Depuis ces cinq années, vous avez pris l’habitude de mes penchants naturels envers les OMNIs (objets musicaux non identifiés). A savoir la découverte d’ artistes inconnus dénichés dans des endroits improbables et interprétant des chansons bizarres, inclassables, mais toujours irrésistibles.
Japanese Breakfast en est la parfaite illustration. Le nom et les visuels semblent annoncer plutôt un groupe Japonais, mais en fait ce groupe est réellement originaire de Philadelphie. Michelle Zauner s’est fait connaitre il y a deux ans avec Little Big League, un combo grunge-classic rock au parfum 90’s auteur d’un bon debut album intitulé Tropical Jinx. Épuisée après la sortie de l’album et les tournées qui vont avec, à court d’inspiration, elle finit par retrouver l’énergie créative avec ce side-project très personnel, initié avec les démos expérimentales June (une chanson postée chaque jour du mois de juin), puis muri avec Where Is My Great Big Feeling? et American Sound durant l’été 2014.
Les choses avancent nettement aujourd’hui, avec l’annonce d’un vrai premier album, Psychopomp prévu le 1er avril 2016, et un premier single extrait, In Heaven.
C’est justement lui notre OMNI du jour. Car comment décrire cette chanson bouleversante ? On y entend une rythmique cabossée, une trame sonique de guitares en distorsion assez noisy, mais au-dessus de cette tempête tournoient dans le ciel avec une extrême délicatesse des violons (superbe travail de Adam Ponto), des accords plaqués au piano, et la voix plaintive de Michelle Zauner. A la limite de la justesse, débordante d’émotion, terriblement proche et humaine. Un chant enfantin et 60’s qui chevauche une monture sonore récalcitrante. Imaginez un mix de The Crystals jammant avec My Bloody Valentine… Il y a du Saint Etienne là dedans, du Sarah Records (Field Mice) et du Go!Team. L’Américaine exprime avec tout son cœur la douleur de l’absence et le vide ressenti après une rupture.
Encore une histoire d’amour qui finit mal. Mais un beau prétexte pour le début d’une formidable histoire artistique.
Il faut bien le reconnaitre : on a souvent tendance à trop s’enflammer pour la sortie du tout premier album d’un nouveau groupe émergent. Une fois passé l’enthousiasme des débuts, les disques suivants se révèlent hélas, une lente dégringolade dans des gouffres de déception et des abimes d’oubli.
Avec Cage The Elephant, c’est l’exact opposé. Bien que primés d’un n°2 dans les charts US en 2011 (Thank You, Happy Birthday) et d’une nomination aux Grammy Award en 2013 (Melophobia), leurs premiers albums sont plutôt sortis dans l’indifférence de notre part, jusqu’à ce quatrième album qui est de très loin leur meilleur disque et suscite l’enthousiasme huit ans après leurs débuts. Une magnifique progression.
Tell Me I’m Pretty est produit par Dan Auerbach, l’ hyperactif guitariste de The Black Keys et The Arcs. Il a été enregistré à Nashville. C’est vraiment l’album de la maturité pour ce groupe du Kentucky qui a enfin trouvé sa voie musicale. Après le blues, le funk, le classic-rock, le garage et le punk-rock, les deux frères Schultz, Matt (chant, guitare) et Brad (guitare) et leur section rythmique Daniel Tichenor (basse)/ Jared Champion (batterie) ont évolué vers un style nettement plus abouti. Une pop sophistiquée, chargée d’émotions, qui allie une richesse mélodique brillamment orchestrée à l’Anglaise (Kinks–Pulp–Arctic Monkeys) à une mise en son spatiale et psychédélique, un peu déjantée, digne héritière des Black Keys. Un rock élégant et chaleureux qui s’il y a une justice dans ce bas-monde de la musique devrait valoir à Cage The Elephant la reconnaissance universelle et leur permettre de remplir les stades.
En attendant, les voici dans la play-list de The Musical Box. C’est déjà un bon début …
Impossible d’y échapper . La grosse sortie de cette semaine est incontestablement The Wheel le nouveau single de PJ Harvey.
C’est le premier morceau connu de son hyper-attendu neuvième album The Hope Six Demolition Project. Ce disque a été enregistré lors de sessions publiques dans un bâtiment historique du centre de Londres spécialement aménagé pour l’occasion, le musée de la Somerset House. Les spectateurs présents pouvaient voir les musiciens répéter et travailler leurs compositions derrière une grande vitre. Entre aquarium et zoo. Un « work in progress » courageux et bizarre.
L’album n’est pas prévu pour tout de suite. Il sortira le 15 avril chez Island Records et contiendra onze titres.
Cinq années se sont écoulées depuis son illustre prédécesseur Let England Shake, universellement acclamé en 2011. Durant cette longue période, PJ Harvey s’est inspirée de ses voyages au Kosovo, en Afghanistan et à Washington aux USA pour enrichir ses thèmes de réflexion artistique et d’écriture.
Ainsi The Wheel aborde le drame des disparitions d’enfants victimes de crimes ou des guerres. « 28,000 children disappear » . C’est une chanson rugueuse, qui suinte la morosité et la colère, un blues incendiaire entrainé par un rythme martelé sur le tom basse de la batterie et par des clapping hands, des guitares plutôt acoustiques et des notes de saxophone qui reviennent comme un appel aux armes. PJ chante de manière épique, lumineuse, soutenue par un beau chœur masculin presque guerrier. Solennel et magnifique.
Les rapides images du trailer publié en même temps permettent en plus d’entendre un aperçu de A Community Of Hope, autre titre de l’album qui semble lui aussi très convaincant.
Les premières impressions sont donc très bonnes : on s’attend à un nouveau grand disque de PJ Harvey avec ce neuvième album. Vivement le printemps !
Encore une découverte comme on les aime : voici Whistlejacket.
C’est un tout nouveau quintet de rock à guitares originaire de Londres, formé en 2012 et signé chez Fierce Panda, label qui nous a déjà fait découvrir Pesky!, Felt Tip ou Terror Pigeon. Après s’être distingués en première partie de DIIV, King Gizzard & The Lizzard Wizzard et Yuck, ils sortent le 5 fevrier prochain What I Ate On Sunday, un E.P 5 titres. produit par l’excellent Rory Attwell (Palma Violets, The Vaccines, Veronica Falls).
On apprécie chez Whistlejacket leur rock intense, psychédélique et shoegaze, basé sur un son de guitares très élaboré. Le résultat est d’une grande densité sonore, ressentie viscéralement. La rythmique basse batterie est comme toujours avec Attwell magnifiquement produite en une belle vague puissante. Les guitares dopées aux effets spéciaux tissent une brume musicale inquiétante. George Matheou chante avec charisme et éloquence, prononçant ses incantations dans un registre qui évoque Ian Curtis de Joy Division ou David Freel de Swell. Les fantômes du Grunge ou la désespérance de The Cure trainent aussi dans les parages et viennent hanter ces chansons âpres et tendues.
Contrairement à la logique, on vous présente rarement dans ces chroniques des artistes s’exprimant en Français. Il n’y a aucune volonté délibérée ni parti pris de notre part. Simplement l’impression profonde que l’Anglais est la langue universelle de la musique pop rock ou electro, un peu comme l’Espagnol celle du Flamenco pour faire simple.
Mais il y a forcément des exceptions. Prenez Essaie Pas par exemple. Ce duo Québecois aborde en Français un répertoire synth-pop aux ambiances sombres, mais éblouissant par sa qualité. Même DFA, le label de James Murphy (LCD Soundsystem) ne s’y est pas trompé, et s’est battu pour les signer au sein de son équipe.
Marie Davidson et Pierre Guerineau sont de Montreal. Ils créent une inquiétante atmosphère sonore basée sur des boites à rythme martiales et des synthés futuristes. Le chant tantôt masculin, tantôt féminin, est glacial, déshumanisé et incantatoire. Les textes sont poétiques mais terribles à l’image de « j’ai tenté de t’oublier comme on noie une portée de châtons ».
Leurs influences avouées vont de l’E.B.M à la techno, en passant par le disco et les bandes originales de films. Ils opérent une reconversion du meilleur de la cold-wave des eighties dans des sonorités très contemporaines. On pense à Gesaffelstein qui aurait décidé de jouer du Human League ou du Cabaret Voltaire. Au Fade To Grey de Visage croisé avec de la dark-techno. C’est robotique et brûlant. Mystérieux et dansant. Sensuel aussi.
Formés en 2010, ils avaient commencé à éveiller la curiosité avec deux E.Ps parus chez Teenage Menopause, label de l’excellent Jessica93 : Nuit de Noces en 2013, puis Danse Sociale en juin 2015. Sans oublier en 2014 Retox sur un split-vinyl partagé avec leurs compatriotes Police Des Moeurs sur le label L’Atelier Ciseaux.
Le premier album de Essaie Pas s’appelle Demain Est Une Autre Nuit et sortira le 19 fevrier chez DFA.
Belle brise Canadienne, à la fois torride et glaciale.
Jusqu’à présent c’était surtout cette image qu’on retenait de Quilt : l’inoubliable pochette de leur deuxième album Held In Splendor en 2014. Ce disque de folk rock psychédélique et maboul avait bien attiré notre attention , et ce d’autant plus que le groupe était monté à l’époque sur la scène du Chabada à Angers dans le cadre de l’excellent festival Levitation.
C’est aujourd’hui une nouvelle page qui s’ouvre avec l’arrivée prochaine de Plaza, nouvel album de Quilt. Et quelle page ! Voilà un disque qui marque une énorme progression de la part du quartet de Boston. On est impressionné par leur nouvelle maturité, une production beaucoup plus précise, et des chansons nettement plus abouties, loin du bazar charmant mais foutraque de Held In Splendor.
Les dix titres de Plaza ont été écrits par petits bouts lors de l’interminable tournée de Quilt en 2014,puis assemblés lors d’une période de repos salvateur dans les environs d’Atlanta, avant d’être définitivement enregistrés à Brooklyn par Jarvis Tavenière. Le producteur a réalisé un remarquable travail. Le son du groupe est (enfin) ciselé avec une minutie qui fait briller toute sa valeur. Les guitares sont cristallines, chatoyantes, illuminées par des arrangements de pianos, d’orgues, de harpes ou de cordes. On entend pour la première fois distinctement la section rythmique. Et les voix sont réunies dans de belles harmonies dignes des Beatles ou des Kinks. Une jolie surprise qui fait vraiment plaisir et donne l’impression de découvrir un nouveau groupe.
Il faut préciser que le line-up a lui aussi évolué, avec l’arrivée d’un nouveau bassiste, Keven Lareau, qui rejoint le batteur John Andrews et le duo fondateur Shane Butler et Anna Fox Rochinski, auteurs de la plupart des morceaux.
On dit souvent que le troisième album est décisif dans la carrière d’un groupe . Dans ce cas les musiciens de Quilt ont de beaux jours devant eux …
En ce vendredi, jour de fin de semaine, c’est le moment d’ouvrir un vaste sujet de reflexion : est-ce que c’est si bien que ça d’être en weekend ???
Entre les excès de table ou de boissons, l’enrichissement de sa vie sociale et sexuelle, les nuits raccourcies ou les overdoses de sport, sommes nous vraiment heureux ?
Les musiciens rock ont par leurs chansons déjà largement répondu à la question par l’affirmative, et on ne compte plus les titres qui abondent dans ce sens. Citons au hasard Friday On My Mind des Easybeats , Friday I’m In Love de The Cure, Sunday de Sonic Youth, Sunday Morning du Velvet, I Don’t Like Mondays de Boomtown Rats ou le plus rare mais excellent W.E.E.K.E.N.D de Arling & Cameron.
Il est donc plutôt surprenant d’entendre Tacocat chanter de manière blasphématoire I Hate The Weekend !
Enfin pas tant que ça. Ce pétillant quatuor punk-rock de Seattle est habitué à fournir des chansons décalées et engagées, abordant des thèmes humanistes, féministes ou sociaux. Ici ils rendent hommage à tous ceux qui se coltinent un travail le weekend dans des bars ou des restaurants pendant que sous leur nez les clients se mettent dans des états lamentables et deviennent carrément méprisants et insupportables. I Hate The Weekend est le premier single de Lost Time, le troisième album du groupe en huit ans, dont la sortie est prévue le 1er Avril chez Hardly Art.
Produit par Erik Blood (Shabazz Palace), c’est un mix frais et stimulant de surf rock boosté aux vitamines punk. On tient là un tube irrésistible, fun et girly, intemporel, à la fois 60’s (The Ronettes), 80’s ( Blondie) ou 00’s (Best Coast). Voilà qui promet pour la suite de l’album à découvrir au printemps.
Tacocat se compose de Bree McKenna (basse), Emily Nokes (chant), Lelah Maupin (batterie) et Eric Randal (guitare).
On avait déjà adoré leur précédent disque NVM en 2014. L’attente de son successeur Lost Time n’en sera que plus émoustillante …
Aujourd’hui place à une découverte vraiment étonnante.
Surprise géographique d’abord. Car Amber Arcades est originaire des Pays Bas, région pas forcément significative d’une tradition rock établie.
Annelotte de Graaf est la musicienne à la tête de ce beau projet, imprégné de folk onirique. Après avoir commencé à écrire ses premières chansons en 2010 lors d’un séjour à Philadelphie, c’est à son retour à Utrecht en Hollande qu’elle publie son premier E.P 4 titres en 2013, constitué de chansons folk mélancoliques. Depuis peu, c’est la toute nouvelle signature de Heavenly Records. Elle s’apprête à sortir pour le printemps son debut-album, dont Turning Light est le premier extrait. Il a été enregistré à New York par le producteur Ben Greenberg (The Men, Beach Fossils), avec un backing-band composé de musiciens de Real Estate et Quilt. La classe.
Surprise artistique ensuite. Amber Arcades joue sur ce titre une étrange pop synthétique, emportée par une drum-machine robotique, construite sur des boucles à la manière du Krautrock, et tout le temps imprégnée d’une douce mélancolie qui infuse dans le chant magnifique d’Annelotte de Graaf. Une mélodie venue tout droit du cosmos, qui conjugue la beauté amère de Mazzy Star et les machines de New Order. Le bonheur …
Une musique novatrice et somptueuse qui rentre directement dans la play-list de The Musical Box.
Encore un gros disque pour ce début 2016 : Painting With est le 11ème album d’Animal Collective et il va faire causer.
Il marque en effet une nette évolution du son des Américains, qui ont fait le choix d’un format nettement plus pop et accessible. Comme d’hab, les fans de la première heure hurleront à la trahison et les nouveaux auditeurs vont trouver ça formidable. Eternelle histoire …
Finalement cette nouvelle orientation est sans doute une bonne idée. Les dernières élucubrations musicales du groupe en 2012 avec Centipede Hz n’étaient parvenues à convaincre, ni les spécialistes érudits, ni le grand public, et constituaient un demi-echec.
Pour Painting With, Dave Portner(Avey Tare), Noah Lennox (Panda Bear) et Brian Weitz (Geologist) sont repartis sans Josh Dibb (Deakin), retrouvant ainsi la formule en trio à la base du chef d’oeuvre Merriweather Post Pavilion (2009).
Les nouvelles chansons sont conçues dans des formats plus courts, entre deux et trois minutes, essayant de retrouver l’esprit de concision et d’urgence des chansons des 50’s, des 60’s ou des Ramones. Instinctives, primitives, elles sont basées sur les rythmes et les voix, délivrant un concentré d’intensité. Lennox et Portner chantent en chœur à deux voix, évoluant dans deux tonalités et flux différents, qui s’enlacent et se séparent. Les harmonies des Beach Boys en version psychiatrique…
Car il y a toujours un brin de folie chez Animal Collective. Une audace artistique revendiquée autour de références historiques comme le mouvement Dada ou le Cubisme, dont ils s’approprient la volonté de déformer la réalité, de jouer sur les formes, les points de vue ou les sentiments.
Les 12 titres de Painting With ont été enregistrés à Asheville en Caroline du Nord et au Eastwest Studios d’Hollywood , là même ou jouèrent il y a longtemps les Beach Boys. Il sort le 19 fevrier chez Domino.
Le rock a toujours été associé à l’urgence, à la rapidité. « Something Fast » chantaient il y a longtemps Sisters Of Mercy.
Cette vitesse d’accélération est très présente chez Sunflower Bean, nos héros du jour.
Dans leur carrière d’abord. Avec à peine plus de vingt ans chacun, ils ne perdent pas la moindre seconde et foncent tête baissée. Formation à Brooklyn en 2013, un premier E.P Show Me Your Seven Secrets en avril 2015, une tournée copieuse avec des concerts en première partie de DIIV, Best Coast , The Vaccines ou Wolf Alice. Puis déjà l’album, dont les onze titres ont été enregistrés en seulement sept jours par Matt Molnar (Friends). Intitulé Human Ceremony il sort le 5 fevrier chez Fat Possum. C’est un vrai jaillissement de sprinter! Rolling Stone a déjà élu ce disque parmi sa liste des plus attendus de l’année 2016, au même titre que U2, Vampire Weekend, PJ Harvey ou … Elton John.
Musicalement aussi ça va très vite. Ils ont choisi la formule de base magique du rock, le trio guitare (Nick Kivlen), basse (Julia Cumming ) et batterie (Jacob Faber). Après une tendance à jouer du rock psychédélique métissé de Metal sombre façon Black Sabbath à leurs débuts, Sunflower Bean a évolué vers un son plus indie-pop, mais qui reste toujours aussi tranchant. Comme influences importantes, les New Yorkais citent The Cure, Velvet ou Nirvana. Mais en dépit de ces références historiques, leur son est complètement moderne. Ecoutez Wall Watcher et Easier Said, beaux concentrés de pop-rock énergique qui combinent sur un tempo speed l’âpreté des guitares et la douceur des mélodies chantées en mode sucré par la blondinette boudeuse Julia Cummings.
Du rock classique remis au gout du jour avec une fraicheur bienvenue.
C’est LE gros coup de foudre musical de la fin d’année 2015 ! Hélas, faute de temps disponible à cette époque avec le très prenant Best Of 2015, nous n’avions pas pu les mettre à la une. Quel dommage …
Répondant au joli nom de Kississippi, ce duo est originaire de Philadelphie. Il s’agit d’un tout jeune groupe, encore assez confidentiel. Zoë Allaire Reynolds et Colin James Kupson se sont rencontrés en 2014 (sur Tinder …). We Have No Future, We’re All Doomed est leur deuxième E.P, riche de 6 titres et paru chez Soft Speak Records.
Ce qui touche immédiatement chez eux, c’est l’émotion. Ils jouent une pop mélodique et sensible, rêveuse, basée sur des arpèges cristallins de guitare, des nappes aériennes de claviers, et de drôles de rythmes syncopés et bancals, délicats, presque jazz-blues. La voix de Zoë Allaire Reynolds est douce et triste, belle, mystérieuse, à la fois évaporée et très proche, intime. Il suffit d’écouter les perles Googly Eyes, Dogmas, Greyhound ou la merveille Indigo pour se laisser séduire. On entend pêle mêle Beach House, la jeune Bjork, The Sundays ou Cocteau Twins. Rien que des références qui hérissent le poil et titillent les glandes lacrymales.
Ils définissent leur style en « popviolence ». Un qualificatif plutôt bien vu tant leurs chansons se partagent en une légèreté mélodique immédiate et une ambiance grave et bouleversante en arrière plan. Il en émane une émotion brute, très pure.
Channy Leaneagh est la voix de Poliça, un groupe de Minneapolis qui nous avait beaucoup impressionné lors de la sortie de son premier album Give You Ghost en 2012. Ce disque resplendissait d’une pop synthétique classieuse propulsée par une rythmique de choc à deux batteurs.
En 2013, son successeur Shulamith est resté nettement plus discret. Un peu trop le remake du premier, en moins audacieux, et surtout dépourvu d’âme. Peut-être victime de ses conditions d’enregistrement, marquées par l’éloignement des musiciens qui travaillaient par fichiers-sons échangés à distance.
Cette fois, pour ce nouvel album, la donne a changé. Après deux longues années d’une tournée mondiale interminable, Channy Leaneagh, Ryan Olson (producteur), Chris Bierden (basse) et les deux batteurs Drew Christopherson et Ben Ivascu ont tous participé à la conception et à l’écriture des douze morceaux. Après les avoir longuement rodés, ils se sont réunis tous ensemble dans le Sonic Ranch Studio à El Paso au Texas, non loin de la frontière Mexicaine, pour finaliser l’enregistrement en seulement dix jours, avec Channy qui endurait à l’époque les maux et tourments d’une deuxième grossesse. Magie d’une période pas comme les autres…
Comme toujours avec Poliça les textes ont une grande importance. Leur engagement est total et vise de manière acerbe l’injustice sociale, l’isolement, le déclin des villes soumises à la gentrification ou encore les machinations de l’industrie de la musique. Le disque se veut « une arme destinée à aider les faibles, les oubliés et ceux qui sont privés de leurs droits ».
Si tout l’album est à la hauteur de son premier single, la mission sera accomplie sans problème… Lime Habit est une excellente chanson. La rythmique est légère et sautillante, et se renvoie la balle avec des petits gimmicks de synthés à la Hot Chip. Et surtout Channy Leaneagh chante divinement. Elle ne triche plus avec les effets sonores et a sagement remisé au placard ses multiples pédales. Le rendu musical est plus spontané, plus direct, mais parvient à conserver une charge émotionnelle très forte.
United Crushers sort le 4 mars chez Memphis Industry . On l’attend avec impatience.
Déjà un grand disque en ce début 2016 ! Voilà qui tombe bien pour raviver la play-list de notre Musical Box.
Leave Me Alone est le premier album de Hinds, une bande de pétroleuses dont le minois ne vous est sans doute pas tout à fait inconnu. Normal ! On vous les a déjà présentées alors qu’elles s’appelaient encore Deers. Mais, victimes de la susceptibilité mesquine des Canadiens de The Dears et de leurs avocats qui craignaient des risques de confusion, elles ont du changer leur nom en Hinds, ce qui revient finalement à peu près au même (biches en Français).
Les quatre lolitas Madrilènes ont progressivement propulsé l’Espagne au firmament du garage-rock pétillant et ensoleillé. Depuis leurs débuts en 2014, l’ascension s’est faite à coup de singles épatants et de premières parties de concerts illustres (Strokes, Vaccines, Libertines ), avant de finir par leur propre tournée mondiale ponctuée de présences dans les grands festivals en 2015.
Musicalement, le répertoire de Hinds s’est aussi joliment étoffé depuis les premiers singles.On est agréablement surpris de la variété des chansons qui oscillent entre tempos lents et mélodiques (Chili Town, Garden), reverb très 60’s (Fat Calmed Kiddos) ou sprints garage-rock (San Diego). Les voix de Carlotta Cosials et Ana Perrote se répondent dans deux tonalités différentes avec malice et complémentarité, s’unissent aussi pour de beaux moments d’harmonie. Et derrière, Ade Martin à la basse et Amber Grimbergen à la batterie assurent une rythmique sautillante et déjantée. L’ensemble est festif, iconoclaste, mais aussi tendre et câlin. On ne s’ennuie jamais à l’écoute des douze chansons de Leave Me Alone, qui souvent racontent des histoires d’amour qui même chez elles, finissent mal (en général).
Une douce tempête féminine qui apporte chaleur et enthousiasme en ce début d’année.
Leave Me Alone est sorti le 8 janvier chez Mom + Pop/Lucky Numbers.
Après une petite semaine de repos bien mérité, Toute l’ équipe de TheMusicalBox vous souhaite une BONNE ANNÉE 2016 !
Pour essayer de contribuer à la rendre la plus plaisante possible, nous allons avec détermination continuer à vous faire partager nos coups de cœur et découvrir des nouveaux venus formidables ou étonnants. Car malgré tout ce qu’on peut lire ou entendre sur l’air du « c’était mieux avant », la musique reste une source immense de plaisir et de curiosité…
C’est reparti pour une nouvelle année de découvertes musicales !
Saison 5 Chapitre 1 : voici Promise And The Monster.
Quelle meilleure destination hivernale que la Suède pour dérouler notre première chronique de l’année ?
Billie Lindahl, belle voix de sirène Nordique, est basée à Stockholm. Elle n’est pas née de la dernière neige. Avec déjà deux albums à son actif, cette chanteuse et multi-instrumentiste (guitare, flute, violon, orgue, xylophone) a dévoilé jusqu’ici un beau talent de musicienne adepte d’un folk onirique et fragile, digne de ses compatriotes Jose Gonzales ou Sarah Assbring (El Perro Del Mar).
Les choses deviennent sérieuses avec sa signature pour 2016 sur le label Bella Union, véritable dream-team doucement concoctée par l’ex-Cocteau TwinsSimon Raymonde. Promise And The Monster va y publier son nouvel album Feed The Fire le 22 janvier. Il a été enregistré à la maison à Stockholm dans le petit studio-cave de son pote Love Martinsen, avec qui elle joue les morceaux et qui produit le disque.
Leur démarche musicale vise « à associer l’élégance des vieux enregistrements des sixties avec quelque chose de plus sombre et mécanique, comme si on jouait une chanson de Lee Hazlewood sur le meilleur des disques de Nico de la fin des 80’s ».
Il y a un peu de cela sur Time Of The Season, le premier single. Mais on y entend beaucoup plus. Des reflets gothiques irradient de ce titre mystérieux, entêtant et enchanteur. Des souvenirs hantés des grandes cérémonies occultes du passé de 4AD (Cocteau Twins, Dead Can Dance, Throwing Muses, Belly). Les arrangements de guitares sont somptueux, délicatement ourlés par des notes de glockenspiel. Et planant, au dessus de ce monde délicat, résonne le chant de Billie Lindahl qui raconte ses histoires merveilleuses, patchworks de lumière et d’obscurité, de naissances et de morts, de mystère et d’imaginaire, intimes et universelles.
C’est le dernier jour de l’année 2015… Et le moment tant attendu de vous révéler le nom du meilleur album de l’année, celui du Best Of The Best Of 2015.
N°1 – KENDRICK LAMAR – To Pimp A Butterfly. (Interscope)
Dans le passé, il est déjà arrivé que le classement soit très serré. Ce ‘est pas du tout le cas pour 2015. Kendrick Lamar est confortablement installé sur le trône du Meilleur de 2015. To Pimp A Butterfly est l’album de l’année pour The Guardian, Rolling Stone, Spin , Clash, Pitchfork, Humo, Consequence Of Sound, et deuxième chez Mondo Sonoro, Mojo, NME, Paste, Uncut, OOR, Rumore et Stereogum. Difficile de faire mieux ! C’est un véritable plébiscite.
Un succès remarquable pour le jeune et brillant rappeur de Compton, qui signe un troisième album enrichi par des sonorités de soul, de jazz et de funk. Étonnamment il parvient à concilier l’unanimité des critiques en sa faveur avec dans le même temps des chiffres de ventes astronomiques. Le commercial rejoint l’artistique. Et pourtant ce n’est pas un disque si facile d’accès. L’univers musical de Kendrick Lamar est dense et insaisissable et ses textes sont engagés et lourds de sens.
On tient là assurément l’une des grandes personnalités artistiques de l’année 2015.
Voici le classement complet du Best Of The Best Of 2015 :
1 – KENDRICK LAMAR – To Pimp A Butterfly
2 – TAME IMPALA – Currents
3 – Sufjan STEVENS – Carrie & Lowell
4 – FATHER JOHN MISTY – I Love You Honeybear
5 – COURTNEY BARNETT – Sometimes I Sit And Think, And Sometimes I Just Sit
6 – JAMIE XX – In Colour
7 – SLEATER – KINNEY – No Cities To Love
8 – GRIMES – Art Angels
9 – Julia HOLTER – Have You In My Wilderness
10 – KURT VILE – B’lieve I’m Goin Down
Et maintenant, place au ZISTOR’S TOP 10, mon Best Of 2015
C’est un chef d’œuvre bouleversant, écrit et chanté de manière simple et intimiste.
Sufjan Stevens se libère de sa difficile histoire familiale après la mort de sa mère et empile des chansons terribles, mais magnifiques. Jouées avec seulement quelques arpèges de guitares, des notes légères de piano et des effets sur les voix, elles parviennent à faire vibrer au fond de nous les émotions et l’harmonie. Malgré leurs thèmes graves et mélancoliques, elles apportent le recueillement et l’apaisement.
Tellement indispensable pour tourner la page de cette année 2015 qui a été si pesante…
On récapitule le ZISTOR’S TOP 10 :
1 – SUFJAN STEVENS – Carrie & Lowell
2 – BEACH HOUSE – Depression Cherry
3 – TAME IMPALA – Currents
4 – DEERHUNTER – Fading Frontier
5 – MAJICAL CLOUDZ – Are You Alone?
6 – COURTNEY BARNETT – Sometimes I Sit And Think, And Sometimes I Just Sit
7 – PURITY RING – Another Eternity
8 – BLUR – The Magic Whip
9 – NEW ORDER – Music Complete
10 – DJANGO DJANGO – Born Under Saturn
Et c’est aussi la fin de L’ANNEE DU VANKE, les musts de l’année 2015 que Vanke a classés mois par mois.
Pour le mois de décembre , il a selectionné SUEDE « Night Thoughts ».
Janvier : Spear Of Destiny – 31
Février : New Disease – Patent Life
Mars : Falling in Reverse – Just Like You
Avril : Death Cab For Cutie – Kintsugi / The Twilight Sad – It Never Was The Same
Mai : The Mary Onettes – Ruins
Juin : Muse – Drones
Juillet : The New Division – Gemini
Aout : God Is An Astronaut – Helios Erebus
Septembre : Silversun Pickups – Better Nature
Octobre : Chvrches – Every Open Eyes
Novembre : Thula Borah – Hope For Disapointement
Decembre : Suede – Night Thoughts
Single de l’été : La Casa Al Mare – At All
Live de l’année : Wayne Hussey – Songs Of Candlelight And Razorblades Live
Cette fois c’est vraiment la fin de 2015 et de ses bilans.
Rendez vous en 2016 pour de nouvelles aventures musicales !
Mine de rien, c’est presque le point final de notre grand bilan du meilleur de l’année 2015 !
On découvre aujourd’hui le deuxième du BEST OF THE BEST OF 2015.
Je vous rappelle que ce classement très sérieux est constitué par la somme des choix des meilleurs disques de l’année des plus grandes revues musicales mondiales.
N°2 – TAME IMPALA – Currents. (Modular)
C’est l’indiscutable second de ce classement. Très en avance sur son suivant, il aurait même pu avec quelques points supplémentaires devancer le premier.
Oui mais voilà, il manque des premières places à son actif. Tame Impala apparait vraiment dans tous les bilans de l’année, quasiment tout le temps dans le top 10, mais seulement deux fois à la première place, beaucoup moins souvent que le vainqueur que nous découvrirons bientôt. Seuls les Anglais de Q et les Australiens de Rip It Up ont élu Currents Meilleur Album De L’Année. Ce n’est pas assez, même si Clash (GB), OOR (Hol), Les Inrocks (Fra) et Humo (Bel) l’ont placé sur le podium.
Le mieux est de leur laisser la parole : « Kevin Parker is still writing the prettiest melodies in the world » (Rip It Up) ; « a near-perfect album in a body of already remarkably impressive works » (Clash) ; « le magnifique Currents explore un psychedelisme électronique, mélancolique et futuriste dont on n’a toujours pas fait le tour » (les Inrocks).
Évidemment il faut saluer ce qui constitue quand même une immense reconnaissance pour Kevin Parker, qui a fait le pari avec ce troisième album de ne pas se renouveler et de partir à l’aventure dans un nouveau registre. Une pop synthétique douce et poétique, gorgée de la sève de l’adolescence des années 80 et des phéromones de la dance-musique actuelle.
Un somptueux ensemble très sophistiqué au final, mais constitué à partir de chansons simples.
Découverte également du ZISTOR’S TOP 10, mon Best Of 2015.
N°2 – BEACH HOUSE – Depression Cherry. (Sub Pop)
Et c’est encore un choix qui s’avère très personnel. A ma grande surprise d’ailleurs, puisque je m’attendais à trouver Beach House bien au dessus de la 36ème place qu’ils occupent finalement au classement officiel …
Tant pis pour les autres. Restons égoïstes et gardons pour nous le grand bonheur et l’émotion ressentis à l’écoute du cinquième album du duo de Baltimore. On pourrait même dire DES albums car Thank Your Lucky Stars, le petit frère né quelques jours après Depression Cherry, mérite aussi d’être cité dans le bilan des réussites musicales de 2015.
Après une longue attente de trois ans depuis son prédécesseur, ce nouveau disque ne révèle pas de surprise ni de bouleversement. Beach House déroule avec une maitrise parfaite sa dream-pop atmosphérique. Victoria Legrand chante de manière féérique sur les accords et arpèges d’Alex Scally. Le tout est produit dans une impressionnante reverb de cathédrale par Chris Coady.
Il émane de ce disque une ambiance onirique, mais plutôt sombre et tourmentée. C’est ce qui différencie Depression Cherry des premiers disques de Beach House. Un côté toxique, une âpreté latente, conséquences d’un son plus dense et triste . Les chansons sont hantées, incantatoires, éblouissantes, à l’image de Sparks ou Space Song qui constituent les sommets de ce disque .
Une évolution insidieuse, qui ne fait que confirmer à quel point le duo est devenu essentiel.
Avant dernière page aussi pour L’ANNEE DU VANKE, les musts de l’année 2015 que Vanke a classés mois par mois.
En novembre , le disque du mois est Thula Borah « Hope For Disapointement ».
Vous pouvez tout savoir sur ce disque en relisant sa chronique ici.
Et il ne reste plus que deux jours pour découvrir le meilleur album de l’année 2015…
N°3 – SUFJAN STEVENS – Carrie And Lowell. (Asthmatic Kitty)
Les trois premiers du podium final sont largement détachés par rapport aux autres dans le décompte des points. C’est la preuve que ces trois disques font vraiment consensus, et se situent au dessus du lot de 2015.
Dans le cas de Sufjan Stevens, on le retrouve classé dans 19 des 20 publications retenues. Seul Rolling Stonel’a évincé, on se demande bien pourquoi, sachant que le magazine Américain a placé Adèle en deuxième position ou Keith Richards et Don Henley dans leur top 20 … En zoomant sur les hauts de classement, il est quinze fois dans le top 10, et neuf fois sur le podium. C’est l’Europe qui l’adore le plus, avec Mondo Sonoro (Esp), Oor (Hol) et Rumore (Ita) qui l’ont tous élu Meilleur Album de l’Année.
C’est un disque majeur, essentiel, qui a pourtant été fabriqué avec des outils minimalistes : une guitare, un piano, quelques pédales et effets pour bidouiller les voix des chœurs. Il n’en fallait pas plus à Sufjan Stevens pour bâtir une symphonie intime en onze mouvements, de Death With Dignity à Blue Bucket Of Gold, en franchissant des sommets de beauté et d’émotion avec Should Have Known Better, Drawn To The Blood, Fourth Of July ou No Shade In The Shadow Of The Cross. Des chansons qui évoquent une histoire familiale douloureuse et compliquée, racontée de manière tendre et fantomatique. Leur dénuement musical apparent n’empêche pourtant pas de ressentir un déferlement d’émotions. Elles déclenchent de manière systématique la chair de poule et ravivent les sentiments de communion céleste déjà ressentis par le passé à l’écoute de Tim Buckley, Nick Drake ou Bon Iver.
Une véritable unanimité mondiale autour d’un chef d’œuvre.
Passons maintenant au ZISTOR’S TOP 10, mon Best Of 2015.
N°3 – TAME IMPALA – Currents. (Modular)
Facile. Convenu. Oui, Tame Impala est sur mon podium comme sur beaucoup d’autres.
Mais il a fallu du temps pour arriver à ce résultat. Car Currents déstabilise en se situant à l’opposé de ce qu’on attendait après le triomphe de Lonerismen 2012. Les guitares psychédéliques aux effets de distorsion savante ont été rangées dans le fond du grenier. Kevin Parker (complètement seul dans la conception de ce troisième album de Tame Impala) les a remplacées par des synthés vintage et des boites à rythme eighties.
Ce fut une première surprise en mars en découvrant le premier extrait Let It Happen, rapidement digérée tant ce titre est une merveille de single, une invitation à la rêverie sur le dance-floor. Deuxième gros choc en avril avec Cause I’m A Man, nettement plus lourd à assimiler, avec son côté slow des 80’s à la Bee Gees, pas vraiment ma référence en matière de bon gout de cette époque. Vinrent ensuite le barré Disciples et la pop atmosphérique de Eventually pour se rassurer, vite suivis par la parution finale de l’album intégral en juillet.
Et là tous les morceaux trouvent leur place, leur cohérence. Kevin Parker a (définitivement ?) arrêté d’aller dans le sens de son public. Il n’en fait qu’à sa tête et écrit désormais les chansons qu’il aime entendre. Un mix de disco bancal, de slows adolescents pour emballer, de R&B psychiatrique, de douces comptines synthétiques, chantées d’une voix de falsetto, le tout détraqué par des manipulations et des accidents volontaires de la production. Une musique chaude, soyeuse, nuageuse et sensible.
Et du coup, on se laisse emporter dans cette aventure les yeux fermés, en appréciant à sa juste valeur un disque dense et riche, brillant de l’éclat de ses chansons pépites illuminées par la boule à facettes.
Et enfin L’ANNEE DU VANKE, les musts de l’année 2015 que Vanke a classé mois par mois.
Nous voici en septembre , avec Silversun Pickups« Better Nature ».
Et on enchaine avec le mois d’octobre. Vanke a choisi Chvrches« Every Open Eyes ». Un disque qui figure aussi en bonne position dans le Best Of The Best Of 2015 : 28ème.
Avant toute chose, nous vous souhaitons à tous, un très bon Noël !
Profitez bien des délicieuses gourmandises et des nectars à déguster de cette journée de fête. Nous on s’occupe de vous apporter des sons et des musiques exceptionnelles, puisqu’il s’agit du meilleur du meilleur de l’année. C’est en effet la suite de notre Best Of The Best Of 2015, classement de synthèse des bilans internationaux de fin d’année.
Aujourd’hui voici le pied du podium, avec la découverte du quatrième.
N°4 – FATHER JOHN MISTY – I Love You Honeybear. (Bella Union)
Franchement, sa présence à ce niveau est une surprise. Certes on avait souligné dans nos chroniques toute la qualité de ce disque, mais sans se douter qu’il deviendrait l’un des évènements de l’année.
Album de l’année de Paste (USA), sur le podium de Exclaim (Canada) et The Guardian (G-B), dans le top 5 d’Uncut (G-B), Oor (Hollande) et Rit It Up (Australie), la reconnaissance est vraiment mondiale pour le deuxième album de Father John Misty.
Rappelons que derrière ce pseudo se planque Josh Tilman, musicien complet à la fois chanteur, guitariste et batteur (chez Fleet Foxes notamment).
I Love You Honeybear est un disque dense et ambitieux, bien difficile à classer dans une catégorie précise. Les textes des chansons sont souvent amers, cyniques avec en particulier un penchant certain pour l’auto-dérision. Mais la forme musicale est, elle, insaisissable, passant du folk classique au chant religieux, sautant de la pop des 60’s au rock des 70’s, avec au passage une étonnante incursion dans les synthés des 80’s (le très beau True Affection).
Les guitares, cordes et autres pedal-steel sont idéalement mixés par Jonathan Wilson, qui contribue à faire de ce disque un monument de pop folk, à la fois hallucinée et éternelle.
De la belle ouvrage.
C’est aussi la suite du ZISTOR’S TOP 10, mon Best Of 2015.
N°4 – DEERHUNTER – Fading Frontier. (4AD)
Sans doute l’un des disques les plus écoutés cette année pour moi, Fading Frontier est un vrai album avec un début et une fin, et entre les deux une progression cohérente, une route à parcourir. A chaque nouvelle écoute on découvre des détails qui étaient passés inaperçus auparavant. Un petit gimmick par ci, un arrangement de cordes par là, contribuent au bonheur de réécouter ce disque.
Finalement la seule déception est de ne pas retrouver Deerhunter dans le top 10 du Best Of The Best Of 2015, même si ça s’est joué à peu de choses (il est 14ème). En le chroniquant, je m’attendais vraiment à un meilleur classement final.
Ce septième album de Bradford Cox est parfait. Il réalise la fusion d’une musique d’inspiration très pop et lumineuse et d’un contenu de textes imprégnés de monstres et de ténèbres. Je vous invite à relire la chronique très complète de Fading Frontier juste là.
Le haut de gamme de 2015, c’est une certitude.
Et enfin l’année 2015 vue par Vanke, L’ANNEE DU VANKE.
Les musts de 2015 sont présentés dans l’ordre chronologique à raison d’un disque par mois.
Pour le mois d’aout , voici God Is An Astronaut avec l’album Helios Erebus.
Ça commence à devenir sérieux ! A partir de maintenant, on aborde le top 5 du Best Of The Best Of 2015.
Rappelons que ce classement n’est pas le résultat de notre choix, mais établi très sérieusement par addition des bilans de fin d’année de la crème des rock-critiques mondiaux. Détails ici.
N°5 – COURTNEY BARNETT – Sometimes I Sit And Think, And Sometimes I Just Sit. (Marathon Artists)
La jeune Australienne est vraiment la révélation de l’année. Déjà présente dans mon top 10, elle confirme à l’échelle planétaire en figurant dans pratiquement tous les bilans annuels, et bien souvent dans les dix premiers.
Paste (USA) la classe troisième en saluant ses qualités « d’oreille pour la mélodie et de vision pour les détails ». Mieux encore, Spin (USA) et Exclaim (Canada) l’installent sur la deuxième marche du podium. « Pedestrian At Best est la meilleure chanson rock de 2015 » venant d’une chanteuse « perspicace et ouverte aux autres » selon les Américains. « Des chansons puissantes, rafraichissantes et sincères qui parlent de la génération actuelle, comme peu de disques y parviennent » pour les Canadiens.
Pour revenir sur la trajectoire de Courtney Barnett, vous pouvez relire notre chronique du mois de Mars.
En tout cas, pour un premier album c’est un coup de maitre, qui installe d’emblée l’Australienne parmi l’élite actuelle des chanteuses compositrices. Une artiste brillante et attachante.
Nos bilans personnels maintenant, avec tout d’abord le ZISTOR’S TOP 10, mon Best Of 2015.
N°5 – MAJICAL CLOUDZ – Are You Alone?. (Matador)
La short-list des 5 meilleurs de l’année comporte toujours un mélange délicat de coups de cœur et de valeurs sûres. Ce disque là est à ranger dans la catégorie des coups de cœur. Il n’est en effet pas dans le top du Best Of The Best Of, (63ème) même si sa sortie a été plutôt bien accueillie. Sans doute trop intimiste, trop écorché vif pour conquérir les foules.
Pourtant il est facile de se laisser emporter par les belles chansons tristes de Majical Cloudz, chantées avec charisme et délicatesse par Devon Welsh sur un fond musical en nappes cotonneuses, délicatement tissé par son binôme Matthew Otto. Fragiles, crues, toujours habitées avec une grande cohérence sonore et mélodique, les généreuses douze pièces de cet album très abouti sont toutes des enchantements.
Ne surtout pas essayer d’y résister . La tristesse est parfois jubilatoire.
La longue dernière ligne droite des bilans de fin d’année est déjà pour moitié effectuée.
Aujourd’hui nous découvrons en effet le 6ème du Best Of The Best Of 2015, classement de synthèse du meilleur de l’année établi à partir des plus grands magazines musicaux issus des quatre coins de la planète. Le détail est expliqué par là.
N°6 – JAMIE XX : In Colour (XL Recordings)
Dans sa chronique de Grimes, Vanke soulignait à quel point la Canadienne parvient à plaire à tous : « plaire aussi bien au grand public fan de Madonna et en même temps au public plus averti adepte des sons arty pop, ainsi qu’à une frange du public rock « . C’est la même chose avec Jamie XX. In Colour est un vrai disque de consensus, capable de ravir les rockers exigeants, les ravers de la première heure, les amateurs d’electro comme les fans des stars de la musique mainstream. Unanimement salué, il se classe donc logiquement dans le top 10 de 2015.
De son vrai nom Jamie Smith, le producteur-programmeur qui opérait dans l’ombre de The XX s’est depuis largement émancipé en devenant un DJ mondialement reconnu. Il passe son temps à sillonner les clubs du monde entier et à multiplier les featurings avec les meilleurs. In Colour est le fruit de ces mois (années ?) de papillonnage artistique. C’est forcément un disque construit avec des morceaux très variés, parfois pop et mélancoliques, parfois plus dance et torrides, toujours construits avec science et érudition. Le sans faute parfait.
Il n’est nulle part album de l’année, mais se hisse dans le top 5 des Italiens Rumore et des Espagnols Mondo Sonoro, sur le podium de Spin, du NME et de Q et sur la deuxième marche du Best Of 2015 de Pitchfork. Une belle reconnaissance.
Et maintenant, le ZISTOR’S TOP 10, mon classement personnel du meilleur de l’année.
N°6 – COURTNEY BARNETT – Sometimes I Sit And Think, And Sometimes I Just Sit. (Marathon Artists)
Ceux qui écoutent régulièrement mon Zistor Express ne seront pas surpris de la retrouver là. Courtney Barnett a été régulièrement programmée tout au long de l’année avec les différentes chansons de son épatant premier album, au titre à rallonge.
Il n’était pas trop compliqué de tomber sous le charme de cette Australienne sans prétention, au look de girl next-door avec ses jeans et chandails, dont la première qualité est l’excellence de son songwriting. Du début à la fin son premier disque nous ravit, depuis le classic-rock Elevator Operator jusqu’au langoureux Boxing Day Blues en passant par des tempêtes soniques (Pedestrian At Best, Nobody Really Cares If You Don’t Go To The Party), des ballades mélancoliques (Depreston) et l’emblematique et déjà standard Dead Fox.
On a l’impression d’écouter un best-of tant le talent est au rendez vous.
Et pour finir, voici L’ANNEE DU VANKE.
Vanke a retenu un album par mois pour illustrer ses musts de 2015.
Pour le mois de juin c’est Muse qu’il garde en mémoire, avec Drones.
Le Best Of The Best Of 2015 commence à se préciser.
Aujourd’hui on découvre le 7ème de ce classement établi par les plus grands magazines rock du monde. Pour en connaitre le mode d’emploi détaillé, c’est par ici.
N°7 – SLEATER – KINNEY : No Cities To Love (Sub Pop)
Celui-là, on ne l’a pas vu venir… Il a été totalement zappé dans The Musical Box, que ce soit dans nos chroniques ou dans les émissions radio. A tort finalement car voilà un disque unanimement salué en cette fin d’année, présent dans tous les bilans, en particulier dans le Top 10 de Clash et du Guardian, et mieux encore, dans le Top 4 de Paste et d’Exclaim.
De qui s’agit-il ? Trois riot grrrls tombées tout droit des 90’s. Corin Tucker, Carrie Brownstein toutes deux guitaristes et chanteuses, associées à Janet Weiss à la batterie, sont désormais quadragénaires mais elles ne lâchent pas l’affaire pour autant. Après l’impressionnant et ardu brûlot The Woods en 2005, Sleater-Kinney s’était mis en mode silencieux, le temps de laisser libre cours à des projets parallèles. On avait ainsi salué dans nos colonnes l’excellent Wild Flag en 2011, dans lequel figuraient Carrie Brownstein et Janet Weiss.
Dix ans après jaillit No Cities To Love. C’est leur huitième album, et il s’avère un concentré d’énergie punk authentique, mais jamais caricaturale. Car derrière le déferlement de colère sonique qui l’habite se placent des textes engagés, féministes, attaquant la société de consommation, l’argent roi et la lourdeur des conventions sociales. Les arrangements sont risqués, expérimentaux et révèlent un trio de rockeuses sans concession qui ont su préserver leur philosophie artistique de départ et y rester fidèle malgré l’érosion du temps.
Une authenticité assumée et bienvenue.
Bravo mesdames !
On passe ensuite à la découverte de mes dix meilleurs albums de l’année, le ZISTOR’S TOP 10.
N°7 – PURITY RING – Another Eternity. (4AD)
Ce disque constitue cette fois un choix très personnel. Car Another Eternity, deuxième album de Purity Ring, ne figure pas dans beaucoup de bilans de fin d’année. Il est même très loin dans le Best OF The Best Of 2015 (249ème pour être précis).
J’en suis tout chagrin car il n’a pas grand chose à envier à son prédécesseur Shrines, qui en 2012 remportait tous les suffrages. Même pop synthétique avec ses boucles R&B , ses tempos hip-hop, son instrumentation électronique de science fiction. Sans doute est-on simplement plus habitué à entendre ce genre de sons en 2015 et l’effet de surprise de 2012 se dilue quelque peu.
Mais comment pourrait-on s’habituer à la voix de sirène de l’espace de Megan James? Éblouissante, elle parvient à nous emporter sur des planètes lointaines, dans des mondes enchantés par des mélodies de fées et l’éclat cristallin de leurs sortilèges. Push Pull, Body Hache, Begin Again sont les perles électro-pop de cet album indispensable. Et en concert c’est encore plus magique.
Regardez par exemple cette version live de Body Hache au Conan O’Brien Show. Un des moments de grâce de l’année 2015.
Et on termine avec L’ANNEE DU VANKE.
Vanke a retenu un album par mois pour illustrer ses musts de 2015.
Pour le mois de mai son choix se porte sur The Mary Onettes et « Ruins »
Nous vous présentons avec émotion notre choix des meilleurs disques de l’année. Mais surtout vous pouvez découvrir le Best Of The Best Of 2015, classement de synthèse très sérieux, dont je vous rappelle une dernière fois le principe : il est constitué par l’addition des classements de fin d’année effectués par les plus grandes revues et sites musicaux planétaires. Il s’agit de : Rolling Stone, Spin, Stereogum, Consequence Of Sound, Paste et Pitchfork (USA), NME, Q, Uncut, Mojo, Clash et The Guardian (GB), Les Inrocks et Magic (Fra), Mondo Sonoro (Esp), Rumore (Ita), Oor (P-B), Humo (Bel), Exclaim (Canada) et l’Australien Rip it Up .
Alors quels sont les heureux élus de cette liste des meilleurs ? Pas Bob Dylan en tout cas. Lui n’est que 95ème. Ce n’est pas terrible mais il y a pire. Myley Cyrus est 238ème. Et Justin Bieber 277ème. Je sens que vous êtes déçus …
Aujourd’hui voici la 8ème.
N°8 – GRIMES : Art Angels (4AD)
Ce n’était pourtant pas facile d’accrocher une bonne place dans les bilans de fin d’année avec un album paru au mois de novembre… Et pourtant Claire Boucher est bien présente à ce nouveau rendez vous, comme en 2012. Elle est récompensée du titre d’album de l’année du NME, de Stereogum et Exclaim, et figure sur le podium de Pitchfork.
Vanke l’avait pressenti lors de sa chronique de Art Angels. : « Pop, dream-pop, experimentation, ce sont des hésitations, des revirements, des aller-retours constants entre ces dimensions et c’est là le génie de cette production (…) qui pourrait bien devenir un album de l’année dans quelques semaines ».
Grimes a laissé tombé l’électro mystérieuse de Visions pour aborder un style résolument plus pop, mais en se gardant bien de tomber dans le mainstream commercial. Elle reste imprévisible, rebelle et surtout autonome et indépendante. Elle assure toute seule les compos, la musique, les textes, l’enregistrement, le mixage et la production de ce nouvel album.
Ce disque est un kaleidoscope sonore : pop, dance, hip hop, trip Hop, shoegaze, synthwave et même indus sont passés à la moulinette artisanale de Claire Boucher pour élaborer un mélange musical coloré, plein d’énergie et de rage, qui parvient à être à la fois très expérimental et populaire. Une belle performance.
Le ZISTOR’S TOP 10 maintenant. Je vous rappelle qu’il s’agit du classement de mes 10 albums préférés de l’année.
N°8 – BLUR – The Magic Whip. (Parlophone)
Ce n’est absolument pas dans mes habitudes, mais curieusement mon année 2015 est marquée par l’écoute répétée de vétérans sur le retour. On en parlait il y a deux jours avec New Order, bien classés dans mon classement. Mais cela aurait pu être également le cas avec The Chills, auteurs d’un excellent come-back avec leur album Silver Bullets, pas dans mon top 10 mais sans problème dans le top 20.
C’est la même chose avec Blur. Je n’ai jamais été un fan absolu du groupe quelle que soit la période de leur carrière. Mais il faut bien reconnaitre que Damon Albarn et ses comparses sont toujours dans le coup, jamais vraiment distancés. Depuis Leisure en 1991 jusqu’à Think Tank en 2003 , en passant bien sûr par Parklife en 1994 et The Great Escape en 1995, années brit-pop, Blur a toujours figuré dans mes tops de l’année. Même Albarn en solo était monté sur mon podium de 2014.
Magic Whip est un disque qu’on attendait plus après 12 longues années de silence et de fâcheries. Enregistré brut à Hong Kong, retravaillé ensuite tranquillement par Damon Albarn, Graham Coxon et Stephen Street, il surprend par sa grande modernité. Loin de la reproduction des vieilles recettes rances du passé, loin d’essayer de constituer « le grand disque de la sagesse » de vétérans du rock, c’est tout simplement un putain de bon disque de pop-rock, joué par un groupe qui a su garder son âme intacte 25 ans après. Blur enchaine des chansons pop universelles à guitares et d’autres beaucoup plus recherchées, dans lesquelles on retrouve la marque de Damon Albarn, Gorillaz ou de The Good, The Bad & The Queen.
L’équilibre musical et sonore est parfait. Les retrouvailles se font dans l’allégresse.
Et enfin voici L’ANNEE DU VANKE.
Vanke a retenu un album par mois pour illustrer ses musts de 2015.
Pour le mois d’ avril il en a retenu deux, histoire d’éviter la routine. Death Cab For Cutie d’abord avec Kintsugi.
Deuxième page spéciale sur le meilleur de l’année 2015.
On poursuit en effet la découverte du BEST OF THE BEST OF 2015, classement général très sérieux établi par l’addition des bilans de fin d’année des plus grandes revues et sites musicaux planétaires. Il s’agit de : Rolling Stone, Spin, Stereogum, Consequence Of Sound, Paste et Pitchfork (USA), NME, Q, Uncut, Mojo, Clash et The Guardian (GB), Les Inrocks et Magic (Fra), Mondo Sonoro (Esp), Rumore (Ita), Oor (P-B), Humo (Bel), Exclaim (Canada) et l’Australien Rip it Up .
Ce sont pratiquement 300 albums différents qui ont été classés, avec des découvertes d’inconnus comme Esquimeaux (169 ème) ou Bomba Estereo (255ème) et parfois des vétérans inattendus à l’image d’Iron Maiden, à la 212ème place …
Mais ce qui vous intéresse, c’est forcément le top 10 ! Aujourd’hui voici la neuvième du classement.
N°9 – Julia HOLTER : Have You In My Wilderness (Domino)
Dès sa sortie, on avait bien senti dans notre chronique que cet album serait celui de la consécration. Le quatrième (en quatre ans) pour cette Californienne impressionnante, déroutante, à l’écriture musicale faite d’audace et de contrepieds.
Après trois premiers disques auto-produits et difficiles à apprivoiser, Have You In My Wilderness est lui illuminé par une orientation beaucoup plus pop et solaire. Pas du tout celle du RnB à paillettes des charts. Mais plutôt des histoires bizarres mises en musique par une girl next-door un peu intello, sur un mode doux et agréable. Les chansons sont d’une richesse inouïe dans les arrangements, les constructions mélodiques, les schémas rythmiques, et se révèlent de véritables symphonies pop, des pièces sonores hors du temps qui auraient autant pu enchanter les 60’s ou les 70’s.
Sea Calls Me Home, Silhouette, l’épatant single Feel You ou la bouleversante Betsy On The Roof sont parmi les plus beaux sommets de ce disque virtuose. Mojo et Uncut l’ont d’ailleurs élu meilleur album de l’année.
Beau et complexe.
Place maintenant à mon ZISTOR’S TOP 10. Je vous rappelle qu’il s’agit de mes 10 albums préférés de l’année, classés en toute partialité.
N°9 – NEW ORDER – Music Complete. (Mute)
J’aurais préféré sortir le lance roquettes, déplorer le retour de ces vétérans des 80’s, les traiter de has-been, souligner que sans Peter Hook leur légendaire et fâché bassiste ils ont tout perdu, que c’était mieux avant, etc …
Mais ce n’est pas possible…
Car il faut clamer que Music Complete est un superbe album, heureuse récompense après dix ans d’attente sans espoir. Que leur dance-music synthétique a su rester comme par magie dans l’ère du temps, celle de Daft Punk ou Disclosure (il suffit d’écouter Plastic, Tutti Frutti). Que Bernie Sumner n’a pas encore perdu sa voix et qu’il chante parfois mieux qu’il y a trente ans. Que Tom Chapman se débrouille plutôt bien à la basse. Que Singularity ou Academic sont des tueries. Que Restless est sans doute l’une des cinq meilleures chansons de tous les temps du groupe.
Bref que New Order est encore à la hauteur de notre immense affection en 2015.
Forever Yours …
Et pour finir L’ANNEE DU VANKE.
Vanke a retenu un album par mois pour illustrer ses musts de 2015.
Pour le mois de février il s’agit de New Disease avec Patent Life
C’est parti ! Place à l’effervescence de la fin du mois de décembre, avec ses petites gourmandises, ses cadeaux et son lent compte à rebours vers la fin de l’année. Une ambiance de lumières et de fête qui tombe pile au bon moment pour oublier ces temps de violence, d’égoïsme et d’obscurantisme.
La Musicalbox, se place à partir de maintenant sous le signe de la générosité. Celle de partager avec vous le meilleur de l’année musicale. Et même le meilleur du meilleur, puisque nous vous dévoilons le Best Of The Best Of 2015. Ce classement très sérieux est le résultat de la synthèse des bilans des plus grandes revues et sites musicaux mondiaux. Il s’agit de : Rolling Stone, Spin, Stereogum, Consequence Of Sound, Paste et Pitchfork (USA), NME, Q, Uncut, Mojo, Clash et The Guardian (GB), Les Inrocks et Magic (Fra), Mondo Sonoro (Esp), Rumore (Ita), Oor (P-B), Humo (Bel), Exclaim (Canada) et l’Australien Rip it Up . L’addition mathématique de tous leurs Best Of constitue ce classement que nous allons vous présenter jusqu’au 31 décembre.
Cette fin d’année est aussi l’occasion de vous présenter nos choix personnels. En ce qui me concerne, le Zistor’s Top 10 récapitule les dix albums qui m’ont le plus touché cette année. Et de son côté, Vanke reprend la formule de l’Année du Vanke, avec une rétrospective du meilleur de l’année, déroulée à raison d’un album par mois.
Voilà pour le mode d’emploi. Vous savez tout. Et maintenant en avant !
D’abord le BEST OF THE BEST OF 2015.
N°10 – KURT VILE : B’lieve I’m Goin Down (Matador)
C’est un habitué de ces classements. Déjà dans le top 3 en 2011 avec Smoke Ring For My Halo, l’Américain de Philadelphie confirme avec ce 6ème album.
Orfèvre en chansons classic-rock teintées d’Americana, Kurt Vile adopte encore ce même profil bas, humble, tout en retenue, presque timide. Un garçon discret dans sa présentation et son comportement, mais pourtant tellement brillant dans son songwriting. Il n’hésite pas à utiliser des instruments naturels (cuivres, piano, guitare acoustique) pour broder une véritable dentelle musicale, douce et tout le temps agréable.
Enregistré à New York, Los Angeles et surtout au Studio Rancho De La Luna à Joshua Tree avec Rob Schapf (Beck, Elliot Smith), ce beau disque planant et romantique a aussi bénéficié du soutien ardent de Kim Gordon de Sonic Youth. Tout un symbole.
Le ZISTOR’S TOP 10 maintenant .
N°10 – DJANGO DJANGO – Born Under Saturn. (Because)
Le quatuor Ecossais est lui aussi devenu une valeur sûre. Pourtant à sa sortie ce deuxième album semblait plus fade que son prédécesseur, le bricolé et sautillant Django Django (2012). Mais finalement voilà un disque qui a régulièrement accompagné l’année 2015, et s’est avéré au moment des bilans totalement indispensable.
Avec des arrangements surprenants et sophistiqués, un savoir- faire de la dance-music profonde et érudite, et des parties vocales aux harmonies éblouissantes, Born Under Saturn installe Django Django au top de la pop audacieuse et haut perchée.
Les pieds sur le dancefloor et la tête dans les étoiles.
Et pour finir L’ANNEE DU VANKE.
Pour janvier 2015, c’est l’album 31 de SPEAR OF DESTINY qui retient son attention. Vous pouvez tout savoir en parcourant son article sur le groupe ici.
On ne présente plus Wild Nothing. Habitué de nos chroniques depuis les débuts de la Musicalbox , c’est un des atouts majeurs de Captured Tracks, label à part sur lequel nous avons déjà écrit le plus grand bien.
Jack Tatum fera en effet son retour en 2016 avec un nouvel album, Life Of Pause, le premier depuis Nocturne en 2012. Il a donc eu tout le temps nécessaire pour l’enregistrer entre Los Angeles et Stockholm sous les manettes de Thom Monahan, qui a déjà travaillé avec Devendra Banhart . Les musiciens invités à participer à ce disque comprennent le batteur John Eriksson (des merveilleux Peter, Bjorn et John), le guitariste Brad Laner (Medecine), Pelle Jacobsson, percussionniste du Swedish Radio Symphony Orchestra et même un ensemble de saxophones …
Il faut dire que Tatum a clairement annoncé la couleur : il va y avoir du changement. Dans les déclarations faites à la presse, il parle de « ré-invention », de « donner une identité différente à ce nouveau disque », de « prendre le plus de risques possible » car il est « terrifié de rester classé dans un genre unique ». Saine et louable volonté nettement exprimée dans les deux premiers titres rendus publics dans une vidéo commune : To Know You et TV Queen.
Lancée par des drones de guitare en intro, To Know You est une chanson intrigante et sophistiquée qui prend ses distances par rapport à la douceur romantique qu’avait infusée Nocturne. Mais elle constitue quand même une pièce pop majestueuse, dans un registre fréquenté par le David Bowie d’Ashes to Ashes ou plus recemment Deerhunter. TV Queen est de facture plus classique pour le répertoire de Wild Nothing et célèbre la pop avec juste ce qu’il faut de sucre, enchantée par la voix ici nettement plus aérienne de Jack Tatum.
Un double single qui met l’eau à la bouche.
voilà le tracklist de Life Of Pause : 1Reichpop 2Lady Blue 3A Woman’s Wisdom 4Japanese Alice 5Life Of Pause 6Alien 7To Know You 8Adore 9TV Queen 10Whenever I 11 Love Underneath My Thumb
L’album sort le 19 fevrier 2016 chez Captured Tracks. Encore un peu plus de deux mois à attendre …