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C’est sans doute une des plus belles voix du moment. Megan James émet ses ondes vocales dans un registre inqualifiable. On ne parle plus d’alto ni de soprano, mais carrément d’un chant extraterrestre. Une voix à la fois de petite fille et de sirène enchanteresse.

On l’avait découverte et instantanément adorée avec Shrines le premier album de Purity Ring en 2012. Puis à nouveau saluée lors de sa collaboration avec Jon Hopkins à l’automne 2013 . Aux côtés de Corin Roddick, elle revient maintenant à la une de l’actualité avec le nouvel album de Purity Ring, Another Eternity prévu le 3 mars chez 4AD.

Le groupe a lui même enregistré les dix titres de l’album à Edmonton au Canada, dans les paysages industriels et glacés de leur ville de naissance. La nouveauté c’est qu’ils se sont réunis pour le concevoir ensemble, alors que pour Shrines ils vivaient l’un à Halifax et l’autre à Montreal et communiquaient à distance.

Another Eternity est donc différent et souligne une évolution du duo. Moins glacial et claustrophobe que leur précédent disque, il crée un paysage sonore plus panoramique et mélodique. Toujours discrètement corrigés par des filtres électroniques, les vocaux tissent des arabesques de mélodies nettement plus faciles d’accès, résolument pop. Les boucles rythmiques et de synthés sont plus lourdes, aux accents RnB, produites dans un son saturé. C’est surprenant au départ, mais la magie du duo fonctionne encore parfaitement et on retombe vite dans leurs sortilèges avec délices. Car derrière cette approche plus mainstream s’insinue toujours un côté sombre, une force obscure et maléfique qui fait toute la sophistication de Purity Ring.

Pas de doute : ces chansons sont toujours aussi enthousiasmantes. Les Canadiens parviennent à unifier la génération des fans de 4AD des années 80 (Cocteau Twins, Dead Can Dance) et ceux plus jeunes de James Blake ou FKA Twigs.

Le passé et le futur en somme.

Une bonne nouvelle aujourd’hui : c’est le retour de Django Django.

On commençait à s’interroger sur leur long silence. Le quatuor Ecossais n’a en effet rien publié depuis son brillant premier album il y a trois ans, considéré par beaucoup comme l’un des meilleurs albums de l’année 2012. Depuis le groupe est resté muet, et c’est donc plein d’impatience qu’on découvre First Light, premier single extrait d’un album dont la sortie est annoncée par Because Music pour le printemps.

On les retrouve dans la continuité de leur démarche artistique de l’époque, basée sur un style rock électro expérimental à la fois sautillant et plein de classe. Le rythme est donné par les roulements d’une marche militaire funky. Guitares et claviers virevoltent et font toujours autant de zigzags qu’hier. La surprise et la nouveauté viennent du changement apporté aux voix. Nettement plus travaillées et enrichies, elles sont arrangées sous la forme de refrains en chorale très west-coast dignes des Beach Boys, tout en conservant le grain de folie caractéristique du groupe, mélange de psychédélisme et de mathématiques. Sur une ligne imaginaire qui relierait les Byrds à Animal Collective.

Selon les rares déclarations du groupe, le nouvel album est annoncé moins désordonné que le premier. Les sessions d’enregistrement, effectuées entre Londres et Banbury, ont privilégié des prises live plutôt que les multiples couches de leur précédent disque, conçu en mode bedroom-rock et ressassé de manière perfectionniste.

Le résultat est peut-être moins bricolé et chaotique qu’avant, mais First Light est au final un excellent single dont la découverte nous réchauffe le cœur.

« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». (François Rabelais-1542).

Sujet classique et éculé de dissertations lycéennes, cette citation de Pantagruel pourrait aussi alimenter les préoccupations de Feral Five.

Le futur que l’humanité est en train de construire sera-t-il le pire des mondes ? La technologie permettra-t-elle l’épanouissement de tous ou au contraire l’anéantissement de l’être humain ? Voilà le genre de réflexions qui nourrissent les chansons de ce duo de Londres. On se souvient en particulier de 3D paru en septembre, un morceau qui évoquait un nouveau mode de clonage humain à l’aide d’une imprimante 3D.

Pourtant, si le contenu de leurs chansons est axé sur le futur et la science fiction, l’enveloppe musicale, elle, est plutôt conçue en regardant le rétroviseur musical du passé. Kat (chant et guitare) et Drew (basse et beats) jouent un genre de disco punk grinçant et urbain, brillamment inspiré par la période post punk.

Le duo a fait mouche dès son premier single Skin en 2013. Il leur vaut d’être encensés par Alan Mc Gee boss du label mythique Creation (Oasis, Primal Scream, My Bloddy Valentine) ou Everett True, le biographe de Nirvana. Les titres suivants confirment la force d’attraction de Feral Five, et permettent au groupe de collaborer avec de grandes figures du rock : Robert Fripp, Lu Edmonds (PIL) et même Rolo McGinty des formidables Woodentops.

Angel Road est le tout dernier single du duo. Porté par la pulsation charnelle de la basse, le tempo basique et lourd est allégé par des gimmicks de synthés. Mais c’est surtout la voix de Kat qui séduit de manière irrésistible. Dans un timbre de panthère à la Siouxsie / Patti Smith, elle caresse les tympans et fait fondre l’oreille interne avec des couches de mélodies immédiates et accrocheuses.

Mariant la sauvagerie des Slits et la tension sensuelle de The Kills, Feral Five évoque, dans ce véritable tube, un chemin des Anges qui est jonché d’ailes et de rêves brisés.

Et finalement c’est Back to the (no) future.

En général, au sein de notre Musical Box, c’est Vanke le spécialiste du Gothique. Aujourd’hui, c’est donc une petite exception à la règle puisque c’est moi qui ai le plaisir de vous présenter Viet Cong.

Ces quatre garçons sont originaires de Calgary au Canada. Viet Cong s’est construit sur les cendres de Women, premier groupe de Matt Flegel (chant et basse) et Mike Wallace (batterie). En 2012, après la mort soudaine du guitariste Christopher Reimer, c’est la fin de Women. Flegel et Wallace s’associent avec Scott Munro, guitariste de Chad VanGaalen et Danny Christiansen, un autre guitariste. Ils signent rapidement chez Flemish Eye Records, mais c’est JagJaguwar le label de Bon Iver et Sharon Van Etten qui publie le 20 janvier leur premier album.

Alors est-ce vraiment Gothique ?

Leur vidéo de Continental Shelf sûrement. Réalisée par Yoonha Park , les images du clip s’enchainent telles les vignettes parfaites de la sous-culture Goth : des princesses endormies, des bougies, des monstres et des bêtes poilues, des femmes mystérieuses, prisonnières ou masquées, des flammes. Musicalement l’ambiance est cohérente : notes crépusculaires, murs de guitares embrumées par la reverb, basse caverneuse et chant incantatoire trafiqué par des effets. On jurerait entendre un titre de Bauhaus ou d’Alien Sex Friends en plein Batcave de 1984.

La comparaison s’arrête là car les autres titres disponibles révèlent surtout un groupe au son post-punk, nerveux, sans concession, parfois proche de Joy Division ou P.I.L. L’atmosphère créée par Viet Cong est inquiétante, sombre, enveloppée dans des arrangements noisy. Mais les Canadiens maitrisent parfaitement la science du bruit et leurs chansons parviennent à s’ouvrir dans l’espace pour laisser transparaitre des émotions rêveuses et hallucinées, à la tristesse abyssale des premiers titres de Cure.

Addictif et impressionnant.

Découverte encore et toujours pour cette nouvelle chronique !

Boxed In illumine notre début d’année avec l’expression d’un funk urbain qu’on jurerait sorti des laboratoires de DFA à New York. Et pourtant ce quatuor est basé à Londres.

Ne cherchez pas des tronches de newbies arrogants chez eux. Oli Bayston, chanteur, clavier et leader du groupe arrive même avec un C.V particulièrement bien rempli. Il débute à Manchester au sein de Keith, un groupe qui remporte en 2006 le tremplin Road To V en compagnie de Bombay Bicycle Club. Après avoir laissé tomber au bout de sept ans pour déménager à Londres, il s’initie aux joies de la production en devenant l’assistant de Dan Carey (Franz Ferdinand, Hot Chip, Bat For Lashes, Toy). On le retrouve aussi comme clavier chez Willy Mason et Steve Mason, comme auteur pour The 2 Bears ou comme producteur en titre de The Bohicas, Baxter Dury, The Voyeurs et Lianne LaHavas. Pas mal comme carte de visite !

Mais l’appel de la musique est trop fort, et il réapparait sous l’identité de Boxed In, ainsi nommé d’après une peinture de Francis Bacon. Apparu depuis quelques mois sur les radars, il élabore avec ses acolytes Liam Hutton (Drums), Mark Nicholls (basse) et Jack Benfield (Claviers) une pop hybride, confectionnée avec exigence mais facile d’accès. On y perçoit l’effervescence de Hot Chip, les expérimentations de Breton, les canevas complexes de Foals ou l’élégance mélodique de New Order et Baxter Dury.

Les chansons sont d’une efficacité redoutable, mais en gardant un côté étrange et décalé. Des reflets troubles et kaléidoscopiques s’insinuent dans une pop d’apparence classique et sage. Une contamination insidieuse et délicieuse.

L’album sort le 19 janvier.

C’est décidément LA grande tendance de notre MusicalBox en ce début d’année. L’électro-dance music règne dans nos colonnes depuis quelques jours, qu’il s’agisse d’Is Tropical ou de Museum Of Bellas Artes.

Elle constitue à nouveau l’ambiance du jour avec Ghost Culture.

Révélation de ce début d’année, Ghost Culture est l’alias de James Greenwood, un Londonien de 24 ans autodidacte qui enregistre et produit tout seul dans sa chambre une pop sombre et dansante, en suivant la figure imposée : 1 synthé Korg + 1 séquenceur + 1 rack d’effets = rien d’autre !

Dès How son premier titre mis en ligne sur Soundcloud, il est répéré par le DJ et producteur Erol Akan qui le signe sur son label Phantasy Sound, où il sympathise et collabore avec Daniel Avery. Il y publie début 2014 son premier single Mouth. C’est maintenant le tour de l’album éponyme Ghost Culture, un 10 titres qui vient tout juste de sortir.

On retrouve chez Ghost Culture l’habile mélange du noir et de la lumière. L’obscurité glauque et suintante de la dark-house pour back-room torride côtoie les paillettes du disco chic taillé pour le dance-floor. Les références classiques des experts en climats synthétiques sont bien présentes : Kraftwerk évidemment, mais on peut aussi citer Georgio Moroder ou Depeche Mode. Il y a aussi dans les constructions de ce musicien créatif un grand modernisme, digne des expérimentations de Caribou ou de son pote Daniel Avery.

Les chansons démarrent en général de manière conventionnelle (couplet-refrain) puis prennent la tangente dans des volutes d’effets sonores, s’évadent dans des tourbillons de claviers et des cliquetis de percussions électroniques. La belle voix mystérieuse de Greenwood distille en même temps de la joie et de la mélancolie avec un grand romantisme.

Sans doute Le meilleur héritier de New Order en 2015.

Et hop ! Redémarrage au quart de tour de notre MusicalBox même pas éteinte par le froid et la fatigue des fêtes de fin d’année !

Car, même en pleine période d’hibernation, il y a quand même un peu d’actu ou de découvertes à faire.

Is Tropical par exemple.

Le groupe effectue son retour avec un troisième album Black Anything, produit par Luke Smith (Foals, Depeche Mode), dont la sortie est annoncée sur le nouveau label de Brooklyn Axis Mundi Records. Mais attention, il s’agit d’un projet original, diffusé avec des moyens innovants. Plutôt que de faire un L.P classique, Is Tropical a choisi de fractionner le disque en 5 disques vinyls deux titres, qu’il faudra assembler pour réunir l’album au complet. Chaque partie a été enregistrée dans une partie différente du monde (Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe, Afrique et Asie) au gré des tournées, selon l’inspiration du moment, sans unité précise de lieu et de temps dans un studio. On s’éloigne du traditionnel (et obsolète ?) CD-album.

On en connait pour l’instant le premier titre, Crawl, enregistré à New York.

Les Londoniens sont régulièrement suivis dans nos chroniques. Le trio s’est récemment agrandi en recrutant un quatrième élément, Kirstie Fleck, qui chantait le tube Dancing Anymore sur leur précédent disque.

En plus du changement de personnel, Crawl dénote une évolution de leur climat musical, qui s’assombrit singulièrement. Ce titre d’inspiration très dance-music apparait très sombre et moite, décantant un electro-funk robotique et chirurgical, qui s’embrase à partir de la 47ème seconde sur un riff tueur à la guitare. Une invitation nocturne dans l’univers New Yorkais de DFA et James Murphy pour entrer dans la danse d’un boogaloo futuriste et sexy.

Le clip illustre parfaitement cette ambiance noctambule à la fois sensuelle et intrigante avec des textes sous titrés dans des traductions multiples et œcuméniques.

Ça y est ! Nous y sommes : le rideau retombe sur cette année 2014 et en même temps sur les bilans des meilleurs disques de l’année.

Le Best Of The Best Of 2014 tout d’abord.

Voici le Meilleur Disque de l’Année des grandes revues musicales mondiales !

N°1 – The WAR ON DRUGS – Lost In The Dream (Mars / Secretly Canadian)

Franchement, on avait encore jamais vu un tel succès. Lost In The Dream est Album de l’Année en Angleterre (Q, Uncut), en Espagne (Mondo Sonoro), aux USA (Paste, Spin), en Hollande (Oor), en Belgique (Humo) et même en Australie (Rip It Up). Et on peut ajouter des places sur le podium chez Mojo, The Guardian, Pitchfork et le NME !

Une unanimité exceptionnelle qui vient saluer ce grand disque d’Adam Granduciel, maestro solitaire et discret de The War On Drugs.

Plutôt spécialisé jusqu’alors dans un indie-rock vaguement psychédélique et timide, il élargi majestueusement le panorama sonore en ouvrant en grand sa porte à l’Americana. Pas celle frimeuse et guerrière d’un cow-boy à cheval, mais plutôt l’incarnation d’un lyrisme en liberté, découvrant les grands espaces au volant d’une décapotable les cheveux au vent. Une décharge épique donc, dans des morceaux qui atteignent parfois les 8 minutes, avec des nappes atmosphériques de synthés aux effluves 80’s (à la Bruce Hornsby, si The Way It Is vous rappelle quelque chose) mais teintée de délicatesse et d’émotion, traduites par des instants suspendus de drone-music ou le choix de mixer la voix de manière très laid-back, avec de la prudence retenue par beaucoup de reverb.

Il y a du Springsteen là dedans, forcément, mais plutôt celui introspectif et songeur que le boss flamboyant de Born In The USA. Du Dylan et du Tom Petty aussi, dans cette capacité à projeter ses propres confessions intimes sur grand écran en cinémascope. Car, comme pour d’autres nombreux grands disques, les chansons de Lost In The Dream sont nourries de l’amertume d’une rupture sentimentale douloureuse.

Issu d’un long processus d’écriture et de production dans lequel Granduciel a beaucoup plus impliqué ses musiciens que d’habitude, ce troisième album de The War On Drugs réalise la fusion parfaite entre le classicisme et la modernité.

Et il vient s’inscrire dans l’éternité.

Il ne reste plus qu’à rappeler le classement final du Best Of The Best Of 2014 :

1) THE WAR ON DRUGS – LOST IN THE DREAM
2) FKA TWIGS – LP1
3) St.VINCENT – St.Vincent
4) CARIBOU – Our Love
5) Damon ALBARN – Everyday Robots
6) Mac DE MARCO – Salad Days
7) RUN THE JEWELS – Run The Jewels 2
8) Sharon VAN ETTEN – Are You There
9) APHEX TWIN – Syro
10) FUTURE ISLANDS – Singles

Et on passe au Zistor Top 10 .

Dans mon bilan personnel de 2014, le Disque de l’Année est

N°1 – REAL ESTATE – Atlas (Mars / Domino)

Après beaucoup de réflexion et d’hésitations, c’est le disque que j’ai choisi de mettre tout en haut de mon podium.

C’est d’abord un vrai grand disque, reconnu par la presse rock mondiale. Il ne figure en effet pas loin du top 10 du Best Of The Best of 2014 (il est même 14ème, juste devant Lana Del Rey).

Pourtant Martin Courtney et ses amis ne font pas de surenchère dans l’exposition de leur talent. Bien au contraire ils cachent la splendeur dorée de leur mélodies et l’éclat précieux de leur écriture musicale sous une couche de poussière et une teinte sépia à l’ancienne. Rien à voir pourtant avec le folk traditionnel. Leur musique ravive les souvenirs d’un rock électrique du siècle dernier, éclos dans la grisaille des villes de la côte Est des USA, et entendus chez le Velvet, Galaxie 500 ou les Feelies. Une musique de banlieue, hantée par la rêverie et l’imagination plutôt que soumise à l’urgence et à l’apparence clinquante de la culture urbaine.

Le son est parfait. Il faut rendre hommage à leur producteur Tom Schick qui a su doser parfaitement l’effervescence des guitares sans trop de reverb, souligner la délicatesse des voix et des chœurs et positionner la cavalcade légère de la section rythmique. Un régal acoustique digne du meilleur des Smiths ou des premiers Stone Roses.

Leurs chansons nous touchent par leur simplicité, leur harmonie mais aussi leur richesse à la fois musicale et émotionnelle.

Real Estate est un groupe qu’on soutient dans TheMusicalBox depuis nos premières chroniques. Et ce troisième album confirme magnifiquement à quel point nos espoirs étaient justifiés.

Rappel de mon Zistor Top 10 de 2014 :

1) REAL ESTATE – ATLAS
2) Damon ALBARN – Everyday Robots
3) St.VINCENT – St.Vincent
4) THE WAR ON DRUGS – Lost In The Dream
5) CARIBOU – Our Love
6) SYLVAN ESSO – Sylvan Esso
7) TEMPLES – Sun Structure
8) BRETON – War Room Stories
9) ALVVAYS – Alvvays
10) GLASS ANIMALS – Zaba

Et on referme aussi l’Année du Vanke, le meilleur de 2014 établi mois par mois par Vanke.

Son dernier disque de l ‘année est paru en novembre.

JESSICA93Asylum

C’est qu’il vous explique son choix.

Le récapitulatif complet de l’Année 2014 de Vanke :

HOSPITALITY – Trouble (Janvier)
AMBERLIN – Icon (Fevrier)
WITHIN TEMPTATION – Hydra (Fevrier)
JAMES – La Petite Mort (Mars)
CLAN OF XYMOX – Matters of Mind, Body and Soul (Mars)
CLOUD NOTHING – Here and Nowhere Else (Avril)
Peter MURPHY – Lion (Mai)
LINKIN PARK – The Hunting Party (Juin)
The MISSION – Different Colours (Juillet)
Wayne HUSSEY – Wither On The Vine (Aout)
JESSICA93 – Asylum (Novembre)
The NATIONAL – My Girl (Toute l’année …)

Voilà. C’est fini pour 2014 !

Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter une

BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2015 !

A bientôt pour de nouvelles aventures …

L’année 2014 est bientôt finie, et avec elle va se terminer notre grand bilan musical récapitulatif. Nos classements personnels, bien sûr, qu’on explorera après. Et surtout le Best Of The Best Of 2014, synthèse scientifique des grandes revues rock mondiales.

Aujourd’hui, c’est la découverte du second de ce classement.

N°2 – FKA TWIGS – LP 1 (Aout / Young Turks)

Ce qui marque avant tout avec ce disque, c’est sa pochette qui intrigue et accroche inévitablement le regard. Mais il ne faut pas s’y fier. Tahliah Debrett Barnett n’est pas la très jeune poupée, l’apprentie star qu’elle semble annoncer. La brindille (Twigs) a tout de même déjà 26 ans et compose elle même ses chansons, écrit ses textes et les produit toute seule.

Née dans le Gloucestershire en Angleterre d’un père Jamaïcain et d’une mère Anglo-Espagnole, après des premiers émois artistiques en tant que danseuse dans des clips vidéos, elle vit ensuite une carrière musicale fulgurante. Elle sort un premier E.P en 2012, Water Me qui lui vaut d’être repérée par Paul Lester de The Guardian qui fait d’elle son Band Of The Day. Puis elle signe chez Young Turks,le label de the XX et Chairlift, pour un deuxième E.P en 2013, qui est acclamé par Pitchfork, la BBC et Spotify.

L’album LP1 confirme les promesses et rencontre un vaste succès planétaire. Album de l’année de Clash, dans le top 5 de The Guardian, Uncut, Pitchfork, Mondo Sonoro, Rip It Up, Les Inrocks, nominée pour le Mercury Prize, c’est une véritable déferlante médiatique.

Un phénomène un peu surprenant pour un disque qui est loin d’être facile d’accès. L’horizon musical est très large et part du hip-hop technologique pour atteindre à l’autre extrémité un genre de shoegaze mélodique. Entre les deux s’installe l’univers de FKA Twigs : un RnB cosmique, tendu par des émotions exacerbées, traduites par une voix cristalline et angélique. Entre Beyoncé et Portishead, une façon de chanter très soul, mais qui utilise avec dextérité les outils modernes de l’électronique, de la house et du dubstep. Une chanteuse post-humaine qui s’avère la créature idéale pour réincarner une Bjork du futur. Mais à certains moments ses notes montent si haut qu’on pense aussi à Kate Bush ou Liz Frazer.

En tout cas le résultat est là. Soutenu par des vidéos impressionnantes plébiscitées sur le net, LP1 se hisse à l’unanimité sur le podium de l’année 2014.

Passons au Zistor Top 10 maintenant, mon classement personnel des meilleurs disques de l’année.

N°2 – Damon ALBARN – Everyday Robots (Avril / Parlophone)

Je vous expliquais il y a peu la difficulté rencontrée pour classer dans l’ordre les quatre premiers de mon classement. Dans ces cas d’incertitude difficile à trancher, j’ai souvent tendance à mettre en tête le disque le plus écouté durant l’année. C’est bien le cas pour Everyday Robots, un album qui a été le compagnon d’une bonne partie de l’année.

Sans prétention, sans boursouflure, Damon Albarn chante dans une douce complicité des textes introspectifs et intimes. Le tout est judicieusement produit par Danger Mouse, modèle de discrétion et orfèvre en petits arrangements électro pop qui viennent ponctuer et enluminer les chansons grattées jusqu’à l’os de l’ex chanteur de Blur.

Franchement qui aurait parié un centime il y a un quart de siècle, en pleine période Brit-pop, sur les possibilité d’une telle carrière prolongée ? Et pourtant, 25 ans après Blur, 15 ans après Gorillaz, voici Damon Albarn tout seul en grand artiste solo.

Et l’Année du Vanke?

N’oublions pas le palmarès 2014 de Vanke que nous suivons mois par mois.

Sauf que, concert et tournée de Wayne Hussey l’obligent, les mois de septembre et octobre ont été très occupés pour notre ami. Et par conséquent moins riches en découvertes musicales. L’occasion pour lui de nous faire réécouter dans ce bilan un de ses titres préférés de 2014, paru en single cette année mais extrait d’un disque de 2013.

The NATIONALI Need My Girl

On se retrouve le 31 décembre pour découvrir l’album de l’année. Vous en avez sans doute déjà une petite idée non ?

Il ne reste plus que quelques jours !

Nous sommes à P-3 : plus que trois posts et vous connaitrez le podium final du classement des meilleurs albums de l’année. Le Best Of The Best Of 2014, issu des bilans des grandes revues musicales mondiales, et mon Zistor Top 10 personnel et subjectif.

Et aujourd’hui c’est simple, car les deux classements se rejoignent pour le troisième :

N°3 – St.VINCENT – St.Vincent (Février/ Cacine)

Comme je vous l’annonçais les jours précédents, les lauréats 2014 sont indiscutables et reflètent une réelle unanimité mondiale. Ainsi, pour atteindre la troisième marche du podium, St.Vincent a été nommé album de l’année par deux fois, par The Guardian et le NME. Mais le disque figure également dans le top 10 de Rolling Stone et Paste aux USA, Mojo ,Q et Clash en Angleterre, et cité chez tous les autres à une ou deux exceptions près.

Une récompense largement méritée pour ce disque solaire, étincelant, écrit/arrangé/joué/chanté par Annie Clarke toute seule, avec une réelle volonté d’autonomie et d’indépendance. Nous sommes ravis de voir cette artiste se hisser à ce niveau, après l’avoir défendue dès les débuts de nos chroniques, rappelez vous.

Pour ce quatrième album, Annie Clarke a comme d’habitude fait table rase de ses productions antérieures, obsédée par une volonté de renouveler son style et de bâtir sur ces ruines un édifice musical original et détonnant. Une exigence difficile à atteindre dans le registre archi-usé de la pop dont on a l’impression que tout a déjà été écrit et chanté. Et pourtant elle parvient à élaborer des chansons à la fois mainstream et avant-guardistes, où des mélodies simples et accrocheuses sont secouées et concassées par des tempos claudicants, des claviers dissonants ou des cuivres retentissants.

On retrouve chez elle le funk urbain des Talking Heads (elle a d’ailleurs travaillé avec David Byrne), l’audace vocale de Kate Bush et la folie de Georges Clinton. Jazz, Blues, Folk, Funk, Rock et même Gospel sont fondus dans un grand chaudron pour réaliser un alliage musical futuriste mais jamais froid. C’est là que se situe la grande force de St.Vincent : sa pop du futur est pleine d’une grande sensibilité, à l’intensité enfantine.

De la science-fiction musicale, avec du rêve en plus.

Deux extraits pour illustrer. Tout d’abord Prince Johnny la somptueuse et incandescente balade de l’album.

Et le mystérieux Rattlenaske, qui commence en funk torride pour finir dans la dissonance des claviers, de la voix trafiquée et d’un solo de guitare.

Et n’oublions surtout pas l’Année du Vanke, le récapitulatif de 2014 de Vanke effectué mois par mois.

En juillet c’était SON groupe,The Mission. Et en aout ? Et bien c’est SON chanteur !!!

Aout : Wayne HUSSEY avec Wither On The Vine

Le chanteur de The Mission a été la star de la rentrée dans TheMusicalBox, avec la sortie de son album Songs Of Candlelight & Razorblades en septembre , et sa venue à Angers pour venir célébrer l’anniversaire de nos trois jeunes années d’existence autour de deux concerts exclusifs et intimistes, dont vous trouverez le récit ici.

Mais bien sûr, Vanke avait déjà annoncé ces grands évènements dès le mois d’aout.

A bientôt pour découvrir la médaille d’argent du podium de l’année.

Un petit moment culturel histoire de digérer le foie gras, la dinde et la bûche de Noël.

N’oublions pas que notre Best Of The Best Of 2014, lui, ne s’arrête pas, même un jour de fête comme aujourd’hui.

Mais avant toute chose, l’ensemble de la rédaction de TheMusicalBox vous souhaite un

JOYEUX NOËL 2014 !

En ce jour de fête (hips !), voici le n°4 du Best Of The Best Of 2014. Le rappel du principe de ce grand classement mondial est .

N°4 – CARIBOU – Our Love (Octobre / City Slang)

On vous l’annonçait il y a quatre jours, le Canada est en force cette année !

Tête pensante de Caribou, Dan Snaith fait l’unanimité dans les bilans de fin d’année. Non seulement il figure quasiment partout, mais en plus il est très souvent dans le haut des classements. Les Anglais du NME et The Guardian et les Américains Spin lui décernent par exemple la cinquième place.

En ce qui nous concerne, pas de reproche sur ce lauréat. TheMusical Box a déjà largement salué la sortie de l’excellent quatrième album de Caribou en septembre. Et pas plus tard qu’avant-hier il était aussi classé 5ème de mon Zistor Top 10.

On ne reviendra donc pas sur les nombreuses bonnes raisons d’écouter cet album, déjà longuement développées dans nos colonnes.

En voici juste une de plus, avec l’écoute de l’émouvante All I Ever Need.

Passons maintenant au Zistor Top 10 :

N°4 – The WAR ON DRUGS – Lost In The Dream (Mars / Secretly Canadian)

Pour ne rien vous cacher, il m’a fallu des semaines de réflexion pour départager les quatre premiers de mon classement, dont l’ordre me semblait interchangeable chaque jour. C’est la preuve qu’en 2014, je n’ai pas un vrai album de l’année qui se dégage nettement de tous les autres.

The War On Drugs aurait pu être celui-là. Lost In The Dream souligne les progrès considérables effectués par Adam Granduciel, un garçon qui avait fait l’objet d’un des tout premiers posts de notre webzine il y a trois ans.

C’est un disque d’une grande cohérence, sans faute ni excès d’aucune sorte, ou chaque morceau mérite sa place et l’enchainement des écoutes en mode repeat. Ce disque, sur lequel nous reviendrons bientôt dans le Best Of The Best Of, a marqué les esprits avec sa pop-Americana des grands espaces, quasiment cinématographique, qui suscite des comparaisons avec des artistes aussi essentiels que Tom Petty ou carrément Bruce Springsteen et Bob Dylan.

Justement c’est peut-être pour cette raison qu’il n’est « que » quatrième chez moi. Un peu trop classique, trop « adult-rock » pour mon goût. C’est un disque très attachant que j’adore, mais il manque un peu du sel et des épices de l’originalité. Et donc juste en dessous du podium.

Mais quel disque quand même !

Refermons notre post de Noël avec l’Année du Vanke, Best of 2014 de mon acolyte effectué à raison d’un disque par mois .

Pour juillet, trop facile ! C’est SON groupe : The MISSION avec le disque Different Colours.

La chronique de Vanke, est à lire en entier sur cette page.

La prochaine fois ce sera le podium de l’année. A (très) bientôt !

La pression commence à monter maintenant. Le Best Of The Best Of entre dans sa deuxième partie avec le Top 5.

D’abord un petit rappel du classement des jours précédents, dont je vous rappelle qu’il s’agit d’un bilan très sérieux, issu de la synthèse des disques de l’année de la presse musicale mondiale.

6ème : Mac DEMARCO – Salad Days
7ème : RUN THE JEWELS – Run The Jewels 2
8ème : Sharon VAN ETTEN – Are You There
9èmè : APHEX TWIN – Syro
10ème : FUTURE ISLANDS – Singles

Et aujourd’hui donc, c’est la découverte du cinquième.

N°5 – Damon ALBARN – Everyday Robots (Avril/Parlophone)

A partir de maintenant, chaque disque est solidement installé à sa place du classement et les écarts se creusent jusqu’aux meilleurs. Everyday Robots, premier album solo du chanteur de Blur, est ainsi récompensé par quatre podiums de l’année : sur la troisième marche en Espagne (Mondo Sonoro) et en Angleterre (Q), la deuxième en France (Les Inrocks) et en Italie (Rumore).

Une belle performance internationale qui gratifie un album brillant et parfaitement maitrisé. Ce disque révèle une façade très intime de Damon Albarn, située à des années lumières des paillettes et minauderies de la brit-pop de Blur au siècle dernier. Récits de voyage, souvenirs d’enfance et confessions d’abus de jeunesse sont disséminés tout au long des douze pistes de ce disque, où la magie des arrangements de Danger Mouse fait étinceler des chansons minimalistes pourtant dotées d’une grande humilité.

Albarn est au sommet de son art du songwriting, mais il se garde bien de le crier sur les toits.

Less is More …

C’est aussi le top 5 pour mon égoïste classement perso, le Zistor Top 10 :

N°5 – CARIBOU – Our Love (Octobre / City Slang)

En 2014, la recherche sonique et les bidouillages électro ont énormément avancé. Et dans le registre des chercheurs diplomés es-laboratoire de sons, Dan Snaith est le roi.

Riche d’une grande expérience de pas moins de 7 albums précédents, entre ceux de Manitoba et Caribou, il excelle dans l’art de fabriquer des tubes biscornus. Capable de faire trembler le dance-floor avec des rythmiques dévastatrices, ses chansons de synthèse alternent les up et downtempos, tordent et diffractent les sons de claviers, s’évaporent dans les potentiomètres des tables de mixage pour mieux ricocher dans des effets de phasing. Mais malgré la complexité de la construction, elles ruissellent de torrents d’émotion difficilement contenus par la voix de falsetto timide de Snaith. Jamais la production et les machines ne font oublier la sensibilité touchante et l’humanité des compositions de Caribou.

La technologie au service des sentiments.

Des tubes Cant’ Do Without You en juin à All I Ever Need actuellement, en passant par Our Love, mais sans oublier non plus des perles moins connues comme Silver ou Back Home, la grande qualité de cet album est une évidence et le place dans l’un des must de l’année.

Pas de Top 5 dans le bilan de l’Année du Vanke, mais la suite chronologique mois par mois de ses coups de cœur de l’année 2014, avec aujourd’hui le mois de juin.

Juin : LINKIN PARK avec l’album The Hunting Party.

Pour retrouver le détail de la chronique de Vanke, c’est par ici.

On se retrouve le jour de Noël (et oui pas de repos pour les rockers !) avec la suite du classement.

Noël approche. Fuyez le rush des grands jours dans les grands magasins et oubliez un peu le stress des cadeaux de dernière minute ! Voici un peu de détente et de relaxation …

En l’occurrence, le meilleur son de l’année. Le sixième du classement général des revues musicales mondiales, le Best Of The Best Of, que nous vous présentons depuis quelques jours déjà, et dont je ne vous rappelle pas la méthode (à consulter ici).

N°6 – MAC DEMARCO – Salad Days (Mars/Captured Tracks)

Le Canada est régulièrement à l’honneur des classements de fin d’année, et pas uniquement avec Arcade Fire.

Pour 2014, c’est grâce à cet invité surprise, belle révélation de l’année. Salad Days n’est pourtant pas le premier album de Mac Demarco, mais c’est de loin son meilleur. Il projette dans la lumière cet artiste attachant, iconoclaste et décalé, orfèvre dans la fabrication d’une pop hybride, facétieuse et à l’accent slacker.

C’est un disque de maturité à la production faussement négligée. Mac Demarco dégage une impression de clown paresseux, mais c’est en fait un acharné du travail, qui multiplie les chansons, les enregistrements en studio et les concerts. Derrière ses vannes de potache et son côté barde cool à la Jonathan Richman se cache un songwriter bosseur et brillant, capable d’écrire des balades superbes ou de la sunshine-pop délicate, en mixant des arpèges de guitares cristallines et des synthés du siècle dernier au son vintage.

Présent dans 2/3 des bilans de fin d’année, glorifié par le NME et Les Inrocks qui le placent sur leur podium, Salad Days est peut-être un disque fainéant, mais il provoque une belle unanimité.

Ensuite le Zistor Top 10 :

N°6 – SYLVAN ESSO – Sylvan Esso (Fevrier/City Slang)

Place à la partialité de mon classement personnel et de mauvaise foi …

Et soyons clair : Coffee de Sylvan Esso est la plus belle chanson de l’année ! Du genre à filer la chair de poule et faire suinter les glandes lacrymales. Une voix divine, des arrangements électro au dosage juste parfait, et un clip tout aussi émouvant sur le plaisir et l’harmonie de la danse à deux. Mais tout ça je vous l’ai déjà raconté dans leur chronique du mois d’aout.

Et l’album alors, est-ce qu’il mérite lui aussi tant d’euphorie ? Oui bien sûr. Pas une hystérie de fan, mais simplement le plaisir d’entendre un duo attachant qui unit la beauté d’une voix de sirène folk et céleste (Amelia Meath), aux curieux bidouillages électro concoctés par Neil Sanborn. Plus on écoute leurs chansons et plus elles s’avèrent passionnantes, complexes et émouvantes.

Avec Sylvan Esso, l’électro-pop devient étonnamment habitée et lumineuse. Pas par les rayons lasers des machines ou les spots du dance-floor, mais plutôt par la lueur infinie des étoiles de la voie lactée.

Et, pour une fois, je vous offre un bonus avec une version de Coffee en live, où on adore le contraste entre le chant classique d’Amelia et la production électro de Neil. Sylvan Esso a vraiment quelque chose en plus.

The Special Ones ?

Et enfin, on referme ce post avec l’Année du Vanke, le must de 2014 de Vanke mois par mois.

Mai : Peter MURPHY avec l’album Lion.

La chronique du disque est .

Et rendez-vous dans deux jours. On attaque le TOP 5. Déjà !

Aujourd’hui, place au n°7 de notre bilan de fin d’année.

D’abord celui du Best Of The Best Of 2014, classement de synthèse scientifiquement élaboré à partir des listes de fin d’année des plus grandes publications mondiales : Rolling Stone, Spin, Paste et Pitchfork (USA), NME, Q, Uncut, Mojo, Clash, Stereogum et The Guardian (GB), Les Inrocks et Magic (Fra), Mondo Sonoro (Esp), Rumore (Ita), Oor (P-B), Humo (Bel), Chartattack (Canada) et l’Australien Rip it Up .

N°7 – RUN THE JEWELS – Run The Jewels 2(Octobre/Mass Appeal)

Le rap serait-il en train de décliner ? Au vu du classement du Best Of The Best Of la question semble légitime.

Les années passées ce classement était largement fourni en disques de rap, dont les meilleurs occupaient les toutes premières places. On se souvient de Franck Ocean, album de l’année 2012 ou de Kanye West deuxième l’an passé. Pour 2014, le disque de hip-hop le mieux classé n’est que 7ème. Et c’est l’arbre qui cache la forêt car il faut ensuite descendre jusqu’à la 36ème place pour y trouver son second, Kate Tempest et à la 44ème pour le troisième, YG.

Est-ce juste une année creuse ou est-ce qu’il s’agit déjà des signes annonciateurs d’une véritable tendance ? Réponse dans un an pour les bilans 2015 …

En attendant saluons Run The Jewels. Ce duo constitué de deux vétérans au sommet de leur art depuis presque vingt ans, El-P et Killer Mike, a conquis la planète musicale avec une belle bombe incendiaire. Run The Jewels 2 est un album sans compromis, une explosion de colère. Derrière des boucles rythmiques forgées en fonte et en plomb, d’une puissance tellurique, les deux guerriers envoient dans un flow dévastateur leur hip-hop insurrectionnel, qui parle de rédemption, de justice, de corruption, et défend pour l’éternité les valeurs pures de l’enfance.

Album de l’année chez Pitchfork et Stereogum, on les retrouve aussi sur le podium de Paste et Spin.

Mais attention, si vous cherchez un disque groovy et sexy pour charmer les filles, passez votre chemin …

Ensuite mon classement perso le Zistor Top 10 :

N°7 – TEMPLES – Sun Structure (Fevrier/Heavenly)

Bel exemple de la complicité qui nous unit avec mon vieux complice Vanke. C’est lui qui vous faisait découvrir l’album de Temples en janvier, mais c’est finalement dans mon classement qu’ils figurent. Il faut dire que c’est un groupe dans lequel on croit depuis leur premier single (et oui deux ans déjà), et qui n’a fait que confirmer par la suite.

Le quatuor de Kettering incarne à merveille un revival psyché qui aura été la grande tendance musicale de l’année 2014. Mais ils vont bien au delà et ne se contentent pas de singer les accords de guitares noyées dans la reverb et la guitare 12 cordes des late-60’s. Ils mélangent le rock psychédélique sous acide des Byrds ou Pink Floyd avec des produits dopants plus modernes mais tout aussi déjantés (de Beta Band à Tame Impala en passant par Flaming Lips) et leur alchimie produit son effet. Sun Structure est un album très riche, varié et passionnant qui les installe en position de leader de cette nouvelle vague psychédélique, largement devant Toy et autres Charlie Boyer & The Voyeurs.

C’est une nouvelle saison qui commence pour le Summer Of Love

Et , vous commencez à en prendre l’habitude, voici pour finir l’Année du Vanke, qui a choisi de faire sa sélection 2014 à raison d’un disque par mois.

Pour Avril, il a retenu CLOUD NOTHING avec l’album Here And Nowhere Else.

Et son choix illustre lui aussi notre complicité louée plus haut. Car si c’est moi qui vous présentait en avril l’excellent disque de ce trio de Cleveland, c’est bien Vanke qui nous avait fait découvrir le groupe deux ans plus tôt !

Unanimité donc pour ce rock électrique et ébouriffant.

Franchissons une marche de plus, la huitième, vers le sommet du classement des meilleurs albums de l’année, qui va nous occuper jusqu’à la fin du mois.

Nos classements personnels tout d’abord, totalement injustes, partisans et égoïstes. Le Zistor Top 10 est le mien et Vanke vous dévoile son must de l’année à raison d’un disque par mois.

Et surtout le Best Of The Best Of 2014, classement de synthèse scientifiquement élaboré à partir des listes de fin d’année des plus grandes publications mondiales : Rolling Stone, Spin, Paste et Pitchfork (USA), NME, Q, Uncut, Mojo, Clash, Stereogum et The Guardian (GB), Les Inrocks et Magic (Fra), Mondo Sonoro (Esp), Rumore (Ita), Oor (P-B), Humo (Bel), Chartattack (Canada) et l’Australien Rip it Up .

N°8 – SHARON VAN ETTEN – Are We There (Mai/Jagjaguwar)

Sincèrement, on ne l’attendait pas à un pareil niveau. Aucune publication ne l’a propulsée Album de l’Année, mais elle figure tout de même dans le haut de quasiment tous les classements. En particulier dans le top 10 de Q, Rumore, Uncut et Paste. Elle a même failli se retrouver dans le Zistor Top 10 !

Une juste récompense pour le quatrième album de cette chanteuse folk Américaine basée à Brooklyn, qui est parvenu à se libérer d’une brillante mais lourde tutelle. Ses premiers mentors s’appelaient en effet Zach Condon (Beirut), Justin Vernom ou Aaron Dessner (The National). Sharon Van Etten a décidé de prendre en main son destin, en composant, arrangeant et produisant toute seule ce très beau disque.

Ses chansons, délicates, aériennes et intimes racontent des histoires d’amour qui finissent mal (en général …). Ce n’est plus du folk. Pas encore de la pop ou de la variété. Juste la somptueuse mise en harmonie des émotions fortes d’une artiste qui dévoile les plaies de son cœur.

Puis, comme promis voici le Zistor Top 10 :

N°8 – BRETON – War Room Stories (Fevrier/Believe Recordings)

Vous le verrez en le découvrant, il y a quand même pas mal de points communs (involontaires) entre mon classement et le Best Of mondial. Par contre, ce n’est absolument pas le cas aujourd’hui, puisque Breton n’est cité par personne. Un zéro pointé assez incroyable, car ce disque a été plutôt bien accueilli à sa sortie. Mais il est sans doute paru trop tôt dans l’année pour marquer durablement les esprits.

Ce n’est pas grave. Il figurera au moins dans ce Zistor Top 10, et sans hésitation. Breton sont des habitués de mes classements, déjà à cette place en 2012 avec leur premier L.P Other People’s Problems.

Ce deuxième opus est largement à la hauteur de son prédécesseur. Les chansons sont plus abordables, moins sauvages et dures. La production est rutilante et oublie la timidité passée. On perçoit mieux les subtilités de la batterie, la richesse des sons de claviers, on discerne des cordes et des cuivres et surtout la voix de Roman Rappak apparait claire et lumineuse enfin débarrassée des filtres façon mégaphone de leurs anciens enregistrements.

War Room Stories recèle des compositions recherchées et ambitieuses, mais toujours mélodiques et touchantes.

Et pour finir c’est l’Année du Vanke, qui a choisi de faire sa sélection 2014 à raison d’un disque par mois.

Pour le mois de mars, il y en a même deux. D’abord JAMES avec l’album La Petite Mort.

The Musical Box avait à l’époque salué avec plaisir le come-back de Tim Booth et ses petits camarades.

Le deuxième album est aussi celui d’une bande de revenants : CLAN OF XYMOX – Matters Of Mind, Body And Soul

Vanke vous racontait tout sur leur retour
.

Suite de notre bilan de fin d’année avec la découverte du Best Of The Best Of 2014. Je vous rappelle qu’il s’agit du classement de synthèse des listes de fin d’année des plus grandes publications mondiales : Rolling Stone, Spin, Paste et Pitchfork (USA), NME, Q, Uncut, Mojo, Clash, Stereogum et The Guardian (GB), Les Inrocks et Magic (Fra), Mondo Sonoro (Esp), Rumore (Ita), Oor (P-B), Humo (Bel), Chartattack (Canada) et l’Australien Rip it Up .

Par ordre alphabétique de Actress à Young Thug & Bloody Jay, ce sont plus de 250 disques différents qui ont été classés. Un nombre nettement supérieur à l’an passé, ce qui prouve que contrairement aux idées reçues, 2014 n’a pas été quantitativement une moins bonne année que 2013. L’impression de baisse de la qualité pour cette année vient sans doute du fait que 2013 avait été particulièrement fournie en disques des plus grands artistes actuels (Arcade Fire, Arctic Monkeys et tant d’autres), muets cette année.

N°9 – APHEX TWIN – Syro (Septembre/Warp)

Dans son cas, on peut bien parler d’artiste confirmé. 15 ans après Windowlicker, Richard D. James fait son grand retour avec un sixième disque salué par tous. Personne n’en a fait son album de l’année, mais il figure en bonne place dans la plupart des bilans internationaux. Il est par exemple dans le Top 5 du NME, de Uncut et The Guardian.

On le retrouve encore plus habile que jamais à trafiquer ses symphonies ambient électroniques. Les drum-machines trébuchent et se dérèglent, les sons des claviers et ordinateurs sont brouillés et modifiés physiquement et électriquement, les voix (la sienne, celle de sa femme ou de ses enfants) sont hachées menu par une multitude de filtres . James a utilisé une montagne de 138 appareils différents (synthés, séquenceurs, samplers, tables de mixage, etc …) pour opérer ses bidouillages de chercheur sonore et donner toute sa liberté à sa créativité.

A l’évidence moins aventureux que par le passé, il se montre finalement plus abordable et parvient à trouver une forme d’équilibre entre l’aridité de la recherche de laboratoire et la sérénité de l’harmonie musicale.

Mon classement personnel du Zistor Top 10 maintenant :

N°9 – ALVVAYS – Alvvays (Aout/Transgressive)

A l’opposé du Best Of The Best Of, pas de valeur sûre cette fois, mais une véritable révélation. Celle de ce quintet Canadien, basé à Toronto.

Entré sur la pointe des pieds dans notre radio avec Adult Diversion en début d’année, ce fut surtout le gros coup de cœur de l’été avec l’attachante Archie, Marry Me. Divinement produit par Chad Van Gaalen, l’album est parfait, chatoyant collier constitué de dix perles toutes aussi adorables les unes que les autres. Dignes du meilleur de Phil Spector, ces mignardises de sunshine-pop célèbrent la voix sans complexe de Molly Rankin, enluminée par la reverb d’arrangements hérités des 60’s, mais qui possèdent aussi une petite touche C86 à la Shop Assistants qui nous plait bien.

Charmant et éternel.

Enfin n’oublions pas l’Année du Vanke, dont la sélection s’effectue à raison d’un disque par mois.

Aujourd’hui, retour en Février avec deux albums retenus : Anberlin Icon.

Pour ceux dont la mémoire flanche, la chronique de l’album est ici.

Et le deuxième : WITHIN TEMPTATION – Hydra

Et pour relire l’article les concercant, c’est que ça se trouve.

Les traditions ont parfois du bon. En particulier celles de fin d’année, qu’il s’agisse de la douceur des chocolats de l’Avent , du plaisir des cadeaux offerts et reçus, ou encore, ce qui nous concerne plus, des classiques listes de fin d’année. Et moi j’aime bien les bilans de fin d’année ! Ils permettent de revoir sous un autre angle l’actualité musicale des douze derniers mois, d’essayer de faire sereinement le tri et de retenir ceux qui auront marqué cette année et passeront peut-être à la postérité.

C’est le moment où on regrette parfois de s’être un peu trop vite enthousiasmé pour un disque lors de sa sortie, ou au contraire c’est l’occasion de regretter d’avoir zappé la parution d’un autre qui s’avère avec le recul du temps un album essentiel. C’est un moment très compliqué, mais finalement assez passionnant.

Je vous parle là de la difficulté de constituer MON bilan de l’année 2014. Il s’appelle solennellement le Zistor Top 10 et je vous le présenterai à raison d’un disque lors de chaque chronique jusqu’au 31 décembre. Il s’agit d’un classement totalement subjectif et de mauvaise foi, vous vous en doutez.

Ce qui va sans doute plus vous intéresser dans notre bilan de fin d’année, c’est le traditionnel BEST OF THE BEST OF 2014. Ce classement est, lui, très scientifique et reflète réellement les meilleurs disques de l’année sélectionnés par les meilleurs critiques musicaux de la planète. Nos calculettes ont tourné à plein régime pour calculer une synthèse des Best Of 2014 des plus grandes revues mondiales : Rolling Stone, Spin, Paste et Pitchfork (USA), NME, Q, Uncut, Mojo, Clash, Stereogum et The Guardian (GB), Les Inrocks et Magic (Fra), Mondo Sonoro (Esp), Rumore (Ita), Oor (P-B), Humo (Bel), Chartattack (Canada) et l’Australien Rip it Up .

Et c’est donc ce Best Of The Best Of que nous allons vous présenter à partir d’aujourd’hui.

C’est fini pour les explications, place maintenant aux résultats. Voici le 10ème :

N°10 : FUTURE ISLAND – Singles (Mars/4AD)

Il aura fallu attendre le quatrième album pour voir ce trio de Greensville (USA) quitter les petites salles obscures et jaillir sous le feu des spots des plus grandes scènes planétaires.

Définitivement pop, à des années lumières de l’electro-punk de leurs débuts, Singles, premier disque du groupe chez 4AD révèle l’étonnante personnalité de Samuel T. Herring, un chanteur au gabarit de lutteur et à la voix étonnante, mélange de Stuart Staples, Joe Cocker et Tom Jones. Sur un fond musical très new-wave (les synthés 80’s, les lignes de basse à la Peter Hook) il élève ses chansons de crooner habité à un niveau de lyrisme et de mélodrame assez inimaginable. C’est risqué et casse-gueule, mais Future Islands parviennent à garder avec brio l’équilibre sans se vautrer.

L’une des surprises de l’année, à la fois classique et atypique.

Comme promis, on attaque aussi le ZISTOR TOP 10 :

N°10 – GLASS ANIMALS – Zaba (Juin/Wolf Tone)

Voilà le genre de disque que je n’aurais jamais pensé écouter autant en 2014. Dans un registre très pop, sucré et facile d’approche, Zaba s’avère après quelques écoutes beaucoup plus tortueux et compliqué. Et c’est ce qui séduit. Il y a chez Glass Animals une démarche ambitieuse dans l’agencement des différents instruments et des voix qui empruntent les traces du math-rock de Foals ou Radiohead. Mais ils ne se perdent jamais dans l’obscurité et gardent toujours en point de mire la lumière étincelante des charts et des play-lists des radios. Et ça fonctionne parfaitement. Le résultat est une pluie de tubes : Gooey, Pools, puis Hazey ont enchanté l’année 2014 avec des pincées de tristesse et de douceur.

Le sucré et l’amertume. Gouleyant.

Enfin une innovation pour ce bilan de 2014, avec l’Année Du VANKE. Même lui s’y est mis ! Etienne a choisi un disque par mois pour illustrer son Best Of 2014.

On commence par le début de l’année. Normal.

Janvier 2014 – HOSPITALITYTrouble (Merge Records/ Fire)

Exceptionnellement pas de découverte musicale pour le bref post d’aujourd’hui. Mais c’est tout de même une annonce importante : voici bientôt le grand début de notre Best Of 2014 !

Le grand récapitulatif de fin d’année commencera en effet dans The Musical Box le samedi 13 décembre.

Comme d’habitude, nous déroulerons le long d’un compte à rebours à suspense jusqu’au 31 décembre le BEST OF THE BEST OF 2014. Ce n’est pas notre propre classement. Il s’agit d’une synthèse très sérieuse des Best Of des plus grands rock-critiques mondiaux.

Vous commencez à bien connaitre ce classement scientifique, élaboré tous les ans en compilant les classements de fin d’année des plus grandes revues musicales internationales : Rolling Stone, Spin et Pitchfork (USA), NME, Q, Uncut, Mojo, Clash et The Guardian (GB), Les Inrocks et Magic (Fra), Mondo Sonoro (Esp), Rumore (Ita), Oor (P-B), Humo (Bel), Chartattack (Canada) et l’Australien Rip it Up .

Alors quel sera l’album de l’année ? One Direction ? Slipknot ? Après une année 2013 très fournie en qualité, est-ce que 2014 se traduit par un fléchissement ? Que faudra-t-il retenir de cette année musicale ?

Réponse à partir du 13 décembre …

D’ici là les paris sont ouverts !

C’est la dernière ligne droite de l’année. L’arrivée est en vue, avec comme d’habitude, la tradition des bilans de fin d’année. Nous n’y renoncerons pas dans The Musical Box, et vous aurez encore cette année la possibilité de découvrir le Best Of The Best of 2014, classement agrégé à partir de ceux des plus grandes publications rock du monde entier, à partir du samedi 13 Décembre. Notez bien la date. Nous vous proposerons aussi nos best-of personnels avec Vanke, et les mettrons en ligne musicalement dans notre play-list.

En attendant il nous reste quelques petites choses à vous présenter. Museum of Love par exemple. Le temps avait manqué pour saluer leur single In Infancy paru cet été, pourtant largement diffusé depuis dans le mix du soir du Radio Program. La sortie récente de l’album chez DFA est l’occasion de se rattraper.

Museum Of Love est le nouveau projet de Pat Mahoney, batteur de LCD Soundsystem. C’est le prétexte parfait pour sécher les larmes et lever les trois années du deuil encore pénible du brillant groupe de James Murphy, auto sabordé le 2 avril 2011 lors d’un concert d’adieu au Madison Square Garden.

Pas de surprise : Museum Of Love piétine sans complexe les plate-bandes de LCD Soundsystem. Et donc indirectement celles des anciens Talking Heads. Celles, typiquement New Yorkaises où est cultivé un funk urbain et urgent, érudit et novateur. Avec son copain le claviériste Dennis McNany, Pat Mahoney n’hésite pas à puiser son inspiration dans le meilleur de la new- wave des eighties (New Order, Human League) pour créer des chansons d’inspiration dance-music réfrigérées à des températures glaciales par les séquenceurs et les synthés. Pourtant il émane de l’ensemble des morceaux une impression de chaleur agréable. Celle de la voix de Pat Mahoney, véritable révélation de ce disque, et dont on se demande pourquoi James Murphy ne l’a jamais sollicitée sur les disques de LCD Soundsystem. Car il chante très bien ce bougre de batteur, hissant son falsetto quelque part entre Bryan Ferry et David Byrne.

De l’entêtant Down Of South au robotique Monotronic en passant par les tubes irrésistibles In Infancy et The Who’s Who Of Who Cares, Museum Of Love déploie un rideau de textures électro brillantes et envoutantes, qui tissent l’armistice parfait entre la musique du passé et du futur.

Cela faisait longtemps qu’on avait pas vu un groupe Français à ce niveau là ! Pas un haut niveau de virtuosité ni de notoriété, d’autres s’en chargent bien mieux qu’eux, mais plutôt un niveau émotionnel qui atteint ici des sommets …

Car pour retrouver pareille décharge de douceur dans notre système nerveux, il faut aller chercher des souvenirs musicaux fort éloignés, éparpillés depuis de longues années du côté de la Scandinavie de la Californie ou de l’Ecosse.

Part-Time Friends est pourtant un duo Parisien, aux origines Corses. D’une humilité et d’une tendresse désarmante. Avec pour seul arme une guitare acoustique et une voix, ils déclenchent la fonte des glaces et réchauffent tous les cœurs. Avec le ton juste, sans surjouer dans le pathos ni tomber dans la mièvrerie, Pauline Lopez de Ayora et Florent Biolchini s’adressent directement au lobe limbique du cerveau, centre des émotions. L’effet est garanti. Leur folk-pop est un véritable câlin musical, une grande marée de bonheur qui déferle.

Oh bien sûr ils n’ont pas beaucoup de chansons en stock et il faudra voir la suite de leurs productions. mais avec cet E.P Art Counter, magnifiquement arrangé par Ben Christophers, la barre est mise très haut. Il est bien difficile de ne pas tomber sous le charme et de refuser de se laisser emporter par leur bonne humeur. C’est leur deuxième E.P, après There are No Penguins In Alaska l’an passé. Il a été enregistré au Pays de Galles avec leur pote musicien Clement Doumic de Feu ! Chatterton.

En écoutant ces notes timides de guitare acoustique et la sérénité des mélodies, on pense forcément aux Pastels, aux perles mythiques de Sarah Records, à Sufjan Stevens ou même à Angus & Julia Stone.

L’actualité commence à chauffer pour eux : passage au festival des Inrocks, session sur France Inter. Mais ce n’est pas assez. Ils méritent de se hisser dans toutes les play-lists et d’en détrôner les bouses collantes du moment.

En tout cas une chose est sûre : Part-Time Friends sera notre doudou de l’hiver. Chaud et moelleux .

Aujourd’hui notre Musical Box se transforme en Cultural Box ! Nous vous proposons en effet un sujet de réflexion sur le Népotisme.

Selon le dictionnaire, le népotisme est « l’abus de quelqu’un qui use de son autorité pour procurer des avantages aux gens de sa famille ». C’est un phénomène qu’on rencontre très souvent dans les milieux médiatiques, politiques ou artistiques, et c’est franchement irritant. Quoi de plus insupportable que d’assister à l’avènement d’un fils ou d’une fille de célébrité, dont le seul talent réside dans l’héritage de son nom, et qui s’avère au mieux d’une médiocrité insipide, ou au pire pitoyable par sa nullité ? Par politesse, on ne citera pas de nom, mais je suis sûr que vous en avez déjà identifié quelques uns.

Même nos chroniques n’ont pas été épargnées : souvenez vous de nos posts sur Harper Simon, le fils de Paul Simon, ou sur le rejeton de Ian Dury, Baxter Dury. Ce sont bien sûr des artistes qu’on apprécie énormément et pour eux-mêmes, sans tenir compte de leur arbre généalogique. Et bien en voici un troisième exemple : Nile Marr.

Nile est bien le fiston de Johnny Marr, le légendaire guitariste des Smiths, dont Vanke célebrait récemment le dernier album dans nos colonnes. Mais bon, point de népotisme dans cet article rassurez vous. C’est en enquêtant sur un nouveau groupe de Manchester qui nous avait attiré, Man Made, que nous avons découvert l’identité de son guitariste et chanteur. Nile Marr est épaulé par Callum Rogers et Scott Strange.

C’est leur son qui nous a conquis : une pop sombre et rugueuse, épique et irrésistible qui n’a rien a voir avec le rock à (son) papa. Nile a tout de même hérité d’un beau talent pour la guitare et il le dévoile durant les 2 minutes de l’hymne ouragan TV Broke My Head, debut-single paru il y a quelques mois, tout comme au gré des arpèges sixties de All Mine, tout nouveau titre qui vient d’être mis en ligne. Le tempo est plus lent, lourd et lancinant, et Nile Marr s’y révèle également un bon chanteur, plutôt meilleur que son daddy chéri.

Ce qui apparemment ne trouble pas Johnny Marr , qui multiplie les tweets de soutien et d’encouragements auprès du trio de son fils.

On ne peut rien opposer à l’amour d’un père, ce serait trop cruel…

Pas facile de trouver sur la mappemonde du rock une contrée inexplorée dans nos colonnes! Et pourtant il me semble bien que c’est le cas de l’Argentine, où nous n’avons jamais du laisser trainer les oreilles.

Tirman Kid, quatuor de Buenos Aires, nous offre l’occasion de réparer cet oubli.

Mais à vrai dire, l’origine géographique de ces garçons importe peu. Ce n’est pas l’exotisme de leur camp de base qui a attiré notre attention, mais avant tout leur musique. C’est une dream-pop brumeuse et fragile située en dehors du temps. Elle pourrait provenir des expérimentations psychédéliques de la Californie ou des premiers Pink Floyd de la fin des 60’s, ou encore figurer sur le catalogue du label Sarah des mid-80’s, tout comme au chapitre des dernières tendances de la hype Londonienne de 2014. Mais on les rangerait volontiers sur la même étagère que ces orfèvres en pop délicate que sont Real Estate ou Wild Nothing.

Ecoutez Gotta Do Something. C’est une chanson évanescente qui apparait sur un fondu en ouverture et s’évapore sur un fondu en fermeture. Entre temps on apprécie la douceur et la pudeur de la mélodie placée en retrait des accords de guitares et des claviers vintage, cachée dans un brouillard de reverb. C’est pourtant le genre de morceau qu’on peut vite se retrouver à chantonner sous la douche, tellement il est touchant et accrocheur.

Tirman Kid a surgi sur le net l’an passé, avec un single Dancing In The Sea en mars, puis un E.P dix titres (!), Fun, paru en juin. Vous pouvez écouter tout ça sur leur bandcamp.

Martin Dick (Chant/Guitare), Agustin Slapak (Guitare/Synthé), Manuel Gvirtz (Drums) et Matias Oyamburu (Basse) ont beau provenir de l’hémisphère sud, leur Tirman Kid est manifestement un groupe dont la musique suscite des émotions sans frontières.

Est-il acceptable et cohérent d’inclure du funk dans la play-list de The Musical Box ?

Sans aucun doute. D’abord, parce que nous ne faisons que ce que nous voulons. Ensuite parce qu’un peu d’éclectisme ne peut que faire du bien. Et puis enfin parce que le funk, quand il est joué par LoneLady, devient une étrange créature post-industrielle qui brûle et glace à la fois, digne héritière de l’afterpunk des eighties autant qu’incarnation d’une modernité très récente. Et ça, c’est tout à fait l’esprit de notre boite à musique.

Notre Lone Lady s’appelle en fait Julie Ann Campbell, et on la suit depuis un bon bout de temps. Originaire de Manchester, c’est Warp qui l’a révélée en 2010 en publiant son premier album Nerve Up. L’occasion de découvrir à l’époque une chanteuse pleine de classe et d’originalité, interprétant ses dix chansons dans un esprit minimaliste, avec une ligne de batterie simple ornée de percussions sautillantes, et une rythmique de guitares pleines d’énergie et de tension. Un no-man’s land qui se situait quelque part entre les Buzzcocks et Throwing Muses.

Quatre ans après, revoilà la dame avec Groove It Out. Ce nouveau E.P s’avère une tuerie. La rythmique est vraiment funk et arrangée de percus, d’harmoniques et de gimmicks de guitares, évoquant le meilleur d’A Certain Ratio, d’ESG ou des Talking Heads. En plein dans la cible 1982/83 donc. Mais le morceau est aussi truffé de bidouillages électro et d’effets spéciaux beaucoup plus actuels. Julie Campbell chante de manière sexy et chaleureuse d’une manière qui n’est pas sans rappeler Ann Clarke (St Vincent).

Enregistré avec Bill Skibbe (The Kills, Austra, The Dead Weather) aux USA en janvier dernier, au beau milieu d’une vague de froid polaire, Groove It Out est véritablement le premier tube de l’hiver.

On peut donc l’affirmer haut et fort : OUI, il mérite sans problème de figurer dans notre play-list quotidienne.

Aujourd’hui nous ouvrons une rubrique « Science Fiction » avec les étonnants OOFJ. Derrière ce curieux nom, qui résonne comme une onomatopée Hollandaise ou le code mystérieux d’un robot de l’espace, s’abrite un duo basé à Los Angeles.

Pourtant ils ne sont pas Californiens. Le musicien et producteur Jenno Bjørnkjær est Danois et la chanteuse Katherine Mills Rymer Sud Africaine. Couple dans la vie, ils se sont rencontrés à New York, où Jenno travaillait sur le soundtrack de Melancholia de Lars Von Triers, en se découvrant parait-il une passion commune pour la musique synthétique Française (Francis Lai ? Jean-Michel Jarre ?).

OOFJ a publié un premier album Disco to Die To l’an passé, et prévoit la sortie de son successeur Acute Feast pour le début 2015. You’re Always Good et Snakehips en sont extraits. Le premier vient d’être rendu public. Le second date de quelques mois.

Et ces singles nous ensorcellent. Dans une ambiance ultra synthétique et évaporée, le chant de Katherine résonne comme des appels au rêve lancés jadis par nos sirènes préférées : Liz Frazer des Cocteau Twins ou la Julee Cruise d’Angelo Badalamenti, qui illustrait musicalement Twin Peaks de David Lynch. Des airs déjà entendus et des paysages familiers certes, mais qui ne sont pas abordés ici de manière nostalgique ni retro. Les compositions du duo sont originales et totalement novatrices et viennent s’ancrer dans une modernité electro-dark bien contemporaine, genre de drum’n bass orchestrale. La chaleur du chant fait fondre le côté glacial des arrangements sonores des machines.

Torride et givré. On adore !

Comme toujours Vanke avait vu juste ! J’ai du « tout neuf » à vous présenter encore une fois. Et en écrivant dans son dernier post « attendez sagement la prochaine chronique de Zistor qui lui vous ravira surement d’une news de derrière les fagots » il ne croyait pas si bien dire ! Car pendant que lui, le petit veinard, poursuivait la route de la tournée Wayne Hussey au Portugal, moi, après des heures de travail acharné, je vous ai dégotté un nouveau Wayne Hussey

Vous ne me croyez pas ? Et bien foncez directement au break situé à 1’39 du Sink Or Swim, premier single de Pauma, fermez les yeux et écoutez attentivement cette voix aérienne de baryton, le lyrisme de ce vibrato parfait. Franchement vous n’y retrouvez pas un peu de Wayne ?

Bon d’accord c’est sans doute un peu excessif. Mais c’est vraiment l’impression qui m’est venue en découvrant ce tout nouveau quartet de Londres.

Sink Or Swim est leur premier E.P, paru chez Believe Records (le label de Breton) il y a une semaine. Il est produit par Richard Wilkinson (Bombay Bicycle Club, Hot Chip). Pas simple de recueillir des infos sur Pauma. Ils restent plutôt discrets, à l’image de leur photo de presse tout en ombres chinoises mystérieuses. Alors on se contentera de parler de leur musique.

Une fois mis à part le clin d’oeil à Wayne Hussey, on avoue retrouver chez eux des ingrédients musicaux déjà copieusement appréciés. Par exemple la puissance épique de The National, l’énergie ensoleillée des tempos de Foster The People ou la pop flamboyante des Arctic Monkeys. Les effets fuzz des guitares résonnent dans une reverb de cathédrale, sur l’autel de laquelle trône la voix de baryton d’un chanteur qui impressionne déjà, sidérante pour un premier coup d’essai.

Donc pas d’hésitation. Accès direct à notre play-list pour ce single haut de gamme.


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