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Encore un poids lourd à la une de l’été. C’est au tour de Babyshambles de donner de leurs nouvelles.

Pete Doherty et ses petits camarades ont en effet publié « Nothing comes to nothing », single annonciateur de leur troisième album « Sequel to the prequel », qui paraitra le 2 septembre.

Babyshambles

C’est à la fois un gros et un non évènement.

Explications : on attend forcément avec excitation les nouvelles compos de Pete Doherty, incroyable personnage médiatique connu de tous et sans doute pas que pour ses talents musicaux. Son statut d’icône ravagée et pittoresque a plus à voir avec sa vie privée, ses fréquentations mondaines et ses frasques déjantées « so rock n’ roooll » qu’à son histoire musicale. C’est pourtant elle qui nous passionne depuis les tonitruants Libertines, étoiles filantes apparues en 2002 et disparues en 2004, dont il fut le réacteur principal avec Karl Barât. Alors, même si Babyshambles ne sont jamais parvenus à égaler les promesses suscitées par The Libertines c’est avec une grande attente qu’on découvre « Nothing comes to nothing », après six ans de silence depuis « Shotter’s nation ».

Mais attention de ne pas trop en attendre. Il faut aussi relativiser. Sur le plan purement musical, Pete Doherty a perdu depuis longtemps l’audace d’écriture et l’originalité de ses débuts. Les deux albums précédents de Babyshambles sont finalement l’œuvre d’un songwriter plutôt classique, influencé par la brit-pop, qui a renoncé à bouleverser l’histoire de la musique et choisi d’écrire simplement de belles chansons.

C’est donc un réel plaisir de retrouver Babyshambles avec ce nouveau single. C’est un morceau plutôt frais, bien foutu, avec comme toujours les guitares en avant, qui rayonnent au dessus d’un uptempo entrainant. Pete Doherty chante avec confiance et aplomb une ligne mélodique accrocheuse aux paroles optimistes.

A ranger par conséquent dans les cases des friandises pop acidulées et gouteuses de notre Musicalbox.

Étonnante année 2013 ! Ces derniers mois ont été marqués par une multitude de sorties toutes aussi tonitruantes les unes que les autres et dont la liste pourrait constituer un vrai best-of du rock de ces 10 dernières années : The Strokes, Bloc Party, The National, Arctic Monkeys, Sigur Ros, Vampire Weekend Queens of the Stone Age, Franz Ferdinand, Johnny Marr, Yeah Yeah Yeahs, Kings of Leon, MGMT, en attendant Arcade Fire (le 29 octobre). Difficile de faire mieux !

Même l’été, habituellement plutôt calme et avare de nouveautés, n’a pas connu de période d’accalmie. Nous qui pensions manquer d’actualité durant les vacances, c’est loupé …

Prenez les PIXIES par exemple. Que peut-on raisonnablement attendre d’un tel groupe en 2013 ? Est-il encore possible d’accorder un peu d’attention à leur nouveau single « Bagboy », paru il y a quelques jours, le premier depuis neuf ans ?

pixies

Pixies, c’est la gloire et la perfection entre 1988 et 1991 avec quatre albums exceptionnels (Surfer Rosa, Doolittle, Bossa Nova et Trompe Le Monde) et une constance dans la qualité qui leur permet de figurer dans les top 10 de chacune de ces années. Et puis forcément survient l’érosion de la motivation, l’envie d’explorer de nouveaux horizons ou des carrières solo. Le quatuor splitte en 1993.

Depuis 2003, le groupe a refait quelques apparitions sporadiques sur scène et soufflé le chaud et le froid sur un possible nouveau disque. Mais finalement rien d’autre à signaler qu’un titre uniquement disponible en téléchargement, le dispensable « Bam Thwok ».

Bref leur retour était loin d’être convaincant. S’agissait-il de renflouer les réserves pour payer les impôts ? De prouver à leurs enfants qu’ils étaient bien des rockstars ? Quelque soient leurs motivations profondes à ce come-back, le résultat sur scène et dans l’entente du quatuor était assez pathétique. Même Kim Deal, la bassiste emblématique, avait fini par renoncer en claquant la porte.

Aussi l’annonce de la sortie d’un nouveau titre déclenchait plutôt des ricanements et des haussements d’épaule de notre part, et c’est sans grande attention qu’on se met à écouter ce « Bag Boy ».

Et là une surprise : c’est un excellent single ! Bien sûr on ne retrouve pas l’énergie brute et la flamboyance des premiers Pixies. Mais pourtant, dans la désolation sauvage des guitares, la rythmique heavy presque hip-hop , les harangues grinçantes et bluesy de Black Francis, il existe une continuité avec ce qu’on entendait sur « Trompe le Monde » , un peu comme si le groupe reprenait son travail d’écriture exactement là où il l’avait laissé il y a 20 ans. Étonnant !

C’est Jeremy Dubbs, de The Bennies, un pote du chanteur Black Francis qui remplace Kim Deal à la basse pour ce titre. Pas de changement pour les reste du line-up avec Joey Santiago à la guitare et Dave Lovering à la batterie. Par contre sur scène, c’est Kim Shattuck, chanteuse et guitariste de The Muffs qui prendra la place de Kim Deal.

Évidemment on attend de voir ce qui va suivre. Sortie d’un véritable album ? Concerts plus impliqués ? Ou juste une chanson comme ça pour le fun ? Il faudra essayer de répondre à toutes ces questions dans les prochaines semaines. Mais en attendant savourons sans retenue ce « Bag Boy ».

Comme tous les ans, voici le JJ estival !

C’est la variante septentrionale du tube de l’été. Le duo Suédois a pris la bonne habitude de refaire parler de lui à cette époque de l’année. Il faut dire que leur couleur musicale trouve dans la torpeur et l’indolence du mois de juillet le cadre idéal pour diffuser ses notes paisibles et rafraichissantes.

C’était déjà la même chose l’an passé rappelez-vous.

jj

On a pris l’habitude de qualifier leurs compositions de chillwave. Mais pour « Fagelsangen », leur nouveau titre, on s’éloigne de plus en plus de cette etiquette assez froide et glaciaire. L’ambiance est résolument pop, ralentie à l’extrême. Plutôt une berceuse pour la sieste à l’ombre des palmiers, mais entendue sur un poste de radio qui capterait les ondes venues de planètes lointaines. Des échos de voix, des gouttelettes de notes, des gazouillis de claviers qui caressent et enchantent. Et la voix de Elin qui gagne de plus en plus de confiance en elle au fur et à mesure des années.

Un hit de l’espace, propulsé à travers des milliers d’années lumières.

Maintenant la question posée est : à quand le véritable successeur de l’album « JJ n°3 » de 2010 ? Et là nous n’avons hélas pas franchement de réponse. Seul indice, le groupe vient de mettre en ligne un nouveau site internet http://www.jjuniverse.com/. Son but est de « revenir dans un lieu où les âmes se rencontrent et où les rêves meurent (…). Vous êtes les bienvenus dans cet univers ».

Des extra-terrestres on vous le disait …

En ce milieu d’été, le calme relatif des nouveautés musicales permet de s’intéresser à des groupes émergents moins connus. C’est le cas avec A GRAVE WITH NO NAME.

Derrière ce nom se cache le projet personnel d’Alexander Shields, musicien Londonien. Epaulé par plusieurs de ses amis en guests, Alanna McArdle au chant (Ides), Akiko Matsuura à la batterie (Comanechi) et Linda Jarvis (Echo Lake), il vient de publier son nouvel album baptisé « Whirlpool ».

a grave with no name

On aime bien l’ampleur du son, sans concession, avec une basse sismique, des drum-machines robotiques et des tonnes de reverb. Les effets créés sur les guitares et les synthés évoquent les grandes ères de glaciation des années post-punk des eighties.

Et pourtant, il émane de « Aurora », premier titre publié de l’album, une harmonie et une émotion dans la mélodie et le chant qui nous touchent et nous emportent.

A la fois rétro et terriblement dans l’ère du temps.

Aujourd’hui chronique Espagnole. Et à double titre !

D’une part car je vous fais parvenir ces lignes depuis l’autre côté des Pyrénées où je coule des vacances paisibles à déguster des tapas au soleil, mais je suppose que ce n’est pas une information capitale pour vous. D’autre part, et nettement plus intéressant, car DELOREAN, notre sujet du jour, est une des meilleures choses qui soient arrivées à la musique Espagnole de ces dernières années. Et la bonne nouvelle, c’est l’annonce de la sortie de « Apar », nouvel album prévu dans deux mois, toujours chez Mushroom Pillow, l’excellentissime label de HATEM ou Cut Your Hair.

delorean

Ekhi Lopetegi (chant et basse), Guillermo Astrain (guitare), Unai Lazcano (claviers), et Igor Escudeo (batterie) viennent de Zarautz, au Pays Basque. Ils ont choisi leur nom en hommage à la mythique voiture Delorean DMC 12 utilisée pour remonter le temps dans « Back To The Future ».

On les a remarqués dès 2004 avec leur premier album « Delorean ». Neuf ans déjà. Une période qu’ils ont mis à profit pour monter en puissance à chaque disque. C’était déjà bien perceptible sur le précédent « Subiza » en 2010, le premier à être distribué aux quatre coins de la planète. Et la confirmation devrait venir avec « Apar », quatrième album qu’ils annoncent comme « une grosse production », dont la date de parution est le 9 septembre . On retrouvera en invitée Caroline Polachek de Chairlift sur l’un des morceaux.

Mais en attendant l’album, il nous faut nous contenter du premier single a en être extrait.

« Spirit » bénéficie d’une belle progression orchestrale. On entend d’abord en introduction de fines percussions qui se densifient au fur et à mesure que les claviers entrent dans la danse sous forme d’arpèges robotiques. Puis apparaissent des couches de cordes et des nappes aquatiques de synthés, avant que le chant de Ekhi Lopetegi nous emporte dans une chanson magnifique, digne d’OMD remixé par le DJ sorcier John Talabot. Encore un autre Espagnol celui-là …

C’est l’été, les vacances, alors : et si on oubliait tout ? La dernière hype à la mode ou le nouveau « meilleur groupe du monde » ? Voici du rock garanti 100% pur jus, sans OGM ni ajout de produit chimique de synthèse.

PARQUET COURTS viennent de Brooklyn, New York, 2013, mais on aurait pu les rencontrer en 1978 aux côtés de Wire ou au milieu des 90’s en première partie de Sonic Youth ou Pavement.

Parquet Courts

Ils sont quatre : les deux frangins Andrew (guitare et chant) et Max Savage (Batterie), Austin Brown (guitare) et Sean Yeaton (basse). Ils n’en sont qu’à leurs débuts avec l’album « Light Up Gold », sorti aux USA en 2012, mais qui n’arrive en Europe qu’au printemps 2013. Quinze titres de post-punk garage et intemporel, balancé parfois dans des morceaux d’à peine plus d’une minute, qui croisent Television et The Strokes, The Velvet Underground et The Modern Lovers.

Justement, Jonathan Richman & The Modern Lovers est l’inspiration incontestable de « Stoned and Starving ». On retrouve l’immense « Roadrunner » dans cette chanson au tempo rapide et nerveux, aux guitares épurées et cinglantes qui ne jouent que deux accords, épicés par des passages de solos noisy et même un long larsen final à la Thurston Moore. Les vocaux sont construits sur un chant en spoken-word qui scande une histoire d’errance urbaine « J’étais tellement défoncé et je crevais de faim » .

Toute l’âme du rock est condensée dans ce morceau : l’attitude classe et branleuse, le venin, la sauvagerie et la nonchalance. Pas besoin de savoir jouer avec une technique de virtuose. Un décompte magique : « one-two-three-four » et c’est parti : (punk) rock will never die !

Rubrique « Découverte » aujourd’hui, avec un jeune groupe très prometteur.

JAWS font partie de la nouvelle scène rock de Birmingham, aux côtés de Peace ou Swim Deep.

Ils partagent avec leurs collègues « B-towners » un goût pour l’attitude grunge et slacker des 90’s enrichie d’un côté festif et déconneur digne des grandes heures de Madchester.

jaws

Jaws écrivent leurs chansons avec un équilibre bien dosé entre le son et les mélodies. Souvent qualifiée de « grunge pop », l’ambiance musicale qui en résulte est surtout ensoleillée et estivale. C’est une bande son pour les virées sur les plages Californiennes à faire du surf toute la journée et la fête autour du feu de camp le soir. Plutôt « surf-pop » donc. Mais comme chez Swim Deep, leur terrain de jeu n’est pas l’océan pacifique mais les Midlands. Et leurs plages ensoleillées et semées d’embruns ne sont que chimères et fantasmes et ressemblent plus à des friches industrielles ou des no man’s land urbains.

Ce que l’on perçoit bien dans leur musique, où, derrière le fun et l’esprit potache, se cache l’énergie glauque de la ville dans la grisaille.

Connor Schofield (chant), Alex Hudson (guitare), Jake Cooper (basse) et Eddy Geach (batterie) montent tranquillement en puissance à coup de singles. « Toucan Surf » (aout 2012), « Surround You » (decembre 2012) et « Friend Like You » (mars 2013) qu’on retrouve compilés sur le « Milkshake E.P ».

Et désormais un tout nouveau titre, « Gold », quatrième single qui confirme tout le bien que l’on pensait d’eux. Ils figurent en effet depuis un an régulièrement dans mon Zistor Express le soir sur le radio program entre 22h et 24h.

CLOUD CONTROL est une découverte comme on les aime dans TheMusicalBox. Ils viennent de l’autre bout du monde, des Blue Mountains, à cinquante kilomètres au nord ouest de Sydney.

cloud control

C’est un quatuor : Alister Wright (chant et guitare), Jeremy Kelshaw (basse et chant), Heidi Lenffer (clavier et chant) et son frère Ulrich Lenffer (batterie). Ils se sont fait connaitre avec leur premier single « Gold Canary », encensé par la BBC6 qui en fait son single of the week en 2010. Leur debut-album de pop harmonieuse et psychedelique « Bliss Release » les propulse en 2011 sur les scènes Australiennes en première partie de Supergrass, Arcade Fire, Vampire Weekend ou Local Natives, rien que du beau monde …

Cloud Control / Hoxton Bar & Kitchen / May 23, 2013

Et dans quelques jours c’est le deuxième album qui arrive. Produit par Barny Barnicott (Arctic Monkeys, Kasabian, Spiritualized), il s’intitule « Dream Cave » et sortira le 9 aout.

C’est l’occasion de découvrir « Dojo Rising »,le premier single a en être tiré. Et on l’adore ! Il associe un tempo lourd et lent digne des Pixies à un climat mélodique et creepy. On entend résonner des échos psychédéliques entre les claviers sixties, la réverb et les choeurs enfumés et célestes, ponctués par de discrets arrangements électroniques. A mesure que la chanson progresse, les mélodies décollent en douceur dans des sphères plus soul avec des voix qui supplient et séduisent par leur puissance de feu. Des lueurs qui brillent dans le soleil couchant de l’été, à la fois intrigantes, sauvages, drôles et sensuelles.

A écouter en mode repeat !

Et ne pas louper le clip à la fois drôle et sordide :

Il y a deux ans WU-LYF surgissait avec « Go Tell Fire to the Mountain », sidérant premier album qui nous avait tous bouleversés par sa force et son énergie brute.

Et puis pschitt ! Évaporés tous les espoirs. Le groupe se séparait en novembre 2012 en enterrant toutes les promesses qu’on avait faites à leur sujet.

Aussi, la nouvelle du premier titre en solo de Ellery James Roberts, le chanteur charismatique de Wu-Lyf, éveille instantanément un mélange de curiosité et de crainte et beaucoup d’interrogations. Va-t-il nous décevoir ? Est-ce qu’il aura les épaules assez larges pour essayer de reprendre l’héritage de Wu-Lyf ? Le veut-il d’ailleurs ?

ellery james roberts

« Kerou’s Lament » apporte une réponse claire et nette. E.J Roberts est un songwriter brillant et un chanteur exceptionnel. Moins riche instrumentalement que chez Wu-Lyf, cette émouvante chanson commence de manière assez minimaliste avec quelques arpèges à l’orgue et une boite à rythme assez lente. Puis c’est un long crescendo musical et surtout vocal. Les nappes des claviers deviennent majestueuses et cérémoniales. De son incroyable voix rocailleuse et puissante E.J Roberts prêche, supplie, pleure et se révolte. Véritable Joe Cocker version 2.0, il incarne un genre de crooner post-apocalyptique, jonglant musicalement entre la puissance et les émotions.

L’écoute de « Kerou’s Lament » hérisse les poils et bouleverse. Comme en juin 2011 quand nous découvrions les titres de « Go Tell Fire to the Mountain », dont elle s’avère une descendante crédible et fidèle.

Pas de longs discours aujourd’hui. Une information musicale toute simple : The Vaccines sont de retour !

Ne boudons pas le plaisir de les retrouver avec « Melody Calling », un nouveau morceau inédit. On ne sait pas encore comment et quand va s’enchainer l’album qui succèdera à « Come of Age », leur très bon deuxième disque de septembre 2012, mais Justin Young et ses camarades renouvellent leur habitude de revenir dans la lumière de l’actualité juste au début de l’été. Vous trouverez ICI un résumé des épisodes précédents.

The Vaccines

« Melody Calling » a été enregistré à Los Angeles avec un duo de producteurs prestigieux : John Hill (Rihanna, M.I.A, Santigold) et Rich Costey (Muse, Franz Ferdinand, Arctic Monkeys). Mais alors qu’on pourrait s’attendre à une chanson ambitieuse et surchargée, c’est tout le contraire. L’ambiance est à la guitare acoustique et aux harmonies vocales Californiennes qui délimitent un morceau très sunshine pop à des millions de kilomètres de leur brit-rock habituel. C’est un morceau à la Fleetwood Mac un peu speedé, qui déstabilise à la première écoute, mais s’avère finalement une tuerie pop qui devrait alimenter tous les bons lecteurs de musique de cet été.

Bref : on apprécie cette nouvelle livraison de The Vaccines, en se demandant s’il s’agit d’un virage artistique, mais sans aucune inquiétude devant cette nouvelle preuve de leur grand talent !

Ernest Greene est un garçon qui a la pression et se retrouve attendu au tournant!

Sous le nom de WASHED OUT, il s’était permis en 2011 de faire l’unanimité en sa faveur dès son premier album « Within and without ». Résultat : reconnaissance universelle et classement dans la plupart des « best of » 2011 pour ce disque de pop rêveuse et chillwave.

washed out

Il est donc logique que l’annonce de l’arrivée imminente de son deuxième album « Paracosm » (le 12 aout chez Sub Pop) soit synonyme d’exigence et de méfiance. Sera-t-il à la hauteur ?

Si on en croit « It all feels right », premier morceau rendu public, la réponse est totalement affirmative. Non seulement il confirme, mais en plus il progresse. Washed Out a su gommer les défauts qui irritaient sur « Within and Without », notamment le chant trop timide, en retrait, parfois inaudible. Ernest a désormais confiance dans sa voix et il chante haut et fort, dans un style qui fait penser à Andrew VanWyngarden de MGMT ou Wayne Coyne de Flaming Lips. Pour « Paracosm », il a décidé de donner plus d’ampleur à sa musique habituellement jouée avec des synthés et des ordinateurs en utilisant de vrais instruments. On parle d’une cinquantaine d’entre eux, et notamment des vieux claviers comme le Mellotron, le Chamberlin, le Novatron ou l’Optigan.

Le nouvel album a été enregistré à Atlanta par Ben H. Allen qui a déjà travaillé avec Animal Collective, Deerhunter, Gnarls Barkley, et déjà derrière « Within and Without ».

« It All Feels Right » est un hymne pop psychédélique à la paresse de l’été. Intro de claviers kaleidoscopiques, mid-tempo de reggae langoureux , multitude de petits ajouts de percussions et de synthés rigolos, choeurs célestes, voilà la recette de cette véritable mélodie du bonheur. C’est le climat parfait pour l’été, la fraicheur moite du hamac suspendu dans un jardin luxuriant et floral, en se répétant qu’il est doux de ne rien faire.

« It All Feels Right ». Rarement chanson n’aura aussi bien porté son titre.

Une belle découverte ! Voilà un groupe qui parvient à trouver le point d’équilibre idéal dans la pop entre l’expérimentation et l’harmonie, entre les machines et les mélodies.

HOOK & the TWIN est un duo de Bristol qui, bien que nouveau venu, a longuement muri pour arriver à nos oreilles en 2013. Il leur a fallu de longues années de travail et de complicité pour mettre au point leur étonnante formule musicale.

Hook & The Twin

Marcus Efstratiou assure à la batterie des rythmes martiaux et des arrangements de percussions électroniques pendant que son acolyte Tom Havelock empile ses couches multi-instrumentales de basse, guitare et claviers dans des boucles produites par des pédales de répétition, tout en assurant les parties vocales.

Le résultat est une techno-pop hybride, à la fois sophistiquée et émouvante, avec des effets répétitifs qui se rapprochent du kraut-rock, tout en gardant une grande sensibilité.

On retrouve bien ces éléments dans leur single « That was a day ». Il commence avec une pulsation rythmique robotique et inquiétante, des machines electro qui tournent comme du Kraftwerk en accéléré, avec une voix atone. Puis la chanson évolue, s’humanise. Tom Havelock n’hésite pas à lacher sa voix et à monter dans les octaves, répétant ses mantras aériens et délicats pendant que la chanson devient plus organique, à l’image de la caisse claire qui résonne et claque, soutenue par l’apparition de riffs de guitare. La pop glacée des premières notes s’est transformée en un magnifique torrent de pop épique, illuminé et chaleureux. C’est très beau !

Il serait dommage de rester sur ce single et de ne pas aller voir plus loin en écoutant leur premier album « Never Ever Ever ». Comme souvent sur theMusicalBox, le voici donc en streaming. Mais ce n’est surtout pas par habitude. Il faut prendre le temps de l’écouter et vous découvrirez d’autres pépites comme « We’re so light » ou « Bang Bang Cherry ». N’hésitez pas !

C’est l’évènement de ce début d’été : le grand retour de FRANZ FERDINAND !

Après 6 ans de silence discographique ils reviennent avec le single « Right Action », qui annonce leur quatrième album « Right Thoughts, Right Words, Right Action » qui paraitra cet été.

franz ferdinand

Comme beaucoup, on les suit depuis leur extraterrestre premier album, l’éponyme « Franz Ferdinand » en 2004, qui révéla au monde entier Alex Kapranos (chant et guitare), Bob Hardy (basse), Nick McCarthy (guiatre et claviers), et Paul Thomson (batterie), capables de pondre dès leurs débuts un disque avec onze morceaux tous parfaits. On se souvient bien sûr des tubes « Take Me Out » ou « The Dark of the Matinée » qui sont passés depuis à la postérité.

Difficile pour les Ecossais de parvenir ensuite à égaler la qualité d’écriture de ce premier album. Mais ils ne se sont pas écroulés pour autant, réussissant à enchainer deux albums, l’excellent « You Could Have It So Much Better » en 2005 et le passable « Tonight: Franz Ferdinand » en 2007. Et il faut aussi saluer leurs prestations scéniques époustouflantes qui ont largement contribué à les maintenir en haut de l’affiche durant toutes ces années.

Par conséquent, le monde entier attendait les nouveaux morceaux de Franz Ferdinand avec impatience et frénésie. C’est la raison pour laquelle le groupe a préféré prendre son temps pour essayer de faire de la belle ouvrage. L’écriture des premières chansons de « Right Thoughts, Right Words, Right Action » a débuté il y a trois ans! Puis on a commencé à les entendre sur scène très progressivement, sur une période d’une année, au rythme des quatre saisons. Au printemps 2012 pour « Right Action », « Treason! Animals », « Brief Encounters » et « Fresh Strawberries ». A l’été 2012 apparait « The Universe Expanded », puis l’automne dernier « Stand on the Horizon » et « Bullet ». Enfin cet hiver on découvre « Evil Eye » et « Love Illumination », avant de profiter de « Goodbye Lovers & Friends » ce printemps. La boucle est bouclée !

Bien entendu tous ces titres figureront sur le nouvel album, qui a été auto-produit par le groupe et enregistré dans les studios personnels d’Alex Kapranos en Ecosse et de Nick McCarthy à Londres. Il sortira le 26 aout, sur leur label de toujours, Domino.

« Right Action » est le premier single extrait. Et il est très convaincant. On retrouve Franz Ferdinand dans un morceau de rock sautillant, sur une rythmique légère et funk comme dans les meilleurs moments de « Take Me Out ». Des arrangements de cordes/cuivres apportent une touche de classe et de flamboyance. Alex Kapranos chante toujours aussi bien, alternant les temps forts et les temps faibles avec une grande maitrise.

Bref ils ne nous ne déçoivent toujours pas, ce qui est exceptionnel après une telle carrière. Et on se prend à attendre avec une grande impatience ce quatrième album d’un groupe qui confirme encore son haut niveau.

Encore deux longs mois !

Encore une nouveauté en cette période d’actualité musicale brûlante : un nouveau single de BLOC PARTY.

bloc party

Alors qu’on digère à peine l’excellent « Truth », dernier titre extrait de l’album « Four » il y a quelques mois seulement, les voici qui publient le E.P « The Nextwave Sessions ». Il se veut très distinct de l’album de 2012 et souhaite marquer « un nouveau pas, une progression » selon Bloc Party.

The_Nextwave_Sessions

« The Nextwave Sessions » comprend cinq titres, qui ont tous été testés en les jouant live lors de la tournée Nord Américaine du groupe : « Ratchet », « Obcene », « French Exit », « Montreal » et « Children of the Future ». Le disque est produit par Dan Carey qui a déjà travaillé avec Django Django, Franz Ferdinand ou Hot Chip.

C’est « Ratchet » qui a été choisi comme single et illustré par un clip. Voilà un drôle de morceau, très groove et funk, mais sur un mode givré avec des accidents multiples : rythmes qui se prennent les pieds dans le tapis, accords de synthés volontairement dissonants et presque faux ! Kele Okereke chante comme Sly Stone avec un backing band qui répand à la fois le feu et la glace. Le dance floor devient dérangé, inquiétant et psychiatrique. Terriblement efficace pour nous faire bondir et pogoter jusqu’à perdre la tête …

Le tube psychotique de l’été !

Célébrons aujourd’hui dans l’allégresse et le recueillement la SAINT RAYMOND ! D’accord, ce n’est pas le bon jour pour fêter Saint Raymond de Peñafort (Maître général des Dominicains, que l’on honore le 7 janvier, et Patron des Véliplanchistes, si si ..). Mais pour TheMusicalBox, c’est l’épiphanie avec la découverte de « Fall At Your feet » de Saint Raymond.

saint raymond

Derrière ce patronyme sacré se cache un auteur compositeur solo : Callum Burrows. C’est un musicien tout neuf, originaire de Nottingham, une ville qui fait le buzz actuellement (Jake Bugg, Dog Is Dead). Lui n’a pour l’instant qu’un E.P 4 titres dans sa besace (« Escapade ») et des premières parties de concerts pour Lewis Watson ou Gabrielle Aplin. Rien de prestigieux donc.

Et pourtant on est conquis par cette pop sautillante et acoustique, chantée d’une voix déjà mature, qui ose des refrains accrocheurs, mais sans prétention. « Fall at your feet » est le petit tube parfait pour le mois de juillet, idéal pour faire la sieste à l’ombre de la terrasse ou simplement se mettre de bonne humeur. ça n’a l’air de rien, mais c’est déjà beaucoup.

C’est son premier single, mais il donne l’impression d’être là depuis longtemps, compagnon complice des bons moments.

Une révélation prometteuse comme on les aime …

Un nouveau titre de Arctic Monkeys constitue forcément un évènement à ne pas manquer. « Do I Wanna Know » est un inédit qui sort en avant première de leur cinquième album qui lui ne paraitra que le 9 septembre.

Il s’intitulera « AM », a été enregistré aux studios du Rancho de la Luna à Joshua Tree en Californie et paraitra chez Domino avec 12 titres :

01. Do I Wanna Know?
02. R U Mine?
03. One For The Road
04. Arabella
05. I Want It All
06. No. 1 Party Anthem
07. Mad Sounds
08. Fireside
09. Why’d You Only Call Me When You’re High?
10. Snap Out Of It
11. Knee Socks
12. I Wanna Be Yours

arctic monkeys

Que faut-il en attendre ? Quelle place prendra-t-il dans leur discographie ?

On avait eu du mal à aimer et digérer le troisième album « Humbug » qui montrait trop ses muscles après l’incroyable talent et la légèreté des étoiles filantes « Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not » et « Favourite Worst Nightmare », les deux premiers albums en 2006 et 2007, dont « Whatever … » avait même battu le record du disque le plus vendu en première semaine en Angleterre (mieux que Mickael Jackson ou les Beatles rien que ça …)!

« Suck It and See », leur tout dernier album en 2011, avait semblé retrouver un certain équilibre entre le bruit et la mélodie, réalisant en quelque sorte la fusion des trois premiers albums avec une touche de Brit-Pop 60’s et un parfum de The Smiths.

Au niveau personnel, on retrouvera sur « AM » des collaborations avec Josh Homme(Queens of the Stone Age), Pete Thomas (Batteur vétéran chez Costello ou Tom Waits) et Bill Ryder Jones de The Coral, et la production est à nouveau assurée par James Ford et Ross Orton.Il faut donc s’attendre à retrouver une ambiance musicale assez similaire.

Mais pour l’instant, c’est la surprise ! Ce morceau semble marquer une évolution assez nette : une production et un son bien moins lourds, un tempo nettement ralenti, une rythmique qui groove lentement, et des parties vocales qui rappellent les Black Keys. Voilà des aspects plutôt nouveaux chez Alex Turner et la bande de Sheffield, qui semblent annoncer des lendemains prometteurs.

En tout cas on aime bien ce « Do I Wanna Know » dans TheMusicalBox et on vous le recommande …

Aujourd’hui voici du très haut de gamme avec Lanterns on the Lake qui provoquent instantanément la chair de poule avec le superbe « Another Tale For Another English Town ».

Difficile de ne pas se laisser émouvoir et séduire par la reverb de leurs guitares sculpturales, la voix douce et les mélopées envoutantes de Hazel Wilde , la légèreté et la beauté des arrangements de cordes, le tout scandé par le contretemps d’une caisse claire dont les effets d’harmoniques résonnent comme dans une grotte magique. Voilà une musique à la fois organique et céleste, les pieds enracinés dans les forces telluriques de la terre et la tête dans les étoiles, qu’auraient pu chanter nos chouchous Islandais de Sigur Ros.

Lanterns on the lake

Eux viennent de moins loin. Du Nord de l’Angleterre (Newcastle) précisément. Hazel Wilde (chant, piano, guitare), Paul Gregory (Guitare), Oliver Ketteringham (Percussions), Sarah Kemp (Violon et accordéon) et Andrew Scrogham (basse) se sont réunis en 2007. Leur belle dream-pop-folk capte logiquement l’attention de l’ex Cocteau Twins Simon Raymonde qui les signe sur son épatant label Bella Union en 2010. Leur premier album,  » Gracious Tide, Take Me Home«  y est publié en 2011 et benéficie d’un bon accueil de la critique.

Le deuxième album est prêt. Baptisé « Until the colours run », il sortira le 9 septembre, toujours chez Bella Union. Conçu dans une période de tourmente, c’est un disque plus tendu et intense que le précédent, qui suinte la colère et le désespoir d’une génération sacrifiée par la crise, obligée de renoncer à ses idéaux de l’enfance.

Si l’album s’avère à la hauteur de ce bouleversant premier single, on a déjà prévu d’aller se réfugier à la rentrée dans cette contrée lointaine et magique, bercé par la musique et seulement éclairé de cette Lanterne sur le Lac ….

Découverte encore et toujours dans TheMusicalBox. Voici Catfish & The Bottlemen.

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Avec leur entêtant et excellent premier single « Homesick », ces quatre Gallois de Llandudno figurent sur le label Communion Records, aux côtés de Ben Howard et Half Moon Run. Ils ont logiquement enregistré ce morceau avec Ian Grimble, co-fondateur du label, et producteur recherché (British Sea Power, Daughter, Red Hot Chili Peppers), et dans le lieu mythique des fameux Rockfield Studios, déjà fréquentés il y a 40 ans par les stars des 70’s (Queen, Motorhead), mais aussi par Oasis, Boo Radleys ou plus récemment Coldplay.

Van McCann (chant, guitare), Billy Bibby (guitare), Benji Blakeway (basse), et Bob Hall (batterie) font de leur premier coup d’essai un véritable coup de maitre. Voici une chanson parfaite dans son alternance de couplets doux et lents avec des refrains tumultueux et énergiques. Arpèges et harmoniques à la guitare basculent dans un maeltrom syncopé et bruitiste.

Ils n’ont qu’une petite vingtaine d’années, mais déjà une grande maturité d’écriture qui leur vaudra sans doute de grimper rapidement sur les scènes des plus grands stades du monde …

Appel à toutes les unités ! Gros coup de cœur à venir !

Après la réapparition des vieux de la vieille Jimmy Eat World et le classique Hot Chip de l’été , reprenons nos explorations préférées de défricheurs des musiques actuelles, en mettant le cap sur Brooklyn l’un des points chauds de l’avant garde musicale, pour faire connaissance avec SELEBRITIES.

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C’est au départ un trio né en 2006 dans une Ecole d’Art de Floride autour de Maria Usbeck (chant, synthé), Jer Robert Paulin (guitare, basse, clavier) et Max Peterson (programmations, production). Leur histoire est typique de l’époque : premières démos qui font la conquête de Myspace, première signature et premier album « Delusions » en 2011 chez Cascine, label méconnu qui constitue la succursale Americaine et Londonienne des Suédois Service, qui hébergent aussi Shine 2009, un trésor caché du dance-floor.

Après un bon succès d’estime de ce premier album, ils tournent de plus en plus et décident de se renforcer cet hiver avec l’arrivée d’un quatrième musicien, Josh Paulin, le frère jumeau de Jer à la basse.

Et c’est maintenant la sortie de leur deuxième album « Lovely Things » qui parait le 25 juin.

Comme beaucoup de groupes New Yorkais, Selebrities ont été contaminés par l’épidémie du son de la new-wave des 80’s. Ils ressuscitent les fantômes de l’afterpunk synthétique de New Order ou des premiers Simple Minds, cet axe Manchester/Glasgow autour duquel la planète indie effectuait sa révolution en dansant entre lumière et grisaille, oscillant entre extase et mélancolie.

Une preuve de leur talent : voici « Temporary Touch » qui commence avec les échos de réverb d’une guitare déchirante à la The XX, puis la chanson de développe progressivement autour d’une pop electro aux arrangements très Factory : caisse claire sèche et fragile, basse vrombissante et guitares galactiques. Et surtout il y a LA VOIX. Celle délicieusement acidulée et amère à la fois de Maria Usbeck qui fusionne la mélancolie douce de Clare Grogan des Altered Images et la beauté sophistiquée de Caroline Polachek de Chairlift.

C’est un morceau vraiment renversant qui électrocute instantanément le rock-critique vétéran et pourtant aguerri que je suis. Je m’effondre à terre, vaincu par le charme et ne peux que murmurer : encore ! encore …

Just Love It.

Le Hot Chip nouveau est arrivé ! Comme tous les ans à la même période, la redoutable machine à danser de Joe Goddard et Alexis Taylor donne de ses nouvelles juste avant l’été.

Pour l’instant il ne s’agit que d’un titre, « Dark and Stormy », qui paraitra officiellement le 22 juillet, chez Domino. On trouvera sur le single plusieurs versions remixées ou réarrangées de « Look at where we are », « Flutes », « How do you do » et « Night and day », les titres phares de leur album « In our heads » de l’an passé. Le titre est produit par Mark Ralph, déjà derrière les manettes de l’album précédent.

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On ne va pas vous refaire l’histoire de ce groupe. Si nécessaire, vous pouvez relire la chronique TheMusicalBox de juin 2012 pour effectuer des révisions utiles.

« Dark and Stormy » semble marquer une évolution dans l’orientation musicale. Beaucoup moins festif et clinquant qu’à l’accoutumée, il se situe plus volontiers du côté obscur du dance-floor. A l’image du visuel ténébreux qui l’accompagne, la musique des Londoniens évolue dans des ambiances plus angoissantes : la rythmique basse-batterie est lourde et glaciale, les thèmes de synthé inquiétants et le chant plus grave et hanté. On est plus proche de Depeche Mode et Human League que de l’exubérance flashy habituelle de Hot Chip.

Plutôt « Dark » que « Stormy » donc. Mais finalement ça nous va bien. On aime bien cette déclinaison en mode gris et nuageux d’une dance-music sophistiquée et élégante.

Est-ce qu’il s’agit d’un tournant annonciateur d’un nouvel album ? Sans doute pas. Hot Chip va être très affairé avec de multiples concerts à venir dans les festivals de l’été. Et le peu de temps libre qui leur reste est surbooké par de nombreux DJ-sets effectués au sein de side-projects ou individuellement. Il nous faudra faire preuve de patience pour la suite du programme.

Un parfum de tube de l’été ! Voilà le genre de chanson pop qui pourrait bien infiltrer toutes les oreilles dans les semaines qui viennent : « Julian » de SAY LOU LOU.

Say Lou Lou @ By:Larm 2013

Tous les ingrédients sont réunis pour réussir une belle recette. D’abord, une louche de charme avec les minois ravageurs de deux jumelles : Elektra (la blonde) et Miranda (La brune). Ensuite une pincée d’exotisme puisque les deux soeurs Kilbey vivent entre la Suède et l’Australie. Ajouter un zeste de fraicheur, Say Lou Lou étant un tout nouveau groupe qui n’a que deux singles dans sa besace. Et surtout ne pas oublier le composant principal : un tube pur jus de pop-électro mélodique qui attrape dès la première écoute notre mémoire auditive entre deux tenailles pour ne plus la lâcher. « Julian » est un morceau très accrocheur dont on ne parvient plus à se défaire.

Elektra et Miranda se relaient au chant pour envouter avec leurs voix très paisibles, sans manière ni artifice. Les arrangements des claviers et drum-machines sont ronds et sucrés, et enrobent avec classe et justesse une chanson qui ne marquera sans doute pas l’histoire des musiques actuelles, mais qui a le mérite de faire simplement plaisir et de réchauffer les sens en ce début de l’été.

Vous pouvez déguster sans craindre l’indigestion !

Peut-on encore faire preuve d’originalité dans la création musicale en 2013 ? Est-ce que tout n’a pas déjà été écrit/dit/chanté durant les 50 années de l’histoire du rock ? Voilà de beaux sujets de dissertation dans cette période d’examens de fin d’année. Mais pour RAINER, la réponse est nette : OUI il est possible d’inventer de nouvelles ambiances sonores, de transporter les auditeurs dans de nouvelles galaxies non explorées.

Car, même si l’écoute de « Silence » semble résonner des échos de fantômes du passé (Cocteau Twins, Dead Can Dance), cette chanson s’avère plutôt avant-gardiste et extra-terrestre ! Boucles de synthés et samples qui tournent dans des sens indéterminés, bribes de bruits cosmiques et d’échos de poussières spatiales, émissions radios provenant de planètes situées à des milliards d’années lumières, voilà une écriture musicale qui nous déstabilise à la première écoute, et finit par nous transporter dès que notre cortex cérébral se laisse envahir et succombe aux douces mélopées de la chanteuse Rebekah Raa. Pour les esprits les plus résistants, un pont apparait à mi-morceau (1’50), histoire d’aspirer tout le monde dans un trou noir intersidéral fait de clarinettes, de chœurs descendus directement du paradis, véhicules vers un outre-monde de coton, de douceur et de volupté.

Rebekah Raa

Rainer est un duo Londonien, bati sur les ruines de Stricken City (deux albums à son actif avant un split en 2011) par sa chanteuse Rebekah Raa. « Silence » est leur tout premier single. Vous pouvez le télécharger gratuitement ici.

Et surtout vous pouvez l’écouter en boucle. En ce qui me concerne, c’est mon nouveau doudou, la petite musique de chevet qui berce mes nuits de rêves magiques et apaisants.

Même le clip est raccord avec cette volonté d’expérimentation, à la fois loufoque, barrée et terriblement poétique.

Dans TheMusicalBox, peu de compilations parviennent à nous convaincre, souvent trop fourrent-tout et hétéroclites. Aussi c’est avec un réel plaisir que nous vous présentons celle du label Italians Do It Better, baptisée « After Dark 2 ».

after dark 2

Elle fait logiquement suite à son premier tome, « After Dark » paru en 2007 et passé plutôt inaperçu à l’époque.

Ce qui a changé depuis, c’est la popularité croissante de son producteur principal, Johnny Jewel. Ce fan absolu de la disco electro-trash Italienne de la fin des années 70 est en effet devenu une figure de l’indie-dance actuelle avec sa participation à la bande originale du film Drive, et l’an passé avec son groupe Chromatics dont l’album « Kill For Love » figurait dans les bilans best of de 2012. Jewel est même devenu une référence et une inspiration pour les meilleurs laborantins et chercheurs soniques du dance-floor actuel que sont the XX ou Disclosure.

Ce n’est donc pas une surprise de retrouver sur cette deuxième compilation du label plusieurs titres de ses groupes Chromatics et Glass Candy. Ils sont épaulés par IDIB B, Desire, Mirage, Appaloosa, Symmetry ou Twisted Wires. Le point commun de tous ces groupes tient dans une démarche très indépendante et DIY, avec une écriture et une production low-cost, à base de synthés de récup, un enregistrement très garage et minimaliste, qui reproduit finalement l’esprit historique de l’indie-dance du label du Madchester 80’s Factory. C’est de la dance-music certes, mais créative et décalée, crade et bancale, pour faire pogoter les monstres dans leurs bocaux et éprouvettes au fond des placards du laboratoire. Une espèce de cold-dance dotée d’une classe folle, et garantie sans excès de sucre et de graisse.

A l’image de ce « Warm in the Winter » de Glass Candy, mix parfait entre les synthés robotiques et polaires de Johnny Jewel et la voix fraiche et malicieuse de sa chanteuse Ida No.

Aujourd’hui, TheMusicalBox vous présente des petits nouveaux : CHILDHOOD.

Ils figurent sur le front de l’avant-garde Londonienne du moment, aux côtés de Palma Violets (dont ils ont assuré la première partie) ou des ébouriffantes Savages, mais eux ont fui les ténèbres et la fureur de leurs collègues pour se placer dans les rayons de soleil d’une pop radieuse.

Childhood

C’est un quatuor, composé de Ben Romans Hopcraft (chant et guitare), Leo Dobson (chant et guitare), Daniel Salamons (basse) et Jonny Williams (batterie) qui se sont rencontrés sur les bancs de l’université de Nottingham au début de 2011.

« Solemn Skies » est leur deuxième single, après « Blue Velvet » l’année dernière. Leur debut-album enregistré par Rory Attwell (Palma Violets, The Vaccines, Veronica Falls) devrait voir le jour avant la fin de l’année.

On est tombé sous le charme de leur pop à guitare, ambitieuse et éclatante, illuminée par la voix inspirée et romantique de Ben Romans-Hopcraft sur laquelle plane l’ombre de Ian McCullouch et des chœurs psychédéliques et divins à la Pale Fountains. La simple évocation de ces glorieux ancêtres nous fait courir des frissons électriques dans le bas du dos.

Mais on pourrait évoquer de multiples autres influences entendues chez eux, de la pop psychédelique des 60’s au shoegaze des groupes du label Creation dans les 90’s, c’est à dire un beau recyclage de cinquante années de l’histoire du rock dans une fusion finale qui sonne comme de l’indie-rock très classique et intemporel (Stone Roses ? House of Love ?). Ce n’est pas la nouvelle-dernière révolution du rock, mais la décantation artisanale des meilleurs ingrédients de ses meilleurs crus du passé. Et c’est une brillante réussite.

Des jeunes gens à suivre avec la plus grande attention, et qui, s’ils parviennent à rester à ce niveau de qualité, pourraient bien être une des bonnes surprises de l’année.

IS TROPICAL réapparait sous les spots de l’actualité et c’est une bonne nouvelle, car leur premier disque « Native To » nous avait beaucoup enthousiasmé il y a deux ans. Leur deuxième album s’intitule « I’m Leaving », et héberge le single-vedette du moment avec sa vidéo sulfureuse et polémique : « Dancing Anymore ».

IsTropical

Is Tropical est un trio Londonien, signé sur le label Français Kitsuné (Two Door Cinema Club). Ils évoluent dans un monde musical indie-dance à la fois pop et déglingué, associant des tubes à la mélodie imparable et accrocheuse à une écriture musicale surprenante, virevoltante et parfois frappadingue. On retrouve chez eux le mélange sucré et amer de la scène Mancunienne des 80’S – 90’s qui créait des chansons tristes et aux larges fissures, mais faites pour danser (New Order, Stone Roses, Happy Mondays).

« I’m Leaving » est produit par Luke Smith (Foals, Depeche Mode). Il marque une évolution vers plus de maturité. Les tempos sont plus apaisés et on entend même de temps en temps des chœurs de voix féminines. Exit le caractère extravagant et « tout fou » de leurs compositions et de leur apparence. Par exemple les trois ont laissé tomber les masques derrière lesquels ils se dissimulaient et avancent désormais à visage découvert.

Et puis à leur sujet, il y a aussi l’actualité brûlante (si j’ose dire) : « Dancing Anymore » fait beaucoup parler de lui avec son clip censuré par YouTube en raison d’images un peu trop sexuelles. Vraiment trop osé ? Pas sûr : c’est sans doute un peu trop pour les yeux de tous les âges, mais c’est surtout un clip hilarant. Et certainement un très bon morceau pour incendier le dance floor de l’été.