Archives

All posts by Bertrand Zistor

Suite du BEST OF THE BEST OF 2013.

Vous connaissez maintenant le principe de ce classement général de synthèse. Il a été élaboré de manière méthodique, à partir des best of 2013 des meilleures publications rock mondiales qui constituent des références reconnues aux quatre coins de la planète : Rolling Stone, Spin et Pitchfork (USA), NME, Q, Uncut, Mojo, Clash et The Guardian (GB), Les Inrocks et Magic (Fra), Mondo Sonoro (Esp), Rumore (Ita), Oor (P-B), Humo (Bel), Chartattack (Canada) et l’Australien Rip it Up .

Aujourd’hui le N° 6 : DISCLOSURE – Settle

C’est l’exception à la règle qui voudrait que 2013 soit l’année des valeurs sûres. Car Disclosure est la (seule) révélation de l’année retenue par le Best Of The Best Of.

Ce duo Anglais constitué de deux frères, Guy et Howard Lawrence, a réussi l’exploit de concilier le succès auprès du grand public avec l’estime universelle de la presse musicale. Bien classés dans les charts et les chiffres des ventes de disques, ils figurent également dans le top 10 des critiques des revues Américaines et Européennes.

Une belle unanimité pour un album de house matinée de pop, sucrée et festive, concoctée dans la solitude de leur chambre à la maison mais qui a rapidement pris le large pour incendier les dance-floors planétaires. Le secret de fabrication de leurs recettes ? Ajouter à leurs compositions électro élaborées avec machines et logiciels de véritables voix ! Leurs potes Jessie Ware, London Grammar, AlunaGeorge, Ed McFarlane , Jamie Woon ou Elisa Doolittle viennent chanter avec brio les parties vocales de « Settle », propulsant cet album dans un registre mélodique nettement plus accrocheur.

Une formule qui a parfaitement fonctionné !

Après le consensuel Best Of The Best Of 2013, la suite de mon égoïste et partial ZISTOR TOP 10 :

N° 6 : MUTUAL BENEFIT – Love’s Crushing Diamond

Voilà un disque vraiment spécial de mon année 2013. C’est un énorme coup de cœur, une grande révélation. On pourrait même parler de pépite, pour reprendre une expression souvent utilisée dans nos colonnes.

« Love’s Crushing Diamond » n’est sorti qu’en vinyl pour l’instant, et sa sortie digitale mondiale n’est annoncée que le 14 janvier. Il est donc possible que cet album soit millésimé 2014. Mais je ne veux pas prendre le risque d’attendre un an. Si Mutual Benefit devient logiquement un groupe phare de 2014, vous vous souviendrez tous avec émotion de l’avoir entendu pour la première fois dans TheMusicalBox à l’automne 2013.

Cette passion de ma part pour ce groupe inconnu est purement intuitive et émotionnelle. Mutual Benefit joue une musique finalement assez conventionnelle, d’obédience folk, mais en y mettant une telle intensité, une telle ferveur qu’elle en devient précieuse et mystique. La comparaison qui vient à leur sujet, c’est Fleet Foxes, pour l’harmonie, la pureté. Voilà un groupe littéralement extra terrestre : c’est à dire galactique, divin, angélique.

J’ai eu beaucoup de mal à leur trouver une place précise dans mon ZISTOR TOP 10. Cela aurait pu être tout en haut à la première place, mais il leur reste quand même du chemin à parcourir. Alors la 6 ème place, symboliquement juste devant Arctic Monkeys, l’un des cadors de l’année, leur correspond bien. C’est la valeur d’un immense espoir placé en eux.

En illustration, le récent clip nostalgique et souriant d’Advanced Falconry :

Et en bonus une captation live, qui permet de réaliser que la force et l’émotion de leur musique n’est pas uniquement liée au travail de production en studio, et qu’avec des arrangements moins luxurieux la beauté demeure.

Joyeux Noël à tous ! A demain pour le cinquième.

La remontée du BEST OF THE BEST OF 2013 continue.

Je vous rappelle que ce classement est très sérieux. Il a été élaboré de manière méthodique, à partir des best of 2013 des meilleures publications rock mondiales qui constituent des références reconnues aux quatre coins de la planète : Rolling Stone, Spin et Pitchfork (USA), NME, Q, Uncut, Mojo, Clash et The Guardian (GB), Les Inrocks et Magic (Fra), Mondo Sonoro (Esp), Rumore (Ita), Oor (P-B), Humo (Bel), Chartattack (Canada) et l’Australien Rip it Up .

N° 7 : David BOWIE – The Next Day

C’est quand même une immense surprise. Qui aurait cru il y a 5-10 ans que le vétéran Bowie serait encore classé à la régulière dans le top 10 de 2013 ? A l’époque on ne donnait pas cher de sa fin de carrière.

Et pourtant il est bien là ! Son 24ème album « The Next Day » n’est nulle part nommé meilleur album de l’année mais il figure en bon rang dans toutes les listes de 2013, et se hisse par conséquent à une bonne septième place.

Pour être complet à son sujet, précisons que nous sommes totalement passés à côté de cet album dans TheMusicalBox. David Bowie incarne pour nous à merveille les années 70, de la flamboyance du glam à la décadence du disco-funk. De « Aladin Sane » à « Let’s Dance » en passant par « Ziggy Stardust » et « Ashes to Ashes ». Difficile quand même d’en faire un héros de 2013.

Malgré tout « The Next Day » a largement convaincu le monde. Apparu brutalement sans aucune campagne publicitaire ni buzz avant coureur au printemps, c’est un disque de rock classique qui pioche son inspiration musicale dans les différentes périodes des cinquante années de carrière de Bowie. On passe des ballades acoustiques à la « Space Oddity » à des morceaux plus punchy façon « Ziggy » et même des notes de saxo très eighties. Par contre les textes sont sombres et évoquent la mort, la guerre, les tombes ou les meurtres.

Une force et une nostalgie synonymes de succès en tout cas.

Et puis il y a aussi le ZISTOR TOP 10, qui lui repose sur la subjectivité la plus totale de ma part. C’est MON best of 2013 …

N°7 : ARCTIC MONKEYS – AM (Domino).

Un grand classique de l’année ce « AM ».

A la sortie du premier et étonnant single le groovy « Do I Wanna Know » au mois de juin nous écrivions « Voilà des aspects plutôt nouveaux chez Alex Turner et la bande de Sheffield, qui semblent annoncer des lendemains prometteurs ». On ne croyait pas si bien dire !

Ce cinquième album est une brillante réussite. C’est un disque de réconciliation et de maturité. Il allie le plaisir de retrouver Arctic Monkeys à un niveau bien meilleur que lors des deux précédents albums qui nous avaient un peu éloignés d’eux, et de les voir atteindre la sagesse et l’équilibre. Le groupe est au sommet de son art, dans un dosage parfait entre une haute qualité d’écriture mélodique et une puissance de feu instrumentale qui transforme de belles chansons pop en hymnes irrésistibles.

Un disque qui aura littéralement envahi notre boite musicale dans la play-list de journée, et le soir dans le Maxiton Sound de Vanke comme dans mon Zistor Express.

Du très haut de gamme !

Le Best Of The Best Of 2013 continue de se dévoiler dans nos colonnes.

Il constitue le meilleur des bilans de fin d’année mondiaux, cumulé au sein d’un classement général très sérieux, établi à partir des best of des plus grandes revues rock mondiales : Rolling Stone, Spin et Pitchfork (USA), NME, Q, Uncut, Mojo, Clash et The Guardian (GB), Les Inrocks et Magic (Fra), Mondo Sonoro (Esp), Rumore (Ita), Oor (P-B), Humo (Bel), Chartattack (Canada) et l’Australien Rip it Up .

Voici le N° 8 : James BLAKE – Overgrown (Republic)

Le prince de l’électro Anglaise est un habitué de ces classements de fin d’année. On se souvient qu’il était déjà dans le top 10 du bilan de 2011 avec son debut-album « James Blake ».

C’est encore le cas cette année, avec son deuxième disque « Overgrown », apprécié sur tous les continents, des USA à l’Australie en passant par l’Europe. Mais c’est en Espagne qu’il est le mieux classé, puisque Mondo Sonoro en a fait son album de l’année 2013.

Un disque au carrefour de l’electro et de la soul, un dubstep subtil joué au piano par un crooner fragile et sombre.

Et, vous en avez pris l’habitude désormais, voici en complément mon très partial best of 2013 intitulé le ZISTOR TOP 10.

N° 8 – HALF MOON RUN – Dark Eyes (Indica)

Vous découvrirez au fur et à mesure du compte à rebours que, contrairement aux années passées, mon classement n’a pas grand chose en commun avec le Best Of The Best Of mondial. Pour être précis il n’y a que trois disques en commun.

Ce n’est pas du tout le cas de cet album, qui n’a même pas été retenu une seule fois par la presse rock ! Sans doute est-ce du au fait qu’il a été publié en 2012 sur le continent Américain. Mais c’est vérifié, il est bien paru en Europe en juillet 2013.

« Dark Eyes » ne vole donc pas sa place parmi les meilleurs de l’année. Half Moon Run est un trio Canadien qui a très vite capté notre attention. Nous vous avions alertés sur leur grand talent en novembre 2012.

Depuis cette date, de nombreux titres de ce très beau disque sont venus éclairer et adoucir nos soirées durant toute l’année. « Call me in the Afternoon », « Give Up » ou « Full Circle » en particulier, chansons pop-folk ambitieuses et étincelantes, avec des harmonies vocales à trois voix remplies d’émotion.

La suite du classement demain.

Suite du Best Of The Best Of 2013.

Je vous rappelle qu’il s’agit du classement général cumulé des bilans des plus grandes revues rock mondiales : Rolling Stone, Spin et Pitchfork (USA), NME, Q, Uncut, Mojo, Clash et The Guardian (GB), Les Inrocks et Magic (Fra), Mondo Sonoro (Esp), Rumore (Ita), Oor (P-B), Humo (Bel), Chartattack (Canada) et l’Australien Rip it Up .

Aujourd’hui : N° 9 : NICK CAVE & The BAD SEEDS – Push The Sky Away

On vous le serine depuis quelques semaines : 2013 est l’année des valeurs sûres. Nick Cave en est un très bon exemple. Fidèle à son poste depuis 30 ans, il se signale régulièrement avec des disques dont la qualité est une constante. C’est encore le cas avec « Push The Sky Away », paru au mois de février. Ce disque figure dans beaucoup de classements internationaux, très souvent bien classé, sauf dans les magasines Américains qui curieusement ne l’ont pas retenu dans leurs bilans. Par contre c’est un gros succès en Europe. Il est même album de l’année chez les Hollandais de Oor.

C’est un album apaisé en apparence, où Nick Cave joue le crooner sur des chansons solennelles et ralenties, faussement rassurantes. Derrière la profonde voix du chanteur qui s’exprime en narrateur par une espèce de spoken-word romantique, le son est très travaillé, créant une atmosphère fantomatique et lugubre avec des cordes qui grincent, une basse qui gronde et des percussions qui asticotent.

Le disque vient se placer entre la sauvagerie de Grinderman ou des premiers Bad Seeds et la période plus paisible de « Into My Arms » ou « The Good Son ».

Ce quinzième album de Nick Cave n’a pas fait la une de nos colonnes. Vanke et moi sommes sans doute plus amateurs de sa période flamboyante des années 90, voire de Birthday Party et ses incantations sauvages. Mais « Push The Sky Away » n’a pas été oublié pour autant et il a été régulièrement diffusé dans nos programmes radio du soir.

Après le classement officiel et sérieux du Best of The Best Of 2013, voici la suite du Zistor Top 10, mon Best of personnel et partial de l’année 2013.

N°9 – SIGUR ROS – Kveikur.

L’Islande est un site géographique exceptionnel. Une ile préservée et lointaine où la nature est souveraine et force l’être humain à rester humble devant les éléments. C’est aussi un terreau musical très fertile et on ne compte plus les belles plantes poussées là-bas qui nous enchanté depuis longtemps. De Bjork et The Sugarcubes il y a trente ans à Of Monsters And Men l’année dernière, notre connexion avec Reykjavik est toujours excellente.

En 2013, c’est Sigur Ros qui reprend le flambeau. Encore une valeur sûre. Alors qu’on ne les attendait plus vraiment, après le départ de leur clavier et un changement de maison de disques, leur septième album « Kveikur » s’est hissé à la hauteur du meilleur de leur discographie. Après des débuts plutôt effrayants au printemps sous la forme du premier single « Brennistein », la découverte des autres titres de l’album a été nettement plus réjouissante lors de sa parution au mois de juin. Certes les chansons sont incroyablement denses, intenses et puissantes, mais le son apocalyptique et caverneux n’assourdit pas la fragilité et la délicatesse des mélodies de Jónsi Birgisson, plus que jamais féériques et enchanteresses.

Ce n’est pas un lauréat du Best of The Best Of 2013 (il est 108ème entre Pusha T et Bob Dylan), mais c’est un disque qui a figuré dans mes play-lists depuis six mois avec une grande régularité. Il figure donc très logiquement dans le Zistor Top 10.

« Isjaki » est le meilleur morceau de l’album. Le clip officiel est fourni avec les paroles, histoire de vous entrainer au karaoké. Ce qui ne va pas être une formalité car le texte est écrit en Vonlenska, la novo-langue utilisée par le groupe …

Bon courage !

A demain pour la suite du classement.

C’est parti ! Comme tous les ans, nous ouvrons le BEST OF THE BEST OF 2013, le grand bilan récapitulatif des meilleurs disques de l’année écoulée.

C’est un classement élaboré de manière très sérieuse et méthodique, véritable classement général cumulé à partir des meilleures publications rock mondiales et références reconnues aux quatre coins de la planète : Rolling Stone, Spin et Pitchfork (USA), NME, Q, Uncut, Mojo, Clash et The Guardian (GB), Les Inrocks et Magic (Fra), Mondo Sonoro (Esp), Rumore (Ita), Oor (P-B), Humo (Bel), Chartattack (Canada) et l’Australien Rip it Up .

Le compte à rebours va s’effectuer à raison d’un disque par jour jusqu’au 31 décembre.

Aujourd’hui voici le 10 ème du Best of The Best OF 2013 : My Bloody ValentineM B V.

Comme on pouvait s’y attendre, le bilan de 2013 reflète l’actualité musicale extrêmement riche de cette année pas comme les autres, submergée de disques des meilleurs groupes de ces dix dernières années : Arctic Monkeys, Franz Ferdinand, MGMT, Daft Punk, Arcade Fire, Vampire Weekend, Placebo, The National, Foals, Sigur Ros , Kings Of Leon, Yeah Yeah Yeahs, The Strokes, Queens Of The Stone Age, et on en oublie sûrement …

C’est aussi l’année du retour de certains revenants : David Bowie, The Mission, New Model Army, Pixies, Nick Cave, Paul Mc Cartney ou Pet Shop Boys on tous publié en 2013 des disques largement au dessus de la moyenne.

My Bloody Valentine fait partie de ceux là. Ce nouvel album « m b v » est un évènement d’autant plus exceptionnel que plus personne ne croyait à ce disque fantôme, tant de fois annoncé dans le passé mais jamais réalisé, attendu depuis 22 ans (oui VINGT DEUX ANS !).

Et pourtant le 2 février; Kevin Shields et Belinda Butcher diffusaient sur leur site (vite saturé et planté) les neuf titres de « m b v », accueillis évidemment à bras ouvert dans TheMusicalBox, avec un petit rappel historique en bonus.

Que rajouter dix mois après ? Pas grand chose. My Bloody Valentine a retrouvé sa place avec cet album, certainement moins culte et mythique que « Loveless » en 1991, mais qui réalise un formidable trait d’union entre les 90’s du shoegaze et de la noisy pop, et notre période actuelle qui voit revenir en vogue ces ambiances musicales d’accords dissonnants et d’harmoniques ondulantes. Étonnante communion musicale entre générations puisque ceux qui paressent aujourd’hui sous la couette ou dans leur chambre enfumée en écoutant rêveusement « m b v » ont peut-être été conçus vingt ans plus tôt par leurs parents sur fond de « Loveless ».

Musique éternelle ?

Comme le Best of The Best Of n’est pas notre classement « à nous », vous aurez en complément chaque jour mon classement personnel, le Zistor top 10, complètement partial et plein de mauvaise foi, et qui correspond tout simplement aux disques de 2013 qui m’ont le plus ému et convaincu. Les habitués du Zistor Express, mon radio program du soir (22h/24h heure Française), y reconnaitront logiquement les disques qui ont été parmi les plus joués.

N° 10 : LOCAL NATIVES – Hummingbird (Infectious Records)

C’est vraiment un groupe avec lequel j’ai une relation musicale particulière, après avoir contribué à les faire connaitre en France, via Bernard Lenoir à qui j’avais fait découvrir l’immense talent de ce groupe de Los Angeles.

Leur premier album « Gorilla Manor » avait été une belle révélation de 2009. C’était aussi un disque assez facile d’accès, immédiat et lumineux. Leur deuxième album « Hummingbird » s’est avéré beaucoup plus sombre. Produit par leur pote Aaron Dessner, guitariste de The National, ce disque a été écrit dans un contexte tourmenté (changement de bassiste, deuil familial pour Kelcey Ayer le chanteur). Le résultat est un ensemble plus dense, plus impénétrable lors des premières écoutes.

C’est sans doute pour cette raison qu’il est totalement absent de tous les bilans de fin d’année de nos collègues internationaux, alors que paradoxalement il avait été plutôt bien chroniqué à sa sortie.

Pour nous c’est l’inverse. Après une petite surprise et même une déception lors de sa parution en janvier, on se rend compte maintenant qu’il n’a pas quitté notre boite à musique de l’année, constituant un paisible compagnon durant tous ces mois au fil des écoutes de magnifiques chansons comme « Heavy Feet », « Breakers », « You & I«  ou « Ceilings ». On peut même se demander au final s’il n’est pas encore meilleur que ne l’était « Gorilla Manor ».

Et tant pis pour les rock critiques.

A demain pour la suite du classement !

new year

Des infos sur le calendrier de fin d’année de TheMusicalBox.

Comme tous les ans nous vous révèlerons le Best of the Best of 2013, classement des 10 meilleurs disques de l’année 2013 établi à partir des bilans des quinze plus grandes revues musicales mondiales.

2013 a vraiment été une année passionnante sur le plan musical, avec une multitude de disques provenant d’artistes majeurs de l’histoire récente de la musique. Une affiche de rêve : Arctic Monkeys, Franz Ferdinand, MGMT, Daft Punk, Arcade Fire, Vampire Weekend, Placebo, Pixies, The National, Foals, Sigur Ros , My Bloody Valentine, David Bowie, Nick Cave, Kings Of Leon, Yeah Yeah Yeahs, The Strokes, Queen Of The Stone Age, Pet Shop Boys et même Paul Mc Cartney. Alors au final, qui sera le successeur de Franck Ocean, lauréat en 2012 avec « Channel Orange » ?

Réponse à partir du 22 décembre. Nous commencerons alors le compte à rebours chaque jour depuis la 10ème place jusqu’au vainqueur.

Il nous reste encore quelques jours pour diffuser les dernières nouveautés. J’en profite donc pour vous parler brièvement du nouveau The War On Drugs.

The War On Drugs

Le groupe de Philadelphie, déjà salué en 2011 dans nos colonnes, revient en effet avec « Red Eyes », éclaireur de l’album « Lost in The Dream » qui sortira en Mars.

Et c’est encore un vrai coup de cœur. On aime bien cette pop des grands espaces, élégante et ambitieuse, aux arrangements vocaux et instrumentaux finement dosés, qui vient se frotter au meilleur Springsteen, se logeant à mi-distance entre The National et Tom Petty, entre le classicisme de l’adult-rock et l’audace de l’indie.

Un sans faute, parfait pour bien terminer l’année.

monkey safari
(Monkey Safari)

Aujourd’hui c’est le moment idéal pour vous raconter une belle histoire de Noël.

Il était une fois une petite chanson folk. Elle s’appelait « Coming Down » et naquit le 13 fevrier 2012 dans une pauvre chaumière du Vermont aux Etats Unis. Sa maman et créatrice s’appelait Anais Mitchell. Elle conçut pour son sixième album « Young Man In America » cette adorable petite mélodie simple et douce, chantée à deux voix avec un simple accompagnement au piano.

Un jour Anais rencontra en tournée un très célèbre roi du pays du Rock, Bon Iver. Celui-ci tomba immédiatement sous le charme de « Coming Down » et décida de la protéger et de la chérir en l’interprétant à sa manière lors d’une session live sur la radio Australienne Triple J Radio. Il l’embellit de sa voix rocailleuse et possédée et l’habilla d’ornements de guitare et de saxophone.

Mais la jeune et humble « Coming Down » ne pouvait rester éternellement confinée dans le château retiré du roi Bon Iver. Elle réussit à séduire Lars et Sven, les deux frères ménestrels Allemands de Monkey Safari qui la découvrirent à l’été 2013 et la ravirent pour l’emmener découvrir les joies de l’hédonisme et de la danse dans la moiteur des grandes fêtes estivales. A partir du sample de Bon Iver, ils concoctèrent une potion magique à base de house ambrée et goûteuse faite pour donner le vertige sur le dance-floor, épicée avec une bonne dose d’émotion et de poésie. Un vrai nectar :

Parée de strass et de paillettes, « Coming Down » est vite devenue la reine du bal et l’étoile de l’été. Tout le monde n’a d’yeux que pour elle et rêve de l’acaparer. C’est d’abord Tiësto grand DJ mondial, qui parvient à la séduire en novembre 2013 en lui faisant définitivement perdre la tête dans une danse effrénée.

Et pour finir, Jonas Rhatsman, DJ Suédois, parvient à la conquérir à son tour, et vient de publier chez Ministry Of Sound son propre remix de « Coming Down », encore plus poussé dans l’intensité et l’extravagance sonique et technologique.

Incroyable itinéraire et folle destinée. Celle qui était il y a encore un an une petite comptine folk épurée est aujourd’hui devenue une rutilante machine à danser clinquante et moderne.

Profitons-en pour l’apprécier et l’écouter avant que ne retentissent les douze coups de minuit et que cette calèche étincelante ne se transforme en citrouille …

The Moth & The Flame

Belle métaphore, mais pas franchement un nom facile à retenir, ni très vendeur : The Moth & The Flame (le papillon de nuit et la flamme). Et pourtant voilà des jeunes gens qui parviennent à fabriquer un tube en or massif avec de la musique plutôt exigeante et expérimentale. C’est le genre de performance qu’étaient parvenus à réaliser Alt-J ou Django Django l’an passé. Concilier une recherche musicale audacieuse avec un esprit résolument pop et accessible à tous.

Explications en musique avec « Sorry ». Un rythme marqué à la caisse claire façon 60’s, une mélodie à la basse qu’aurait apprécié en connaisseur Peter Hook de New Order, une ambiance un peu psychédélique avec des guitares crasseuses et des synthés vintage de SF bon marché, tels sont les éléments de base de cette étrange chanson. Mais toute sa richesse et son éclat proviennent de sa construction en échelons successifs : intro forte et rythmée, couplet en douceur avec la voix de falsetto de Brandon Robbins, refrain qui enfle dans le vent avec une kyrielle de hou hou hou, une pause en plein milieu avec seulement un duo voix et clavier, avant qu’un pont en chorale et grosse caisse n’emmène l’auditeur vers la rampe de l’explosion psychédélique finale.

Une véritable aventure musicale, quelque part entre Tame Impala et Electric Guest ou Coldplay et The Flaming Lips. C’est à la fois intriguant et irrésistible. Faites l’expérience de plusieurs écoutes et vous tomberez rapidement sous le charme de ce bijou de chanson, cette nouvelle pépite qui n’obtient seulement que quelques centaines de vues sur YouTube à ce jour.

The Moth & The Flame est un trio basé à Los Angeles, mais né à Provo (Utah). Plutôt émergent car il n’existe que depuis 2011 et n’a en poche qu’un album (« The Moth & The Flame » en 2011). « Ampersand » est leur nouveau E.P. qui vient de sortir chez Hidden Records. Il est brillamment produit par Joe Waronker (Beck, Atoms For Peace, R.E.M).

Nous ne sommes pas les seuls à avoir craqué sur « Sorry », désigné « track of the day » par The Guardian, Clash et la BBC. Et toutes les promesses mises en eux pourraient bien se concrétiser en 2014 avec un album produit par Peter Katis (Interpol, The National) et dans lequel Rob Moose (Sufjan Stevens, Bon Iver) réalise les arrangements des cordes.

Et on pourrait bien se jeter comme le papillon de nuit dans cette lumière ardente qui brûle au loin.

Un peu de douceur et d’émotion pour adoucir et réchauffer nos soirées d’hiver !

Marissa Nadler est une de ces sirènes qu’on adore écouter, surgie des profondeurs féériques où séjournent les déesses Kate Bush et Liz Frazer, ou, plus récemment leurs disciples Victoria Legrand de Beach House et Elena Tonra de Daughter.

Marissa Nadler

La belle de Boston revient en février prochain avec « July », son sixième album depuis 2004 qui prendra la suite de « The Sister » en 2012. Il a été curieusement enregistré à Seattle chez Randall Dunn, producteur plutôt Metal (Earth, Sunn O))) et sortira chez Sacred Bones/Bella Union.

Son répertoire est étiqueté très folk jusqu’à présent. On découvre donc avec ravissement « Dead City Emily », une nouvelle chanson dans laquelle Marissa Nadler a plutôt éteint le feu de bois, roulé les tapis dans un coin de la pièce avant de partir pieds nus dans la forêt. Une forêt gothique et mystérieuse peuplée des échos de créatures sombres et inquiétantes, de nappes de synthés glaciales qui viennent embellir les simples arpèges joués à la guitare acoustique. Et il y a la voix de Marissa. Sublime, elle nous enveloppe dans la douceur feutrée de sa mélopée envoutante. Caressante, elle ne cherche pas à performer et faire l’étalage de ses immenses qualités vocales. Elle chante de manière humble et déchirante.

Comme souvent chez Marissa Nadler, il faut écouter et réécouter sa musique, s’en imprégner progressivement et ne pas hésiter à se laisser aller, à lâcher prise, en se laissant emporter dans son univers, à la fois très beau et très triste.

Divine mélancolie …

Le rock est un éternel recyclage !

C’est même une de ses marques indélébiles : la capacité de remettre au goût du jour des vieux élixirs du temps jadis. On pourrait citer en exemple la techno et le rap (un vieux truc qui date de trente ans tout de même). C’est aussi le cas ces derniers temps de l’électro 80’s ou du shoegaze. Cela fait toujours plaisir au nostalgique qui sommeille en chacun d’entre nous.

Mais quand cette machine à recycler de l’actualité rock produit sous nos yeux ébahis la parfaite reproduction de l’un de nos groupes favoris de ce passé mythique, c’est l’épiphanie !

the fireworks

The Fireworks, quatuor mixte, est bien un tout nouveau groupe de 2013. Mais dès la première écoute j’ai l’impression d’entendre ceux qui furent mon véritable doudou musical il y a un quart de siècle : The Primitives. Tout y est : des guitares saturées par les effets fuzzy, le son garage un peu pourri par des vagues de feed-back, le tempo speed et nerveux, les chœurs masculins qui viennent doubler le chant féminin acidulé et à consonance sixties. Il n’y a que la couleur des cheveux qui changent : autant Tracy Tracy était blonde peroxydée, autant Emma Hall est brune et ténébreuse. Mais peu importe, l’effet est le même : frisson de bonheur et chair de poule garantis !

Ne soyons pas exclusifs, on pourrait également aussi citer à leur égard d’autres souvenirs illustres comme Shop Assistants ou Buzzcocks, ou beaucoup plus près de nous leurs contemporains Veronica Falls.

Il n’y a qu’une petite semaine qu’on peut entendre le deuxième single du groupe « Runaround », mais il est déjà devenu un bon compagnon, comme s’il existait depuis des lustres.

Et d’ailleurs ironie du sort, devinez qui joue de la batterie chez The Fireworks ? Shaun Charman, grand ancien de Wedding Present (encore un autre doudou musical que celui-là, mais c’est une autre histoire).

Merveilleuse illustration de cette collision bienheureuse entre musique du passé et du futur.

Et si on ressortait la boule à facette ?

Cela commence à faire un bout de temps qu’on a plus remis les pieds sur le dance-floor dans notre Musical Box. Alors oublions le folk pleurnichard, l’électro expérimentale ou les recherches soniques de nos dernières chroniques pour écouter béatement de la musique dont le seul but existentiel est de nous faire suer et sautiller dans le bon tempo.

Les responsables de cette euphorie sudoripare sont bien connus de nos services : Breton.

breton

Déjà encensés chez nous lors de la sortie en 2012 de leur « Other people’s problems « , ils récidivent et confirment avec leurs récents singles « Got Well Soon » et « Envy ».

Ce sont des bijoux de funk glacial et futuriste, irrésistible dans son rythme lourd et ses arrangements rutilants, parfaite illustration de cette impressionnante capacité chez eux à mêler le froid des machines électro et la chaleur torride de la dance-musique. Au final le résultat est un genre de boogaloo thermonucléaire.

Collectif militant et intransigeant, Breton est aussi vraiment cool et abordable. On se souvient encore avec émotion du groupe, retrouvé à la sortie de leur concert sur le parking d’entrée du Chabada à Angers, dans leur minibus de tournée, toutes fenêtres et portes ouvertes, musique (funky of course) poussée à fond et dansant avec les fans dans la lumière des phares. Un pur moment de rock n’roll qui illustre parfaitement leur accessibilité et leur spontanéité.

« Got Well Soon » et « Envy » annoncent l’album « War Room Stories » qui paraitra en février (oui je sais c’est loin !) sur leur propre label Cut Tooth. Il a été enregistré à Berlin, succursale du groupe depuis la destruction de leur QG Londonien de The Lab, installé auparavant dans l’ancien bâtiment d’une banque désormais rasé.

Une ambiance musicale polaire, tropicale et sauvage à la fois.

Petit rappel (toujours utile) sur le fonctionnement de notre Musical Box. Les morceaux présentés dans ces chroniques sont diffusés en rotation sur notre webradio durant toute la journée jusqu’à 19 heures, heure Française. Ensuite commencent les programmes plus spécialisés : R.Gator encadre de 19h à 20h puis de 0h à 1h avec son « Gator’s Choice » les deux temps forts de la soirée que sont le « Maxiton Sound » de Vanke (20h-22h) et mon « Zistor Express«  de 22h à 0h. Ces émissions enchainent des nouveautés brûlantes avec des titres plus anciens, valeurs sures et oldies but goldies.

Il existe bien entendu une communication entre la programmation du soir et de la journée et, bien souvent, avant de vous les faire découvrir dans les chroniques et dans la programmation de journée, les morceaux ont été « testés » dans les émissions du soir.

dum dum girls

C’est le cas notamment de Dum Dum Girls, régulièrement programmées depuis deux ans dans le Zistor Express, mais qui n’ont jamais eu l’honneur de la une de nos colonnes. La sortie d’un nouveau single « Lost Boys And Girls Club » est l’occasion de réparer cette injustice. Et pour cela, il faut ressortir du placard les vêtements de cuir, la frange sur le front, le khôl et les colliers de chien, car Dum Dum Girls nous emmène sur le wild side de New York, celui qui transpire de noirceur sophistiquée, de décadence mystérieuse et de moiteur nocturne.

Ce single préfigure le troisième album de Dee Dee Penny et ses trois acolytes, qui s’intitule « Too True » et paraitra chez Sub Pop le 28 janvier 2014. Il a été enregistré entre New York et Los Angeles par le vétéran Richard Gottehrer (Blondie, The Go-Go’s) et Sune Rose Wagner des Raveonettes.

On aime bien cette pop sombre et inquiétante où domine la reverb’, ralentie par le downtempo, avec des guitares réglées sur le fuzz au maximum qui viennent caresser la belle voix grave de Dee Dee, incarnation contemporaine de nos grandes prêtresses vénérées Karen O ou Siouxsie.

Vénéneux et ténébreux.

Retour à la Une pour TOY. Les Londoniens reviennent avec l’album « Join The Dots » qui paraitra le 6 Décembre chez Heavenly Recordings.

toy

On avait découvert Toy en janvier 2012. A l’époque les espoirs étaient grands pour ce groupe qui semblait réunir tous les atouts pour triompher. Un look surprenant, un son novateur et ravageur, une attitude sombre et même un chanteur leader à tête de séducteur…

Et pourtant leur campagne de conquête n’a pas été totalement réussie et le succès est resté plutôt moyen au final. A cela une explication : sur leur premier album éponyme « Toy » il manquait l’ingrédient essentiel pour la réussite de la recette : de bonnes chansons. Le son et l’ambiance ne suffisent pas toujours, et sans mélodies cohérentes ou suffisamment accrocheuses l’album était resté bloqué dans les sous-sols.

Les choses ont changé. Si on se fie à « Join The Dots » et « Endlessly » (à écouter ), les deux singles publiés en avant-première de l’album, Toy a considérablement progressé, notamment dans le song-writing.

On retrouve toujours chez eux une empreinte sonique dense et onirique, marquée par des effets de distorsion et de delay. « Join The Dots » a été enregistré avec Dan Carey (Franz Ferdinand, The Kills, Bloc Party), le même producteur que leur premier album, dans des conditions toujours assez proches du live et de la prise directe, mais avec plus de temps passé à retravailler les pistes contraitrement au précédent disque. La nouveauté de « Join The Dots » réside dans la très nette amélioration de l’écriture des chansons, qui trouvent un bien meilleur équilibre entre le son et la mélodie et émergent par rapport au fouillis bruitiste du premier album.

Il faut attendre encore quelques jours pour découvrir l’ensemble de l’album, mais en tout cas, c’est un réel plaisir de retrouver Toy à ce niveau !

Sombre et intense !

On profite encore de l’accalmie du flux des nouveautés pour continuer à vous présenter des artistes moins connus et moins exposés médiatiquement.

Aujourd’hui To Kill A King.

Ce groupe de cinq musiciens a été créé à Leeds, mais est basé désormais à Londres. Ils progressent depuis deux ans de manière très classique : deux E.P, « My Crooked Saint » en 2011, et « Word Of Mouth » en 2012, puis un album « Cannibals With Cutlery » en octobre 2013 chez Xtra Mile Recordings, le label de Franck Turner. Sur scène, To Kill A King a joué lors des festivals de l’été à Leeds et Reading, et assuré les premières parties de Dog Is Dead, Two Gallants ou Bastille.

To Kill A King

Rien d’extraordinaire à mettre à leur actif. Et pourtant on aime bien l’atmosphère musicale que crée ce groupe. Des chansons épiques écrites avec subtilité et délicatesse, dont les arrangements sont plutôt luxuriants. On pense à Pulp, à Editors, mais surtout à The National, ne serait-ce que pour la belle voix de baryton de Ralph Pelleymounter ou la présence discrète des cuivres.

Ecoutez « Rays » et son clip ésotérique : voici un bel exemple de chanson parfaitement équilibrée, entre mélodie, énergie, émotion et flamboyance.

Voici encore des inconnus qui mériteraient bien qu’on leur ouvre grand les portes vers la lumière du grand public. En attendant, ils sont loués et célébrés dans notre boite musicale.

Discrétion et panache !

Quand B.Zistor fait du Vanke !

Ou quand TheMusicalBox se fâche …

Si les mélodies et les chansons pop ont régulièrement leur place dans nos colonnes, on a parfois envie de diffuser des morceaux moins faciles et plus expérimentaux. Vous comprendrez ce que je veux dire dans deux jours en découvrant la prochaine chronique de Vanke. Mais aujourd’hui c’est la même chose. Voici du très très lourd.

Gesaffelstein est Français. Mike Levy, de son vrai nom, est même Lyonnais. Mais attention : il ne faut pas chercher à retrouver chez lui les climats festifs et sucrés de la French Touch de Justice ou Daft Punk. Gesaffelstein nous kidnappe et nous emmène dans le monde de la techno. La vraie : froide glaciale, martiale, qui tabasse. Sa musique est instrumentale, jouée par des machines de science-fiction. On évoque un monde intersidéral qui se situerait entre Front 242 pour les moments forts de techno dure et robotique, et Art Of Noise pour les temps plus faibles, vaguement imprégnés de musique de cinéma.

Son premier album « Aleph » est sorti il y a quelques jours chez Bromance records, le label de son pote Brodinski.

gesaffelstein

Derrière ce physique de jeune premier ténébreux se cache un musicien exigeant, geek des machines et des sons, brillant et recherché (il a remixé Lana Del Rey et Kanye West), mais qui n’oublie pas pour autant la création mélodique et l’harmonie.

Ainsi dans « Hate Or Glory », morceau époustouflant qui accouple les robots de Kraftwerk au Hip-Hop futuriste de Prodigy dans un tube guerrier et industriel, hanté par des percussions électroniques qui résonnent comme des cris de corbeaux. Ceux de Nitzer Ebb et D.A.F il y a trente ans, plus que jamais renaissants tels de somptueux et redoutables phoenix.

Noir le phoenix. Et glacial.

Cette année, personne n’aimerait être à la place de ceux qui partagent la vie d’un critique rock ! Car pour la période de fin d’année qui arrive, ces grands spécialistes des dernières tendances vont devoir se livrer à un travail colossal pour distinguer les meilleurs disques de l’année.

2013 a en effet été une année exceptionnelle en ce qui concerne le nombre des sorties de disques venant des grands : Arctic Monkeys, Franz Ferdinand, MGMT, Daft Punk, Arcade Fire, Vampire Weekend, Placebo, Pixies, The National, Yeah Yeah Yeahs, Foals, Sigur Ros et même My Bloody Valentine. Un casting de rêve qui à lui tout seul résume quasiment le meilleur de ces 20 dernières années.

Pendant ce temps là, et rien que pour le plaisir de prendre le contrepied de ces têtes d’affiche, voici encore une découverte : Felt Tip.

felt tip

C’est une nouvelle signature de Fierce Panda, le label de The Maccabees. Le groupe est né de la rencontre à Londres d’un guitariste Français Anton Trampon et de deux Anglais, James Tyler et Tom Rapanakis, respectivement bassiste et batteur. Ils se découvrent une passion commune pour Television, Ennio Morricone et le catalogue DFA records. Leur nom est piqué à une chanson du groupe Suédois Love Is All.

« Love Or Pity » est leur tout premier single. Il a été enregistré par l’excellent Rory Atwell (Palma Violets, Veronica Falls) dans son Lighthouse Boat Studio. C’est une chanson pop classique, faussement naïve et douce, qu’on aurait pu entendre chez The Smiths ou XTC. Mais elle s’épaissit et s’enrichit d’une énergie brute, d’une tension lo-fi, presque psychedelique qui n’est pas sans rappeller les climats post-punk de leurs modèles Television.

C’est tout nouveau et tout beau. Et donc pour vous dans TheMusicalBox.

Ouf ! Le rythme de sortie des nouveautés musicales se calme un peu, phénomène classique à cette époque de l’année, quand commencent à cogiter les bilans de fin d’année.

Ce n’est pas encore le moment pour nous. On trouve encore de l’actualité digne d’intérêt. Par exemple le « Love To Die » de Warpaint. Tout juste publié, ce nouveau titre annonce le nouvel album baptisé sobrement « Warpaint » prévu pour le mois de janvier. Et c’est une bonne nouvelle car voilà un groupe prometteur dont il est légitime d’attendre beaucoup.

Warpaint - Austin Psych Fest 2013 - by James Goulden

C’est un girl-group de quatre Californiennes, Emily Kokal (chant, guitare), Theresa Wayman (guitare, chant), Jenny Lee Lindberg (basse) et la batteuse Stella Mozgawa. Ces musiciennes savent prendre leur temps puisqu’en presque dix ans d’existence, elles n’ont sorti qu’un album à ce jour. « The Fool » sorti en 2010 constitue une belle révélation du talent de Warpaint : un rock-indie sans concession, novateur et avant-gardiste, avec un travail important sur le son et le climat : lourd, oppressant et hanté dans une déclinaison moderne de Siouxsie & Banshees ou Cocteau Twins. C’est une musique de transe et de méditation, sombre mais imprégnée de folk Californien avec notamment dans les parties vocales les echos d’une Stevie Nicks ou de Catpower.

Le deuxième album « Warpaint » sortira le 20 janvier 2014 chez Rough Trade. Il est produit par le maestro Flood (New Order, U2, PJ Harvey, Sigur Ros, Nick Cave, The Killers) avec en plus deux morceaux par Nigel Godrich, autre star des manettes avec RadioHead. Le disque est annoncé vraiment différent de « The Fool », avec des morceaux plus spontanés et abordables, écrits très collectivement, en tournée lors des balances des concerts. Il semble que la part faite aux claviers soit plus importante.

En attendant, « Love Is To Die » reprend bien les choses là où elles était restées avec « The Fool ». Le rythme est lancinant soutenu par une basse ronde et lourde. Les arrangements toujours mystérieux et dissonants sont marqués par le dénuement et la discretion . Par contre les mélodies ont trouvé la lumière. Les voix de Theresa et Emily illuminent cette chanson d’une douceur solaire qui fait monter les degrés et fondre la couche superficielle de glace.

Le feu et la glace. Deux éléments qu’on a l’habitude de mélanger et d’apprécier dans TheMusicalBox.

La curiosité du jour ! Jamais abordé encore dans les colonnes de TheMusicalBox, le rock Israélien se hisse à la une de notre webzine, toujours friand de découvertes musicales atypiques qui ne squattent pas les play-lists médiatiques mondiales.

vaadat charigim

Vaadat Charigim est un trio de Tel Aviv : Dan Bloch (basse), Yuval Haring (guitare et chant), et Yuval Guttmann (Batterie). Cependant il ne faut pas s’attendre à retrouver chez eux des éléments musicaux folkloriques ou exotiques. L’ambiance est lourde, électrique et caverneuse, répandant un rock très shoegaze qui trouve son inspiration chez les premiers Ride ou My Bloody Valentine. On en connait les ingrédients habituels : murs du son de guitares avec effets phasing et reverb au maximum sur lequel règne un chant incantatoire et austère.

C’est du lourd également au niveau des paroles, chantées sans aucune concession à leur carrière internationale naissante, en Hébreu, au risque d’être mal compris . Leurs textes sont pourtant très éloquents, exprimant la difficulté et l’irréalité de la vie à Tel Aviv, dans un pays en guerre et totalement isolé. L’expression artistique, musicale dans leur cas, est alors une issue vitale pour survivre à l’ennui et la peur.

Leur influences sont plutôt Américaines : Nirvana, Beat Happening ou Yo La Tengo. Mais ils citent aussi un groupe Israélien des 80’s, Plastic Venus, inconnu chez nous, mais qui devrait être prochainement réédité par Captured Tracks, pour les petits curieux d’entre vous qui voudraient approfondir leur savoir sur le rock Israélien.

Vaadat Charigim sort son premier album à l’international sur le label Americain Burger (Ty Segall, Mikal Cronin, Black Lips). Il sortira le 12 novembre et s’intitule « The World is Well Lost ». Il sera aussi disponible via Anova Music, maison de disque Israélienne et en vinyl chez les Américains Warm Ratio. Avec toutes ces précisions vous devriez pouvoir les trouver ..

Et tout de suite laissez vous surprendre par ce mélange de puissance et d’émotions.

Il faut quand même bien qu’on vous parle un jour de « Static » le deuxième album de Cults.

Cults

Vous connaissez le principe de notre Musical Box, rappelé en exergue sur la page d’accueil : « Ce que l’on aime et ce que l’on aime pas, mais surtout ce que l’on aime ! ».

C’est la raison pour laquelle ce n’était pas la grande motivation pour présenter les dernières parutions en date de Cults. On n’était pas convaincus par « I Can Hardly Make You Mine », le premier single sorti il y a quelques semaines en avant-première de l’album. Ce qui constituait le charme de ce duo New Yorkais devenu notre chouchou en 2011 au point de figurer dans le best of de l’année s’est évaporé. Exit la classe et la délicatesse de leur electro recyclant dans une version moderne la pop sucrée des sixties. Place à l’artillerie lourde façon Tame Impala, avec guitares et reverb poussée à fond et au final un banal pastiche de pop 60’s assez dispensable. A vous de voir, ou plutôt d’écouter, pour vous faire votre idée :

Donc pas trop envie d’écrire sur Cults, surtout pour déverser des propos acides. Et puis au bout de quelques semaines l’album « Static » à fini par sortir. Et après des écoutes très prudentes et sur la réserve, on se dit que c’était plutôt malin de patienter avant de dégainer les armes de destruction car il s’agit d’un disque finalement très réussi.

« Static » est produit par Shane Stoneback (Sleigh Bells, Vampire Weekend) et Ben Allen (Gnarls Barkley, Animal Collective, Youth Lagoon).

Le résultat est un changement net d’ambiance musicale par rapport au début album « Cults » de 2011. Les claviers cristallins, les séquences purement synthé/boite à rythme/chant très Lynchiennes et les xylophones enchanteurs ont disparu. A leur place apparaissent des rythmiques basse/batterie lourdes et plus acoustiques (High Road, We’ve got it), des sons d’orgue ou de piano plus organiques (Almost Forever ou No Hope). On entend aussi dans « Static » d’épatants mantras funkoïdes (Were Before, sublime), des symphonies psychédéliques et shoegaze (So Far, Keep Your Head).

Une fois digéré le décalage flagrant par rapport à ce qui avait séduit dans le premier album, il est facile de se laisser emporter par ce torrent de nouvelles chansons, peut-être moins sirupeuses et surprenantes qu’en 2011, mais souvent poignantes, chargées d’une grande émotion et qui atteignent une densité musicale incomparable.

Et on se dit que dans cinq ans on réécoutera peut-être plus les morceaux de « Static » que de son prédecesseur « Cults ». Qui sait ?

Chercheur d’or musical, c’est un beau métier non ? En tout cas c’est souvent une image qu’on utilise dans TheMusicalBox pour comparer notre activité de bloggeur musical. Des heures (jours ? semaines ?) de recherches exigeantes et éperdues à la recherche d’une nouvelle pépite dans l’épuisement et la persévérance. Un peu dans ce genre :

chercheur d'or gravure

Et parfois, après tant de travail, il se produit un vrai petit miracle :

Prospector

C’est l’épiphanie. On crie de joie et on a les larmes au yeux car on vient de dénicher un trésor caché que personne n’avait encore découvert ni quasiment écouté. Et on meurt d’envie de le faire connaitre à tous. Et c’est ce qui se passe aujourd’hui avec Mutual Benefit.

Mutual Benefit

Comme toute pépite, c’est avant tout une rareté. Pensez donc : il ne s’agit pas vraiment d’un album, mais d’un disque vinyl sept titres, déjà épuisé sur le site bandcamp du groupe.

Derrière Mutual Benefit se cache Jordan Lee, brillant songwriter qui traine entre Boston, Austin et l’Ohio. Pas d’antécédent majeur. Juste deux précédents et anonymes LPs en 2010 et 2011. Pas de buzz ni de vague médiatique non plus. Il se distingue juste par ses chansons. Et là, on est sous le choc ! Mutual Benefit développe une musique basée sur le folk et ses instruments acoustiques (guitare, banjo, violon, percussions), mais retravaillée avec des outils électroniques et des boucles de synthé pour en faire une musique d’avant garde sidérante par sa charge émotionnelle.

On a l’impression de s’abreuver à la source même d’une inspiration musicale céleste. La production nous fait entendre le groupe comme s’il était là, à nos côtés, dans le studio de répet’ ou autour du feu de camp. Les musiciens entrent progressivement dans chaque morceau par un lent crescendo. Au bout de quelques dizaines de secondes tout le monde s’accorde et trouve sa place en harmonie parfaite et la chanson peut tisser sa toile et s’élever dans les airs. Un genre de jam-session immédiatement magique et complice où on entend Sufjan Stevens accompagné par Animal Collective. Toutes ces chansons sont d’une grande douceur et d’une sensibilité extrême mais sans jamais tomber dans la mièvrerie.

Allez ça suffit pour le bavardage, il suffit de les écouter en fermant les yeux.

Voici tout d’abord « Advanced Falconry », la meilleur introduction possible pour accéder à leur planète.

Et pour déguster tranquillement toutes leurs compositions, le lien incontournable vers l’album en entier.

Cette fois-ci c’est la bonne !

On a déjà eu plusieurs occasions de faire figurer British Sea Power dans notre play list et pourtant ça ne s’est jamais fait. Les deux premiers singles de leur album « Machineries of Joy », paru en avril chez Rough Trade, avaient bien capté notre attention, au point d’être régulièrement diffusés dans le radio program, mais sans emporter la conviction jusqu’à bénéficier d’une exposition à la une de TheMusicalBox.

C’est désormais chose faite avec leur nouveau single « Monsters of Sunderland » qui se révèle être un pétillant hymne automnal, fait pour briser la morosité saisonnière.

british sea power

Le groupe ne vient pas des plages de Sunderland, mais d’autres rivages beaucoup plus méridionaux, ceux de Brighton. Par contre, « Monsters of Sunderland » est inspiré par les souvenirs d’enfance de Ronald Wilkinson, le père de Scott et Neil, guitariste et bassiste du groupe, qui lui a vécu à Sunderland.

L’évocation de cette ville, et notamment des Black Cats, son club de foot, est d’ailleurs à mettre en parallèle avec la trajectoire de British Sea Power. Souvent à faire l’ascenseur entre la première et la deuxième division, rarement en train de jouer les premiers rôles et plutôt habitués à besogner avec courage dans les ténèbres des classements pour y développer un jeu courageux plein de fierté et de sincérité.

C’est un peu toute l’histoire de British Sea Power, vétéran de l’indie-rock Anglais avec cinq albums depuis l’année 2000 qui ne rencontrent pas vraiment le succès massif, sauf peut-être « Do You Like Rock Music? » en 2008 avec son single « Wave Flags ». Et pourtant c’est un groupe dotés de grandes qualités : une attitude artistique et une écriture très inspirées par des références littéraires érudites; la capacité à délivrer d’excellents concerts, salués pour la qualité de la mise en scène et un son immense. Ils semblent n’être jamais parvenus à reproduire cette ambiance sur disque, hélas.

Ce qui ne nous empêche pas d’accueillir à bras ouvert ce « Monster of Sunderland », bestiole exotique et festive qui déboule au son des trompettes avant de partir en virée urbaine et nocturne dans cette chanson pop speed et déjantée.

Taxidermique et alcoolisé.

Le hasard de la play-list fait agréablement enchainer dans notre radio program (que vous écoutez tous espérons-le) des valeurs sûres évidentes (Mgmt, Arctic Monkeys ou Franz Ferdinand) à d’obscurs inconnus dans lesquels tout notre coeur est investi , tels The Stevens, Glassbody ou Hurdles.

Vous commencez sûrement à bien nous connaître depuis nos deux années de présence sur le net : TheMusicalBox a une vocation insatiable et une passion ardente pour essayer de faire connaitre à tous de jeunes talents émergents qui ne bénéficient pas encore d’une grosse couverture médiatique.

C’est encore le cas aujourd’hui avec LIFE. Il suffit de les regarder.

Life

Voici quatre pieds nickelés originaires de Hull, les deux frères Mez et Mick et leurs deux meilleurs potes Loz et Rich. Ils sont lancés à une vitesse supersonique, avec une formation qui ne date que de janvier 2013 et un titre « I wanna Forget » qui n’est que leur premier single est sort aujourd’hui même chez Crash Records. C’est vraiment de l’actualité brûlante non ?

L’urgence est audible dans leur musique faite d’un teenage-rock sec et tendu qui rappelle Buzzocks ou Television, voire le premier album de The Strokes. Une chanson qui parle de filles en un peu plus de trois minutes sur un rythme binaire et des guitares nerveuses qui vont à l’essentiel. Ils sont produits par Nick Hodgson, le batteur de Kaiser Chiefs.

Energie, conviction et fraicheur, les ingrédients d’un cocktail qui nous plait bien.

La curiosité du jour : « Eden » de Ben Kahn ou quand les guitares se réconcilient avec l’Électro.

Explication : on a souvent tendance à opposer les musiciens électro ou dubstep revêtus de leurs blouses de laborantins en recherches synthétiques face aux rockers à guitares plus rustiques et sauvages. La cohabitation n’est en effet pas assurée à l’avance entre les fans de Jimi Hendrix et au hasard, ceux de James Blake. Dans l’histoire du rock on se souvient pourtant comment le hip hop qui répugnait tant à utiliser les instruments traditionnels finit par accueillir à bras ouvert Aerosmith chez Run-DMC le temps d’un « Rock this way », ou des Beastie Boys détournant le hard-rock pour leur mythique « Licensed to ill ». De purs moments de bonheur et de communion loin des partis pris, mais jusqu’ici, cet accouplement sonique entre guitares et machines n’était pas chose permise dans le monde exigeant du dubstep.

Voici celui par qui tout change, Ben Khan.

Ben Kahn

Ce mystérieux jeune producteur Londonien, vaguement remarqué en juillet avec son premier single « Drive (part 1) », enchaine en publiant un successeur époustouflant. Dans ce « Eden » c’est la guitare qui domine. Elle gémit, se cabre, explose et répand ses riffs sur un tempo syncopé de drum machine et de synthés angoissants pur funk-R&B. Ce sont des samples bien sûr, mais qui atteignent un niveau d’organicité incroyable, proche parfois du barrissement de l’éléphant. C’est Jimmy Page ou Eric Clapton accompagnant Grimes.

Et ce qui pourrait ressembler à un gag se révèle une véritable tuerie, un hit énorme qui, n’en doutons pas, va contaminer et conquérir une à une les plays lists de toutes les radios de la planète.

C’était déjà depuis quelques jours dans notre radio program du soir. Le voilà désormais dans la lumière de cette chronique, vite vite, avant de l’entendre partout …

Et si on poursuivait notre série « Les Héritiers » lancée par Vanke lors de ses deux dernières chroniques ? Bonne idée ça ! En voici donc un nouvel épisode avec en guest-stars The STEVENS.

the stevens

Avec eux, c’est d’un héritage très lointain qu’il s’agit. Il faut faire preuve d’une mémoire d’archéologue pour se souvenir de leurs glorieux ancêtres puisque The Stevens réveillent en nous les souvenirs du label Flying Nun. C’est un retour en arrière de plus de trente ans, en pleine période fertile post punk.

Au début des 80’s, à l’autre bout du monde pour nous, en Nouvelle Zélande, le disquaire Roger Shepherd décide de créer un label pour donner leur chance aux groupes de sa ville de Christchurch. Le projet s’étend vite à tous les groupes du pays, d’Auckland à Dunedin. Il connait un succès local, puis national, puis international, puis planétaire et c’est ainsi que les rockers de l’hémisphère nord découvrent avec stupéfaction des groupes qui s’appellent The Verlaines, The Clean, The Bats ou The Chills. Leur point commun : une capacité à empiler des merveilles de chansons pop à guitares, dont les riches dorures musicales sont planquées derrière un son brut de décoffrage et une absence complète de look. La plupart de ces groupes ne ressemblent à rien, ou plutôt si : à des stagiaires d’une école de jardiniers en travaux pratiques ! Pas de strass ou de paillettes chez eux. C’est jeans, chemises et pulls miteux. Et pourtant leurs chansons ont charmé notre âme et nos vies, et même trente ans après elles nous hérissent encore le poil. Allez juste une pour le plaisir au hasard « Wet Blanket » de The Chills .

Et The Stevens alors ? Ils ne sont pas néo-Z, mais viennent de Melbourne en Australie. Outre la proximité géographique, ils partagent avec l’écurie Flying Nun l’art de ciseler des morceaux pop dont la mélodie est habilement dissimulée sous une bâche de guitares jangly et une rythmique basse/batterie slacker et timide. On entend des « gling-gling » et des « hou-hou-hou » de salle des fêtes de collège et pourtant « Hindsight » est une chanson foudroyante pour laquelle on citera Guided By Voices, Wedding Present et le Velvet.

C’est leur deuxième E.P, pour nous faire patienter jusqu’à leur premier album « A History Of Hygiene », qui sortira le 1er novembre chez Chapter Music.

Du mythique label Flying Nun de 1981 aux newcomers Australiens de l’automne 2013. Encore une boucle temporelle qui se renouvelle. Et le résultat est là, sous nos yeux : de très dignes héritiers.

Encore un morceau qui a mis longtemps pour parvenir à nos oreilles, pourtant affutées. « In Guards We Trust », le premier album des New Yorkais Guards, est en effet paru au mois de Février 2013. Mais ce n’est certainement pas une raison suffisante pour bouder le plaisir de les découvrir.

GUARDS

Guards est le groupe du chanteur et guitariste Richie Follin le frère de Madeline Follin, la chanteuse de Cults, l’un des chouchous de TheMusicalBox en 2011. Dans ce trio, il a entrainé avec lui Loren Humphrey, avec qui il jouait au sein de Willowz, et Kaylie Church (claviers et chant). Les premiers titres de Guards ont été co-écrits par le frère et la soeur à la fin 2010, avant d’être déclinés en trio et de connaitre un succès assez rapide via internet et la reconnaissance des labels indépendants 3 Syllables Records et Kitsuné Music.

On retrouve chez eux un son qui emprunte au rock des 90’s la reverb’, les guitares fuzzy, l’énergie et l’attitude cool. Pas de pose outrancière ou de prétention chez Guards. Juste le plaisir de jouer du power-rock de forme plutôt classique, en essayant de le partager avec la terre entière.

Prenez « Coming True ». C’est une chanson d’amour, qui commence avec des riffs tout en douceur, avant de monter progressivement en puissance pour s’embraser dans un feu d’artifice destiné à mettre le feu dans les salles de concert. Un bel hymne pour sautiller tous ensemble et les mains en l’air. Brûlant.