines.

C’est parti ! La chasse au tube de l’été est ouverte sur les dancefloors mondiaux. Alors qui vous fera danser durant tous les beaux jours depuis le Macumba de Plougastel jusqu’aux clubs d’Ibiza au petit matin ?

Bien difficile de répondre à cette question, mais on peut toujours essayer de vous proposer des challengers pour le titre final. Dans notre MusicalBox, il s’agit forcément d’un gros outsider, plutôt méconnu et qui plus est avec un nom invraisemblable : TOTALLY ENORMOUS EXTINCT DINOSAURS.

TEED

Nous les appellerons par leur diminutif TEED, c’est plus facile. En fait il s’agit d’un seul bonhomme : Orlando Higginbottom, DJ Anglais et producteur. Erudit et cultivé (il a été professeur de musique), il ne jaillit pas du néant avant l’été. Teed est apparu en 2009 sur le label Greco Roman de Joe Goddard de Hot Chip. Il a également déjà remixé Lady Gaga, Katy Perry mais aussi Friendly Fires ou Darwin Deez.

Ce n’est pas ce passé qui emporte notre conviction, mais plutôt le contenu musical de TEED : une électro pop sautillante, irrésistiblement mélodique, avec la petite touche de grisaille et de tristesse qui sait nous émouvoir.

Il vient de boucler une tournée mondiale (USA, Japon, GB) avec des dates souvent sold-out dont les échos sont très positifs : des concerts incroyables avec des instruments étranges (et même des dinosaures …). En plus il n’hésite pas à faire un crochet par le Congo, pour aller y soutenir le projet humanitaire de Damon Albarn avec OXFAM.

L’album « Trouble » vient de sortir chez Polydor. Globalement c’est de la grosse artillerie pour pilonner les pistes de dance estivales à la Hot Chip. Mais au milieu de cette surenchère d’effets spéciaux il existe une perle : le formidable « Garden », single déjà sorti il y a plusieurs mois, mais qui est LE tube imparable dont nous avions besoin pour oublier les intempéries automnales qui nous douchent quotidiennement et nous dire que les cigales et le bruit du ressac de la Méditerranée au petit matin d’une nuit torride sont pour bientôt …

Vous le savez : nous adorons explorer le rock qui nous vient de pays inhabituels et pas forcément célèbres pour leur terreau musical. Mais curieusement nous avons rarement entendu dans notre MusicalBox des groupes Irlandais.

Réparons cet oubli totalement lié à l’actualité musicale, car le Rock Irlandais, des Undertones à Two Door Cinéma Club, en passant par U2 ou The POGUES, a toujours fait bonne figure dans nos discothèques personnelles.

Voici donc des nouveaux venus de Dublin et Limerick, FUNERAL SUITS.

Ils sont quatre : Brian James, Mike McKeogh, Greg McCarthy et Dar Grant.

Formés en 2008, ils se sont fait remarquer en première partie de Passion Pit, The Maccabees ou Local Natives, mais surtout de Frantz Ferdinand, qui ont été le premier soutien de leur jeune carrière.

Leur deuxième exploit est d’avoir su attirer alors qu’ils n’étaient encore qu’un trio obscur de Dublin le grand producteur Stephen Street (Producteur de Blur et The Smiths, ça situe le bonhomme !). Après quelques échanges de mail, il a fini par atterrir à l’aéroport de Dublin pour les aider à murir leur écriture et à densifier leur son depuis le timide single de l’an passé « Colour Fade », indie pop intime, jusqu’aux envolées plus lyriques et à la production plus puissante et ambitieuse de leur album « Lily of the Valley » qui vient de sortir sur le label Model Citizen.

On y entend un travail de recherche sonique basé sur les guitares, avec des effets de distorsion et d’écho plutôt réussis. Leurs chansons visent aussi à atteindre une harmonie mélodique, portées par la voix emblématique de Brian James, soutenues pas des rythmiques tantôt électro, tantôt beaucoup plus heavy et syncopées. Ce sont des gros bosseurs, qui n’ont pas hésité à se couper du monde et s’isoler dans des bureaux désaffectés pour répéter et composer pendant deux ans et construire dans une volonté de contrôle total leurs prestations scéniques qui sont très convaincantes.

« Lily of the Valley » contient beaucoup de morceaux très prometteurs, à écouter et ré-écouter, mais il en est un qui se détache largement, « All those friendly people », avec sa guitare au son curieux, triste et glauque, sa cavalcade rythmique et son chant incantatoire.

Intense et atypique. Tout ce qu’on aime ici .

En cette veille de « crunch » footbalistique avec ce France-Angleterre demain à Donetsk, nous allons oeuvrer pour l’amitié Franco-Anglaise par l’intermédiaire de ce groupe Anglais, grand espoir de la scène rock Londonienne, qui est emmené par une chanteuse Française !

SAVAGES est le nouveau projet de Jehny Beth, de John & Jehny, alias Camille Berthomier. C’est un quartet purement féminin qui écume les scènes Londoniennes depuis six mois : Ayse Hassan (basse), Gemma Thompson (guitariste), Faye Milton (batterie) et donc Jehnny Beth (Chant).

Elles déclinent un post punk façon early 80’s qui ravive la flamme noire de Siouxsee and the Banshees, Killing Joke ou Joy Division. Leurs prestations scèniques ont attiré l’attention par leur incandescence et sont saluées et reconnues unanimement. Et donc une vague de sympathie déferle de l’autre côté du Channel à partir du NME et des rock-critiques indés.

Les textes sont intenses sur le plan emotionnel et mis en musique de manière dure, organique, avec une recherche de l’impact physique chez l’auditeur. Le code vestimentaire est affirmé : black is black !

Cette ambiance de « pop noire » (c’est d’ailleurs le nom de leur label) et son énergie nous séduisent et nous contaminent irrésistiblement et c’est avec un grand plaisir que nous vous faisons découvrir cette bande de Savages :

Allez : c’est reparti pour les découvertes de nouveaux groupes émergents, précisément dans le Nord de l’Angleterre.

HEY SHOLAY nous arrive en effet de Leeds et Sheffield, haut lieu du rock Anglais (Arctic Monkeys et Pulp). C’est un collectif de cinq musiciens, également artistes et vidéastes : Liam Creamer (Chant), Liam Ward (Guitare et claviers), Stef (Basse), Laurie (Guitare) et Robin (Batterie).

Leur premier single sorti en 2011 chez Fandango, « Dreamboat » a rapidement attiré l’attention des médias rock Anglais. Lauréats d’un concours chez le NME, ils ont pu jouer sur scène en Serbie (!) au côté d’Arcade Fire et Portishead. Ils ont également été nommés par la BBC « Le groupe à suivre de l’été 2012 ».

« Burning » est le nouveau single. Il a été mixé par Don Grossinger qui a déjà travaillé avec Flaming Lips, Pink Floyd ou The Rolling Stones. Mais leur fonctionnement reste très D.I.Y et ils tiennent à garder le contrôle de leurs enregistrements, de leur artwork, de leurs images et vidéos. L’album devrait sortir en septembre, chez Fierce Panda, label fréquemment cité dans notre MusicalBox (The Crookes, The Heartbreaks, The Maccabees, The Raveonettes, White Rabbits).

Hey Sholay se caractérise par une indie-pop kaleidoscopique avec des hymnes faciles à mémoriser, bourrés d’energie et d’humour. Ils détestent les comparaisons à leur sujet, mais on pourrait citer chez eux la fraicheur qui nous plait tant chez Two Door Cinema Club.

A vous de voir s’ils méritent un tel buzz …

Cette chronique du jour est dédiée à tous ceux qui trouvent nos articles et découvertes trop stéréotypés et convenus, ou les groupes que nous vous dévoilons déjà vus et entendus …

Car avec GAGGLE, nous ouvrons notre case « original et inattendu » !

Cette joyeuse bande iconoclaste constitue une chorale féminine de 21 (oui oui vous avez bien lu : trois fois sept !!!) jeunes filles. Formées en 2008 à Londres autour de Deborah Coughlin, elles se situent à des millions de kilomètres des girl-groups sucrés à la Spice GirlBananarama. Ici c’est plutôt l’ambiance « rrriott girls » féministes, post punk et et provocatrices. Elles sont tout de même parvenues à se faire virer du festival de Reading.

Elles arborent un look guerrier et coloré, à l’image de leur musique : des textes hyperengagés psalmodiés dans de jolies mélodies, soutenus par une musique expérimentale, hip hop indu et hilarant qui rappelle parfois les excellents Sleigh Bells ou Bjork. Rythmique assez lourde qui propulse leur chœur à voix multiples, judicieusement produit, et des paroles qui parlent d’économie et d’aliénation, d’amitié ou d’amour avec humour et irrévérence (par exemple attacher les mecs pour les aimer avant de les balancer dans la rivière, cool …).

Leur album « The mouth of the cave » sort le 4 juin prochain chez Transgressive Records.

Attention à cette déferlante bariolée de sorcières de carnaval ….

Dans cette vague rétro années 80 qui nous anime depuis quelques jours, allons y carrément en remontant vingt ans plus tôt, au milieu des sixties. Un jeune barde au nom de Bob Zimmerman s’apprêtait à électrifier son folk militant et les Beatles n’étaient pas encore les fab four …

Où je veux en venir ? A-t-on trouvé des fonds de tiroirs avec des inédits incroyables de Dylan ou des Beatles ? Une réédition exhaustive de leurs singles ? Et bien pas vraiment. Jake Bugg est un jeune Anglais bien dans notre actualité 2012.

Il s’agit même d’un tout jeune lad (18 ans) qui vient de Nottingham, météorite et prodige qui a commencé la guitare à 12 ans, écrit ses premières compos à 14 ans, fan des Beatles et Dylan c’est vrai, mais aussi d’Oasis ou Jimmy Hendrix. Il s’est produit l’an passé à 17 ans sur la scène de Glastonbury, le plus grand festival Anglais, et est devenu depuis le chouchou des DJs de la BBC.

Bonne tête lippue et boudeuse, personnalité hors du commun, il va droit à l’essentiel avec une maturité impressionnante, sans forfanterie ni prétention.

A la première écoute, il est tentant de zapper ce folk speedé et retro chanté d’une voix nasillarde. Mais le poison se répand lentement dans votre organisme et vous contamine progressivement, jour après jour. Et puis on se dit que finalement le petit Jake réalise le trait d’union parfait entre la pop des sixties sus nommée et des artistes beaucoup plus récents comme Pete Doherty et les Libertines par exemple.

S’agira-t-il d’une étoile filante qui sera déjà oubliée à la fin de l’été ? De la naissance d’un futur grand artiste en devenir ? Il faudra suivre les prochains épisodes pour être fixés, mais on peut déjà savourer ce « Lightning bolt », premier clip annonciateur d’un album qui paraitra à l’automne …