Archives

All posts by Bertrand Zistor

En cette mi-novembre, c’est plutôt calme du côté de l’actualité des grands du monde du rock. Poursuivons donc l’exploration de l’underground et profitons du plaisir de la découverte des jeunes pousses prometteuses, issues des caves de répétition et de l’underground planétaire. Voici TEMPLES, tout nouveau groupe de Kettering en Angleterre.

temples

C’est un quatuor : James Bagshaw (chant, guitare), Thomas Warmsley (basse et chant), Sam Toms (drums) et Adam Smith (claviers).

Ils constituent la nouvelle signature de Heavenly, le label de Jeff Barrett, constant dans la qualité de ses productions du passé (Saint Etienne, Nada Surf, Edwyn Collins) et du présent (Toy, Charlie Boyer & the Voyeurs, régulièrement diffusés dans notre MusicalBox).

Ce sont de bons représentants de cette tendance néo rock psychédélique qui marque la scène Londonienne actuelle, tournée vers l’histoire du rock de la fin des années 60, et recyclée dans une recherche sonique pointue et avant-gardiste.

« Shelter song » est leur premier single, paru officiellement le 12 novembre dernier. On y entend les Byrds dans les accords des guitares (Rickenbacker 12 cordes ?) et le jeu narcotique du batteur, avec un chant toutefois plus crépusculaire et hanté, amplifié par la reverb, un peu comme si Beta Band reprenait les Beatles . Mais le tout est empreint d’une modernité qui ne dépareillerait pas chez Flaming Lips voire Tame Impala. On imagine d’ailleurs sans peine l’énorme potentiel de leur musique si elle était produite par Dave Fridmann.

Mais ce n’est pas du tout d’actualité. Contentons-nous donc de savourer l’excellente autoproduction des Temples dans leur Pyramid Studio de Kettering …

Continuons de parcourir les cases « découvertes » de notre MusicalBox, avec STUMBLEINE et son électro aquatique et savoureuse.

Stumbleine

Stumbleine est un producteur de Bristol, qui sévit en tant que guitariste au sein du trio dubstep Swarms. Il s’est fait connaitre depuis quelques mois au fil de la parution de ses premiers E.P.  On passe au niveau supérieur désormais avec la sortie de son premier album « Spiderwebbed » chez Monotreme records.

On aime bien chez lui le mélange d’un dubstep mélodique avec une électro plus expérimentale, dans la lignée de Grimes ou AlunaGeorge, ces savants fous qui nous empoisonnent de plaisir avec une pop belle et bancale, qui monte dans les étoiles et titube à la fois, mêlant les accidents rythmiques ou soniques à des perles mélodiques. Une musique qui s’abreuve à la source du shoegaze et du post rock. Disons entre Cocteau Twins et Burial

C’est bien le cas de ce « Cherry Blossom », morceau d’ouverture de l’album, avec des nappes aériennes et religieuses de claviers, une rythmique sobre de downtempo funky, et des voix multi-trafiquées sans nuire à la chaleur et au charme de la mélodie.

Une chanson qui aurait pu figurer chez nos chouchous Purity Ring.  Sucrée et salée, torride et sombre à la fois. Laissez vous emporter dans le lagon de Stumbleine

Pas d’actualité ni de nostalgie pour « Tarzan » : CHEATAHS est bel un bien un groupe de rock, Anglais, et n’a rien à voir avec la femelle chimpanzé espiègle de ce monument télévisuel de notre enfance. D’ailleurs l’orthographe diffère d’un « a ».

Cheatahs

C’est un tout nouveau groupe, récente signature de Wichita (We Cheetah ?), chez qui ils viennent de sortir un premier single très convaincant : «Sans E.P ». Et quand on connaît les perles de ce label (Bloc Party, First Aid Kit, Best Coast, Dodos et tant d’autres) forcément la curiosité s’aiguise.

Cheetahs résident à Londres, mais constituent un quartet cosmopolite : un Allemand, Marc Raue (drums), un Canadien, Nathan Hewitt (chant, guitare), un Anglais, James Wignall (guitare, chant) et Dean Reid, un Americain (basse, chant, et producteur du disque). A ne pas confondre non plus avec Cheatah, obscur groupe Australien de la fin des 70’s, ni avec The Cheetahs, groupe de Birmingham des années 60. Il semble aussi exister un autre Cheatahs Londonien. Pas simple tout ça …

Leur création remonte à deux ans, quand Nathan et James, qui s’étaient rencontrés 6 ans plus tôt à Camden décident de faire de la musique ensemble et recrutent Dean qui arrive de San Diego et Marc qui lui vient de Dresden. Après tout s’enchaine vite : leur premier E.P, « Coared », autoproduit, sort en juin, vite remarqué par le NME. Et l’intensité de leurs concerts leur permet de séduire Wichita qui les signe dans la foulée.

Sur « Sans E.P », « The Swan » est vraiment irrésistible, une chanson rugueuse aux accents de noisy pop 90’s, héroïque et ambitieuse, avec des sons de guitare érigés en un mur du son tonitruant, distorsion réglée à fond à la manière de Nirvana ou My Bloody Valentine, déclinée pourtant dans une atmosphère psychédélique moderne et bien dans l’air du temps de la hype Londonienne (Palma Violets). Mais tout ne repose pas sur le son, et il ne faut pas oublier la qualité des harmonies vocales, à la fois puissantes et terriblement mélodiques.

Vous l’avez compris : une très belle découverte …

Retour au Canada pour y retrouver STARS et leur 6ème album « The North ».

stars

L’album est déjà sorti depuis deux mois, mais c’est encore le bon moment pour vous faire découvrir ce groupe de Montréal, qui nage dans les eaux douces de l’indie pop depuis plus de 10 ans.

Ils sont cinq : Torquil Campbell (chanteur, claviers et songwriter, qui joue aussi chez Broken Social Scene), Amy Millan (guitare, chant), Chris Seligman (claviers), Evan Cranley (guitare, basse) et Patty McGee (batterie). Leurs toutes premières influences étaient The Smiths (ils reprenaient à leurs débuts « This Charming Man ») et Prefab Sprout, et surtout au fil des années New Order.

Après leur dernier opus « The Five Ghosts » en 2010, un peu trop lugubre et transi par l’utilisation de synthés glaciaux, les revoici avec plein de chansons d’amour ! Certes ce ne sont pas celles de leurs débuts en 2001, fraiches et adolescentes, mais plutôt un songwriting de quadragénaires, mature et sans complaisance, visant à faire un disque « plein de joie et d’espoir ».

On aime bien par exemple ce « Theory of Relativity », qui fleure bon la pop-synthé des 80’s, avec sa batterie electro à la Human League, les sonorités de claviers très Depeche Mode,dans des arrangements qui ne jureraient pas chez Death Cab For Cutie.

Aujourd’hui nous retrouvons avec plaisir une grande figure du rock indie de ces 20 dernières années : Geoff Barrow, moitié du duo Portishead, qui se réincarne au sein de BEAK>.

beak

C’est un trio formé avec Billy Fuller (ex Fuzz Against Junk) et Matt Williams (ex Team Brick) en janvier 2009. Pour l’enregistrement de leur premier album ils s’imposent des règles destinées à rendre leur son le plus live et authentique possible : enregistrement dans une pièce unique, aucun overdub, pas plus de quinze jours de studio. « Beak> » sort en octobre 2009, avec une couleur musicale oscillant entre le Krautrock et le rock psychédélique.

Pétillant dans de multiples participations au sein de Quakers (son groupe de Rap), sur scène avec Portishead (et oui pas de quatrième album pour l’instant) ou avec son projet Drokk, Geoff Barrow est tout de même parvenu à publier un deuxième album de Beak au titre énigmatique : « >> ». Le disque parait cet été chez Invada, avec comme d’habitude chez Barrow un style sans compromis qui fait s’unir le rock experimental de Can avec la pop 60’s psychedelique des premiers Pink Floyd période Syd Barrett.

Et maintenant voici « Mono » le tout nouveau single (sortie officielle le 10 décembre). Un morceau qui surprend par son accessibilité et sa fluidité : une belle intro façon orgue d’église, à laquelle succède une batterie filante et claire associée à une ligne de basse post-punk très entêtante qui soutiennent des mantras typiques du Krautrock, mais avec un zeste de mélodies hantées. Can meets Wire en 3 minutes chrono.

Concis et foudroyant d’émotion.

Un buzz qui enfle pour des nouveaux venus prometteurs : voici Dark Horses et leur premier album « Black Music ».

Dark-Horses

Cela fait déjà quelques semaines que nous vous diffusons dans notre radio program le sombre et excellent « Radio », premier single de ce groupe de Brighton, porté par la voix enigmatique de Lisa Elle, chanteuse d’origine Suédoise.

La belle est entourée de Andy Bang (guitare), Bobby Waterson (synthé, guitares), Harry Bohay-Nowell (basse), Stephen Ingham (batterie) et il faut ajouter Ali Tollervey (visuels, films).

« Black Music » est leur premier album, produit par Richard Fearless de Death in Vegas, qui vient de sortir chez Last Gang Records. Et forcément, ça ne rigole pas. Leur musique est noire, brumeuse, inspirée par la colère et l’angoisse, trait d’union entre une inspiration Américaine (Gossip, Talking Heads) et Anglaise (The Kills, Siouxsee). Ils sont tout de noir vétus, utilisent des visuels mystiques et effrayants, et se sont fait connaitre en première partie de Kasabian ou Black Rebel Motorcycle Club. Pas des comiques eux non plus …

« Alone », nouveau single est une parfaite illustration de cet esprit « black is black », avec une batterie minimaliste et une ambiance Krautrock, sur laquelle surnage la belle voix mystérieuse et incantatoire de Lisa, parfois empreinte des fantômes des sixties. Puissance et envoutement, voilà un cocktail bien distillé qui incite à suivre de près ce groupe émergent.

En attendant avec impatience et curiosité la surprise très vintage que vous réserve pour son prochain article Etienne Vanke, voici encore une nouveauté à découvrir : The STAVES.

The-Staves

La musique country ne m’enthousiasme pas de manière systématique. Par contre j’avoue être transporté par certaines voix et/ou personnalités de son histoire passée (Johnny Cash, Emmylou Harris, les soeurs McGarrigle) ou plus récente (Alela Diane, First Aid Kit). C’est encore le cas avec The STAVES.

En voyant leur clip très western, on s’attend a trouver chez elles une origine 100% made in America, et pourtant Camilla, Emily et Jessica viennent de Watford en Angleterre. Et si on gratte le vernis country de ce « Tongue behind my teeth », on découvre chez elles d’autres morceaux dans une veine beaucoup plus folk acoustique, basée sur d’épatantes et émouvantes harmonies vocales, pour lesquelles le copyright est largement partagé entre la west coast et la banlieue Londonienne. Par exemple réécoutez l’extra terrestre « Fail for you » de l’Anglais Luke Sital-Singh.

C’est encore un bel exemple de musique sororale, puisque ce trio est composé de trois frangines, les Staveley, ce qui explique le nom du groupe. Elles se sont fait remarquer comme choristes du vétéran Tom Jones sur l’album « Praise and blame » de 2010, avant de voler de leurs propres ailes en 2011 avec un premier E.P « Mexico », un passage dans la lumière au révélateur du festival South by Southwest, et désormais une signature chez Atlantic et un album qui devrait bientôt paraitre : « Dead, Born and Grown », annoncé le 12 novembre.

Il a été enregistré avec les Johns père et fils à la production. Glyn, qui a travaillé avec les plus grands de ce monde (Beatles, Dylan, Rolling Stones, Led Zep ou Clash) et le fiston Ethan (Kings of Leon,Kaiser Chiefs et Vaccines entre autres). Bref une doublette magistrale garante d’une réalisation de grande qualité.

« Tongue behind my teeth » est le premier titre qui en est extrait. On adore ses harmonies vocales belles à couper le souffle. Imaginez trois Alela Diane qui chantent ensemble ! Le genre de chanson à même de réconcilier les hipsters fans de First Aid Kit et les retraités qui succombèrent jadis aux charmes d’Emmylou Harris.

Je vous laisse déguster :

TheMusicalBox met à nouveau le cap vers le nord, pour découvrir les Ecossais JOHN WEAN.

Il ne s’agit pas d’un chanteur, mais d’un groupe, formé en 2009 à Uddingston dans la grande banlieue de Glasgow. Ils sont quatre : Conor Cartwright (Chant et Guitare), Jude Smith (Chant, Basse et Piano), Stuart Anderson (Guitare) et Simon Coakley (Drums).

C’est un groupe nouveau venu et prometteur, dont l’histoire ne recèle pas d’évènements particuliers : une rencontre autour d’une histoire d’amitié et de complicité musicale, des premières démos, des jours et des jours de travail en répétition pour progresser, les premiers concerts à Glasgow au King Tut’s Wah Wah Hut devant 150 personnes, très convaincant, puis un buzz très positif qui monte. Leur premier single « New York doesn’t love you » est excellent et leur vaut au printemps de bonnes diffusions radio et des articles élogieux dans la presse spécialisée.

« Map » (Morning After Pill) est le second single, paru avant-hier, et il mérite vraiment d’attirer l’attention. Du power-rock énergique, avec un chanteur à la voix dévastatrice et au phrasé original, des arrangements construits avec de multiples étages, ponts, syncopes et changements de tempo. La production est assurée avec maestria par Ewan Davies (producteur des premiers Arctic Monkeys et Editors).

Difficile de leur prédire l’avenir, mais on verrait bien ces dignes compatriotes de Franz Ferdinand monter l’été prochain sur les scènes des grands festivals. Un groupe à suivre de très près.

On nous reproche parfois de ne pas suffisamment donner la parole aux groupes d’ici, alors profitons de cette bonne occasion pour exposer dans la lumière cette superbe compilation 100% frenchy : Une éducation Française / volume 1.

éducation française

Elle est l’œuvre de JD Beauvallet, rédacteur en chef des Inrocks et formidable découvreur de talents. L’idée est de réunir sur un seul album tous ceux qui « parlent pop première langue » dans l’hexagone, c’est à dire qui écrivent et jouent une musique décomplexée, loin du cadre franchouillard et réducteur de la « variété Française » ou de la « French Touch », et pratiquent au final une pop Européanisée ou Mondialisée qui pourrait provenir des faubourgs Londoniens, New Yorkais, comme des forêts Scandinaves. Bien soutenus par des structures comme le FAIR ou l’InrocksLab, ils diffusent désormais leurs chansons au sein du « village global » avec fierté et compétitivité, pour reprendre un mot d’actualité.

Cette compilation regroupe 20 tittres :

01 – Concrete Knives : Brand new start
02 – Lescop : La forêt
03 – St-Michel : Katherine
04 – Singtank : Superstar
05 – The Shoes : Wastin’time
06 – Séverin : La revanche
07 – The Popopopops : R’n’R
08 – Equateur : Haunted
09 – Bengale : Le dernier tramway
10 – Von Pariahs : Someone new
11 – Pegase : Without reason
12 – La Femme : Sur la planche
13 – Caandides : Rio
14 – Lou Doillon : I.C.U
15 – Hyphen Hyphen : Major Tom
16 – Damien : Drague
17 – The Bewitched Hands – Thank you, goodbye, it’s over
18 – Granville : Jersey
19 – Juveniles : Through the night (Yuksek rrmx)
20 – Woodkid : Brooklyn

Il faut bien en faire ressortir quelques uns parmi nos préférés. Alors mention spéciale pour la pop épique et inspirée des Caennais Granville, déclinée en Français, et Concrete Knives en version Anglaise, par ailleurs un groupe largement diffusé depuis longtemps dans notre Radio Program. Coup de cœur également pour l’electro glaciale des Rennais Juveniles, du Rochelais Lescop qui ressuscite Taxi Girl et Jacno, la classe Rémoise de The Shoes ou la beauté fragile du « Katherine » des Versaillais St Michel, qui sera notre choix final pour illustrer cette indispensable compilation, qui devrait figurer en bonne place au pied du sapin de Noël de tous les enfants du Rock !

Date de sortie officielle le 5 novembre, chez Columbia.

Tiens ! Voici une revenante que l’on retrouve avec plaisir : Sarah Assbring a.k.a EL PERRO DEL MAR.

el perro del mar

On l’avait découverte en 2006 avec un formidable premier album , l’éponyme « El Perro Del Mar » qui nous hante encore de sa pop acoustique, aérienne et envoutante, un mélange de douceur et d’amertume à l’équilibre parfait. A l’époque Sarah venait de se remettre d’une difficile dépression et l’écriture de cet album en était toute imprégnée.

Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et notre Suédoise convalescente s’est signalée à notre bon souvenir avec « From the Valley to the Stars » en 2008 et « Love Is Not Pop » en 2009, en évoluant vers une musique plus pop et moins torturée émotionnellement, passant de la guitare acoustique aux claviers.

Et c’est désormais la sortie de « Pale Fire », le quatrième album d’El Perro Del Mar le 12 novembre chez Memphis Industries. C’est un album très cohérent, qui s’écoute du début (le progressif et atmosphèrique « Pale Fire ») à la fin (le solennel et crépusculaire instrumental « Dark Night ») au gré de 10 titres. Sarah y renforce son enracinement dans la pop indie et la dance music élégante, avec toujours sa caractéristique de spleen à la couleur grise et mélancolique. On en retiendra le « baléarique » (spécialité scandinave depuis l’écurie Sincerily Yours) « Hold Off the Dawn », le rythme accrocheur tropicalo-synthétique du convaincant « I Carry the Fire », la bande son pour dancefloor glacial à la Fever Ray de « To the beat of a dying world », les plus climatiques et lents « Love Confusion » et « I was a boy ».

Mais notre préférence va au tubesque « Love in Vain », un « reggae polaire » catchy et ensorcelant, qui associe une basse ronde et claquante sur un tempo boiteux à une belle mélodie vocale triste. Irrésistible !

Et puis il y a le premier single extrait de l’album, le plus funky et chaleureux, qui ne reflète pas forcément l’ambiance générale de l’album, mais qui fait le plaisir d’entendre une Sarah revancharde et détendue : « Walk on by ».

Aujourd’hui, voici un de ces groupes étranges et atypiques comme on les aime dans TheMusicalBox, et dont nous défendons l’aspect inclassable : RHYE.

Rhye

De quoi s’agit-il ? De l’electro ? De la soul ? De la dream-pop ? De la dance-music ? Sans doute un peu la somme de tout cela. On y retrouve une ambiance chilly baléarique dans les arrangements, des nappes de piano plutôt house, mais les mélodies et harmonies vocales nous transportent carrément en Californie, dans le monde de Steely Dan ou Midlake. Il y a même des cuivres et des cordes qui se posent ça et là, à des années lumières de l’électro minimaliste attendue . Inclassable on vous disait !

Et en plus ils entretiennent le mystère autour d’eux : pas de communiqués de presse ronflants, pas d’image à profusion sur le net. Rhye est officiellement un duo de Los Angeles mais en cherchant un peu, on leur découvre des sources plus cosmopolites : Robin Hannibal est un musicien et producteur d’origine Danoise et sévit au sein de Quadron, et Mike Milosh, chanteur, producteur et musicien, est Canadien. Et pour compliquer le tout, ils se partagent entre Los Angeles et Berlin …

Le duo a attiré l’attention avec un premier single « Open » en février 2012. « The Fall » est le second, paru il y a quelques jours chez Innovative Leisure, le label de Hanni El Khatib.

Les compliments et les comparaisons avantageuses des journalistes et blogueurs musicaux inspirés, pleuvent sur eux et c’est tant mieux. Je leur cède vite la place pour que vous puissiez savourer cette electro mélancolique magnifiquement incarnée dans le clip qui suit.

C’est avec beaucoup d’émotion et de plaisir que je vous publie aujourd’hui des infos sur le deuxième album de Local Natives.

Et oui : j’avoue fièrement avoir contribué à leur popularité en France, en les faisant découvrir à Bernard Lenoir alors qu’ils n’avaient publié qu’une démo fin 2009. Bernard les propulsera ensuite dans la lumière avec ses mémorables Black Sessions et une diffusion régulière sur France Inter de leur album « Gorilla Manor », en faisant l’un des albums de l’année 2010. Qu’il soit éternellement remercié !

local-natives

Donc revoilà nos amis californiens. Et c’est un rebondissement car on les retrouve non plus à Silver lake, mais à Brooklyn, où ils ont temporairement émigré pour enregistrer « Hummingbird » avec Aaron Dessner de The National.

Leurs intentions sont claires : « nous n’allons pas refaire la exactement même chose » . A cela plusieurs raisons : un ras-le-bol de rejouer indéfiniment en concert les mêmes morceaux, même si ce sont des pépites ; des remaniements de personnels avec le départ du bassiste Andy Hamm et l’intégration d’un batteur, Matt Frazier, en plus du line-up original (Taylor Rice, Kelcey Ayer, et Ryan Hahn) ; et sans doute l’influence des groupes qu’ils ont cotoyés durant ces tournées prolongées, Arcade Fire et The National, même si ils évoquent aussi des influences plus classiques comme Bob Dylan , Leonard Cohen ou Paul Simon.

« Hummingbird » est prévu pour début 2013, (le 28 janvier précisément chez Frenchkiss) et « Breakers » est le premier titre qui en est extrait. Plus rock, plus urbain et dense, il est plutôt prometteur. On y apprécie l’alternance temps fort/temps faible, les habituelles somptueuses harmonies vocales west coast, mais ici soutenues par des arrangements de guitares soniques et une batterie mixée plus en avant et syncopée.

Pourtant au final, la production ne nuit pas à la beauté épique de cette magnifique chanson. On a hâte de découvrir la suite. Vivement l’hiver …

Un peu de pop Anglaise facile et sautillante pour se remonter le moral en ces jours de déluges répétés qui trempent nos fenêtres et assombrissent nos journées. Voici de la lumière et des couleurs flashy avec PEACE et leur single « Bloodshake ».

peace

Ces quatre garçons vivent à Birmingham : les deux frères Harrison Koisser (chanteur et guitariste) et Sam Koisser (Bassiste), Douglas Castle (Guitare) et Dominic Boyce (drums). Ils se sont formés il y a un an et ont fait leurs premiers pas en première partie de Tame Impala et The Vaccines.

Leurs concerts sont réputés chaotiques et potaches, avec un sens aigu de la fête et de la provocation. Comme quoi il ne faut pas se fier à leur bonnes têtes sérieuses. Ce sont les grands espoirs de la nouvelle scène de Birmingham, aux côtés de Troumaca ou de Swim Deep que nous vous diffusons régulièrement dans notre radio program.

« Delicious » est leur premier E.P avec quatre titres, dont cet excellent « Bloodshake » qui démarre sur un rythme afro façon Vampire Weekend, puis prend son élan pour aller tutoyer Foals ou Friendly Fires, voire Wu-Lyf dans le refrain plus rock et épique.

On aime bien ce pop-rock élégant et festif, mais avec un côté branleur, solaire et sauvage. Et nous ne sommes pas les seuls puisqu’ils viennent de décrocher une signature chez la major Columbia.

En espérant qu’ils n’y consument pas leur belle flamme indie.

Une belle nouveauté : voici Charlie Boyer & The Voyeurs, toute récente signature du label Heavenly.

charlie boyer & the voyeurs

Avec eux, c’est le grand retour dans le New York des late 70’s : celui du Television de Richard Hell et Tom Verlaine. Et pourtant ce groupe est un quintet de Londres: Charlie Boyer, leader et co-fondateur du groupe avec Sam Davies, renforcés par Samir Eskanda, Luke Tristram et Ross Kristian. Ils se sont fait connaitre en effectuant les premières parties de Toy et sont proches de The Horrors.

Leurs références vont du Velvet Underground aux Modern Lovers, en passant par New York Dolls. Mais à cet amour du son d’une Amérique mythique , on peut rajouter des inspirations beaucoup plus British telles queSyd Barett ou T.Rex. Ils sont d’ailleurs produits par Edwyn Collins, incarnation vivante du classicisme northern pop. Bref encore un bel exemple de cette connexion culturelle et musicale transatlantique qui voit les nouveaux venus Anglais recycler à leur manière les matériaux originaux d’un rock U.S vieux de trente ans.

« I watch you » est leur tout premier single. Assemblage parfaitement équilibré d’un riff irrésistible de guitare hargneux et distordu, d’une batterie sèche et tendue, et d’un chant au pathos élégant et glacial façon Patti Smith : voilà une brillante réussite.

Ah l’Ecosse ! Voilà un pays source de beaucoup d’émotions pour nous, qu’il s’agisse de souvenirs de voyages enchanteurs (les fjords d’Applecross, la désolation de la Glencoe Valley, les divins nectars tourbés des Islay et des Highlands), ou, ce qui vous intéressera sûrement plus, de ses formidables groupes de rock, qu’il s’agisse de valeurs sûres comme Jesus & Mary Chain, Cocteau Twins et Franz Ferdinand ou de trésors cachés ( The Blue Nile ou plus récemment les adorables The Carrousels). C’est donc avec un grand plaisir que nous vous présentons PAWS, des newcomers de Glasgow.

paws

Philip Taylor, Joshua Swinney et Matthew Scott résident à Glasgow, mais sont originaires de Tain, Edimburgh et Glasgow. Ils se sont rencontrés au lycée à Tain, puis après avoir formé un formé un premier groupe A Copenhagen Hope , ils deviennent un trio sous le nom de Paws début 2010.

Leurs gouts communs les amènent dans un premier temps vers un son garage-rock lo-fi et sauvage, qui se pare de mélodies de plus en plus légères au fil des mois. Ils expriment leur créativité dans l’urgence du live, avec une réputation bâtie à l’expérience d’une foultitude de concerts denses et généreux, et dans un Do It Yourself typiquement indie, où il ne leur faut que quelques jours pour enregistrer eux-mêmes dans leur chambre leurs premières démos. Leur premier E.P, « The mermaid E.P » a été produit par Bob Weston de Shellac.

Mais désormais on passe aux choses sérieuses, avec le premier album, « Cockfloat ! », produit par Rory Attwell (ex Test Icicles, producteur des Vaccines ou de Yuck) pour le label Fat Cat (Breton, Sigur Ros).

On y entend une power pop à l’esprit assez grunge et garage, sous l’influence de Dinosaur Jr. Mais derrière ce son slacker 90’s émergent comme chez leurs compatriotes Teenage Fan Club de belles constructions mélodiques qui s’avèrent intemporelles, à l’image de « Sore Tummy » :

Pour cette nouvelle chronique, voilà du très très lourd, avec « Lonerism » le nouvel album de Tame Impala.

Les Australiens viennent en effet avec ce deuxième opus de livrer un album qui va marquer l’année 2012. On parlera de chef d’œuvre pour certains, de musique difficile d’accès pour d’autres. Mais une chose est sûre : voilà un disque qui ne va pas laisser insensible.

Tame-Impala

Tame Impala vient de Perth, fondé en 2008 par Kevin Parker (chant, guitare, basse, batterie, claviers), épaulé de Jay Watson (batterie, claviers, guitare) et Dominic Simper (percussions, basse, guitare). Sur scène ils sont cinq avec l’apport de Nick Allbrook (guitare et claviers) et Julien Barbagallo (batterie). « Lonerism » est leur deuxième album après « Innerspeaker » en 2010. Il est publié chez Modular.

Comment évoquer par des mots cette aventure musicale inouïe, cette odyssée qui nous envoie à l’intersection du passé et du futur. C’est une collision sonique entre les 60’s/70’s psychédeliques et la musique actuelle audacieuse et déconstruite. On y entend King Crimson danser avec Flaming Lips sur des rythmes de Keith Moon à la batterie, John Lennon chanter sur les arrangements de Kid A de Radiohead. On y discerne des instruments vintage issus des années 60, mais produits avec la technologie moderne et la dextérité de David Fridman (Mgmt, Flaming Lips, Mercury Rev). C’est parfois à la limite du supportable, souvent génial. Le disque parfait pour piéger vos amis en blind test : bien difficile de dater un tel capharnaum .

L’album démarre avec les morceaux les moins facile d’accès histoire de faire fuir les oreilles délicates : « Be above it » et son tempo de batterie endiablé à l’ambiance fantomatique et psychiatrique, suivi de « Endors toi », quasi instrumental où un synthé digne de Pink Floyd tisse ses boucles autour des syncopes d’un batteur qui aurait pu être John Bonham de Led Zep !

Puis les morceaux deviennent plus abordables et déroulent un tapis volant de pop céleste et déroutante. En version psychédélique pour « Apocalypse Dreams » qui aurait pu figurer chez Mgmt ; le superbe « Mind Mischief » qui commence en mode funky givrée avec voix d’anges avant de s’évaporer dans la dernière minute dans des effets délirants de phasing de Fridman ; la pop galactique de « Music to walk home by » ; le tube « Why won’t they talk to me », avec ses beaux accords tristes de claviers et ses superbes parties vocales qui caressent avec leurs mantras mélodiques ; le downtempo sucré,sensible et irrésistible de « Feels like we only go backwards » totalement hanté par le meilleur Lennon ; les boucles de guitares et synthés qui tournent autour d’une basse ronde avec des rires et des voix de cauchemar sur « Keep on lying » ; le tube « Elephant » avec sa structure ternaire guitare-basse-batterie à la hauteur d’un best of Black Sabbath et pour finir dans la tourmente après l’intermède apaisant « She just won’t believe me » le presque jazz-rock « Nothing that has happened so far has been anything we could control » et « Sun’s coming up » qui démarre avec une petite valse à la Stranglers emportée par la guitare de Hendrix, puis achevée par des frôlements et raclements terrifiants sortis d’une bande son de David Lynch.

On entend souvent dire que le rock actuel ne révèle pas de nouveaux talents au niveau de ceux du passé. En voici le contre exemple parfait avec ce très très grand disque, totalement novateur et iconoclaste, mais tout en respectant et recyclant ce fameux passé dans une orgie cosmique qui le mêle au plus avant-gardiste du son actuel.

On le sait bien : attention à ne pas trop s’enflammer à la première écoute. Il faudra donc confirmer ce présage sur la durée. Mais je veux bien prendre le pari que « Lonerism » sera dans le top 10 de fin d’année de la planète rock. On parie ?

Et pour ceux qui ont la curiosité de tout écouter :

Aujourd’hui, c’est avec grand plaisir que nous avons l’occasion de filer en Belgique pour y découvrir GREAT MOUNTAIN FIRE.

great mountain fire

Ce groupe basé à Bruxelles attire toute notre attention par son authenticité et beaucoup de caractère. Loin d’être une bande de hipsters essayant de surfer sur la dernière mode Anglo-Saxonne, ils incarnent une vraie histoire d’amitié. Antoine Bonan (guitare) et Alexis Den Doncker (basse) se sont en effet rencontrés à l’école à l’âge de trois ans ! Quelques années plus tard, en 2006, ils créent le groupe Nestor! qui devient en 2009 au fur et à mesure des arrivées des autres musiciens Tommy Onraedt (clavier), Morgan Vigilante (batterie) et enfin Thomas de Hemptinne (chant, guitare) la formule définitive de Great Mountain Fire.

Ils se font connaître dans les festivals Belges (Dour, Nuits du Botanique), puis sortent un premier E.P « This is a party favor «  début 2010.

Pas de recherche d’effet de mode chez eux, ils puisent leurs références dans toute l’histoire du rock (Radiohead, Can), mais aussi dans un intérêt pour le hip-hop ou la soul de la Motown, ce qui pare joyeusement leur pop-rock des couleurs flashy et rutilantes du groove.

Leur premier album, « Canopy » a été enregistré avec Jean Waterlot (producteur de Ghinzu). Il est sorti depuis un an en Belgique, mais ne ricanez pas chers amis Belges, il ne sort que maintenant en France, le 22 Octobre chez Sober & Gentle, distribué par Sony Music.

C’est l’occasion de vous présenter « Crooked Head », et sa cavalcade speedée qui démarre comme Dodos, se poursuit avec de belles mélodies chorales qui nous rappellent les Talking Heads et culmine en apothéose dans un refrain aux arrangements de synthé digne de Vampire Weekend. Des comparaisons totalement arbitraires de ma part mais qui soulignent tout le bien qu’il faut penser de ces cinq garçons virevoltants. TheMusicalBox croit en eux !

Pour oublier la pluie et les soirées d’octobre qui raccourcissent, un bon remède : retour à la fête estivale,  les bras ouverts en l’air sur le dance floor ! Et en bande son, je vous propose Roosevelt.

roosevelt

C’est la toute nouvelle signature du label Greco-Roman, de Joe Goddard de Hot Chip, spécialisé dans la musique de danse festive et élégante, qui héberge par exemple le convaincant Totally Enormous Extinct Dinosaurs.

Comme son nom ne l’indique pas, Roosevelt n’est ni Américain, ni Anglais : c’est en Allemagne, à Cologne précisément qu’on retrouve leur trace, ou plutôt sa trace car il s’agit du projet solo de Marius Lauber, producteur et musicien électro, et initialement batteur au sein de Beat! Beat! Beat!.

« Sea » est son tout premier single, qui parait en ce mois d’octobre, qui verra aussi Roosevelt assurer les premières parties de la tournée Européenne de Totally Enormous Extinct Dinosaurs.

« Sea » est un beau morceau de deep-house sans un style Balearic et Chilly, avec ce fin mélange que nous avons toujours adoré dans TheMusicalBox : le feu de la dance-music et l’eau de la mélancolie, la fusion du plaisir et de la tristesse, qui s’incarne entre une rythmique très funky-disco et une mélodie pop glacée et douce, sur une planète dont New Order serait l’astre noir , et Caribou ou les scandinaves d’Air France ,Tough Alliance et les méconnus Shine 2009 les satellites …

Une chanson touchante et addictive !

C’est décidément la période des « super-groupes » en ce moment ! Après The Halo Method que vous dévoilait E.Vanke il y a peu, voici ATOMS FOR PEACE.

atoms for peace

Il s’agit d’un side-project de Thom YORKE de Radiohead, qui a constitué ce super-groupe il y a trois ans, avec Flea, le bassiste de Red Hot Chili Pepper, Nigel Godrich, producteur de Radiohead, le batteur Joey Waronker et Mauro Refosco un percussionniste. L’idée initiale était de monter ce groupe pour jouer sur scène les morceaux solo de Yorke, pour la plupart publiés sur l’album « the Eraser » en 2006.

Il faut croire que la formule a bien fonctionné, car après de nouvelles semaines d’expérimentation en studio, Atoms For Peace vient de dévoiler un single, « Default », et annonce la sortie d’un album pour le début de l’année prochaine, chez XL Recordings.

L’ambiance reste typique du style Thom Yorke : ne vous attendez pas à danser frénétiquement sur la basse slappée et funky de Flea. C’est un morceau résolument électro et très experimental. Mais finalement il s’avère envoutant et très séduisant, avec une mélodie très accrocheuse et un magnifique travail rythmique sur des boucles downtempo truffées de percussions sophistiquées, véritable régal de rebonds et syncopes improbables.

A la première écoute on se dit que c’est trop ésotérique, et au bout de quelques autres on se surprend à chantonner une chanson finalement très abordable. De quoi attendre la suite avec curiosité …

Replongeons une nouvelle fois dans le grand bain de la musique Indie Anglaise, avec « Nothing you can do », nouveau single de Detachments.

detachments

Ils vivent à Londres, mais viennent chacun d’horizons plutôt variés. Sebastien Marshal (chanteur, guitariste et claviers) est de Manchester, Max Moreau (basse et guitare) vient d’Anvers en Belgique et Pete Dawson (drums) de Leeds. Leur rencontre remonte à 2008.

Leurs tout premiers singles « The Flowers That Fell » et « Circles » ont connu un succès immédiat en étant nommés Single of the week sur la BBC en 2009. Leur premier album « Detachments » date de 2010, produit par James Ford, de Simian Mobile Disco. Depuis on n’avait plus beaucoup de nouvelles en dehors d’une participation à un concert de charité pour Tony Wilson où ils reprenaient à la demande de Peter Hook plusieurs titres de New Order et Joy Division. Belle reconnaissance quand même.

Il faut dire que leurs premiers morceaux incarnaient bien l’atmosphère ténébreuse du Manchester des 80’s cher à New Order.

Les revoici avec un nouveau single, « Fade » chez Hacienda Records, un E.P trois titres avec notamment « Nothing you can do », qui célèbre une pop distanciée et minimaliste, plutôt glaciale et intrigante, mais pleine de mélancolie dans ses arpèges tristes de guitare et ses belles constructions mélodiques.

Allez ! Ne refermons pas notre placard « Americana » avec aujourd’hui FIRST AID KIT et leur nouveau single « Wolf ». Mais l’originalité de ce groupe qui distille une country millésimée tout droit sortie d’un alambic des Appalaches, c’est son origine : ce sont deux Suédoises !

FirstAidKit

Les deux frangines Söderberg, Johanna et Klara sont l’une des grandes révélations de 2012. Comment deux jeunes (21 et 19 ans) suédoises vivant dans la banlieue de Stockholm peuvent tomber follement amoureuse de cette musique Américaine si traditionnelle ?

Leur carrière a commencé à décoller en 2008, après la diffusion virale sur internet de leur reprise de « Tiger Mountain Peasant Song » des Fleet Foxes. Signées sur l’excellent label Wichita, elles ont sorti leur premier album « The Big Black & The Blue » en 2010, puis le second « The Lions Roar«  au début de 2012, enregistré avec Mike Mogis de Bright Eyes, à Omaha. Et c’est un joli succès. A la maison, avec un n°1 dans les charts Suédois, mais aussi ailleurs avec d’excellentes ventes en Europe et aux USA. Il est probable que c’est un album qui apparaitra en bonne place dans trois mois (déjà !) pour les classements des meilleurs disques de l’année.

N’ayant pas une passion particulière pour la country pur jus, j’avais hésité à vous présenter les précédents singles « The Lion’s Roar » « Emylou » ou « Blue », un peu trop « musique de cowboy » pour mon goût. Mais avec le nouveau, « Wolf », elles emportent notre conviction avec cette chanson un peu chamanique et givrée, bien mise en valeur par ce clip où les damoiselles dansent en robe sacrificielle, invoquant des créatures obscures et mystérieuses. C’est Alela Diane kidnappée par une secte raellienne !

Une belle occasion de se replonger dans l’album « The Lion’s Roar » en se demandant comment on a pu passer à côté de ses symphonies folk et de ses magnifiques harmonies vocales … A écouter ou réécouter sans hésitation.

Après avoir célébré notre première année d’existence hier, c’est reparti vers de nouvelles aventures musicales, avec aujourd’hui la découverte de GRASS HOUSE.

Grass_House

En tapant ce nom, les moteurs de recherche envoient sur le site d’une auberge de jeunesse au Japon ! Auberge peut être pas, mais jeunesse certainement : ce groupe nous renvoie à nos années de jeunesse avec un blues rock sec, noir et rocailleux qui ressuscite les années 70 de Captain Beefheart ou les 80’s de Nick Cave et Birthday Barty. Quant au Japon … Pas du tout : c’est un quatuor Anglais. Liam Palmer et Steven Dove, guitaristes, sont originaires de Driffield, bourgade du nord est de l’Angleterre. Ils émigrent à Londres et fondent Grass House avec Ross Hall et Nicholas Jones, à la batterie et à la basse.

Le groupe est récent et n’a jusqu’à présent sorti que deux singles « A Cradle, A Short Breath » et « Faun’/’The Breeze » en 2011. Un album est en préparation, produit par Jim Anderson (Cold Specks, Anna Calvi, 2:54). Voici le premier single qui en est extrait : « The Boredom Rose », sorti sur le tout nouveau label indé Dancing Coins.

Grass House cite en guise de références musicales Captain Beefheart, mais aussi Lou Reed et Jonathan Ritchman. Tout à fait cohérent chez ce groupe qui n’hésite pas à franchir l’Atlantique pour jouer une Américana tendue et émotive, teintée de l’ambre du houblon et des noirceurs de la fumée de trop de cigares. Une déclinaison en mode western de The National ou Fleet Foxes, avec qui ils partagent l’amour des barbichettes …

On succombe vite à leur « The Boredom Rose », à l’ambiance lyrique et incantatoire, propulsée par la belle voix grave de Liam Palmer, et qui en plus s’avère être le tube idéal pour vociférer dans la grisaille de l’automne et des jours qui raccourcissent.

La Catalogne ! Voilà un coin où nous n’avons pas encore laissé trainer nos oreilles curieuses jusqu’à présent. Dommage car c’est une région toute proche, magnifique et si conviviale. Réparons donc cet oubli en filant à Barcelone pour retrouver CUT YOUR HAIR.

cutyourhair

Les érudits auront tout de suite reconnu dans « Cut Your Hair » le titre d’une chanson mythique de Pavement, dont leur nom est inspiré. C’est un trio, composé de Sergio et Alex deux catalans, renforcés par Ed, originaire de Brighton.

Le trio est salué un peu partout (GB, USA, Italie) comme une des grosses révélations de l’été indie.

Ils ont signé sur le label MadrilèneMushroom Pillow pour y enregistrer il y a quelques semaines leur premier EP trois titres. Ce n’est pas très copieux. Mais il ne nous en faut pas plus pour tomber sous le charme de ce mélange de pop afterpunk et de dream-pop qui sent bon la plage et le sable chaud. Un riff de guitare accrocheur et des mélodies à siffloter la tête au soleil et les yeux fermés.

Imaginez The Drums dans une version plus méridionale, drôle et sexy, à l’image de leur clip de « Utah In Pictures ».

Il ne faut pas croire qu’il fait toujours beau en Floride. Si on se fie à l’ambiance musicale de Merchandise, le ciel y est bas, les nuages sont gris et un brouillard dense et noir y règne.

merchandise

Le trio de Tampa n’a pas choisi de jouer le folk du sud ou une musique tropicale. David Vassalotti et Carson Cox, multi instrumentistes et chanteurs, et Patrick Brady à la basse sont issus de la scène punk-hardcore locale. Ils se sont regroupés sous la bannière Merchandise en 2010 avec un premier album « (Strange Songs) In the Dark ». C’est chez Katorga Works que sort aujourd’hui leur nouvel album « Children of Desire ».

Musicalement c’est assez captivant : une ambiance batterie-basse-guitare de rock héroïque et sépulcral qui ressuscite The Cult ou Fields of The Nephilim, mais avec un chant qui n’a rien à voir avec Ian Astbury ou Carl McCoy, et rappelle beaucoup plus Morrisey et The Smiths. Il faut dire que Carson Cox a été éduqué sur le plan musical par sa mère et sa grande sœur à coups de Gene Kelly et Fred Astaire, d’où cette sensibilité et ce romantisme dans sa voix. A l’opposé, le son délibérément glauque et Lo-Fi évoque dans sa distorsion très 80’s The Jesus & Mary Chain. Mais Merchandise réfute ce type d’influences : ils affirment se nourrir de Grateful Dead, Caruso et surtout Miles Davies, dont ils cherchent plus à se rapprocher soniquement que du shoegaze.

On remarque aussi une orientation littéraire, avec les paroles des chansons présentées dans le livret du CD (désolé pour les fans de musique dématérialisée) sous la forme d’une petite histoire sous influence surréaliste façon André Breton ou Marcel Duchamp.

Laissez vous étonner avec « In Nightmare Room ». C’est avec un grand plaisir que nous ouvrons notre MusicalBox à ce groupe pas comme les autres .

Si vous êtes habitués à ces chroniques, vous commencez sûrement à connaître mon goût sans modération pour la musique pop (de la guimauve ! ajouterait mon vieux copain Donald, qui ne jure, lui que par les Stooges et le MC 5). Ceci dit, j’ai aussi fait preuve d’éclectisme ces derniers temps, avec des articles sur des groupes beaucoup plus rock (Thugs, Bob Mould, Band of Horses) et d’autres à venir (Merchandise, Grass House).

C’est donc sans aucun complexe ni aucune honte que je vous présente aujourd’hui Dan CROLL.

dan-croll

J’ai quand même longtemps hésité a vous faire découvrir ce « From Nowhere » que je trouvais un peu trop acidulé et orienté vers le haut des Charts. Et puis au fil des écoutes je me suis laissé contaminer et séduire :
– par ce rythme de batterie exotique et sympathique
– par le gimmick de guitare qui revient en temps fort dans la construction du morceau
– par la tronche atypique de premier communiant de Dan Croll, pas vraiment un crooner pour jeunes collégiennes, si?
– par cette pop qui au final a beaucoup de points communs avec des nectars anciens vieillis en fûts de chêne( Elvis Costello, Edwyn Collins), comme avec des élixirs distillés plus récemment (Metronomy, Sufjan Stevens).

Alors c’est qui lui ? Dan Croll est un scouser de Liverpool, formé à l’école d’art du LIPA (Liverpool Institute for Performing Arts) qui en remportant le prix du Musician’s Benevolent Fund Songwriting Award, s’est retrouvé avec un petit pécule de 5000 Livres lui permettant de sortir un premier single l’hiver dernier. « Home » a assez rapidement séduit la presse spécialisée, le magazine Q le mettant dans les « artistes à suivre » pour 2012. Son album est en préparation et devrait sortir avant la fin de l’année.

En attendant laissez vous aller sans hésitation à l’écoute du chaleureux et jubilatoire « From Nowhere »