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All posts by Bertrand Zistor

Pour adoucir l’automne qui sournoisement installe le froid et la pluie, une petite douceur à découvrir, avec MELODY’S ECHO CHAMBER.

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Derrière ce nom se cache Melody Prochet, une jolie Parisienne multi instrumentiste et auteur compositrice. Son tout premier album, « Melody’s Echo Chamber », sort le 5 novembre prochain chez Weird World – Domino. Il a été enregistré avec Kevin Parker de Tame Impala à Perth en Australie, et dans la maison de ses grands parents à Cavalière.

Pour ses premiers titres, elle nous révèle un indiscutable talent d’orfèvre en écriture et mélodies pop. C’est très « dream pop », mais avec une petite touche déjantée et psychédélique, intrigante et vite obsédante. On pense forcément aux Cocteau Twins, à Beach House, mais avec ce son early 70’s qu’on retrouve chez Tame Impala, Pond ou Spiritualized. Un grand critique rock Anglais a même parlé à son sujet de « Shoegaze Beatles ». Belle formule …

Par exemple sur « Endless Shore », la voix enfantine et sensuelle de Melody survole une boucle rythmique enfumée et psychédélique, créant une curieuse ambiance mélancolique.

En tout cas, cet album constitue une belle réussite pour ce premier essai.

Aujourd’hui on repart sur la côte Ouest des USA avec « Long Slow Dance », le nouvel album de The FRESH & ONLYS.

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Le groupe est né à San Francisco en 2008, fondé par Tim Cohen, chanteur et guitariste, touche à tout génial et éclectique dans un spectre musical qui s’étend du hip hop jusqu’au folk psychedelique. Il s’est entouré du bassiste Shayde Sartin, de Kyle Gibson (Drums) et d’un autre guitariste Wymond Miles. On leur a collé l’étiquette de « New Garage Rock » ,spécialité de San Francisco, aux côtés de Thee Oh Sees et Ty Segall.

En fait c’est plus compliqué que ce cliché. Ils pratiquent certes un rock très garage-surf pop 60’s, caractérisé par des lignes d’accord simples, des guitares aux effets très fuzzy, un classicisme de composition très « couplet-refrain-couplet » et de belles harmonies vocales. Du retro donc, mais dans une ambiance aussi résolument moderne, marquée par la recherche d’une expérimentation sonore, noyée dans des tonnes de reverb, avec une touche d’excentricité. Un peu comme si les Beach Boys croisaient The Cure ou sur un chemin de traverse entre les compilations Nuggets et The Go Betweens. L’efficacité du son unie à la richesse des émotions, celles de coeurs brisés par des filles trop jolies et hors d’atteinte. Tim Cohen, le grand gaillard barbu s’avérant un incurable romantique, inspiré par San Francisco « une belle ville mélancolique et brumeuse ».

« Long Slow Dance » est leur 4ème album, après l’excellent « Play it strange » de 2010 et ses pépites « Summer of love » et « Waterfall ». Il est beaucoup moins rêche et surf rock et par contre beaucoup plus raffiné, avec des inserts de trompettes, de xylophones, des petites touches de synthé ou de piano et une recherche mélodique affirmée.

L’album est paru chez Mexican Summer. Voici un de ses meilleurs titres, « Yes or No ».

Impossible pour nous, boite à musique Angevine, de ne pas vous parler de « Come on people » le coffret des Thugs, qui vient enfin de sortir chez Crash Disques.

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C’est plutôt une semi-nouveauté car il vient illustrer leur tournée-évènement de 2008 (quatre ans déjà), le « No-Reform tour ». Essayons de récapituler toute l’histoire.

En 2008, à l’initiative de Sub Pop, pour célébrer le 20ème anniversaire du label, Les Thugs décident de se retrouver après une parenthèse de 9 ans pour des concerts à Seattle. En tour de chauffe, ils jouent dans neuf salles en France (parmi lesquelles Paris, Angoulème, Bordeaux et bien entendu à la maison à Angers). Julien Bossé profite de l’occasion pour enregistrer un film documentaire, « Come on people », qui les suit des premières répétitions jusqu’au voyage à Seattle, avec l’ajout de formidables images d’archives des années 80, d’extraits live, des entretiens chaleureux et des témoignages émouvants, à l’exemple de Christophe qui retrouve leur tout premier local de répétition dans une cave de La Roseraie à Angers. On annonce sa sortie depuis octobre 2009 : c’est désormais chose faite !

C’est pour nous l’occasion de rendre hommage à ce groupe mythique de l’histoire du rock Angevin, mais aussi Français voire mondial. Jonathan Poneman co-fondateur du fameux label Sub Pop, qui a quand même coaché Nirvana, déclare avec une foi inébranlable dans le film « Il devrait y avoir plus de monde à aimer la musique des Thugs. Allez les gens ! (Come on People) : c’est un des plus grands groupes de rock du Monde ! ».

On a du mal à réaliser l’importance prise au fur et à mesure des années par ce quartet punk rock, constitué des trois frères Sourice, Eric (guitare et chant) Christophe (batterie chant) et Pierre Yves (Basse, chant, qui succéda à Gérald Chabaud en 1988) et Thierry Méanard (Guitare, chant).

Ils sont apparus au début des années 80 à Angers, à une époque où il n’y avait rien : les salles de concert étaient des salles associatives (MPT Monplaisir, Jean Villar, L’Arceau) ou des bars (le Bar Belge) ; il n’y avait pas de disquaire rock ni de radio locale. Ils ont été de véritables pionniers, dans un « Do It Yourself » qui leur faisait tout faire de l’installation de leur matériel à l’artwork de leurs pochettes, en passant par leur production et distribution.

Durant leur vingtaine d’années de carrière, ils ont toujours su garder cet état d’esprit initial et sont justement devenus emblématiques par leur attitude éthique, militante et intransigeante, leur honnêteté et leur humilité. Mais leur marque de fabrique, c’est surtout leur son. Une déclinaison du punk rock séminal, sous la forme de mélodies écorchées soutenues par un mur du son dense, tendu, sans compromis. « On n’est pas musiciens dit Pierre-Yves, on fait du bruit ». Les écouter en concert était une expérience, une véritable transe. Le film rend bien compte de cet impact physique de leur musique sonique sur le public, tant les quadras que la génération d’après, celle de leurs enfants. Dès lors qu’ils commencent à jouer ensemble se met en place une véritable alchimie, dans leur attitude, leur son, leurs harmonies, qui fait que 1+1+1+1 = 5 ! On entend en plus de ce qu’ils jouent, venu des collisions surnaturelles de leur son, des voix irrééelles, des notes imaginaires et des bruits telluriques.

Les Thugs ont sorti 8 albums studio de 1986 à 1999 et effectué plus de 700 concerts. Le coffret se réparti en 2 DVD : le DVD du film « Come on People » de Julien Bossé avec en bonus 2 courts métrages et 7 clips, le DVD du concert du 4 juillet 2009 à la Salle Jean Villar à Angers, et un CD audio live de leur concert du 10 juin 2008 à Bordeaux.

Pour éveiller votre curiosité voici d’abord la bande annonce du film :

Et un extrait musical du film avec une belle version de « I Love You So » enregistrée dans les studios de la radio KEXP à Seattle.

Après le grand retour de Vanke hier, voici aujourd’hui un autre come back : celui de Bob MOULD.

Et là il s’agit d’une surprise incroyable ! Qui aurait cru il y a 30 ans qu’on écrirait encore, et pour en dire le plus grand bien, au sujet de la carrière de Bob MOULD en 2012.

BobMould

Un petit cours d’histoire (ou plutôt de préhistoire …) : en 1979 surgit au sein de la scène post punk Américaine le trio Hüsker Dü, originaire du Minnesota, composé de Bob MOULD, Greg Norton et Grant Hart. Speed, hardcore, en proie à tous les excès, ils sont adulés par la scène indie , mais ne rencontrent jamais le succès commercial et explosent en plein vol après avoir signé sur une major en 1987. C’est un groupe qui devient culte, dont l’influence sera déterminante pour bon nombre de groupes grunge des années 90, et revendiquée notamment chez Nirvana et Pixies.

Après Hüsker Dü, Mould essaye (mal) d’évacuer sa déception dans deux albums solos dépressifs, avant de revenir de façon triomphale en 1992 sous le nom de SUGAR, avec le bassiste David Barbe et Malcolm Travis à la batterie. L’album « Copper Blue » est très bien reçu. Il est même l’album de l’année 1992 du NME.

Mais tout s’écroule à nouveau et Bob se retrouve tout seul. Il range sa guitare, tente au début des années 2000 de percer dans l’electro dance des clubs New Yorkais , chose assez incroyable à imaginer. C’est une période qu’on qualifiera poliment de traversée du désert.

Et puis la bonne fée du rock se remet à s’intéresser à lui. D’abord sous la forme d’un livre, écrit en 2011 par Michael Azerrad, qui lui permet à travers ses mémoires de se replonger dans son riche passé musical. (« See a Little Light: The Trail of Rage and Melody »). Deuxième coup de pouce du destin : la ressortie des disques de Sugar par le label Merge il y a un an pour en célebrer le 20ème anniversaire.

Il n’en fallait pas plus pour remettre sur les rails notre vétéran punk rocker, qui, après s’être abreuvé à la source, revient rajeuni et inspiré comme aux plus belles heures de sa jeunesse.

Son nouvel album s’appelle « Silver Age », paru chez Merge. Il a été enregistré en trio, avec Jon Wurster, le batteur de Superchunk (encore un nom qui fait plaisir à entendre) et Jason Narducy à la basse. Et bien sûr, finis les plans synthés-DJ, Bob à ressorti la guitare et les larsens. On le retrouve dans un power-rock mature, mélodique mais encore incandescent, poussé par une force et habité par une authenticité et une sincérité incontestables. C’est l’album de la rédemption !

Ce ne sera sans doute pas l’album de l’année 2012, mais le vieux Bob nous démontre brillamment qu’il n’a pas à rougir de la comparaison avec ses meilleurs anciens élèves (Foo Fighters, Green Day) devenus les étoiles de l’époque actuelle.

« The Descent », ou quand le rock noisy des 80’s croise celui de 2012 trente ans après.

Encore un beau crossover avec « Moonlight Mile » : voici une chanson qu’on jurerait écrite par un groupe 100% pur indie-jangle-pop à l’Anglaise ou l’Ecossaise. Et pourtant pas du tout : The BABIES est un groupe de Brooklyn, New York, USA ! Une nouvelle preuve de l’interconnexion étroite entre le rock Anglais et Americain, l’un se nourrissant de l’autre et réciproquement tout au long de l’histoire de la musique de ces cinquante dernières années …

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The Babies donc : on y retrouve Kevin Morby (bassiste des Woods) et l’emblématique Cassie Ramone, guitariste et chanteuse des Vivian Girls, renforcés par le batteur Justin Sullivan et Brian Schleyer. C’était au départ un side-project pour se marrer, mais l’affaire est devenue sérieuse avec leur premier album éponyme paru l’an passé, et voici déjà le deuxième qui s’annonce, « Our House on the Hill » chez Woodsist. « Moonlgiht Mile » est le premier single qui en est extrait.

Il s’agit ici de rock vintage au son garage et lo-fi, à l’inspiration psychédélique. Un esprit qui fleure bon les sixties : son pourri mais tube imparable avec des « houhouhou » sur une rythmique enlevée et un chant grésillant qui incendie cette chanson ô combien accrocheuse de moins de 2 minutes trente.

On se croirait en 1966 !

Enfin un peu de tendresse dans ce monde de brutes, avec le très bel album de WILD NOTHING.

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Derrière ce nom se cache Jack Tatum, song-writer humble et sensible, spécialiste d’une pop délicate aux arrangements scintillants. Il était apparu dans la lumière avec son premier album « Gemini », très dream-pop, qui avait révélé au monde indé en 2010 ce college boy de 21 ans vivant à Blacksburg, en Virginie.

Pour « Nocturne » son deuxième album il a ouvert en grand les portes de la chambre et joue désormais au grand air, avec une musique moins nombriliste et intime, aérée par de douces et somptueuses brises de claviers et de cordes. L’émotion et le sublime sont toujours au rendez vous, mais dans un format grand écran, bénéficiant de la production du New Yorkais Nicolas Vernhes (Deerhunter, Animal Collective, Dirty Projectors).

On y discerne une recherche aboutie de l’harmonie parfaite, les orchestrations savantes de synthés ou l’atmosphère cristalline des guitares, et une voix beaucoup plus sûre, qui rappelle les grandes heures de la « perfect pop » de Sarah Records. Fragile et hypersensible donc, mais aussi des compositions qui auraient pu figurer chez Destroyer ou il y a 15 ans chez Prefab Sprout !

L’album « Nocturne » est paru chez Bella Union.

C’est un jour de découverte : vous allez entendre un des plus gros buzz de 2012 : PALMA VIOLETS.

Buzz : Définition :  » Le buzz (anglicisme de « bourdonnement » d’insecte) est une technique marketing consistant, comme le terme l’indique, à faire du bruit autour d’un événement ». Véritable sport national outremanche, en voici l’illustration parfaite avec ce quartet Londonien. Bien que n’ayant aucun disque à leur actif et même aucun morceau audible posté sur les sites internet communautaires, leurs concerts depuis le début de l’année étaient blindés d’observateurs et de recruteurs envoyés par les maisons de disques, tous prêts à signer la nouvelle petite merveille annoncée. C’est finalement Geoff Travis, responsable visionnaire de Rough Trade (découvreur de The Smiths) qui a remporté le gros lot.

Alors qui sont ces oiseaux rares ? Sam Fryer chanteur charismatique et guitariste, Chilli Jesson (basse et chant), Pete Mayhew (claviers) et Will Doyle (drums) se sont réunis sous la bannière Palma Violets il y a quelques mois seulement dans le quartier de Lambeth au sud de Londres. Agés d’une petite vingtaine d’années, ils ne ressemblent pourtant à rien de spécial dans leur look ordinaire.

Pour préciser leur style sur le plan musical, les références pleuvent dans la presse : Doors (pour l’orgue), Echo & The Bunnymen (pour la voix de Sam Fyer), The Libertines ou Wu-Lyf (pour l’art du buzz justement ?). C’est finalement un rock tendu, sans concession, garage et psychedelique, avec plein d’echo sur les guitares et des claviers au son d’orgue Farfisa.

Ne nous emballons pas, il n’y a qu’un single pour l’instant. Reconnaissons leur cependant une sauvagerie, une énergie convaincante, épique et un son de guitares et de batterie dévastateur. Des nouveaux venus avec le plein de fraicheur dont on pourra se faire une idée en concert début novembre sur les scènes du festival des Inrocks.

Quant à savoir si ce sont les nouveaux Stone Roses ou Oasis il faudra attendre quelques mois n’est ce pas ?

Aujourd’hui : retour aux bases du rock que sont l’électricité et la distorsion, voire les chemises de bucheron et les barbichettes avec BAND OF HORSES.

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Leur nouvel album est en effet sur le point de sortir.

Petit rappel sur leur histoire, déjà ancienne : ils se sont réunis en 2004 à Seattle, logiquement signés par le fameux label local Sub Pop, chez qui sont parus les deux premiers albums « Everything All the Time » (2006) et « Cease to Begin » (2007). Après un succès d’estime dans le monde indie et un déménagement en Caroline du Sud, ils décident de passer chez une major en 2010, Columbia, pour « Infinite Arms » qui fait connaitre le groupe aux quatre coins de la planète et qui sera même nominé pour les Grammy Awards.

Band of Horses est un groupe à géométrie variable, sujet à de nombreux changements de musiciens, autour de la personnalité hors du commun de Ben Bridwell, épatant multiinstrumentiste, compositeur et parolier. Il écrit sur un fond indie-rock classique et mélodique, des chansons d’amour, qui finissent mal (en général), avec leur cortège de coeurs brisés et de beautiful losers. Proche des thèmes d’un Neil Young, son idole absolue, ou de Bruce Springsteen.

« Mirage rock » est leur quatrième album . Sa sortie est prévue le 18 septembre. Pour la première fois leur producteur est le vétéran Glyn Johns (Beatles, Rolling Stones, Who, Led Zeppelin ou Clash entre autres : pas mal non?). Leur son a évolué vers plus d’intimité, de simplicité, avec des prises plus directes, plus « live ».

Ce qui se confirme à l’écoute du premier single extrait de cet album : « Knock knock ». A déguster sans modération.

Sonnez banjos ! Résonnez mandolines et guitares ! Car voici le retour de MUMFORD & SONS.

Mumford & sons

Les plus « Country » des Londoniens reviennent en effet avec leur deuxième album : « Babel ».

Marcus Mumford (chant, guitare, batterie et mandoline), Marshall « Country » Winston (chant, banjo et dobro), Ben Lovett (chant, clavier, accordéon) et Ted Dwane (chant, contrebasse) sont les quatre éléments de ce groupe apparu en 2007/2008 au sein de la « nouvelle scène folk » Anglaise, aux côtés de Noah & The Whale et Laura Marling. Ils jouent de tous les instruments et distillent un folk acoustique et mélodique, millésimé vintage mais doté d’une grande richesse d’écriture mélodique et instrumentale. Appelons-ça de la « pop-bluegrass »

Leur premier album, « Sigh no more », paru en 2009, a très vite conquis la planète, dans les charts de Nouvelle Zélande en Inde ou aux USA, et remporté la reconnaissance de leurs pairs comme Ray Davies des Kinks, grand fan, ou de multiples nominations pour les Grammy awards.

Le 24 septembre va donc paraitre « Babel » chez Island. Il est produit par Markus Dravs, qui a travaillé avec Arcade Fire sur « Neon Bible » et « The Suburbs ». THE reference ! « I will wait » est le premier single qui en est extrait.

Pas de surprise : on y retrouve la flamboyance des arrangements et l’intensité de cette chanson accrocheuse et enthousiasmante … A brailler le matin pour se réveiller en fanfare si la rentrée vous est difficile !

Aujourd’hui : une histoire de blonde Suédoise … Pas une chanteuse sculpturale aux yeux d’azur qui fait « aouh lalala » sur de la pop chamallow vous allez voir.

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Rien que le nom déjà incite au mystère : IAMAMIWHOAMI. Essayez de le taper sur votre clavier trois fois sans faire de faute et vous rigolerez moins ! C’est en fait le projet artistique de Jonna LEE une chanteuse, musicienne et vidéaste Suédoise. Mais son identité a longtemps été cachée, notamment lors de ses premières vidéos postées sur le net à partir de 2009, aux titres carrément cabalistiques : « Prelude 699130082.451322-5.4.21.3.1.20.9.15.14.1.12 » ou « 9.1.13.669321018 ». Il faut oser !

Le succès est rapidement au rendez vous, et les rumeurs les plus folles circulent sur son identité : serait-elle Lady Gaga, Goldfrapp, Björk, ou Christina Aguilera? Un buzz improbable mais très réussi. Elle signe finalement sur le label Cooperative Music, et sort un premier album « Kin » en juin 2012, à la fois audio et visuel avec une vidéo pour chacun des neuf morceaux de l’album.

Le contenu musical est totalement en accord avec l’image extérieure : pop lente et effrayante, animale et ésotérique, totalement envoutante. Jonna Lee, qui est co-produite par Claes Björklund, s’y révèle une sorcière sortie de la lande un soir d’orage, vétue de peaux de bêtes, qui chante une soul electro mutante comme pourraient le faire Kate Bush ou Karin Dreijer Andersson (des fantastiques Fever Ray).

A l’image de la racine de Mandragore, source d’effets hallucinogènes, qu’elle mentionne souvent, sa musique est vénéneuse et suinte, moite et torride, avec des arrangements de claviers vrombissants et lourds.

Je vous propose de le vérifier avec cette intrigante vidéo de « Play », une bande son pour accompagner un film de David Lynch. Attention c’est très addictif !

Retour au rayon découverte et nouveauté de notre MusicalBox, avec le rock séminal de SPLASHH.

Splashh

C’est un quartet Anglais, qui déboule du quartier de Hackney à Londres. Constitué de Toto Vivian (Chant), Sasha Carlson (guitare), Thomas Beal (basse) et Jacob Moore (drums), ce sont vraiment des newbies, puisqu’ils se sont formés en FEVRIER 2012 !

Splashh n’a pas encore d’album à son actif, mais quelques titres enregistrés dans leur piaule de Hackney. Ce n’est pourtant pas du tout de la dream pop, et il faut les féliciter d’avoir réussi à greffer avec si peu de moyens à leur son une profondeur et une énergie grunge dans une veine Dinosaur JrWeezerJesus & Mary Chain.

Ils créent un rock racé et classique, guitares et reverb en avant, speed, noisy et irrésistiblement mélodique. Entre grunge-rock et surf-pop. Le rejeton issu de l’accouplement des Pixies et Beach Boys.

Je vous laisse apprécier cette bonne surprise de l’été.

C’est forcément un des gros évènements de la rentrée : « Centipede Hz » le nouvel album de ANIMAL COLLECTIVE.

La bande des quatre de Baltimore (Avey Tare (David Portner), Panda Bear (Noah Lennox), Deakin (Josh Dibb), et Geologist (Brian Weitz).) nous avait laissé en 2009 avec l’époustouflant « Merriweather Post Pavillion », album de l’année pour beaucoup. Alors comment rebondir avec un nouvel opus sans se casser la figure ?

Animal+Collective

Et bien en se retrouvant tous ensemble à Baltimore (ils résident habituellement entre New York City, Los Angeles et Lisbonne), en composant en direct live, improvisant en studio et jouant vite et fort. Et l’énergie et la magie ont judicieusement fonctionné. Autour du concept d’une radio FM captée et jouée par des extra terrestres à l’autre bout de l’univers, Animal Collective délivre des nouveaux morceaux speeds et brillants.

A des années lumières de la pop ambient et incantatoire de « Merriweather Post pavillion », les chansons sont rebondissantes, syncopées, tourbillonnent telles des musiques de fête foraine. Des manèges qui font peur et mettent la tête à l’envers (« Moonjock« , « Wide Eyed », « Monkey Riches« ), un palais des glaces mysterieux (« Rosie Oh », « New Town Burnout », « Pulleys »), un grand huit dans les étoiles (« Applesauce », « Father Time », « Mercury Man ») ou un stand exotique (« Amanita » et « Todays Supernatural »).

C’est beaucoup plus difficile d’accès, plus expérimental que par le passé, mais paradoxalement plus addictif et séduisant. On y retrouve la qualité des rengaines souvent enfantines et pop, mais dans un maelström de synthés venus d’autres galaxies, de rythmes tantôt tribaux, tantôt martiaux. Bref une expérience curieuse et réjouissante, rock et psychédélique. A découvrir à partir du 4 septembre, date de sa sortie officielle chez Domino, excellent label qu’on ne présente plus.

Voici « Today’s Supernatural » le single officiel :

Et pour écouter l’album, le site Animal Collective radio, avec des vidéos « maison » en plus

Dernière étape de notre voyage musical dans l’hémisphère sud, voici les Australiens HUSKY.

husky

En fait, ils nous permettent même de franchir l’équateur et de remonter vers le nord en leur compagnie, puisqu’ils ont trouvé refuge aux USA à Seattle, sur le mythique label local Sub Pop (Nirvana, Mudhoney, Fleet Foxes).

Husky est un quatuor originaire de Melbourne, composé de Husky Gawenda (chant, guitare) Gideon Preiss (claviers) Evan Tweedie (basse) et Luke Collins (drums). Ils pratiquent un folk indie très classique, roots, où on entend glisser les doigts sur les cordes et imprégné de l’odeur du feu de bois qui crépite dans la cheminée. Les chansons sont inspirées, habitées, et magnifiées par le timbre de voix de Huksy Gawenda, haut perché, pur et aérien. On y entend forcément de belles harmonies vocales, à la Crosby Still Nash and Young ou Fleet Foxes. Autant dire des références sûres …

Leur premier album s’intitule « Forever So ». C’est le genre de disque avec un début et une fin, qu’on écoute intégralement, de l’ouverture à la Beck de « Tidal Wave » à, 13 morceaux plus tard, « Farewell (3 parts) » et ses trompettes paisibles en guise de conclusion.

C’est le moment de ressortir les chemises à carreaux et le jean rapiécé …

Pour cette nouvelle découverte, nous restons dans l’hémisphère sud après l’Australie lors de notre précédente chronique, pour aller pour la première fois dans TheMusicalBox en Afrique du Sud avec PETITE NOIR, originaire de Capetown.

Petite-Noir

Derrière cet étrange patronyme se cache Yannick Ilunga, 21 ans seulement, chanteur et producteur, qui a connu une vie familiale itinérante : parents Congolais et Angolais, naissance à Bruxelles, puis départ pour l’Afrique du Sud.

Il déboule dans un torrent d’éloges de la part des rock-critiques les plus exigeants, , emporte tout sur son passage avec ce premier single « Till We Ghosts » et nous transporte vers un monde inconnu, nimbé d’une étrange ambiance musicale. C’est une chanson incantatoire, dans un écrin musical résolument pop : arpèges cristallins, nappes aériennes de claviers. Mais il faut écouter cette voix profonde, mystérieuse, qui récite des mantras parfois repris par des choeurs.

C’est une ambiance qui nous déphase complètement, qui nous fait perdre nos repères habituels, entre la pénombre de la new wave dark des 80’s et la lumière et la chaleur des percussions tribales des townships. Quelque part entre Animal Collective et Johnny Clegg !

Ne pas se fier à son nom : Jonathan Boulet est Australien. Ce grand fan de skate, originaire du Nord de Sydney, est un multi-instrumentiste décomplexé âgé de 21 ans. Il est signé sur le label Modular, excellente écurie dans laquelle figurent d’autres groupes Australiens importants : Pond, Tame Impala ou The Avalanches.

« We Keep The Beat, Found The Sound, See The Need, Start The Heart » est son deuxième album, qui vient de paraitre. Le premier date de décembre 2009.

Jonathan Boulet

Ne pas de fier à son allure : sous de faux-airs de folkeux barbu à guitare se cache un orfèvre en pop délicate, scintillante, colorée et jamais entendue jusqu’à présent. Sa caractéristique principale est l’audace. On la retrouve dans les tempos virevoltants à rebondissements, dans les arrangements symphoniques de claviers, guitares et percussions ou dans les mélodies extra-terrestres avec des multi-pistes de voix illuminées.

Les références que l’on peut citer se situent entre Vampire Weekend et Animal Collective. J’invoquerais volontiers le bouillonnant Andy Partridge de XTC, dont on retrouve l’art du contrepied et la richesse mélodique.

Par exemple dans ce « This Song is Called Ragged », avec sa cavalcade rythmique syncopée et tribale, une voix qui n’hésite pas à monter dans les octaves et les chorus de chorale qui érigent cette chanson en un hymne incandescent.

Bref : un artiste à écouter d’urgence.

« Just Tell Me That You Want Me » : ou quand le hasard fait se croiser l’actualité et l’histoire du Rock.

Car quelle meilleure occasion que ce Tribute to Fleetwood Mac pour reparler de ce monstre sacré de la musique des 70’s : nous évoquons souvent dans nos chroniques les harmonies vocales parfaites et la coolitude « West Coast » de Fleetwood Mac. Alors de qui s’agit-il ?

fleetwood mac

Je vous parle d’un temps très ancien (les 70’s) où ni la révolution punk, ni l’agitation des boules à facettes disco n’étaient encore passées. Même Feed back, l’émission mythique de Bernard Lenoir ne figurait pas encore sur les ondes de France Inter. (Parenthèse : qui a des nouvelles de Bernard ? Il me manque beaucoup !)

En fait on parle toujours de musique Californienne à leur égard, mais Fleetwood Mac est un groupe ANGLAIS ! Au tout départ, en 1968, c’était même un groupe de Blues, constitué autour de Mike Fleetwood (batteur), Peter Green (Guitare) et John McVie à la basse. Puis leur style évolue avec le mariage de John McVie et l’arrivée de Christine, sa femme, chanteuse et pianiste. Elle amène une touche mélodique plus pop et folk. Le remplacement de Peter Green par Bob Welsh à la guitare finit par mener le groupe sur les chemins d’un véritable folk-rock.

Mais le coup de baguette magique a lieu en Californie en 1973, grâce à la rencontre puis au recrutement de Lindsey Buckingham (Guitariste et producteur) et Stevie Nicks (Chanteuse et compositrice), qui eux sont de San Francisco. Le folk-rock Anglais fusionne avec la sunshine pop Californienne et de cette union nait une pop délicate, avec des harmonies vocales magnifiques, très influencées par les Beach Boys, écrite par les fines mélodistes que sont Stevie Nicks et Christine McVie et arrangée par le geek de studio perfectionniste qu’est Lindsey Buckingham. Le groupe parvient instantanément à la célébrité mondiale avec « Fleetwood Mac » en 1975 et surtout l’album « Rumours » en 1977, qui marque un virage encore plus pop. Ce disque sera un succès planétaire : 4 morceaux dans le Top10 US (« Go your own way », « Dreams », « Don’t stop » et « You make loving fun »), l’album en tête dans les charts pendant SIX mois (!) et 8ème disque le plus vendu dans le monde … C’est LE disque de toute une génération. Il est le standard du « rock adulte Californien« . Après un tel succès, les années suivantes seront une lente descente aux enfers pour le groupe, entre conflits d’égo, problèmes de couples et perte d’inspiration musicale. Et plus jamais ils n’atteindront un tel niveau, sachant qu’ils s’éparpilleront tous dans des projets solo divers et variés.

En 2012 la pop Californienne est devenue la valeur référence d’une multitude de groupes actuels, et il est significatif de retrouver sur cet album hommage à Fleetwood Mac ce qui serait le casting de rêve d’un festival indie : Lee Ranaldo et Jay Mascis, Antony, Best Coast, The New Pornographers, Marianne Faithfull, Lykke Li, Bonnie Prince Billy, Washed Out, Tame Impala, The Kills, Craig Wedren with St. Vincent ou MGMT.

Sur le plan purement musical, comme souvent (toujours ?) cet album-tribute n’apporte pas grand chose à la splendeur des originaux. Réjouissons-nous cependant d’entendre la jeune génération reprendre ces tubes éternels de notre histoire musicale. par exemple les teenage sisters Californiennes de Haim avec « Hold me ».

L’album « Just Tell Me That You Want Me » vient de sortir chez Universal.

Aujourd’hui, voici un personnage décalé et iconoclaste comme on les aime tant dans notre MusicalBox : Amanda Palmer.

Amanda-Palmer

Issue de la scène arty New Yorkaise, celle que l’on surnomme parfois Amanda « Fucking » Palmer est en effet une artiste multicarte : auteur-compositeur, performer, pianiste, chanteuse, mais surtout provocatrice diplômée.

Dès son début de carrière, elle s’est située dans une démarche artistique sans concession, visuelle et outrancière. Au sein des Dresden Dolls, duo fondé avec le batteur Brian Viglione entre 2001 et 2008, elle élabore une formule cabaret-provoc, qui habille Kurt Veil d’une façade punk et polissonne.

Puis Amanda opte pour une carrière solo sous son propre nom, ou en duo au sein de Evelyn Evelyn.

Mais elle n’a jamais rangé au placard son tempérament de feu, comme en témoigne les nombreux conflits dans lesquels elle s’est retrouvé impliquée.

A la suite d’un désaccord avec son label RoadRunner au sujet d’une vidéo où elle voulait dévoiler son ventre, elle devient très rancunière et multiplie les déclarations, chansons engagées et les campagnes virales sur le net jusqu’à obtenir de quitter le label. Fâcherie avec la censure aussi, après une chanson baptisée « Oasis » qui conte les tourments d’une fan du groupe Mancunien victime d’un viol. Ou encore avec Katy Perry dont elle a utilisé la chanson « I kissed a girl » dans un sketch pro-mariage homosexuel …

Et la voici encore au sein de la tourmente, avec le clip de « Want it back », qui a déchainé les foudres de la censure, pour quelques images de sein dénudé.

Au delà de la polémique, nous apprécions bien cette pop rock enlevée, pétillante et sauvage, qui, dans un monde ouvert d’esprit et juste, aurait pu faire un excellent tube de l’été.

Pas vraiment du côté des censeurs, nous vous proposons bien entendu la version non censurée de ce clip par ailleurs très réussi !

Un jour de canicule, il faut éviter les efforts trop intenses, rester à l’ombre et se rafraichir. Comme c’est le cas en France aujourd’hui, respectons consciencieusement les consignes officielles avec l’écoute de KESTON COBBLER’S CLUB.

Keston+Cobblers+Club

La petite douceur qu’est le clip de « Pett Level » obéit bien aux précautions réglementaires : une folk-pop minimaliste et lente, sans effet pyrotechnique, avec quelques accords d’ukulele en guise d’accompagnement. Qui plus est on gambade et s’arrose dans une eau rafraichissante, celle des plages du début du siècle dernier. On y danse dans la fraicheur du noir et blanc sépia et de la nostalgie d’une époque révolue. Repos et fraicheur tels que préconisés par les plus hautes autorités . Bravo …

Mais je sais que vous êtes curieux. Voici donc quelques infos pour compléter cet article : originaires de Bromley, dans le Kent, ils sont cinq : Matthew et Julia Lowe, frère et soeur, Bethan Ecclestone, Helen Thompson et Tom Sweet. Tous chantent et jouent des nombreux instruments nécessaires à leur folk d’antiquaire : ukulele, guitare, accordéon, piano, trompette ou percussions.

Leur tout premier album, « One for words » sort le 27 Aout chez Beatnik Geek Records.

Préparez vous à l’écouter si vous adorez Beirut, Belle and Sebastian ou Noah and the Whale.

Attention chef d’oeuvre !

Je ne sais pas ce qui m’est arrivé cette nuit, ni comment je suis parvenu là, mais depuis ce matin me voici au paradis ! J’y entend un choeur céleste et totalement extra terrestre. Un objet musical non identifié et surgit de nulle part : « Fail for you » de Luke Sital-Singh.

D’emblée ce morceau vient se ranger pas très loin de ces chansons exceptionnelles qui figurent au firmament de la simplicité et de la beauté, celles pour lesquelles Kurt Vonnegut a écrit son aphorisme « The only proof he needed for the existence of God was music. » : « Song to the siren » chanté par Elizabeth Frazer, « Gortoz a ran » de Denez Prigent ou « Sad Song » de Fredo Viola.

La simplicité, on la retrouve dans les arrangements : quelques arpèges et une chorale de voix, mais quelles voix ! Des harmonies vocales magnifiques, belles à pleurer, étonnantes (écoutez bien le pont qui survient au bout de 2’53) qui imprègnent ce folk minimaliste d’une teinte West Coast, celle des choeurs de Midlake, Fleetwood Mac ou Crosby, Stills et Nash.

Et pourtant Luke Sital-Singh est Anglais, de New Malden, près de Kingston au sud de Londres. Ce n’est pas un garçon qui fait des vagues et du buzz : une enfance biberonnée à la musique, avec l’apprentissage très tôt de la guitare et du violon ; une maturation musicale qui se fait à force de concerts multipliés dans des petites salles de banlieue, et maintenant les premiers titres enregistrés qui nous révèlent ce talent incroyable âgé de seulement 23 ans.

Pour compléter le name dropping déjà copieux à son sujet, on ne manquera pas d’y ajouter Bon Iver et les Fleet Foxes. Vous l’avez compris nous avons affaire à une grande révélation de 2012. N’hésitez pas à diffuser via vos réseaux (virtuels ou non) le nom de Luke Sital-Singh et cette chronique, vous allez faire beaucoup d’heureux …

C’est l’été, une période où notre esprit se met en veille et nos oreilles sont attirées par des sons plus faciles d’écoute et festifs.

Alors voici une petite douceur avec le « Phone Sex » de BLOOD DIAMONDS et GRIMES.

blood diamonds grimes

Vous connaissez déjà l’étonnante petite fée Canadienne du dubstep dont nous avons déjà écrit le plus grand bien. Outre ces qualités musicales indéniables, Claire Boucher est également ouverte sur ce qui se joue ailleurs. Et cette curiosité insatiable l’a amenée à découvrir Blood Diamonds.

Il s’agit en fait du projet solo du géant blond Michael Tucker, originaire du Kansas mais basé à Los Angeles. Son électro RnB a comme par hasard été signé par 4AD, le même label que Grimes (et décidément à la pointe de l’actualité en 2012 avec notamment l’album enchanteur de Purity Ring).

Invités à partager du temps de studio en Californie, Grimes et Blood Diamonds ont enregistré en une seule folle nuit ce « Phone Sex » torride. Il ne s’agit pas d’un titre d’électro expérimentale comme on aurait pu s’y attendre au vu des CV des protagonistes. C’est un morceau résolument pop (voire k-pop à la Bigbang), qui démarre sur quelques notes de steeldrum façon « Far nearer » de Jamie XX avant de se propulser par une rythmique house sur le dance floor mondial de l’été.

Musique facile et festive on vous disait …

Aujourd’hui, TheMusicalBox s’ouvre sur la découverte d’un jeune groupe émergent : VARIOUS CRUELTIES.

various-cruelties

C’est un groupe tout neuf qui réside à l’ouest de Londres. Ils sont quatre : Liam O’Donnell (chanteur charismatique), Beanie Bhebhe (guitare), Adam Coney (basse), Dean Valentine Smith (drums). En un an d’existence, ils ont déjà signé sur le label Rough Trade, sorti un premier album, tout en jouant en première partie de Kasabians ou The Vaccines.

Ils revendiquent l’héritage de la soul jouée sur la scène des pubs Anglais des sixties, et de la pop de la Motown, le tout remis au goût du jour. Entre The Jam et Coldplay, Sam and Dave et Artic Monkeys. Voire même un lien de parenté avec Elvis Costello ou Joe Jackson.

On entend donc au premier plan la voix de crooner de Liam O’Donnel et son accent du nord assez marqué (il est originaire de Leeds), enjolivée par une ambiance musicale très 60’s : orgue, cuivres, caisse claire éclatante. Une richesse mélodique alliée à l’efficacité de la production qui pourrait bien leur valoir un escalier direct pour les scènes des stades dans les mois à venir.

L’album, « Various Cruelties » est sorti en avril, enregistré à Los Angeles par Tony Hoffer, producteur de (Beck, Phoenix ou Foster the People).

Musique estivale donc, à savourer sans modération et sans prétention.

Changement de registre aujourd’hui, avec en guise de clin d’oeil l’hilarante vidéo du « Love This » de COSMO JARVIS.

CosmoJarvis

Derrière ce nom se cache Harrison Cosmo Krikoryan Jarvis, d’origine Américaine, émigré pendant son enfance dans le Devon en Angleterre.

Son parcours est finalement assez classique : il compose ses propres chansons dans sa chambre à partir de l’âge de 12 ans. Il signe à 19 ans avec le label Wall of Sound pour son premier album « Humasyouhitch/Sonofabitch » en 2009. Le succès est rapide, à la BBC et dans le NME, avec le premier single « She’s got you ». En 2011 sort le deuxième album « Is the World Strange or Am I Strange? » et son tube « Gay Pirates ».

« Think Bigger » est le troisième disque, sorti il y a un mois sur le label 25th Frame. Cosmo Jarvis y développe son storytelling, à partir de sa guitare ou de sa mandoline. Des chansons simples, belles et poignantes, tendres ou graves, aux arrangements sobres et chaleureux, dont il joue tous les instruments !

C’est également depuis son enfance un amateur de vidéos, et il adore réaliser des films et des clips, comme celui de « Love This » très réussi avec ce long plan séquence en travelling arrière sur un ballet marrant d’anges et de démons … En plus nous avons affaire à un tube que vous vous surprendrez au bout de quelques écoutes à fredonner facilement …

Allez tous en choeur : « You don’t know how much I love this ! »

C’est décidément un feu d’artifice de nouveautés majeures pour cet été 2012, puisqu’après Blur, Two Door Cinema Club, The XX, c’est BLOC PARTY qui revient dans la lumière !

bloc_party_2012

Il y a six mois on ne donnait pas cher de leur avenir. Le NME annonçait le split du groupe, victime de l’érosion des années et de divergences musicales importantes. Et puis d’un coup de baguette magique, renversement de situation, nous voici avec un nouvel album, « Four » qui sort le 20 Aout, précédé du single « Octopus ». Comme son nom l’indique, ce sera (seulement !) leur quatrième album en plus de dix ans.

Le groupe est apparu en 1999, formé autour de la personnalité hors norme de Kele Okereke, chanteur et guitariste. Il est entouré par Russell Lissack (guitare), Gordon Moakes (basse et claviers), et Matt Tong (drums). Leur lancement a été plutôt rapide à partir de 2004. La mise à feu est assurée par leur premier titre « She’s hearing voices », révélé par la BBC et Alex Kapranos, le chanteur de Franz Ferdinand. Puis le décollage est assuré par deux singles époustouflants : « Banquet » et « Helicopter ». Enfin la mise sur orbite est obtenue par le premier album « Silent Alarm », produit par Paul Epworth, qui est pour beaucoup l’album de l’année 2005.

C’est pour tous la découverte d’un indie rock Anglais qui ne renie pas ses glorieux ancêtres : Cure, Joy Division, The Smiths, avec une influence noisy qui lorgne du côté de Sonic Youth. Une musique basée sur les guitares, avec un gros travail sur les effets, soutenues par une rythmique basse batterie très nerveuse et rapide, dans un style très tendu et urgent.

Début 2007 sort le deuxième album, « A weekend in the city » produit par Jacknife Lee, plus electronique, ambitieux et puissant, avec l’ajout d’arrangements de cordes. On y retrouve les hymnes « The Prayer », « I still remember » et « Hunting for witches ».

Le troisième opus, « Intimacy », date de fin 2008, et marque un fléchissement du groupe. Malgré une co-production Epworth et Lee, on ne retrouve pas dans « Mercury » ou « Talons » la flamboyance et la qualité d’écriture de leurs débuts et ce disque est une déception. Conséquence sans doute de cet appauvrissement musical, Kele prend ses distances. Il entame une carrière solo avec « The Boxer » en 2010, caractérisé par un son electro très expérimental. Pendant ce temps les autres partent aussi sur des projets parallèles. Et logiquement en septembre 2011 la rumeur enfle et devient publique : la séparation du groupe est imminente.

Et finalement non : c’est un rebondissement depuis début 2012, avec l’annonce, puis la concrétisation de ce quatrième album. Changement de label (Frenchkiss records), de producteur (Alex Newport, qui a notamment travaillé avec At The Drive In), mais pas de style, puisqu’on revient plutôt au son de « Silent Alarm » et aux couleurs musicales fondatrices du groupe.

A l’écoute d’« Octopus » en tout cas, on découvre une chanson où les guitares dominent, située entre Blur et Sonic Youth, avec une recherche mélodique. C’est un retour à plus de simplicité, à une production humble et légère, plus authentique, sans esbroufe.

A confirmer sur l’album dans les prochaines semaines …

Voici en tout cas le clip d’ « Octopus » le single et juste après l’audio de « Day four » un autre titre de l’album.

C’est l’un des gros évènements musicaux de ce mois de juillet : le retour de THE XX.

the XX

Ils nous avaient quittés il y a trois ans (déjà !) , nous laissant encore sous le choc de leur extraordinaire premier album, « xx ».

Pour ceux d’entre vous qui ne les connaissent pas, il s’agit d’un trio Anglais, constitué de Romy Madley-Croft (chanteuse), Oliver Sim (chant et guitare) et Jamie Smith (claviers, samples, producteur et arrangeur). Ils se sont rencontrés dans une école d’art à Londres, Elliott School. Leur histoire est un vrai conte de fée. Leur premier album sort en aout 2009, sur un label indépendant, Young Turks, enregistré dans un garage et auto-produit, joué sur des instruments achetés sur eBay. Quatre mois après il est en tête de toutes les listes de fin d’année, entre dans celles des meilleurs albums de tous les temps. Pour le groupe c’est le jackpot, avec leurs morceaux qui sont repris pour des séries TV, des pubs, et même pour la campagne électorale Anglaise de 2010 ! Ils remportent le Mercury Prize et plusieurs Brit Awards en 2010 et 2011.

Comment ont-ils pu arriver à ce niveau ? Leur musique est pourtant loin d’être facile d’accès ou racoleuse. Retranchés pendant un an dans leur garage, ils ont écrit une indie pop extraterrestre. Une musique minimaliste, lente, hantée, mais débordante d’émotion et de fragilité. Ces comptines caverneuses sont jouées sur deux accords avec des effets d’écho, et dominées par le chant ténébreux et susurré de Romy et Oliver. C’est l’affrontement de la rage et du silence . A mi-chemin entre The Cure et Young Marble Giants, entre Wu-tang Clan et Joy Division. Jetez vous sur Youtube pour écouter « VCR », « Crystalised » ou « Shelter ».

Depuis 2009, The XX a beaucoup tourné, sur les scènes des plus grands festivals de la planète,mais hélas perdu un musicien, Baria Qureshi le clavier, parti pour divergence artistique. L’an passé Jamie X a cartonné avec un single estival « Far Nearer », largement diffusé sur notre Radio Program (n’hésitez pas à l’écouter régulièrement, plus facile en utilisant la fonction « détacher » pour la mettre sur votre barre des taches).

Il va de soi que le deuxième album est très attendu.Il s’intitulera « Coexist » et sa date officielle de sortie est annoncée pour le 11 Septembre (!). Jamie Smith a annoncé qu’il sera beaucoup plus orienté club music. Attendons un peu pour voir, mais si on se fie à ce premier single extrait de l’album,« Angels », ce n’est pas encore le morceau à chanter à tue tête sous la douche ou pour sautiller sur le dance-floor. On y retrouve la lenteur et la pénombre habituelle du groupe, avec des arpèges en cascade, le chant caressant de Romy, et ô nouveauté, une caisse claire explosive et sismique qui apparait à mi-morceau .

C’est un titre magnifique, qui nous fait attendre avec impatience le mois de septembre (ce qui est assez rare avouons-le) pour la sortie de l’album.

Vous connaissez l’expression « Qui aime bien châtie bien ».

C’est donc sans aucun remord que je sors aujourd’hui la machette pour tailler nos anciens chouchous de TWO DOOR CINEMA CLUB.

TwoDoorCinemaClub

En 2009, dès leurs débuts sur le label Kitsuné, un an avant avant leur éclosion phénoménale, j’avais instantanément craqué sur « Something Good Can Work » en leur prédisant un avenir radieux.

Pour ceux qui vivent dans une caverne sans réseau de communication ni recepteur radio, rappelons qu’il s’agit d’un trio Nord-Irlandais : Sam Halliday (lead guitar), Alex Trimble (Chant, rhythm guitar, claviers) et Kevin Baird (basse), avec le renfort sur scène de Benjamin Thompson à la batterie. Leur premier album « Tourist History » est un des must de 2010 avec une collection impressionnante de tubes indie-pop. Le groupe enchaine les grands festivals de la planète rock dans les mois qui suivent et remporte une adhésion unanime à leur rock pop mélodique et festif, frais et sautillant. Ce qui est intéressant c’est qu’ils plaisent autant aux teenage girls hurlantes en pamoison aux premiers rangs qu’à leur vieux père vétéran du rock avachi au fond de la salle au bar devant sa bière. Grand succès donc et totalement mérité.

La découverte des nouveaux morceaux de leur deuxième album « Beacon » est donc un évènement attendu avec impatience. Mais hélas c’est  une bien mauvaise surprise. Que leur est-il arrivé ? Comment on-ils pu se perdre en route ainsi ? Est-ce la « pression du deuxième disque » qui est toujours une épreuve de vérité, un genre de « quitte ou double » ? Ont-ils trop voulu faire évoluer leur style musical ou s’agit-il d’une volonté délibérée de ratisser un public plus large et commercial ? Toujours est-il qu’on ne retrouve plus nos chers Irlandais dans cette pop FM lourdingue, mièvre et grassouillette . C’est pourtant l’un des meilleurs producteurs du moment qui officie aux manettes : Jacknife Lee (U2, REM, ou Bloc Party parmi tant d’autres).

Un frêle espoir demeure encore car on ne connait pas tous les titres de « Beacon » et il y aura peut-être une divine surprise lors de sa sortie le 3 septembre prochain, mais pour l’instant, s’il faut se fier à ce premier single « Sleep Alone » il y a de quoi être pessimiste.

Ils ont déjà livrés leurs premières chansons pour des musiques de pub qui rapportent gros : une banque (« Something Good Can Work »), le loto (« What you know »), des opérateurs téléphoniques (« Something Good Can Work » et « Undercover Martyn »). Alors essayons d’imaginer quelle pub pourrait illustrer leur « Sleep alone » : lingerie féminine (ils semblent en rêver si on en croit le visuel du single) ? Ou ne serait-ce pas plutôt lessive ou dentifrice ? Voire produit WC … A vous de choisir !