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Parfois on a un peu honte de nos chroniques après les avoir écrites. Les raisons peuvent être d’horribles fautes d’orthographe ou de grammaire, une photo mal centrée ou un son très moche.

Aujourd’hui, la cause tient au sujet même de l’article : We Were Evergreen.

Tout avait pourtant commencé normalement. La routine de l’élaboration d’un post : découverte de Daughters, un excellent morceau de pop électro, à la fois mélodique et dansante. Puis programmation au banc d’essai du Zistor Express. Et enfin confirmation au fil des écoutes qu’on tient là un groupe de qualité à faire connaitre à tout le monde.

C’est à partir de là que les choses se compliquent. Persuadé d’avoir affaire à des musiciens avant-gardistes nichés dans un loft de Brooklyn ou reclus dans une friche industrielle de Londres, on commence à mener l’enquête pour mieux les connaitre. Peut-être sont-ils même originaires d’Australie ? We Were Evergreen, ça sonne hémisphère sud aussi non ?

Et Paf ! La grosse claque. Car les trois musiciens de ce groupe s’appellent Michael Liot, Fabienne Débarre et William Serfass, se sont réunis en 2008 et sont Parisiens

C’était bien la peine de faire tout cet itinéraire pour finir à deux heures de chez soi et découvrir un groupe qui existe depuis 6 ans. Il y a heureusement une circonstance atténuante puisqu’ils vivent à Londres depuis quelques années déjà.

En tout cas, ils font réellement l’actualité de ce printemps, avec la parution prochaine de leur premier album, Towards. Il sortira le 5 mai et a été produit par Charlie Andrew, à qui on doit le monumental An Awesome Wave d’Alt-J. Daughters est le premier titre qui en a été extrait.

C’est une jolie ritournelle pop synthétique à la mélodie charmante et enchanteresse, qui rebondit sur un rythme groovy un peu bancal et pourrait bien devenir un premier tube du printemps. En plus le clip est original et facétieux et démontre qu’il est possible de créer une œuvre vidéo avec deux portes, une baignoire, un paravent, une malle et un w-c …

La preuve :

La Hollande : voilà une destination musicale que TheMusicalBox n’a jamais explorée, si ma mémoire est bonne.

En découvrant il y a quelques mois l’electro entêtante de Say Yes Dog, on leur attribuait au hasard une identité Anglaise (leurs arrangements novateurs) ou Scandinave (leur coolitude détachée). Et bien finalement, ils se situent à mi-distance de nos deux hypothèses : à La Haye au Pays Bas !

Leur histoire est trompeuse : deux Berlinois Paul Rundel (basse) et Aaron Ahrends (claviers et chant) se rencontrent dans le prestigieux Conservatoire Royal de La Haye où ils étudient l’ingénierie du son. Ils sont rejoints par un batteur de la classe de jazz le Luxembourgeois Pascal Karier. Des conditions de rencontre qui dégagent un avant goût de snobisme et d’élitisme musical ? Pas du tout. C’est même tout à fait le contraire.

Say Yes Dog joue une musique très facile et d’apparence hyper simple, résolument orientée vers le public des clubs et le dance-floor. Mais ce qui nous séduit irrésistiblement chez eux, c’est la tristesse et la mélancolie qui imprègne leur electro pop. Les compos sont destinées à faire se remuer jambes et postérieurs dans tous les macumbas de la planète, mais les sentiments qui en émanent mettent aussi la larme à l’œil et hérissent le poil. C’est une ambiguïté qu’on a déjà appris à aimer chez New Order et Hot Chip et qu’on retrouve bien chez eux dans une expression plus zen et décontractée, sans afféterie.

On les a découverts l’été dernier avec leur premier E.P et aussitôt programmés régulièrement dans le Zistor Express de notre radio program du soir avec ce titre : Get It.

Et c’est maintenant A Friend qui commence à apparaitre dans les play-lists des radios et faire le buzz en ce printemps 2014. Une chanson plus organique dans laquelle des échantillons de sons trouvés sont ajoutés à une base plutôt électronique. Des boucles d’arpèges de synthé tournent sur une rythmique très festive, presque ska, pendant que Aaron Ahrends déplore de sa belle voix mélancolique et chaleureuse l’absence d’un ami alors qu’il en a le plus besoin.

Une étrange manière de célébrer son cafard en dansant. On adore.

C’est un des plus beaux marronniers du journaliste rock. La question banale la plus utilisée quand on ne sait pas trop quoi demander à l’heure de l’interview : « mais euh, quelle est l’origine du nom du groupe ? »

La réponse est souvent décevante, du concept fumeux (Alt-J) à la loterie du hasard, en passant par les avions espions (U2) ou les personnages historiques (Franz Ferdinand).

Mais cette fois, avec eux, on risque un grand moment de solitude. CYMBALS. Plutôt sec comme nom. Sans doute pas de quoi produire une thèse pour caler un meuble.

Mieux vaut donc s’intéresser à leur musique.

Les Cymbals qui nous intéressent sont Londoniens. A ne pas confondre avec leur homonyme Japonais né en 1997 et disparu en 2003 (comme quoi ce nom a un grand succès malgré tout).

Ils sont quatre, et ce sont révélés en 2011 avec un premier album de post-punk funkoïde à la Talking Heads.

Depuis, ils ont poli et civilisé leur son, évoluant vers un style imprégné de pop synthétique d’inspiration récente (Metronomy) ou ancienne (Depeche Mode), épicé d’un brin de folie façon Passion Pit et de délicatesse surannée (citons China Crisis, pour ceux qui s’en souviennent encore …).

Le résultat est la parution d’un deuxième album The Age Of Fracture chez Tough Love Records.

Dans ce disque, Cymbals nous poussent à envahir le dance-floor pour évacuer l’angoisse et la morosité de l’époque actuelle, marquée par une fracture historique décrite par l’historien Daniel T.Rodgers . C’est d’un de ses livres qu’est tiré le titre de l’album.

Danser dans la tristesse et les bras au ciel, voilà qui rappelle forcément New Order, l’un de nos vénérés grands totems musicaux.

Il suffit de prêter l’oreille à Erosion, par exemple et tout concorde. Le tempo glacial est distillé par une drum-machine. Les notes de basse sont mélodiques et caverneuses. Les guitares résonnent dans le brouillard de manière cristalline. Et surfant au dessus de ce beau paysage sonore embrumé, la voix fragile et haute de Jack Cleverly (dont l’intonation se situe entre Peter Gabriel et Kele Okereke) nous transporte dans son univers hanté et riche en émotions.

Catharsis sur le dance-floor.

Et non Vanke ! Brooklyn n’est pas l’unique cible de mon radar de détection musicale ! Elargir le faisceau de ses recherches est même indispensable, si on veut connaitre le plaisir de nouvelles découvertes qui se distinguent de la brillante avant garde New Yorkaise.

Cap sur Philadelphie par exemple. C’est le berceau du fameux Philly Sound des 70’s, bande son soul-funk torride des déflagrations hormonales de mon adolescence. Mais c’est aussi la ville d’où provient un de mes disques de chevet actuels : Cheerleader.

Autant vous prévenir tout de suite, c’est une découverte assez pointue pour laquelle les infos ne courent pas les rues. D’ailleurs, si vous tapez sur votre moteur de recherche habituel « Cheerleader, Philadelphia », voilà le résultat :

Voici donc des infos plus pertinentes. Cheerleader est un quintet. A son origine deux copains, Chris Duran (chant et guitare) et Joe Haller (guitare), partis du Connecticut jusqu’à Philadelphie, où ils structurent le groupe avec Paul Impellizeri (basse), Josh Pannepacker (batterie) et Carl Bahner (claviers).

Ce sont vraiment de tout nouveaux venus, même pas signés par une maison de disque, qui n’ont pour l’instant à leur actif qu’une demo de trois titres. Ce n’est pas grand chose, et d’ailleurs, est-ce que ça vaut bien la peine de s’emballer pour Cheerleader ?

La réponse est oui, évidemment.

Il suffit de prêter l’oreille à la parfaite Do What You Want. Malgré une production lo-fi, démo l’oblige, on craque instantanément sur sa mélodie paisible et chaleureuse, sifflotée sous un soleil de fin d’hiver pendant que les guitares acoustiques et électriques lui brodent un habit de lumière somptueux et en font une pop-song classique et intemporelle.

On pense forcément à leurs voisins de Philadelphie The War On Drugs et Kurt Vile, et par conséquent au meilleur R.E.M, mais dans une démarche plus ouverte vers le grand public, plus pop. Le groupe n’hésite pas à citer des influences très variées allant de Wu Tang Clan et Haim jusqu’aux Pixies, Beach Boys ou Radiohead.

Leur prochaine étape est le rituel de passage obligatoire du festival SXSW à Austin. Et l’espoir de sortir un premier album durant l’année 2014.

Bien avant tout le monde, on vous avait présenté Alt-J à l’époque où ils n’avaient produit que quelques demos sur le net. Est-ce que Cheerleader suivra le même chemin vers la gloire ? Peut-être pas, mais ils constituent déjà la preuve qu’il est possible avec un peu de curiosité, de découvrir des chansons magnifiques et totalement inédites, en dehors des circuits officiels et du matraquage orchestré par les major compagnies.

Une belle récompense pour nous. Et de grands espoirs pour Cheerleader.

On connait tous la « Journée de La Femme », tous les 8 Mars. Désormais il faudra aussi se familiariser avec Woman’s Hour!

Ce quartet de Londres est en effet une belle découverte parmi les jeunes pousses de ce printemps 2014 .

Le groupe est né en 2011, construit autour de la voix de sirène de Fiona James, dont l’écrin protecteur est tissé par ses acolytes William (guitare), Nick (Basse) et Josh (Claviers). Un premier single, Darkest Place, est paru en octobre.

Depuis, le groupe a signé chez Secretly Canadian (Damien Jurado, JJ, The War On Drugs), chez qui il publie un nouveau single : Her Ghost.

Musicalement, c’est le genre de petite douceur qu’on adore. Une friandise pop en apparence légère et facile à digérer, mais qui s’avère étonnante par sa longueur en bouche. Ce qui pourrait n’être qu’une guimauve pâlichonne se révèle riche et sophistiquée dans sa palette gustative. On y perçoit l’amertume de la mélancolie, la froideur des ténèbres et le salé des larmes. La voix de Fiona James incarne toutes ces sensations avec perfection. Résonnant d’échos Lynchiens, elle émerge des limbes telle une revenante réincarnée sous une apparence gracile et enfantine. Un style d’ apparition qui nous a toujours enchanté, que ce soit il y a trente ans (Julee Cruise, Kate Bush) ou plus récemment (Beach House, Daughter).

Her Ghost traduit une évolution par rapport au premier single. Les guitares ont pris du volume et de la hauteur avec des effets de reverb qui soulignent idéalement le côté fantomatique de cette pop-song évaporée.

Mon petit doigt, habituellement bon outil de prédiction, me dit qu’on devrait beaucoup entendre parler d’eux dans les mois qui viennent.

Mais ce n’est qu’un pressentiment …

Simon Raymonde est une véritable légende de l’épopée du rock et l’évoquer s’accompagne d’un afflux irrésistible d’émotions.

En premier lieu, il fut, jadis l’un des piliers des Cocteau Twins, groupe magique qui enchanta nos années 80 et marqua pour toujours notre mémoire musicale. Aux côtés de Robin Guthrie, il accompagnait Elizabeth Frazer, chanteuse en cristal à la voix de sirène extra-terrestre et la plus belle voix de l’histoire du rock.

Après la fin des Cocteau Twins en 1997, Simon Raymonde nous fit une deuxième offrande musicale, en créant son propre label, original, décalé, inspiré et curieux. Bella Union fut à l’origine de la découverte de trésors cachés parfois méconnus (Lift To Experience, Veronica Falls) dont certains sont depuis devenus des valeurs sûres (Fleet Foxes, Beach House).

Mais aujourd’hui, c’est de sa musique dont on reparle. Car Simon Raymonde a repris ses instruments pour se réincarner sous la forme de Snowbird.

C’est un duo qu’il a formé avec Stephanie Dosen chanteuse originaire du Wiconsin, auteure d’un album solo A Lily For The Spectre en 2007 et qui a déjà collaboré avec Massive Attack, Chemical Brothers et Midlake. On retrouve d’ailleurs Eric Pulido et McKenzie Smith de Midlake parmi les musiciens qui ont participé à l’album Moon, paru il y a quelques jours chez Bella Union, aux côtés d’autres invités prestigieux : Jonathan Wilson, Paul Gregory de Lanterns On The Lake et surtout Ed O’Brien et Phil Selway de Radiohead.

Snowbird est le résultat d’une belle complicité entre l’écriture affirmée et la voix pure de Stephanie Dosen et l’écrin musical fabriqué par Simon Raymonde avec son savoir faire : la douceur des instruments, la noirceur des accords illuminée par l’orfèvrerie de ses arrangements.

A l’écoute de All Whishes Ares Ghosts, il est difficile de ne pas parler de Cocteau Twins. Car après une intro plutôt classique au grand piano et à la flute, la chanson s’envole vers des sommets mélodiques avec un chant dont les voix dédoublées se placent à des octaves très hautes, des altitudes qu’affectionnait tant Liz Frazer. On ne va surtout pas se plaindre de cette comparaison. Car à l’heure où tant d’autres s’inspirent maladroitement des Cocteau Twins, il ne faut pas oublier qu’il s’agit cette fois du musicien qui fut il y a trente ans à l’origine de cette écriture musicale si bouleversante.

Beauté et émotion intemporelles.

Devoir écrit de Philosophie. Question : la pluie peut-elle ruiner la révolution ? Vous avez trois heures …

C’est bon. Vous pouvez oublier Deleuze et Foucault. Rain ruins revolution est, en ce qui nous concerne, une chanson ( et même un tube), écrite par Let’s Wrestle.

C’est un trio de Londres. Wesley Patrick Gonzalez (chant et guitare), Max Hanks (guitare) et Darkus Bishop (batterie) ont déjà publié deux albums en 2009 et 2011, et viennent de sortir leur troisième, l’éponyme Let’s Wrestle le 10 fevrier chez Fortuna Pop ! (Allo Darlin’, The Pains of Being Pure At Heart, Joanna Gruesome et The Primitives).

Ce disque marque une nette progression vers plus de calme et de maturité. Oublié le côté teenager et chien fou du premier album, le grunge sauvage du second, Nursing Home, pourtant peaufiné par le grand maitre Steve Albini. La place est faite désormais à des mélodies plus élaborées, des chansons moins tendues et nerveuses et des arrangements plus acoustiques. On entend chez eux une belle communion entre les guitares des Byrds ou des Beatles, la surf-pop psychédélique Californienne des 70’s et la puissance du son moderne des groupes de l’ère du temps présent comme Veronica Falls ou Yuck. Ce n’est d’ailleurs pas tout à fait un hasard, puisqu’on retrouve à la production Rory Atwell (ex Test Icicles) déjà derrière les manettes de ces deux derniers groupes.

On découvre aussi sur ce disque l’apparition de cuivres et de cordes, qui soulignent là encore la volonté de Wes Gonzalez de se rapprocher d’un rock plus classique, dont les sources dévoilées ont pour nom Crosby Still & Nash ou The Kinks. Une autre information peut être utile : le beau-père de Wes Gonzalez n’est autre que Peter Astor, un nom qui éveille pour des anciens comme nous des tas de souvenirs nostalgiques, puisqu’il était le chanteur d’un groupe culte de la fin des 80’s, Weather Prophets, spécialiste des pop songs somptueuses et délicates en mid-tempos acoustiques. On a du mal à imaginer que cette figure tutélaire n’ait pas déteint sur l’écriture de Let’s Wrestle.

Encore un bel exemple de recyclage du meilleur du passé avec la qualité du présent, éternel recommencement de la musique rock pour nous enchanter.

Et en tout cas un petit air de printemps, déjà !

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C’est le gros évènement des jours à venir : le grand retour de Metronomy.

Le génial Joseph Mount et ses trois petits camarades publient le 10 mars leur nouvel album Love Letters. La pression qui s’exerce sur eux monte indiscutablement d’un cran, après le kolossal succès de English Riviera en 2012 qui les avait érigés en superstars de la pop bancale.

Cette marque de fabrique figure encore largement sur les 10 morceaux de Love Letters. Les beaux accords et les mélodies pop et mélancoliques sont chahutés par des machines et des claviers déglingués. Normal.

Mais on retrouve aussi des changements sur ce nouvel album. Les chansons se font plus funky, plus puissantes et rutilantes. Et surtout Joseph Mount a pris confiance dans sa voix ou simplement découvert le plaisir de chanter et il se lâche sans complexe. Là où on percevait une mise en retrait timide du chant sur le précédent disque, sa voix se distingue désormais haut et clair, mixée plus en avant, mais également plus relâchée et apaisée, ce qui convient parfaitement aux morceaux qui se plongent dans l’ambiance des sixties (Love Letters, Month of Sundays), comme à ceux d’inspiration plus moderne et funk (I’m Aquarius, Call Me).

Car c’est en effet la caractéristique essentielle et l’outil de séduction premier de Metronomy : cette capacité à fondre dans leur chaudron créatif une multitude de références musicales. Le funk, la Soul, la pop des 60’s, le folk, la new-wave 80’s, le folk déjanté, les comédies musicales des 70’s, l’electro minimaliste, le R’n’B ou la pop underground se cotoient et se mélangent dans des compositions harmonieuses, où l’érudition pourtant évidente n’est jamais surlignée. C’est au contraire la recherche d’une économie de moyens qui prime chez Metronomy, avec l’utilisation d’une boite à rythme préhistorique, des arpèges ou des accords simples joués sur des instruments vintage. Et pourtant Love Letters est un disque d’une grande richesse, sans doute difficile à cerner dès la première écoute, mais qui devient vite indispensable ensuite.

A la fois classique et moderne.

Laura Hill est une artiste que TheMusicalBox a un grand plaisir à vous présenter. D’abord parce que son aventure musicale, baptisée Scraps, nécessite de longues recherches sur le net pour être débusquée. Et ensuite car il s’agit d’une musicienne atypique, profonde et originale.

Un peu d’histoire : il y a deux ans, j’avais flashé sur un drôle de morceau electro-pop, léger, frais et sautillant, bizarrement intitulé « 1982 ». Comme toujours en pareil cas, Scraps s’était retrouvé immédiatement programmé dans le Zistor Express pendant de longues semaines.

Sans plus d’infos sur cette chanson plutôt inhabituelle, j’avais un peu laissé tomber et perdu le groupe de vue.

Et hop ! Devinez qui réapparait aujourd’hui ?

Scraps est un groupe de l’écurie Fire Records, découverte récemment dans nos colonnes via les épatants Hospitality, et qui compte dans ses rangs des valeurs sûres comme Guided By Voices et de talentueux nouveaux venus tels Blank Realm ou un de nos coups de coeur passés Scott & Charlene’s Wedding.

L’actualité le concernant est la prochaine parution de l’album « Electric Ocean » le 11 mars prochain. C’est l’occasion de faire plus ample connaissance avec Scraps, et de découvrir que derrière une musique pop synthétique d’apparence légère et superficielle se cache une personnalité très riche, en l’occurrence celle de Laura Hill.

Cette Australienne de Brisbane est en effet l’unique chanteuse et musicienne de ce « one woman band ». Elle joue une musique très minimaliste, basée sur des boites à rythmes et des synthés qui sonnent franchement cheap et vintage. Sa voix vient ensuite se placer le long de méandres torturés et timides, discrète, évanescente. Une déclinaison moderne très bedroom-pop et D.I.Y de la pop synthétique des eighties qu’on a jadis adoré (Fad Gadget, OMD, Devo ou Human League).

Et ça fonctionne plutôt bien : de l’onctueux « Mushroom Gods » à la comptine triste « Gone » en passant par la douceur de « Asleep » et l’énergie de « Projections », les neuf titres de « Electric Ocean » nous font goûter un mélange parfaitement dosé de sucré et d’amertume.

On apprécie la profondeur et la délicatesse de cette étrange recette.

Voilà vraiment de vieux amis qui reviennent au premier plan. The Notwist, compagnons de nos soirées musicales du début du 21ème siècle, refont l’actualité avec un nouvel album.

« Close to The Glass » sortira dans une petite quinzaine de jours chez City Slang (et Sub Pop aux USA). C’est un véritable évènement, car leur dernier disque remonte tout de même à 2008. Six longues années depuis « The Devil, You And Me ».

Mais notre meilleur souvenir est encore plus ancien. Il faut remonter le temps jusqu’en 2001 pour se replonger avec délices dans l’écoute de « Pilot », merveille de chanson pop fragile et intimiste qui nous avait fait connaitre ce groupe Allemand.

The Notwist existait déjà depuis dix ans à l’époque, autour des deux frères Markus (guitare, chant) et Mickael Acher (basse), épaulés par Martin Gretschmann (programming) et le batteur Martin Messerschmidt. Leur cinquième album, « Neon Golden » avait été une divine surprise en 2002 et nous avait touché par sa simplicité et son ambition. Sa simplicité résidait dans l’écriture de belles chansons pop, aux mélodies plutôt classiques et terriblement mélancoliques, mais conjuguée à l’ambition de réussir une fusion des instruments organiques du rock avec les boucles et les machines de la musique électronique, voire d’intégrer des éléments de folk expérimental ou de jazz. Une architecture audacieuse et complexe, mais au final très réussie.

Depuis cette heure de gloire ils avaient franchement disparu de nos écrans radar. En 2007, on apprenait le départ du batteur, remplacé par Andi Haberl. Et puis en 2008, il y eut la sortie du sixième album, le beaucoup plus banal « The Devil, You And Me », passé quasi inaperçu.

On n’attendait donc pas monts et merveilles de « Close To The Glass » et surtout pas qu’il atteigne l’envergure de « Neon Golden ». Et pourtant l’écoute des premiers morceaux rendus publics constitue une bonne surprise.

« Close To The Glass », le premier éclaireur en novembre, avait réveillé notre attention. Les vocaux toujours fragiles et délicats de Markus Acher sont secoués par la pulsation électro d’une musique expérimentale et robotique aux boucles presque R’n’B.

Et surtout voici « Kong », beaucoup plus catchy et qui convainc instantanément. C’est une superbe chanson au rythme tendu, mais aérien, scandé par la voix de Markus Acher, digne héritière des anciens titres du groupe, mais qu’on aurait pu trouver indifféremment sur un album de New Order comme de Belle And Sebastian.

Oui je sais, c’est un grand écart, mais il mesure bien toute l’amplitude de notre affection pour le come-back de ces véritables revenants.

Une petite découverte pour finir la semaine. Shy Nature est un quatuor du Nord de Londres repéré par notre centre de détection depuis l’automne dernier et la sortie de leur premier E.P, l’éponyme « Shy Nature E.P ».

Notre curiosité a été instantanément piquée par cet indie-rock à guitares, superbes avec leurs sons de jangle cinglant et puissant, et à la grande qualité mélodique soulignée par la belle voix haute et claire de William, leur chanteur. Depuis septembre, « Washed out » a longtemps été joué dans le Zistor Express de notre radio program.

Après s’être fait remarquer en première partie de The Breeders ou Splashh en 2013, Shy Nature revient dans l’actualité de ce début d’année.

Pour confirmer leur trajectoire ascendante, les Londoniens publient un nouveau single, « Lie Back » le 17 fevrier chez Kissability. Et ils en profitent pour franchir un nouveau pallier. Une écriture de plus en plus éloquente installe cette chanson accrocheuse dans une vitrine d’hymnes destinés aux grandes scènes, aux côtés de celles de The Maccabees ou Two Door Cinema Club, avec qui ils partagent les gimmicks de guitare et la douceur de la voix du chanteur. L’ambiance est par contre plus speed et sauvage, avec des réminiscences des splendeurs du passé de l’indie-rock des 90’s telles que Wedding Present. Rien que des références plus qu’appréciées dans TheMusicalBox.

Un groupe plein d’energie et (très) prometteur.

Quand on vous fait part de nos découvertes musicales, il faut bien reconnaitre qu’il n’existe aucune garantie qu’elles soient un jour couronnées de succès et qu’elles confirment les espoirs placés en elles.

Mais cette fois, avec Thumpers, il s’agissait d’une très bonne pioche.

Il y a tout juste un an, TheMusicalBox vous révelait avec enthousiasme l’existence de ce duo Londonien inclassable, talentueux et prometteur, à l’occasion de la sortie de leur deuxième single « Dancing’s done » : « On est épaté par les choeurs lyriques en chorales quasi religieuses qui flottent en apesanteur au dessus des syncopes et du bruit ».

Et en douze mois, cette intime conviction d’avoir dans notre boite à musique un groupe en devenir de grande qualité ne s’est jamais contredite. Les titres se sont succédé dans la play-list de Zistor Express au fil des parutions :

« Unkinder » :

« Sound Of Screams » :

Et maintenant, Thumpers publient (enfin) leur premier album « Galore ». Et c’est un grand bonheur. Il sortira le 11 février aux USA et seulement en mai en Europe (mais pourquoi si tard ?). Produit par l’excellent David Kosten (Bat For Lashes, Dog Is Dead, Everything Everything), il permet de faire le lien entre tous les premiers titres déjà connus, qui figurent sans exception sur le disque. C’est également l’occasion de découvrir de nouveaux morceaux qui reflètent une progression très réussie.

Derrière l’aspect chatoyant et exubérant de leur musique on perçoit la force d’une grande sincérité. Marcus Pepperell et John Hamson Jr sont de vrais amis d’enfance, qui se connaissent depuis l’âge de onze ans. Ils sont allés enregistrer « Galore » dans leur région d’origine le Warwickshire. C’est sans doute là bas qu’ils puisent l’âme et l’authenticité qui viennent donner de la consistance à leur style « chien fou ». On entend toujours chez eux des cavalcades funky et syncopées à la batterie, des nappes de claviers aériennes, des guitares cristallines, et des voix androgynes qui psalmodient des airs loufoques, mais le résultat produit s’avère terriblement pop et paré d’un classicisme en dehors du temps. On imagine Animal Collective accompagné par Foals, Peter Gabriel (le meilleur, celui de Genesis et « Games without Frontier ») jammant avec Friendly Fires ou un mix de Passion Pit et XTC

Étonnante alliance entre une démarche expérimentale dans les rythmes ou les sons, et une volonté d’écrire des chansons gorgées d’émotions et illuminées par la beauté des mélodies.

Un grand disque.

Impossible de ne pas vous parler d’East India Youth. C’est vraiment l’étonnante révélation du moment !

Pour en parler il faut utiliser le masculin singulier, car East India Youth est en fait la création en solo de William Doyle. Ce Londonien natif de Southampton a fait son apprentissage musical au sein du combo rock Doyle & The Fourfathers, avant de traverser une crise spirituelle. Il renie sa foi dans les guitares et perd l’envie de s’exprimer via la musique rock classique. S’opère alors pour lui une véritable conversion à la musique électronique, le choix d’une sainte écriture à l’aide de claviers, d’écrans d’ordinateurs et autres bidouillages informatiques, toute vouée à une icône nommée Brian Eno. East India Youth était né.

Après trois longues années de travail obsessionnel, un premier E.P « Hostel » sort en avril 2013. Puis c’est l’album « Total Strife Forever » (clin d’oeil au « Total Life Forever » des Foals) qui vient de paraitre chez Stolen Recordings.

Ce disque est une plongée dans une ambiance extraterrestre. On y découvre des instrumentaux électro (cinq sur les onze titres de l’album) dans une veine expérimentale irriguée par le Eno de « Music For Airports », contrastant avec des morceaux plus rythmés par des percussions électroniques glaciales. On est envouté par des passages très mélodiques voire carrément spirituels avec des chœurs grégoriens galactiques qu’auraient appréciés Alt-J, d’autres plus lents et minimalistes dans la droite lignée du David Bowie de « Low », et même des envolées à la Vangelis (j’en entend quelques uns qui s’esclaffent dans le fond de la classe, mais si si : il y avait des belles choses dans « Les Chariots de Feu » …).

Les chansons sont souvent construites en lents et délicats crescendos assurés par la puissance des drum-machines et la délicatesse de la (superbe) voix de William Doyle, et à partir de quelques nappes ou accords de claviers, s’élèvent vers une tempête orchestrale électronique. Un style de construction toute en nuances progressives qu’on retrouve aussi dans les symphonies de la musique classique, et brillamment recyclé ici.

Bref : la démarche de East Youth India est pleine d’audace, d’érudition, mais tout sauf ennuyeuse. Elle trouve même rapidement son public. L’album a été à sa sortie dans le top 10 des ventes, un signe qui ne trompe pas sur les possibilités d’un avenir à la James Blake pour ce garçon hyperdoué.

Voilà donc une musique qui ressemble simultanément à tout et à rien, et réalise une fusion éblouissante entre les machines et l’humain.

De la pop totalement hybride.

C’est encore un retour qui fait plaisir : celui de Tokyo Police Club, avec l’annonce d’un album à venir : « Forcefield ».

Tokyo Police Club, comme son nom de l’indique pas, est un groupe Canadien, et plus précisément de Newmarket dans l’Ontario. Ils sont dans notre radar de surveillance depuis leur premier album « Elephant Shell » en 2008. Le power rock speedé et euphorique de ce premier opus nous avait vraiment enthousiasmé.

Pour retrouver cette énergie il suffit de se remémorer son single emblématique « Your English Is Good » :

Six ans se sont écoulés depuis, avec deux albums dans l’armoire à souvenirs. « Champ », un excellent deuxième album pour confirmer leur talent en 2010, suivi de l’inattendu « Ten Songs, Ten Years, Ten Days » en 2011, un disque de reprises étonnant par son principe : enregistrer chaque jour pendant 10 jours consécutifs et au bout de 10 heures maximum de répétitions une reprise d’une chanson importante de chaque année des 10 années précédentes ..! Pigé ? En tout cas c’était un concept-album plutôt original.

Mais maintenant c’est du sérieux, puisque leur troisième véritable album est annoncé. Il s’intitule « Forcefield » et paraitra en mars prochain chez Mom + Pop, une bonne maison, habituée de nos colonnes (Sleigh Bells, Cloud Nothings , Fidlar ou Poliça) . Il a été produit par Doug Boehm qui a travaillé avec Girls et The Vines .

Deux extraits sont déjà disponibles. Le clip long format de « Argentina part I, II, III » publié il y a un mois. C’est le morceau d’introduction de l’album et une belle pièce en trois actes de 9 minutes. D’une densité inhabituelle chez Tokyo Police Club, ce morceau met remarquablement en valeur la voix de David Monks, parfaitement portée par les changements de tempos, enchainant les moments lents en mélodie fragile sur claviers minimalistes, puis explosant dans des refrains tonitruants soutenus par des guitares puissantes. Du très haut de gamme.

« Hot Tonight » est le deuxième extrait à être rendu public. Nettement moins tourmenté que le premier titre, il décline un rock solaire et réjouissant dans un style simple et direct, qui devrait sans trop de problème incendier les lecteurs de son ou les scènes des festivals de 2014.

Festif et torride.

Il est toujours agréable d’avoir des nouvelles de vieilles connaissances. Alors forcément quand on apprend que REAL ESTATE est de retour avec un nouveau single, la bonne humeur revient.

On peut se permettre de les appeler « vieilles connaissances » car le groupe du New Jersey a été le sujet de l’un de nos tous premiers articles dans TheMusicalBox . C’était le 10 octobre 2011. L’album « Days », paru à cette époque, leur premier chez Domino qui venait de les signer, était un vrai bon disque. Son pop-rock à guitares, simple, sensible et sincère avait vraiment convaincu et figurait même dans certains bilans de fin d’année en 2011.

Après un peu plus de deux ans de silence, Real Estate est de retour. Le line-up a changé avec l’arrivée d’un nouveau clavier Matt Kallman (ex-Girls), qui vient s’ajouter à Martin Courtney (chant et guitare), Matt Mondanile (guitare), Alex Bleeker (basse) et Jackson Pollis à la batterie.

Leur troisième album « Atlas » est calé pour le 3 mars prochain. En guise de présentation voici « Talking Backwards ».

C’est un premier extrait plutôt réussi et conforme à ce qu’on apprécie beaucoup chez eux : une pop ligne claire, mélodique et délicate jouée sur un tempo enlevé, avec une ambiance très Américaine. On pense au R.E.M des débuts, en plus apaisé et aérien. Un chouette mélange des ambiances denses et pleines de sentiments de Galaxie 500, de la douceur de la voix de Nick Drake et de la coolitude de Pavement.

On remarque aussi un son beaucoup plus clair et moins noyé dans les effets de reverb et de fuzz que sur « Days » il y a deux ans. Il est le fruit de l’excellent travail de production de Tom Shick (Norah Jones, Ryan Adams, Willy Mason) qui a enregistré le groupe dans les studios de Wilco à Chicago. Voilà un emballage sonore qui habille parfaitement Real Estate et pourrait leur permettre de rencontrer un public plus large.

Quand émotion rime avec décontraction.

Pas grand chose à signaler du côté des grosses sorties discographiques actuellement. Enfin si on excepte l’épatant album de Temples dont Vanke vous a fait une présentation élogieuse et alléchante hier.

C’est donc le moment idéal pour poursuivre l’exploration des nouvelles têtes qui apparaissent dans les feux des projecteurs.

TheMusicalBox met une fois de plus le cap sur un de ses quartiers préférés, territoire fertile en nouveautés : Brooklyn, New York.

Aujourd’hui nous y découvrons Hospitality.

Ce trio va en effet publier son deuxième album « Trouble » le 28 janvier chez Merge records, la maison de disques d’Arcade Fire aux USA et chez Fire Records en Europe. Il fait suite au délicat et très college-pop « Hospitality » paru en 2012.

« Trouble » est nettement plus intense et persuasif. Il réalise la fusion parfaite entre le rock minimaliste à guitares typique de New York (Velvet, Galaxie 500) et l’indie-rock mélodique et sensible Anglais des Smiths ou de The House Of Love .

La musique de Hospitality conjugue la simplicité de l’éternel et basique trio guitare-basse-batterie et la sophistication d’un climat musical décalé et poétique, marqué par de surprenantes syncopes rythmiques ou l’ajout occasionnel de synthés ou de cordes. La voix sexy et chaleureuse d’Amber Papini prend son envol au dessus de ses propres arpèges et riffs de guitare, soutenus par la basse ronde de Brian Betancourt et la batterie de Nathan Michel, également metteur en son du groupe.

On aime bien l’humilité et l’absence de look de ces trois-là qui nous font sourire et taper du pied comme face à une répétition du groupe du bar d’à côté. Mais là encore, il ne faut pas se fier à leur style « boys & girl next door« . Leurs chansons sont loin d’être simplistes ou mièvres. Pas de bluettes ou de sérénades chez eux, mais des textes qui abordent la face cachée de la nature qui nous entoure, la gravité et l’angoisse qui se cachent derrière l’écran d’un ciel bleu ou d’un océan majestueux. Voilà le « trouble » qui donne son titre à l’album.

Troublant donc. Et vraiment séduisant aussi.

Malgré le récent changement d’année, TheMusicalBox n’a pas l’intention de modifier sa ligne éditoriale : vous faire découvrir de talentueux groupes émergents dont vous n’avez pas encore entendu parler.

En voici encore une belle illustration avec The Casket Girls.

C’est un trio. Les deux soeurs Elsa et Phaedra Greene sont originaires de Savannah en Georgie (USA). Elles ont rencontré un jour par hasard dans un jardin public de la ville le musicien électro et multi instrumentiste Ryan Graveface, qu’elles ont vite fait tomber sous le charme de leur étonnante créativité. Car les jeunes filles fourmillent d’idées artistiques. Elles récitent de la poésie, écrivent des textes bizarres et surtout composent une musique ébouriffante.

Leur style ? Une recette éculée mais qui plait toujours : le saupoudrage de voix angéliques sur un fond sonore apocalyptique. Des mélodies faussement enfantines chantées à deux voix rebondissent sur un matelas instrumental lourd et bruitiste. On pense à The Raveonettes, My Bloody Valentine, mais surtout à Sleigh Bells pour le côté « Shangri-Las passées à la broyeuse ». La dream-pop aérienne croise le shoegaze le plus sombre.

L’ensemble dégage les effluves narcotiques d’un rock psychédélique et moderne, à la fois évaporé et terriblement efficace.

Casket Girls (j’adore ce nom) ont déjà un premier album dans les placards. « Sleepwalking » avait attiré l’attention à sa sortie il y a deux ans.

« True Love Kills The Fairy Tale » sort le 11 Février chez Graveface Records.

En introduction, voici le superbe « Day To Day », dernier single extrait de l’album.

Puis « Same Side », le premier single, un peu plus ancien.

Et pour vous achever, voici le trailer de l’album, plutôt intriguant.

« Eerie pop » (pop étrange) : c’est comme ça qu’elles se qualifient. Un doux euphémisme !

Au chapitre des nouveautés à venir, le nouvel album de St. Vincent devrait constituer un des gros titres.

Prévu le 25 février sur le nouveau label Loma Vista , ce quatrième album s’intitulera simplement « St. Vincent ».

C’est un évènement car St.Vincent, alias Annie Clarke, qui était au début la petite protégée de David Byrne ou de Matt Berninger, est devenue au fil des années une artiste importante, que TheMusicalBox suit fidèlement depuis la création du site il y a deux ans. On se souvient par exemple avec émotion de la demande officielle en mariage d’Annie par Gator.

Son précédent album « Strange Mercy », paru chez 4 AD, figurait dans le top 10 du best-of mondial de 2011. Et forcément l’annonce du nouvel opus excite l’impatience.

Le disque est produit par l’expérimenté John Congleton (Joanna Newsom, Bill Callahan, Antony & The Johnsons). Parmi les musiciens accompagnateurs figurent McKenzie Smith de Midlake aux percussions et le vétéran Homar Steinwess du combo funk-soul des 70’s The Dap-Kings à la batterie. On peut donc s’attendre à des rythmes nettement plus groovy que d’habitude.

Effectivement, dans les communiqués officiels, Annie Clarke annonce avoir essayé de réaliser « un disque de fête à écouter pour un enterrement ». Ce mélange de gaieté et de noirceur apparait clairement sur les deux premiers extraits disponibles.

« Birth In Reverse » d’abord, paru il y a un mois. Sur un tempo rapide à la manière de Franz Ferdinand, Annie (qui arbore une étonnante nouvelle coiffure déstructurée et péroxydée) chante avec charme et malice pendant que guitare et basse se lâchent sur un mode funky à coup de riffs torrides.

Et enfin voici « Digital Witness » le deuxième single qui vient de sortir. Le tempo est plus lent, plus lourd, mais nettement plus groove. On évoque en l’écoutant les Talking Heads ou le David Bowie de « Fashion », voire Kate Bush. Ambiance 80’s donc. C’est décidément la grande tendance de cet hiver, mais c’est finalement un habit de lumière et de paillettes qui va bien à l’écriture jusqu’alors plutôt ténébreuse de St.Vincent.

Pour conclure en étant complet, voilà le tracklisting complet de l’album :

01 Rattlesnake
02 Birth in Reverse
03 Prince Johnny
04 Huey Newton
05 Digital Witness
06 I Prefer Your Love
07 Regret
08 Bring Me Your Loves
09 Psychopath
10 Every Tear Disappears
11 Severed Crossed Fingers

Il y a un mois, je n’aurais jamais pensé vous écrire un jour dans ces colonnes quelques mots sur The BOHICAS.

Je venais alors de rentrer dans la programmation du Zistor Express ce groupe dont le post punk sauvage et retro avait titillé mon penchant nostalgique. Mais pour ne rien vous cacher, j’avais un peu peur qu’il n’effraie les auditeurs les moins initiés.

Et finalement c’est l’inverse. The Bohicas ont fait chauffer les plays-lists des radios Anglaises, et maintenant se répandent comme un virus hivernal dans toute l’Europe, suscitant un buzz prometteur.

Ils sont quatre, originaires de l’Essex et de l’Est de Londres. Dominic McGuinness le chanteur qui n’est autre que le frère d’Eugène McGuiness, Brendan Heaney (batterie), Dominic John (guitare), et Adrian Acolatse à la basse.

Ce sont les adeptes d’un rock tendu et cinglant, avec des guitares grinçantes jouées sur un tempo basse/batterie de sprinter. On pense aux meilleurs spécialistes du genre que furent The Wire, Buzzcocks ou Gang Of Four. Mais ce serait leur faire injure que de les complaire dans une espèce de revival de cette époque. Leur mur du son est monté avec des outils du 21ème siècle et les vocaux sont posés avec une puissance et une énergie très contemporaines.

Domino ne s’est sûrement pas trompé en misant sur eux cet hiver et en les signant. Le meilleur des labels indépendants (Arctic Monkeys, Franz Ferdinand dont ils ont assuré la première partie) pourrait bien là encore rafler la mise.

Pour les découvrir, rien de mieux que cette vidéo longue qui enchaine deux titres : « XXX » et « The Warm ».

C’est reparti pour 2014 !

Après quelques jours de repos bien mérité, TheMusicalBox rouvre ses portes pour attaquer l’actualité de ce début d’année. C’est encore plutôt calme, mais en cherchant bien on trouve toujours des nouveautés intéressantes.

Par exemple le nouveau single de WILD BEASTS : « Wanderlust ».

C’est un groupe qui a connu une trajectoire curieuse. A leurs débuts, leur atterrissage sur la planète musicale est comparable à celui d’extra-terrestres. Tout d’abord ils sont originaires de Kendal, une ville verte et paisible du Nord Ouest de l’Angleterre. Et puis surtout, musicalement, alors que le monde est encore dominé à l’époque par l’indie-rock à guitares (Arctic Monkeys, Klaxons, Kings Of Leon), voilà un groupe qui ose jouer une electro pop décalée, flamboyante et baroque, décadente et outrancière, placée sous le signe de l’incroyable voix de falsetto de son chanteur Hayden Thorpe.

Les débuts sont plutôt confidentiels auprès d’auditeurs pointus et amateurs de la pop arty et expérimentale de « Limbo Panto », leur premier album en 2008. Puis vient une reconnaissance unanime un an plus tard avec « Two Dancers », disque de funk futuriste et classieux bien classé dans la plupart des bilans de l’année 2009. Et enfin « Smother » en 2011, plus intime et minimaliste, est accueilli froidement par les critiques mais franchement apprécié par le grand public si l’on se fie aux chiffres avantageux de ses ventes.

L’arrivée imminente de « Present Tense », quatrième opus de Wild Beasts, pique donc notre curiosité. Dans quelle direction va évoluer le groupe ?

« Wanderlust », premier single extrait, apporte des indices de réponse. Avec une drum-machine qui martèle un rythme rapide à trois temps et des sons de synthés héritiers de la glaciale cold-wave des 80’s, Wild Beasts ne font pas à la première écoute de la dentelle ni de l’orfèvrerie légère. Mais pourtant on assiste à un enchantement quand apparait la voix étonnante de Hayden Thorpe, toujours aussi aérienne, doublée par une deuxième voix qui en souligne la mélodie. La chanson devient alors étonnamment lyrique et sensuelle, presque fragile. Un beau tour de magie.

L’utilisation plus importante de l’électronique et des machines permet aux Anglais de gommer les arrangements parfois excessifs de leurs compositions antérieures. C’est une opération réussie de soustraction selon la règle du « less is more ».

« Present Tense » sortira le 25 Février chez leur label de toujours Domino. Il est produit par Lexxx (Bjork, Arcade Fire, The Killers) et Leo Abrahams (collaborateur de Brian Eno).

C’est la fin ! Voici le dernier jour et la conclusion pour le BEST OF THE BEST OF 2013.

Depuis 10 jours nous vous présentons ce méta-classement calculé à partir des bilans des plus grandes revues rock mondiales.

Ce soir, nous avons le plaisir de vous annoncer que le Meilleur Disque de l’Année 2013 est :

N° 1 : ARCTIC MONKEYS : AM (Domino)

Pas de secret : pour en arriver là, Arctic Monkeys réussissent à se classer dans presque tous les bilans. Ils sont en particulier Album de l’Année de Q , du NME et sur le podium de Mondo Sonoro et Rip It Up.

C’est un grand disque populaire qui l’emporte. « AM » parvient à fédérer un réel succès grand public (il s’est énormément vendu et a campé dans les charts pendant des semaines) avec la consécration des rock critiques les plus exigeants.

Alex Turner et ses camarades associent dans un même album des chansons faciles, tubesques, voire des slows langoureux, et un son électrique puissant. Il y a de l’audace aussi, avec des arrangements surprenants qui injectent des guitares heavy sur des morceaux très soul ou à l’inverse qui ajoutent des rythmiques funky sur des morceaux power-rock. Ce disque est une véritable salade de fruits musicaux avec du rock, du funk, du glam, du R&B, du heavy, le tout assaisonné au goût du jour de 2013 par un épatant travail de production. Il faut rendre hommage à James Ford de Simian Mobile Disco qui atteint l’équilibre parfait entre la légèreté et la lourdeur, le chaud et le froid, la force et la délicatesse. Une « mise en son » idéale pour les dix chansons des Arctic Monkeys.

C’est le cinquième album des fab four de Sheffield. Les ado explosifs mais timides du « Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not » de 2006 se sont transformés en une machine de scène rutilante et sexy, capable de mettre à genou les publics des plus grandes scènes internationales. « AM » en est la parfaite illustration : un disque sexy, fort et mature.

Bien entendu, TheMusicalBox a soutenu cet album depuis sa sortie et il a figuré dans toutes nos play-lists durant l’année écoulée. Nous sommes donc ravis de le retrouver à ce plus haut niveau à l’heure des bilans.

Le classement définitif du Best Of The Best Of 2013 est donc le suivant :

1ARCTIC MONKEYSAM (Domino)
2 – Kanye WEST – Yeesus (Def Jam)
3 – VAMPIRE WEEKEND – Modern Vampires Of The City (XL Recordings)
4 – DAFT PUNK – Ramdom Access Memories (Columbia)
5 – ARCADE FIRE – Relektor (Sonovox)
6 – DISCOLOSURE – Settle (Island)
7 – David BOWIE- The Next Day (Iso)
8 – James BLAKE – Overgrown (Republic)
9 – Nick CAVE & The BAD SEEDS – Push The Sky Away (Bad Seed Ltd)
10 – MY BLOODY VALENTINE – M B V

Passons maintenant à la conclusion du ZISTOR TOP 10, mon classement personnel des meilleurs disques de l’année 2013.

N° 1 : FOALS – Holy Fire (Transgressive)

Pour choisir l’ultime disque à hisser tout en haut de ma liste, c’est assez simple, car c’est l’album que j’ai le plus écouté en 2013.

« Holy Fire » avait pourtant mal démarré puisqu’il avait été sévèrement taillé dans mes chroniques à la sortie du premier extrait « Inhaler ». C’est d’ailleurs une particularité de 2013 : des premiers singles massacrés dans mes colonnes dès leur parution, suivis d’albums qui s’avéreront par la suite mes préférés de l’année (Foals, Vampire Weekend). A noter pour 2014 : penser à ne pas trop se fâcher dès le premier single …

Retour à « Holy Fire ». Je vous parlais hier d’un choix atypique de ma part. C’est vrai qu’il ne figure pas dans les dix premiers du Best Of The Best Of 2013. Mais il est quand même classé à une place très convenable : 29ème place sur 224 classés.

Avec ce troisième album, Foals ont accompli une sacrée progression. D’un math-rock génial, mais austère et un peu trop anguleux à leurs débuts en 2008 avec « Antidote », ils avaient basculé pour « Total Life Forever » en 2010 vers une pop des grands espaces, rêveuse, poétique et esotérique. Trois ans après c’est encore une autre démarche pour « Holy Fire ». Yannis Philippakkis a mis de côté son obsession et son perfectionnisme pour essayer de trouver une expression musicale plus spontanée et intuitive. En particulier sur le plan vocal où il se lâche complètement, au contraire des albums précédents où il avait tendance à se planquer derrière de multiples effets. C’est désormais un vrai chanteur qui n’hésite pas à s’imposer au premier rang, en avant de la musique.

Pour obtenir ce résultat, Foals a su judicieusement faire appel à deux très grands producteurs. Mark « Flood » Ellis (U 2, New Order, Depeche Mode, PJ Harvey, Smashing Pumpkins) et Alan Moulder (Ride, Arctic Monkeys, The Jesus & Mary Chain, Placebo, My Bloody Valentine). De façon très (trop) schématique, Flood apporte son savoir faire dans la captation des voix, et Moulder son expertise dans l’assemblage d’une cathédrale de murs du son.

C’est ce qui séduit dans « Holy Fire », l’accord parfait des voix et du son. La délicatesse des arpèges de guitares, des accords plaqués et gimmicks des claviers ou du chant fragile, qui évolue par un long crescendo dans un orage de guitares saturées, illuminé par les éclats vocaux et noyé par des nappes de synthés venues d’autres mondes, le tout martelé par le tonnerre d’une rythmique basse/ batterie volcanique. On entend des incantations douces et mélodiques qui rebondissent et s’évaporent sur un brasier instrumental torride et dévastateur. Les Elfes chantent sur une musique jouée par les Gobelins.

Une alliance de l’Air et du Feu. Sacré bien sûr. (Holy Fire !)

Allez pour finir, le récapitulatif du ZISTOR TOP 10 de 2013 :

1 – FOALS – Holy Fire (Transgressive)
2 – ARCADE FIRE – Reflektor (Sonovox)
3 – The NATIONAL : Trouble Will Find Me ( 4AD)
4 – VAMPIRE WEEKEND : Modern Vampires of The City (XL Recordings)
5 – FRANZ FERDINAND – Right Words, Right Thoughts, Right Action (Domino)
6 – MUTUAL BENEFIT – Love’s Crushing Diamond (Other Music R.C)
7 – ARCTIC MONKEYS – AM (Domino)
8 – HALF MOON RUN – Dark Eyes (Indica)
9 – SIGUR ROS – Kveikur (XL Recordings)
10 – LOCAL NATIVES – Hummingbird (Infectious Records)

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter à tous une BONNE ANNEE 2014 !

Vous avez quelques jours de liberté pour relire tranquillement ces chroniques de fin d’année. TheMusicalBox revient dans quelques jours avec les nouveautés de 2014.

Cheers ! Santé ! Salud !

Ce lundi est l’avant-dernier jour de l’année 2013 mais aussi du BEST OF THE BEST OF 2013.

(Je vous rappelle pour la dernière fois que ce classement est très sérieux. Il a été élaboré de manière méthodique, à partir des best of 2013 des meilleures publications rock mondiales qui constituent des références reconnues aux quatre coins de la planète : Rolling Stone, Spin et Pitchfork (USA), NME, Q, Uncut, Mojo, Clash et The Guardian (GB), Les Inrocks et Magic (Fra), Mondo Sonoro (Esp), Rumore (Ita), Oor (P-B), Humo (Bel), Chartattack (Canada) et l’Australien Rip it Up).

Avant de découvrir demain le Disque de l’Année 2013, voici aujourd’hui son dauphin.

N° 2 : Kanye WEST : Yeesus (Def Jam)

Ce disque n’a pas vraiment été à la une de nos articles en 2013, mais nous sommes manifestement les seuls. Le 6 ème album de Kanye West est en effet classé dans tous les bilans de 2013, souvent dans les cinq premiers. Il est carrément Album de l’Année chez The Guardian et Spin, et sur le podium de Mondo Sonoro, NME, Rolling Stone, Clash, OOR et Pitchfork. C’est ce qui s’appelle une reconnaissance internationale !

« Yeesus » n’est pourtant pas un disque facile. Kanye West a mis au point pour cet album un hip hop froid, dur, à la fois futuriste et minimaliste, avec des textes sans concession. Son flow noir et politique se retrouve soutenu par une musique héritée du post-punk, de l’indu et du dubstep à la fois. Comme d’habitude il a su s’entourer de collaborateurs pertinents : les proches Skrillex, Kid Cudi, Franck Ocean, RZA, MC King L, Chief Keef et Odd Future, mais aussi James Blake et Justin Vernon. Quant à la production, très impressionnante dans sa volonté de soustraire et de parvenir à un minimalisme gratté jusqu’à l’os, Kanye West a fait appel à des experts en recherches soniques : Rick Rubin, Daft Punk, Gesaffelstein, Hudson Mohawke, Young Chop ou Evian Christ.

Le résultat est un ensemble très travaillé, à la fois opulent par ses featurings et épuré dans sa forme. L’art du teasing, du buzz et de la promo ont fait le reste à la sortie de l’album, installant confortablement « Yeesus » au rang des disques qui auront marqué l’année.

C’est aussi l’heure de la deuxième place du podium pour le ZISTOR TOP 10, mon classement personnel de l’année 2013.

N° 2 : ARCADE FIRE : Reflektor (Sonovox)

Pas de surprise. Ce choix est en accord avec le Best Of The Best Of. Vous verrez demain que ce n’est pas la même chose avec mon album de l’année, plus atypique.

Les Canadiens ont donc les honneurs de mon classement. Contrairement à certains, je n’ai pas de problème particulier avec « Reflektor » et son évolution vers la sphère de la dance-music. Au contraire, la capacité de savoir évoluer est plutôt un signe de qualité pour des musiciens. Un groupe qui referait inlassablement le même album fut-il couvert d’éloges finirait par sombrer au mieux dans l’ennui, au pire dans la médiocrité. Il n’est pas d’artiste majeur qui n’ait su se remettre en question et bâtir une œuvre enrichie par les changements et la progression.

C’est le cas avec Arcade Fire, qui a mis une touche de brillant et de couleur dans sa musique auparavant plus épique et sombre. mais il ne faut pas non plus exagérer : le groupe ne s’est quand même pas transformé en orchestre de bal ni en combo funk. D’autant que leur précédent répertoire contenait déjà des morceaux dans l’esprit de « Reflektor ». Réécoutez « Haïti » ou « Power Out » sur « Funeral » ou « Sprawl » sur « The Suburbs » et vous verrez qu’on n’est pas loin de « Afterlife » ou « When the Night Comes ».

Finalement ce qui a changé c’est surtout la production, avec James Murphy qui apporte sa palette musicale reconnaissable entre mille. Mais qui oserait s’en plaindre, tant ce musicien-producteur a marqué le rock de ses dix dernières années.

Bref : oui j’avoue adorer « Reflektor », sans honte ni regret. Je pense même qu’on écoutera plus dans vingt ans ce disque que « The Suburbs » ou « Neon Bible ».

Rendez vous en 2033 !

Et avant, rendez vous dès demain pour la révélation du Meilleur Album de l’Année et le récapitulatif du classement.

C’est le début du podium du BEST OF THE BEST OF 2013.

Il ne reste plus que trois disques à récompenser. Ils passeront à la postérité en tant que trois meilleurs disques de l’année 2013.

(Je vous rappelle que ce classement est très sérieux. Il a été élaboré de manière méthodique, à partir des best of 2013 des meilleures publications rock mondiales qui constituent des références reconnues aux quatre coins de la planète : Rolling Stone, Spin et Pitchfork (USA), NME, Q, Uncut, Mojo, Clash et The Guardian (GB), Les Inrocks et Magic (Fra), Mondo Sonoro (Esp), Rumore (Ita), Oor (P-B), Humo (Bel), Chartattack (Canada) et l’Australien Rip it Up) .

N° 3 : VAMPIRE WEEKEND : Modern Vampires of The City (XL Recordings)

Tiens donc : revoilà Vampire Weekend ! Hier ils figuraient dans mon classement, et aujourd’hui sur la petite marche du podium du bilan officiel de fin d’année.

On ne va pas repartir dans une analyse détaillée de l’excellent troisième album des New Yorkais. Pour cela je vous invite à relire l’article d’hier.

Par contre il faut souligner l’excellence de leur classement dans tous les bilans, et en particulier aux USA : ils sont album de l’année chez Rolling Stone et Pitchfork, et sur le podium de Spin. Les Anglais de Q les ont aussi classés dans leurs trois premiers.

TheMusicalBox s’est régulièrement fait l’écho de l’actualité de ce groupe qu’on adore, et que vous aurez entendu en 2013 dans le radio-program de la journée mais aussi dans toutes les émissions du soir chez Gator, Vanke et dans le Zistor Express.

Une belle unanimité !

Après le Best Of The Best OF 2013, place à la suite du ZISTOR TOP 10, mon classement personnel de l’année 2013.

N° 3 : The NATIONAL : Trouble Will Find Me (4 AD)

Ce n’est pas vraiment une surprise. Ceux qui me connaissent savent la grande estime que j’éprouve à l’égard de ce groupe pas comme les autres. The National possède un petit plus qui en fait un groupe à part. Ils sont humbles et discrets, tout en dégageant une impression pleine de classe et d’élégance. Le groupe est en plus somptueux en concert. Il faut avoir vu sur scène Matt Berninger en costard avec son verre de vin à la main passer du charme à la colère, de la douceur à la violence !

Sur disque The National est toujours plus apaisé, voire réservé. C’est encore le cas pour « Trouble Will Find Me », qu’ils ont produit eux-mêmes sans rechercher un son trop clinquant ou puissant. Musicalement Il constitue certainement leur album le plus facile d’accès, le plus lisse et le plus pop. Mais c’est encore l’un des très gros albums de leur carrière. Les chansons parfaites s’enchainent : les tubes « Demons », « Don’t Swallow The Cap », « Graceless » ou « Sea Of Love ». Mais aussi d’autres plus cachées et pourtant belles à tomber : « This Is The Last Time » et surtout « I Need My Girl », beau bijou à découvrir.

C’est tout pour aujourd’hui. A demain pour l’avant dernier jour de ce grand bilan de l’année.

Ça monte, ça monte dans le classement du BEST OF THE BEST OF 2013 !

Aujourd’hui, c’est la découverte de celui qui reste à la plus mauvaise place : le pied du podium.

(Je vous rappelle que ce classement est très sérieux. Il a été élaboré de manière méthodique, à partir des best of 2013 des meilleures publications rock mondiales qui constituent des références reconnues aux quatre coins de la planète : Rolling Stone, Spin et Pitchfork (USA), NME, Q, Uncut, Mojo, Clash et The Guardian (GB), Les Inrocks et Magic (Fra), Mondo Sonoro (Esp), Rumore (Ita), Oor (P-B), Humo (Bel), Chartattack (Canada) et l’Australien Rip it Up) .

N° 4 : DAFT PUNK – Random Access Memories (Columbia)

On pouvait se douter que Daft Punk figurerait en bonne position dans le bilan de l’année 2013. Voilà un disque qui a été unanimement salué à sa sortie. Fans de rock, d’électro, de dance-music et même les radios grand public : tous ont crié au chef d’œuvre ! Dans les best-of, il n’est pas nommé album de l’année, mais se hisse sur le podium de Mojo, des Inrocks, de Rolling Stone et The Guardian.

Le quatrième album de Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo est un disque plein d’ambition, qui ose des références intellos (le parallèle entre le circuit numérique et le neurone, l’informatique et la psychanalyse, Terrence Malick) tout en jouant une musique abordable finalement très dansante et nourrie par le funk des 80’s et la disco des 70’s. On s’immerge dans une ambiance musicale très commerciale et accrocheuse, mais dont les arrangements et le travail d’écriture préalable ont été savamment organisés par deux musiciens maniaques et obsessionnels.

La nouveauté réside dans l’utilisation de vrais instruments plus que d’électronique, et l’utilisation de voix prestigieuses et de grands collaborateurs : Nile Rodgers, Paul Williams, Giorgio Moroder, Pharrell Williams, Todd Edwards, DJ Falcon, Chilly Gonzales, Panda Bear et Julian Casablancas. Une dream team !

Succès planétaire en tout cas. Même Vanke l’avait applaudi dans nos colonnes. Et pourtant je peux vous l’assurer : il n’est pas vraiment l’archétype de l’amateur de disco !

Après le Best Of The Best OF 2013, voici également la suite de mon classement personnel, le ZISTOR TOP 10.

N° 4 : VAMPIRE WEEKEND : Modern Vampires of The City (XL Recordings)

Assurément un des poids lourds de l’année. Il est pourtant rentré chez nous par la petite petite porte. Rappelez vous notre chronique incendiaire du premier single « Diane Young ». Mais au fur et à mesure des écoutes, de la découverte des différents singles (« Step », « Ya Hey », « Unbelievers » et plus recemment « Worship You ») ou d’autres perles moins connues (« Everlasting Arms », « Finger Back » ou « Hudson »), on discerne à quel point ce disque est riche. A une époque où le concept d’album ne veut plus dire grand chose, voilà un disque qui contient 7 ou 8 chansons essentielles. Difficile de faire mieux.

Cinq ans après leur déjà acclamé debut-album, Vampire Weekend a beaucoup muri, et évolué d’un rock très preppy et étudiant vers un style musical plus universel, qui mélange le rap, le dub, la world, la pop et le rock. Le binôme Rostam Batmanglij et Ezra Koenig fonctionne parfaitement Le premier est parvenu à bâtir un ensemble sonique indestructible, solide, ample et majestueux, qui permet au second de poser sa voix et ses textes dans des conditions idéales pour les mettre en valeur.

La hauteur et la puissance au service de la sensibilité et de la sincérité. Un mariage parfait.

Vivement demain ! On attaque le podium …

C’est déjà la mi-temps pour le BEST OF THE BEST OF 2013.

Et à partir de maintenant, les cinq premiers disques classés se sont nettement détachés par rapport au reste du peloton. Nous avons là les cinq disques majeurs de 2013. Vous avez sans doute déjà une petite idée de leur identité ! Mais il faut les ranger dans le bon ordre.

(Je vous rappelle que ce classement est très sérieux. Il a été élaboré de manière méthodique, à partir des best of 2013 des meilleures publications rock mondiales qui constituent des références reconnues aux quatre coins de la planète : Rolling Stone, Spin et Pitchfork (USA), NME, Q, Uncut, Mojo, Clash et The Guardian (GB), Les Inrocks et Magic (Fra), Mondo Sonoro (Esp), Rumore (Ita), Oor (P-B), Humo (Bel), Chartattack (Canada) et l’Australien Rip it Up) .

N° 5 : ARCADE FIRE – Reflektor (Sonovox)

Ce n’est pas une surprise. Les Canadiens sont à leur place habituelle : le haut de gamme. La sortie de l’album un peu trop tardive dans l’année les prive sans doute stratégiquement d’un meilleur classement encore.

Ils se retrouvent dans quasiment tous les bilans de 2013, souvent dans les dix meilleurs, et même Album de l’Année chez Les Inrocks, ou sur le podium de Oor (NL), Humo (Bel) et Rit It Up (Aus).

Pas de remarque à faire sur ce succès. « Reflektor » est un grand disque : ambitieux, copieux (double CD), et audacieux car Arcade Fire ne reste pas figé sur les recettes à succès de son passé. Le groupe a sorti les paillettes et la boule à facettes disco pour faire évoluer ses compositions dans une direction plus dance-music, inspirée par James Murphy et les Caraïbes. Le résultat dérange sans doute un peu les premiers fans du groupe, mais il concrétise une courageuse et brillante évolution musicale.

Il restera à porter tous ces morceaux sur scène, lieu où Arcade Fire est souverain et invincible. Mais il n’y a aucun doute sur sa réussite. Et ça je peux vous le certifier, ayant déjà eu la chance de faire partie des veinards qui ont pu assister au concert du Pavillon Baltard à Paris il y a un mois. Arcade Fire avait alors joué l’intégralité de « Reflektor » et les chansons de ce quatrième album atteignent en live un niveau encore supérieur à leur version studio.

Un must de l’année.

Et moi alors ? Quel cinquième pour le ZISTOR TOP 10 ?

N° 5 – FRANZ FERDINAND – Right thoughts, Right Words, Right Action (Domino)

Le hasard du classement tombe bien. Car Franz Ferdinand partagent avec Arcade Fire la capacité à se remettre en question et l’intuition de savoir judicieusement évoluer.

« Right Thoughts … » est sorti à un moment où on n’attendait plus grand chose des Ecossais, un peu lassé par une érosion lente creusée au fil des années et des albums.

Après un début-album en 2004 fracassant, véritable chef d’œuvre, « You Could Have It So Much Better » nous avait fait un peu bailler en 2005 et « Tonight : Franz Ferdinand » carrément ennuyé en 2009. On pouvait donc craindre le pire pour ce quatrième album, apparaissant après plus de dix années de carrière.

Mais Alex Kapranos et ses trois acolytes ont su prendre leur temps, se dégager de la pression, et le résultat est une excellente surprise. « Right thoughts … » est un album irréprochable, leur meilleur depuis « Franz Ferdinand ». Il contient des singles que tout le monde fredonne « Right Action », « Love Illumination » ou « Evil Eye », mais aussi d’autres chansons remarquables comme « Stand on The Horizon » ou « Bullet ». Comme dans un plat réussi (c’est la période) tout est bon à gratter jusqu’à la dernière bouchée.

La seule déception pour cet album est la réception hypocrite que lui a réservée la presse mondiale. Alors qu’il a été encensé à sa sortie, il ne figure finalement qu’à la 55ème place du Best Of The Best Of 2013. Comment peut-on affirmer (comme chez Les Inrocks par exemple) que ce disque est l’un de leurs meilleurs et ne pas le retenir dans le top 50 alors que Bertrand Belin figure dans les 10 premiers ..?

Mais ceci est une autre histoire.

A demain pour le quatrième.