Allez : soyons ambitieux ! Oublions la paresse estivale et la sieste au fond de la chaise longue pour stimuler nos méninges artistiques. Aujourd’hui notre chronique s’intéresse à de la musique nettement plus sophistiquée et expérimentale que d’habitude.
Voici Arc Iris, signature de Bella Union, le label chercheur et enchanteur de Simon Raymonde. A sa tête Jocie Adams, multi-instrumentiste et ex clé de voute de Low Anthem, dont elle a assuré pendant 8 ans le dulcimer, la clarinette, la basse et le chant. Basée à Providence, Rhode Island, elle choisit de partir sur un projet parallèle et se fait connaitre sous son nouveau nom avec un premier album en 2014 et surtout en ouvrant en première partie des concerts de St Vincent et Clap Your Hands Say Yeah.
C’est maintenant le deuxième album qui arrive. Baptisé Moon Saloon, co-produit avec David Wrench, faiseur d’or de FKA Twigs, il parait le 19 aout. Par rapport à son prédecesseur, il traduit une évolution dans un sens plus collectif, avec un véritable groupe plutôt qu’un simple projet solo de chanteuse. Le clavier Zach Tenorio-Miller et le batteur Ray Belli amènent une touche plus rythmée et groovy à l’ambiance musicale qui s’avérait plus traditionnelle sur le premier album. Mais ce qui faisait la beauté des débuts d’Arc Iris est toujours là : les envolées mélodiques de Jocie Adams, qui décollent du sol pour se nicher dans la stratosphère et nous éblouir ; les délicats arrangements de cordes de Robin Ryczek, étonnante violoniste de formation classique, qui a joué avec Jethro Tull et même fondé une école de musique rock en Afghanistan…
Le résultat produit est une pop classique, haut de gamme, pleine de la classe de Joni Mitchell ou Leonard Cohen, parée d’une couleur résolument moderne à la Bjork ou Radiohead. Pas forcément facile à chanter sous la douche, mais si brillant et envoûtant.
L’album Moon Saloon a été enregistré en quelques jours à Boston. De nombreux invités apportent leur pierre à l’édifice et enrichissent encore plus la palette musicale du quatuor Arc Iris : trompette (Mike Irwin ), basse (Max Johnson), pedal-steel guitar, banjo et trombone (Charlie Rose), ou chœurs (Martha Gunther et Josh Page).
Un véritable écrin musical pour les chansons de Jocie Adams.